.Une histoire de familles-J.Tol


Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano- Dadoune-Dadia

une-histoire-fe-familles

DADI

Nom patronymique d’origine berbère, ancien prénom d'homme au sens difficile à cerner, ns ethnique de la région du Dadès. Il était porté jusqu'au XlXème siècle au Maroc dans Sous et à Mogador et semble depuis y avoir disparu. Au XXème siècle, nom très peu andu, porté en Tunisie (Tunis, Sousse, Béja, Kairouan).

DADIA

Nom patronymique probablement d'origine araméenne, francisation de dadia' (avec un a'in ) dont le sens pourrait être "ami du savoir". Autre hypothèse plausible avancée par le grand érudit de Marrakech Shimon Abitbol, ethnique de Adea, ancien royaume juif sur la route des caravanes entre le Sahara et le Soudan, détruit vers le Xllème siècle. Ses anciens habitants se seraient alors dispersés au Sous au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Au XXme siècle, nom rare porté essentiellement au Maroc (Marrakech, Taourit de Ouarzazt), mais connu également en Algérie et en Tunisie.

R, ABRAHAM: fils de rabbi Salomon Dadia, fils de Perez, qui a vécu dans la région du Dadès au sud du Maroc à une époque indéterminée dont la stèle funéraire a été retrouvée par le chercheur Pierre Flammand et citée dans son livre: "Dias­pora en terre d'Islam".

JOSEPH: Fils de Yaacob, avocat à la Cour de Paris. Hébraïsant, ancien élève de la Yechiva College Montefiori à Ramsgate en Angleterre, né à Marrakech en 1938. Un des militants du mouvement d'étudiants nord-africains Oded à Paris au début des années 1960. Président fondateur de l'Association des originaires de Marrakech en France qui compte des centaines c membres et organise des activités culturelles ( journées d'études) et philantropiques (dons d'équipement médical ai hôpitaux israéliens). Rédacteur du bulletin de liaison de l'association "Le Trai dUnion". Il a publié en 1994 un livre sur la communauté de Marrakech "Le Soufle vespéral" et en 1997 une brochure illustre sur l'histoire de sa famille "Regards sur l’Atlas".

DADOUCHE

Nom patronymique sans doute d'origine berbère au sens difficile à cerner. Selon le rabbi Eisenbeth, c'est en kabyle algérien une onomatopée qui s’emploie lorsqu’on apprend marcher à un bébé. Autres formes: Découché, Deddouche Au XXème siècle, nom trè rare, porté uniquement en Algérie: Oran, Alger, Constantine, Bône.

DADOUN

Nom patronymique arabe, sans doute indicatif d'une origine: territoire de la tribu de Oulad Dadoun dans le sud marocain, porté par les Juifs et les Musulmans. En restant toujours dans le même sens d'ethnique: originaire de la région du Dadès. Autre possibilité augmentatif berbère du patronyme David, Daouad. Autres orthographes: Dadon Dadoune. Au XXème siècle, nom peu répandu porté au Maroc (Marrakech, Demnate Casablanca) et en Algérie (Alger, Oran, Tlemcen, Tiaret, Constantine, Sétif).

R, ABRAHAM: Rabbin-juge né à Alger, première génération de l'occupation française, mort à Tlemcen vers 1870 et dont le tombeau dans l'ancien cimetière de la ville était devenu un lieu de pèlerinage.

R YOSSEF: Fils de rabbi Abraham. Rabbin à Alger. Il préfaça le livre de rabbi Yossef Azoubib "Tokhakhot moussar", publié à Livourne en 1870.

MAITRE ERNEST : Célébré avocat et un des des dirigeants de la communauté d'Alger, vice-président du Comité Juif Algérien d'Etudes Sociales, fondé en 1917 pour la défense des intérêts politiques et moraux des Juifs d'Algérie et présidé par le professeur Henry Aboulker. Le Comité, une fois le grand danger passé s'était dispersé. Il reprit ses activités en 1937 pour faire face à la nouvelle campagne de propagande antisémite déclenchée er Algérie à la suite de la victoire du Front Populaire en France. Après les débuts di l'application du premier Statut des Juifs er Octobre 1940 et le renvoi massif des fonctionnaires juifs par les autorités de Vichy et de l'aryanisation des biens, il prit la présidence de de l'Association d'Etudes et d'Aide aux victimes du statut des Juifs. Après la guerre, en 1948, il fut élu prési­dent du Comité Juif Algérien d'Etudes Juives. Membre du Conseil Municipal d'Alger. Sioniste fervent, il fut le fondateur et à à plusieurs reprises le président du Keren Hayessod entre 1929 à 1940, En 1947 quand Alger devint la plaque tournante de l'émigration clandestine vers la Palestine, il apporta un soutien efficace aux organisateurs du camp de transit de Tenès, Mort à Paris en 1960.

DAVID: Une des 43 victimes du naufrage du "Pisces-Egoz", en janvier 1961, au large de Gibraltar. La frêle embarcation, un dragueur de mines de la seconde guerre, avait été aménagée pour transporter de la côte méditerranéene marocaine à Gibraltar les immigrants clandestins. Elle en était à sa treizième traversée et l’embarquement s’était fait de nuit sans encombres dans une mer calme. Mais au petit matin une violente tempête se leva et au bout de quelques minutes le bâteau coula avec ses 44 passagers. Sa femme Danielle et son fils Jacky périrent avec lui dans cette catastrophe qui devait marquer un tournant décisif dans l'histoire des juifs du Maroc, aboutissant à la réouvetrure des portes à la alya de masse qui toucha dans les années 196264־ près de 100.000 immigrants.

DAVE:   Militant communautaire au Canada, originaire de Casablanca. Prési­dent du Centre Communautaire juif (francophone) de Montréal.

LYDIA: Militante de la communauté sépharade de Montréal, ancien responsable de l'animation culturelle au Centre communautaire juif de Montreal et une des premières organisatrices de la grande manifestation culturelle "La semaine sépharade ", deveune avec les années le Festival Sépharade de Montréal.

DAVID: Diplomate israélien. Premier chargé des intérêts israéliens au Maroc depuis en 1994. Né à Marrakech, éduqué à Casablanca il avait émigré avec sa famille. Il fut au milieu des années 80 chargé de presse à l'ambassade d'Israël à Paris.

ELIE: Président du Conseil local de la petite ville de Bet Dagan près de Tel-Aviv. Né au Maroc, il monta enfant en Israël avec ses parents.

ITSHAK: Commandant du Michmar Hagvoul, l'unité des Gardes Frontaliers de la Police israélienne depuis Janvier 1998. Né au Maroc en 1951, il monta en 1961 avec sa famille qui fut envoyée au camp de transit, Maabara. de Talpiot à Jérusalem. Après son service militaire dans les Parachutistes il intégra la Police où il fut notamment commndant des Gardes Frontaliers en Judée-Samarie, commandant de la région du Lakich et commandant des Opérations de la Police israélienne.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano- Dadoune-Dadia

Page 354

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Dahan-premiere partie

une-histoire-fe-familles

 

DAHAN

Nom patronymique d'origine ar abe, indicatif d'un métier: addlian, le peintre, celui qui pose un vernis, porté aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans du Maghreb, ou encore celui qui oint, le masseur. Se basant sur un autre sens du mot en arabe dialectal marocain, rabbi Yossef Messas avance une autre explication moins plausible: marchand de beurre. Ce nom patronymique était déjà porté en Espagne où il est attesté à Tolède au XlVème siècle. Après l’expulsion de 1492, on le trouve dans toutes les communautés sépharades d'Orient et d’Occident. Autres formes: Adahan, Dahhan, Bendahan. Au XXème siècle, nom très répandu, porté dans les trois pays du Maghreb, particulièrement au Maroc où il était un des cinq noms les plus usuels (Tafilalet, Meknès, Fès, Sefrou, Rabat, Salé, Marrakech, Tétouan, Tanger, Oujda. Mogador, Mazagan, Mzab, Ouezzane, Casablanca); en Algérie (Oran, Tiaret, Tlemcen, Aïn-Témouchent, Sétif, Constantine, Biskra, Saint- \maud, Bougie, Alger, Saïda, Miliana, Mostaganem, Sahara), à Gibraltar et en Tunisie ! Tunis).

R.SAADIA: Rabbin à Béghris dans le,Tafilalet au sud du Maroc au XVIlème          siècle, fondateur d'une célébré dynastie de rabbins.

R.SALOMON: dit Hazaquen, le vieux, fils de rabbi Saadia, il succéda à son père comme rabbin de Beghris. Son fils Messod lui succéda comme rabbin de Beghris.

  1. SALOMON: Fils de Messod. Il succéda également à son père comme rabbin de Beghris. A la fin du XVIIème siècle, il fut délégué par sa communauté pour recueillir des fonds à Amsterdam pour racheter la syanagogue familiale tombée entre les mains des voisins musulmans. Il resta quelque temps dans la ville et y traduisit en espagnol le livre de rabbi Shélomo Sasportas, "Zekher-rab", sous le titre "Memorias de los 613 Preceptos " (Amsterdam, 1727). Auteur d'un recueil de morale intitulé "Binéot déshé", qui fut publié avec le livre de rabbi Yaacob Séréro ,"Zohar Harquia" (Amsterdam 1735, réédité en Russie en 1809).
  2. MOCHE: Fils de Yaacob. Le plus célèbre des rabbins de la famille, né à Meknès dans une famille originaire du Tafilalet. Rabbin-juge, il fit partie du tribunal de Meknès aux côtés de rabbi Moché Berdugo, dit Harav Hamasbir. Il passa quelques années à Marrakech et à Fès. A la mort de rabbi Moché Berdugo, en 1731, la communauté de Meknès le fit revenir de Fès pour présider le tribunal rabbinique. Un des notables de la ville, Aharon Benaroch lui fit don d'un terrain pour y édifier sa maison et sa synagogue et les riches de la ville se cotisèrent pour en couvrir tous les frais. Ascète d'une grande piété, il fut considéré en son temps avec son frère, rabbi Mimoun, "comme les deux colonnes sur lesquelles repose la Torah". Parmi ses décisions judiciaires les plus originales: l'interdiction pour une femme de servir comme "shohet" (abatteur rituel) bien que le "Shoulhan Aroukh" de rabbi Yossef Caro l'autorise expressément, en arguant que la coutume était ancrée dans les moeurs et que dans ce cas "la coutume l’emporte sur la loi". Poète fécond, une de ses "quinot" était entrée dans la liturgie des synagogues de Meknès pendant la période de Ben Hametsarim, les jours de danger précédant le 9 du mois de Ab, Ticha Beab commémorant la destruction du Temple. Son poème en l'honneur du chabbat, "Mévorakh shabbat", était chanté tous les vendredis soirs dans les foyers sur un air de musique andalouse. La communauté lui vouait une telle dévotion qu'elle interpréta comme un signe de la levée de sa protection, le sac du mellah par la Garde Noire, trois jours après sa mort, en 1737. Nous sommes alors en pleine guerre de succession pour le trône de Moulay Ismael. Le nouveau souverain, Moulay Abdallah, pour se gagner les faveurs de la Garde Noire, qui faisait et défaisait les souve­rains, l'autorisa à piller le mellah. Trop occupés au pillage, les soldats de l'armée impériale épargnèrent les habitants. Son fils Yaacob fut rabbin à Fès et hérita de son père le don de poète. Son poème "Eli végoali, chéma koli" (Mon dieu et mon sauveur, écoute ma voix) est égalemnt entré dans la liturgie des synagogues maro­caines.
  3.  
  4. MIMOUN: Rabbin à Tétouan, contem­porain du célèbre rabbin Moché Malka qui pleura sa mort dans une élégie de 1756.
  5.  
  6. YOSSEF: Rabbin de Tétouan qui monta en Terre Sainte en 1845 où il mourut à un âge très avancé. Auteur de nombreux ouvrages non publiés. Son petit- fils, Yossef, qui fut rabbin à Ceuta, publia son chef-d'oeuvre "Shofaria diyossef' (Alexandrie, 1897). Il publia lui-même un ouvrage de Responsa: "Abanim shlémot" avec le soutien fiancier des juifs de Debdou et d'Oran.

ABRAHAM: Commerçant né à Tétouan, il s'installe à Gibraltar en 1789 où il fonda une grande famille.

JUDAH: Marchand ambulant né à Meknès, il s'installa comme de nombreux de ses compatriotes dans la ville de Ouezane, à la demande des autorités qui avaient besoin de marchands et artisans, au milieu du XVIIIème siècle. Avec d'autres membres de sa famille, ils s'installèrent à Gibraltar en 1756. Son fils Abraham, né à Meknès quitta Gibraltar pour Lisbonne en 1803.

  1. YOSSEF RAPHAËL: Né à Meknes en 1853, fils de Moché, il monta avec ses parents à Tibériade en 1857. Après des études rabbiniques, il épousa la fille de rabbi David Abbou de Safed. 11 ne se cantonna pas dans son rôle spirituel et joua un grand rôle dans l'accueil des immigrants du Maroc dans la ville de Galilée. Fuyant les honneurs, il refusa à plusieurs reprises de partir en mission à l'étranger pour ne pas avoir à quitter la Terre Sainte.

YAACOB: Sans doute le plus vieux des immigrants du Maroc en Terre Sainte. En 1893, à l'âge de 90 ans, il se joignit à la grande caravane qui quitta Meknès pour Tibériade. La vue de ce vieillard impotent osant affronter les dangers de la route pour réaliser son rêve, fit une impression énorme sur toute la communauté et en particulier sur ses rabbins qui firent serment de l'imiter ..l'an prochain ! Mais le propre des rêves est de se briser: quelques mois plus tard arriva la première lettre au seul fils resté pour liquider les affaires, lui conseillant vivement de renoncer à toute idée de alya: "Ici il n'y a que du soleil et des pierres et point de parnassa (gagne- pain)". Troublé, le fils alla montrer la lettre de son frère à rabbi Hayim Messas qui lui ntima l'ordre de détruire ce document et ce ne le montrer à personne: "Comment : en frère n'a-t-il pas peur de dire le mal de la Terre Sainte, ne se souvient-il pas du sert réservé aux Méraglim (éclaireurs envoyés reconnaître le pays par Moïse) ? Et puis n'était-il pas un peu fou ton frère, qu'est-ce qu'il croyait qu'il aurait à la fois le privilège de vivre en Terre Sainte et de trouver la pamassa, les deux à la fois ?!!"… Mais en fin de compte même la pamassa vint puisque deux de ses petits-fils furent maires de Tibériade sous le Mandat britannique !

SHIMON: Petit-fils de Yaacob, né à Tibériade en 1900. Comme tous les autres originaires d'Afrique du Nord en Galilée placés sous la protection de la France par les consuls de France de la famille Abbou de Safed, il fut expulsé avec sa famille par les Turcs à la déclaration de la guerre en 1914 comme sujets ennemis. Réfugiés en Corse, ils revinrent à Tibériade en 1919. Installé comme avocat, il se lança également dans la vie publique, entretenant d'excellentes relations avec les habitants arabes de la ville, ce qui lui permit d'accéder à la mairie en 1935.

BLANCHE BENDAHAN: Célèbre écrivain et journaliste née à Oran dans une famille originaire de Tétouan. Très attachée à ses origines, elle place à Tétouan le cadre de son roman "Mazaltob" – qui raconte la lutte des générations, le choc entre la tradition et le modernisme. Mariée contre son gré à un homme riche mais beaucoup plus âgé qu'elle, Mazaltob déjà imprégnée de culture française, continue à aimer secrètement un jeune homme de son âge. Le roman reçut en 1937 le Prix de l'Académie Française, "pour avoir montré la voie aux romanciers de l'avenir pour l'étude de l'âme du judaïsme marocain, domaine encore inexploré et cependant riche de vérité". Ses autres oeuvres comprennent un recueil de poèmes: "La voie sur l'eau" (Paris 1926), "Poèmes en short" (Paris 1948) couronné par l'Académie de l'Humour français et un roman, "Messieurs vous êtes impuissants", (Paris 1961). Après l'indépendance de l'Algérie, elle s'installa à Paris où elle mourut au début des années 70.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Dahan-premiere partie

Page 357

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Dahan-deuxieme partie

une-histoire-fe-familles

Dahan-deuxieme partie

H A I M BENDAHAN: Un des notables les plus marquants de la communauté de Casablanca au début du siècle. Homme d'aftaires et grand propriétaire terrien né à Tétouan, il s'était installé à Casablanca à l'âge de 17 ans la fin du siècle dernier. Au cours des événements de Casablanca de 1907, il avait sauvé la vie à huit Européens qui s'étaient réfugiés dans sa ferme à Aïn- Mazi en les conduisant au Consulat de France. Président du Comité de l'Alliance Israélite Universelle à Casablanca en 1913. En 1922, 11 mit à la disposition du Protec­torat le terrain pour l'Exposition Franco- Marocaine organisée par le maréchal Lyautey pour marquer le dixième anniver­saire du Protectorat, et fit don à la municipalité d’un terrain pour le grand parc et jardin d’essais de Casablanca. Sa générosité s'étendit également aux oeuvres de bienfaisance de la communauté Israélite. Mort en 1932. Après sa mort, ses enfants dédièrent la maternité israélite de Casablanca à sa mémoire: Maternité Haïm Bendaham qui continua à fonctionner jusqu'au grand exode des années soixante.

  1. YAHYA: Fils de rabbi Makhlouf et petit-fils de rabbi Yaacob Abehséra. Rabbin né à Rissani, il fut rabbin à Boudhib jusqu'à sa alya en Israël. Mort à Jérusalem en 1957. Auteur d'un recueil de poèmes à la mémoire de son oncle rabbi David Abeheséra, "Ani lédodi" (Casablanca, 1944).
  2. DAVÏDî Ancien notaire nommé en 1923 juge au tribunal rabbinique de Casablanca présidé par rabbi Meyer Hay Eliâkim. Il fut comme les deux autres membres du Tribunal, les rabbins Eliakim et Abehséra, pris à partie par rabbi Hanania Azoulay dans l'affaire du lévirat dans son livre polémique "Maguen Hadat". Le président du tribunal et ses membres repoussèrent ces critiques dans l'opuscule "Milhcmet hamaguen" (voir Hanania Azoulay).

JACQUES: Fils de Ménahem, amin (chef de la corporation) des bijoutiers à Rabat Administrateur et professeur d'arabe né à Rabat. Secrétaire Général du Conseil des s Communautés Israélites du Maroc de la fm des années quarante et jusqu'à l'indépendance du Maroc en 1956. Il joua avec l'Inspecteur des Institutions Israélites. Maurcice Botbol, un grand rôle dans la modernisation des structures et des institutions communautaires et dans l'organisation des conciles des rabbins. Il fit du Conseil des Communautés, regroupant les présidents des comités des communautés l’organe représentatif du judaïsme marocain, bien que contesté par certains cercles. A la tête du Conseil des Communautés au cours de la délicate période de la lutte des nationalistes pour l'indépendance, il s'efforça de garder une position "neutre", de ne pas prendre de position trop tranchante, bien que ses sympathies pour la cause française étaient connues. Lors des consulations secrètes sur l'avenir du pays, il proposa en vain à la France d’accorder aux Juifs du Maroc un statut d'attente dans les premières années de l,indépendance garantissant leur liberté de circulation à l'instar des ressortissants français et étrangers. En fin de compte les événments allèrent plus vite que prévu et dès son retour en France, à l'automne 1955, le sultan Mohammed revenu de l'exil de Madagascar, le reçut à Saint Germain- en-Laye et fit parvenir par son intermédiaire son message révolutionnaire garantissant d'égalité absolue des droits des Juifs dans le Maroc indépendant. Sa candidature au poste de ministre juif du premier gouvernement de l'indépendance ne fut pas retenue en raison de ses déclarations et positions jugées trop pro­françaises. Installé à Paris depuis le début des années soixante, il vient d'y publier ses mémoires: "Regard d'un juif marocain sur l'histoire contemporaine de son pays" (Paris, 1995).

YAACOB: Fils de Makhlouf, éducateur et militant sioniste né à Salé. Fondateur avec son frère Hanania de la première école hébraïque moderne au Maroc. Monté en Israël en novembre 1948, il se consacra à l'éducation. Mort à Jaffa en 1982, il a laissé une encyclopédie biblique en 14 volumes qui n'a pas encore été imprimée

HANANIA: Fils de Makhlouf, originaire du Tafïlatet installé à Salé. Educateur, administrateur et écrivain israélien né à Salé en 1915. Militant sioniste de la première heure, il fut à moins de trente ans, avec son frère Yaacob le fondateur de la première école hébraïque moderne au Maroc et du groupe sioniste "Mizraha". Arrêté un moment par la police du Protectorat pour activités sionistes illégales, il fut membre de la direction de la Fédération Sioniste du Maroc. Il monta en Israël dès septembre 1948. Chargé par le Mapaï de l'accueil des nouveaux immigrants dans les mochavim, il fut en 1949 l'un des fondateurs avec Maître Prosper Cohen et le futur député Acher Hassine, de l’Union des originaires d'Afrique du Nord. Secrétaire du parti Travailliste à Bat Yam jusqu'à sa retraite à la Fin des années 80, il fut parmi les fondateurs de l'Union des originaires du Maroc en 1968. Secrétaire de l'association des synagagues sépharades de Bat Yam. Passionné par le patrimoine culturel de sa communauté, il a recueilli pendant des dizaines d'années les proverbes et expressions qu'il a publiés en deux volumes (Editions Stavit 1983-85) contenant près de 3000 proverbes regroupés par thèmes avec leurs équivalents en hébreu et d'autres langues. Poète, il a composé encore au Maroc des dizaines de poèmes et en 1990 il a publié une grande étude en hébreu sur "Les sources de la poésie hébraïque au Maroc". En 1996, il a publié un petit dictionnaire d'hébreu-arabe mahgrébin et prépare le grand livre d'Or de l'immigration du Maroc en Israël.

GABRIEL DAGAN: Directeur des Bons d'ïsrael en France. Militant sioniste de la première heure dans sa ville natale, Meknès, il organisa le passage clandestion de la frontière algérienne pour un groupe de jeunes de sa ville pour tenter de monter en Palestine. Il embarqua avec plus de 400 autres immigrants illégaux des côtes algériennes le 16 juillet 1947 à bord du second navire affrété par le Mossad, "Chivat Sion". Repéré dès son départ par la flotte anglaise, le bâteau fut amené à Haïfa et ses passagers aussitôt expulsés vers Chypre. Dans le cadre des accords entre l'Agence Juive et les Anglais, il fut admis à entrer légalement en Palestine avant la proclamation de l’Etat et put ainsi prendre part à la guerre d'indépendance qu'il termina comme officier. Versé dans les unités des Gardes frontières, Michmar Hagvoul, il fut impliqué dans le massacre des habitants du village arabe de Kfar Kassem qui avaient violé par ignorance le couvre-feu imposé à la veille de la Campagne du Sinaï en 1956. Après sa libération, il s'installa en France.

MICHEL: Fils d'André Dahan, profes­seur. Ingénieur né en 1949 à Oran. Ancien élève de l'Ecole Polytechnique de Paris, diplômé de l'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Administration Econo­mique. Après avoir été chercheur en économie internationale à lTJniversité de Paris-Dauphine, il fut notamment conseil­ler technique au cabinet du ministre de l’Industrie Pierre Dreyfus en 1981-82.

SIMON: Fils de David Dahan, directeur de société. Né à Casablanca en 1931. Ingénieur diplômé de l'Institut Electrotech- nique de Grenoble. Licencié es־sciences, diplômé du Conservatoire National des Arts et Métiers. Ancien proffesseur à l'Ecole Polytechnique Féminine, il fut ingénieur en chef puis directeur de la Compagnie Générale d'informatique et vice-président de Syntec Informatique.

JAMES: Fils de Simon, éducateur et administrateur né à Salé en 1933. Directeur de la Communauté Sépharade du Quebec. Capitaine de réserve de l’armée française, puis Commisaire Général des Eclaireurs Israélites du Maroc de 1967 à 1969, il s'installa au Canada en 1969 où il se lança dans l'activité communautaire et fut en 1970 comme directeur du Département francophone, le premier sépharade embauché comme professionnel dans les services communautaires juifs jusque là uniquement anglophones. Directeur des Relations intercommunataires à l'AJCS, il s'occupe de projets spéciaux tels que l'Appel Juif Unifié, la Marche de Jérusalem, le Projet Renouveau-Beer Chéva et du PASI (programme d'Action Sociale en Israël).

YAACOB: Educateur et adminsitrateur, directeur du Centre Communautaire juif, Mmerkaz Montmartre de Paris. 11 fut auparavant le directeur du Talmud Torah moderne, fondé à Fès en 1957, combinant études sacrées et programme scolaire laïc. Fondateur en 1987 de l'Amicale des Originaires de Fès en France, qu'il préside à ce jour.

CHARLES: Fils de Abraham, pieux négociant et philanthrope bien connu dans la communauté de Marrakech, né en 1935. Directeur d'une société d'import export de vins et alcools à Amsterdam, il fut Pamas de la Congrégation Portugaise de 1970 à 1990. Régent depuis 1980 du Séminaire Etz Haim et de la Bibliothèque du même nom auprès de la célébré grande synagogue d'Amsterdam. Président de l'association des Amis de l'hôpital de Jérusalem Misgav Ladakh en Hollande.

ALBERT: Fils de Charles, né à Paris en 1960. Après des études de médecine en Hollande et aux Etats-Unis, il fut nommé chef de clinique et du laboratoire de physiologie et d'anestéologie de !Univer­sité de Leiden en Hollande.

HAIM:  Administrateur et homme politique israélien, d'origine marocaine. Monté enfant avec sa famille qui s'installa dans la petite ville de développement de Migdal Haemek, en Galilée. Député de du parti nationaliste de Rapahel Eitan, "Tsomet", depuis 1992. Vice-président de la Knesset. Après son service militaire, il avait fait carrière dans la police.

NISSIM: Homme politique israélien né au Maroc en 1954, arrivé à l'âge d'un an en Israël avec sa famille. Un des fondateurs du village de Gané Mod'in, il a été élu à la Knesset sur la liste du mouvement religieux sépharade le SHAS en 1996. Membre de la Commission des Finances.

GILBERT: Universitaire et historien français originaire du Maroc. Directeur de recherches au C.N.R.S., spécialiste de l'histoire du Moyen-Age. Auteur d'un grand nombre d'études et de livres dont: "Le Juif au regard de l'Histoire"; "Mélanges en l'honneur de Bemhard Bumenkratz" (Paris, 1985); "Gershonide en son temps"; "Science et philosophie médiévales" (Paris, 1991); "Les intellec­tuels juifs et chrétiens Au Moyen Age" (Paris, 1990); "La polémique chrétienne contre les Juifs au Moyen-Age" (Paris, 1991).

YOSSEF: Homme d'affaires israélien né à Rabat, fondateur et président-directeur général de la première compagnie israélienne de location de voitures, "Eldan".

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Dahan-deuxieme partie

Page 360

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Dahbi-Damri-Dana

une-histoire-fe-familles

DAHBI

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un métier: le bijoutier, celui qui traville l'or, métier typiquement juif dans l'ancien temps en terre d'Islam le Coran interdisant aux fidèles le travail de l'or par crainte d'usure et de prêt à intérêt. Au figuré, l'homme recouvert d'or, le riche, c’est dans ce sens qu'il était donné comme surnom à Sefrou, au Maroc, à une des branches de la grande famille Elbaz. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie et au Maroc.

DAMRI

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'une origine, ethnique de la localité de Damra, dans le sud tunisien. Le berceau de la famille est à Elhama où elle s'est illustrée dans la direction communautaire et la rabbanout. Autre orthographe: Demri. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie ( Elhama, Tunis, Gabès).

  1. ABRAHAM (1898-1950): Fils de rabbi Maatouk. Auteur fécond, seuls quelques uns de ses manuscrits ont été imprimés après sa mort, dont "Ismah Moché" (Jérusalem, 1971) et "Hessed vérahamim" (Jérusalem, 1979).
  2. FRADJI: Rabbin à Elhama, mort en 1906. Auteur d’un ouvrage de Halakha, "Roch Pina", publié après sa mort, à Djerba en 1916.
  3. ELIAHOU: Fils de rabbi Fradji, il succéda à son père dans la direction spirituelle de la communauté d'Elhama. Auteur fécond, il a notamment publié: "Pérah Halebanon" (Djerba, 1941), ',Yossef Hay", récits sur les miracles du saint d'Elhama, rabbi Yossef Hammarabi et "Pérah Haguefen (Jérusalem. 1968). Mort à Beer Chéba en 1974.

 

DANA

Nom patronymique d'origine araméenne, ayant pour sens le grand vase, par־ extension l'homme plein de connaisances, le grand érudit. Autre explication avancée par le rabbin Eisenbeth, nom d'origine arabe, ethnique de la tribu des Dana près de Béja dans le nord de la Tunisie. Il est également possible que ce patronyme soit une abréviation du nom connu à Fès: Danan. Au XXème siècle, nom peu répandu porté essentiellement en Tunisie Tunis, Sfax) et par émigration en Algérie (Philippeville, Alger).

  1. YOM TOB: Rabbin à Tunis, première moitié du XVIIIème siècle, contemporain de rabbi Yossef Zarka dont il fut un des compagnons d’études.
  2. ITSHAK: Rabbin à Tunis, seconde moitié du XIXème siècle. En 1877 émissaire de la communauté maghrébine de Jérusalem, rabbi Haim Benwalid, réussit lors de son passage à Tunis à créer un fonds pour la création d'une yéchiva pour les talmidé hakhamim originaires du Maghreb à Jérusalem. Il en nomma comme trésoriers Michael Uzan et rabbi Itshak Dana qui imposèrent une taxe hebdo­madaire de 15 francs sur l’abattage qu'ils continuèrent à prélever et à la faire parvenir annuellement à rabbi Hayim Benwalid à Jérusalem qui tenait yéchiva dans sa maison pendant plus de 20 ans (voir Benwalid)
  3. SHELOMO: Un des plus célèbres enseignants de la Torah en Tunisie à la fin du siècle dernier et au début du XXème, au point que les rabbins disent que sans lui "l'étude de la Torah aurait disparu en Tunisie". Disciple de rabbi Moché Bérébi. Confronté à la laïcisation entraînée par l'émancipation, l'influence européenne et l'ouverture d'une école de l'Alliance Israélite Universelle à Tunis en 1878, il prit avec ferveur et un dévouement exem­plaire la tête de l'enseignement religieux en fondant une grande Yéchiva,. "Hébrat hataîmud" qui devait former la génération de rabbins de Tunisie du XXème siècle. Pour attirer les élèves vers les études sacrées, il leur accorda des bourses d’études et veilla à leur donner des habits présentables afin de ne pas avoir de complexes par rapport aux élèves des écoles modernes européennes et de l’Alliance. Auteur d'un ouvrage de commenatires; "Shalmé Toda", imprimé en sa mémoire par ses disciples, après sa mort survenue en 1913, à Tunis en 1918.

Dr. MAX MAURICE: Fils de Jules Dana, instituteur. Né à Tunis en 1931. Docteur en médecine de l'Université de Paris et diplôme de l’Institut National des techniques nucléaires. Directeur de l'enseignement clinique au Centre Hospitalier Universitaire de Paris-Ouest depuis 197 Membre de la Société Française d'Etude d Cancer. Lauréat de la Société Français d'Electro-radiologie, ancien chef de radio thérapie à l'hôpital américain de Neuilly.

 VICTOR: Directeur administratif de la communauté de Tunis de 1952 à 1958 Après la dissolution du Comité de la Communauté par les nouvelles autorités indépendantes, il fut le représentant de la Joint américaine en Tunisie. Il s'installa er France en 1963 et fut le délégué du KerenHayessod à Marseille puis à Paris. Mort a Jérusalem en 1992

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Dahbi-Damri-Dana
page 362

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-premiere-partie

une-histoire-fe-familles

DANAN

Nom patronymique dont il est difficile de cerner le sens et de préciser l'origine linguistique. A première vue l'origine semble araméenne, "denan" signifiant dans le Talmud le "çis-nommé" ou encore dérivé de l'hébreu-araméen Dan, le juge. C'est aussi la thèse d'Abraham Larédo qui fait remonter le berceau de la famille à une une fraction de la tribu de Milan au nord de la Mésopotamie, mais sans donner de précision sur le sens même du nom. Cette explication est peu convaincante, la mémoire des noms ne remontant pas généralement à une époque aussi lointaine. Il est plus probable que comme l'affirme l’auteur du dictionnaire biographique des de rabbins du Maroc, "Malké Rabanan", rabbi Yossef Benaïm, que l’origine de ce patronyme soit espagnole. Ce serait la déformation de Dondon – le dédoublement du titre de noblesse: Don. Bien que l'origine de la famille soit marocaine, et que dans la controverse entre les Mégourachim et les Tochabim, ils aient pris le parti des indigènes et que leurs rabbin étaient à la tête de la synagogue des anciens habitants qui s'appelait pour cela slat Elfassyin, la synagogue des Fassis, il est fort possible qu'elle ait adopté ce nom en Espagne où s'étaient installés au XlVème siècle plusieurs de ses membres. Ce nom s'est illustrée tout au long des générations à Fès, berceau de la famille marocaine. A Fès, le nom était le plus souvent précédé de l'indice de filiation en arabe classique, indiquant généralement une origine espagnole: Aben Danan, Abendanan. La tradition familiale fait en effet remonter la généalogie de la famille à Maimonide, sans en apporter une preuve irréefutable. Certains pensent qu'il s'agit là d'une erreur׳, la famille descendant bien d'un rabbi Moché Ben Mai mor, Haramab surnommé le Maimonide de Fès. On peut se poser la question si le patronyme Dana particulièrement répandu en Tunisie et aussi en Algérie et que nous avons déjà étudié, n'a pas la même origine, le n final étant tombé pour des raisons de phonétique. Autre forme, précédé de l'indice de filiation: Bendanan Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté principalement au Maroc (Fès, El-Jadida, Casablanca, Meknès, Taroudant, Erfoud, Ouezane, Mazagan, Ouarzazat), mais aussi en Algérie (Alger, Oran, Mascara, Constantine, Guelma, Bône) et très peu en Tunisie.

ASSAEL IBEN DANAN: Premier membre connu de la famille, il quitta Fès en 1249 pour s'installer en Espagne, dans la province d'Aragon.

  1. MIMOUN: Le premier des membres de la famille connu qui revint à Fès venant d'Espagne, descendant selon la tradition familiale de l'Aigle de la Synagogue, Maimonide, Rabénou Moché Ben Maïimon. Fuyant la terrible vague de persécutions et de massacres dont le coup d’envoi fut donné par les moines dominicains à Séville en 1391, il s’embarqua pour Alger en même temps que rabbi Itshak Bar Chechechet et rabbi Shimon Bar Se'mah Duran. Alors que ces célèbres rabbins restèrent à Alger, il préféra lui revenir au berceau de la famille à Fès. Mais il fut de nouveau contraint de fuir, en 1438, dans des conditions dramatiques avec son fils rabbi Moché qui avait été accusé de blasphème contre la religion islamique et était de ce fait passible de mort. Ce rabbi Moché Ben Mimoun était surnommé le Rambam de Fès et selon certains historiens c'est la source de l'erreur de la tradition familiale faisant remonter l'origine de la famille à Haramabam, Rabénou Moché Ben Mimoun, en français Maimonide.

R, SAADIA: Le premier. Fils de Moché, fils de Mimoun. Rabbin parfait dans le meilleur de la grande tradition du judaïsme espagnol: philisophe, médecin, taknudiste, poète. Né à Fes, il suivit son père dans son exil espagnol en 1438 et s'illustra à Grenade, le dernier bastion musulman de la péninsule ibérique où les Juifs continuaient à bénéficier d'une tolérance disparue dans l'Espagne chrétienne de la même époque. Il a laissé une oeuvre considérable comprenant un traité sur la langue hébraïque, "Sefer Hashorashim", terminé à Grenade en 1468; "Séder Hadorot", biographies de tous les rabbins jusqu'à Maimonide; "Mélekhet Hachir" (l'art poétique), traité de poésie et de grammaire écrit dans l'original en arabe et qui a été traduit et édité pour la première fois à Francfort en 1869. Son plus célèbre poème sur les mitsvot du Talmud a été publié par le grand rabbin d'Alger, Abraham Gabison, dans son livre "Orner hashikha". Dans sa préface, rabbi Abrahan ne tarit pas d'éloges pour ce grand génie qui écrit-il avait eu la chance de vivre sous l'islam à l'heure où ses compatriotes des provinces chrétiennes avaient "perdu la joie de vivre et de créer". Un certain nombre de ses décisions et responsa ont été publiées dans les livres d'autres rabbins. Il y affirme notamment avec force que les "anoussim", Marranes, convertis de façade au christianisme, mais gardant dans le secret fidélité au judaïsme, devaient être considérés comme des Juifs à tout point de vue, sans aucune réserve et restriction même à la troisième ou quatrième géné­ration. Il rejoignit là son grand maître en philosophie, Maimonide qui avait statué en son temps de la même manière pour les convertis de façade à l'islam. Il fut le premier historien à se faire le chroniqueur des années passées par Maimonide et son père à Fès. Après l'expulsion de 1492 on ignore où il se rendit, ce qu’on sait c'est qu'il mourut un an plus tard, en 1493.

  1. MIMOUN: Rabbin expulsé d'Espagne en 1492. Il se rendit d'abord à Oran, puis Constantine avant de s'installer définitivement dans la ville de ses ancêtres, Fès.

R, SHEMOUEL: Dit le premier. Fils de Mimoun, il arriva à Fès avec son père venant de Constantine vers 1495. Il devint rapidement un des grands rabbins de la ville et quand éclata la grande controverse entre les Mégouraehim – autorisant la "nefiha״ ou insuflation du poumon, une des îcgles de l'abattage rituel – et les Tochabim la rejettant, il se plaça d’emblée dans le camp des autochtones et signa en premier la Haskama de 1526 par laquelle les Tochabim s’engageaient solennellement jusqu'à la fin des générations, à ne pas consommer la viande abattue selon les règles des Mégourachim et de n'acheter la viande que dans leurs propre boucherie. C'est sans doute à cette époque que la famille Danan prit la direction – qui se prolongera sur quatre siècles – de la synagogue au nom le plus innattendu – Slat Elfassyin – la synagogue des Fassis comme si à Fès une synagogue pouvait être autre chose – justement pour souligner qu'elle regroupe les vrais Fassyim, ceux qui étaient dans la ville avant l'arrivée des Expulsés. Le rituel de cette synagogue consigné dans le Mahzor ״Ahabat Flakdmonim” n'avait pas été influencé par la tradition espagnole et restait plus proche de la tradition orientale perpétuée à Djerba, dans le Sud Tunisien et et en Lybie. On dit que rabbi Shémouel fut parmi les 200 rabbins qui intronisèrent rabbi Yossef Caro, l'auteur du "Shoulahn Aroukh", après la restauration de la ״Sémikha״ à Safed par son maître, rabbi Yaacob Bérab. Mort en 1566.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-premiere-partie

page-364

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-deuxieme-partie

une-histoire-fe-familles

Nom patronymique dont il est difficile de cerner le sens et de préciser l'origine linguistique. A première vue l'origine semble araméenne, "denan" signifiant dans le Talmud le "çis-nommé" ou encore dérivé de l'hébreu-araméen Dan, le juge. C'est aussi la thèse d'Abraham Larédo qui fait remonter le berceau de la famille à une une fraction de la tribu de Milan au nord de la Mésopotamie, mais sans donner deprécision sur le sens même du nom.

  1. SHEMOUEL (1532-1622): Le second. Fils de rabbi Saadia. Il présida le tribunal rabbinique de Fès de 1604 à sa mort en 1622. Disciple de rabbi Shémouel Haguiz et de rabbi Moché Sidicaro. Il était considéré comme le meilleur connaisseur de sa génération des coutumes des Mégou­rachim et des règles de l'abattage rituel. Quand en 1578 le roi du Portugal don Sebastien débarqua avec ses troupes dans le nord du Maroc, dans le projet de christianiser le pays, il ordonna à sa communauté de faire pénitence et de multiplier les prières pour déjouer l'édit.

Aussi la déroute des troupes chrétiennes à la célèbre Bataille des Trois Rois – ainsi nommée parce que le roi du Portugal et les deux prétendants au trône marocains y furent tués – fut-elle accueillie comme un miracle exauçant les prières, et pour en perpétuer le souvenir, il institua avec les autres rabbins la comémoration annuelle à cette date d'un petit Pourim, appelé "Pourim de los Christianos״, le Pourim des Chrétiens. Ce petit Pourim était célébré jusqu'à nos jours dans les communautés de Tétouan et Tanger. Son prestige auprès de ses contemporains était tel qu'il signa plusieurs fois seul sur les arrêts du tribunal et des Takanot alors que la tradition exige la signature de trois rabbins au moins.

  1. SHEMOUEL (1666-1730): Le troisième. Fils de rabbi Shaul. Il fut le rédacteur définitif du rituel de la synagogue familiale, la synagogue des tochabim ( Slat Elfassyin ), ״Ahabat hakadmonim״, imprimé pour la première fois à Alexandrie en 1889. Il fut également le premier rabbin de la famille à tenir par écrit les annales de la communauté de Fès, une tradition qui devait être transmise de génération en génération dans la famille. Il recueillit les témoignages écrits de ses ancêtres jusqu'à sa période et ses succes­seurs ont poursuivi cette tâche jusqu'à la fin du XVIIlème siècle. Ce document unique appelé ״Dibré hayamim״ (Chroniques) qui n'avait jamais été imprimé et n'était accessible qu'à un petit nombre de lettrés, a été révélé au public des chercheurs en 1949, dans sa traduction française par le grand orientaliste juif français, Georges Vajda sous le titre: ״Un recueil de textes historiques judéo- marocains״. L'ancien grand rabbin de Sefrou, rabbi David Ovadia lui a donné une plus grande diffusion en le publiant dans son livre en deux volumes consacré à la communauté de Fès en y adjoignant d'autres sources historiques plus tardives.
  2. MENACHE: Fils d'Abraham, rabbin et grand mystique mort en 1767 dont la tombe étaiet devenue un lieu de pèlerinage. On raconte qu'un jour de shabbat le shamash de sa synagogue vint le chercher pour l'office de Minha et le trouva en prière sur l'escalier. Le bedeau s’immo­bilisa et à un certain moment et répéta après lui kadoch, kadoch, kadoch. Quand rabbi Ménaché lui en demanda, après la prière, la raison, il avoua qu’il avait lui aussi entendu comme lui les voix des anges, venus étudier avec lui, récitant le Kadich. Rabbi Ménaché le félicita d'avoir eu ce privilège et le mit en garde de ne rien révéler de cet événement exceptionnel. Mais trop désireux de se faire valoir aux yeux des siens, le shamash ne put garder le secret et leur révéla le prodige dont il avait été témoin. Sa punition ne tarda point et il mourut subitement au bout de quelques jours. Depuis lors, la marche de l'escalier sur laquelle se tenait le rabbin au moment où il entendit les voix des anges, devint un lieu sacré, en portant la marque indélibile.
  3. MENACHE: Fils de rabbi Shémouel. Petit-fils par sa mère de rabbi Eliahou Sarfaty qui l'intronisa comme rabbin-juge au tribunal des Cinq. Grand rabbin de Fès, il accueillit chez lui l'émissaire de Hébron rabbi Amaram Ben Diwan lors de son passage dans la ville en 1780, alors qu'il venait de quitter Meknès pour retourner en Terre Sainte (il devait mourir en route près de Ouezane et son tombeau est devenu on le sait le pèlerinage le plus populaire du Maroc – voir Ben Diwan). Il lui demanda sa bénédiction n'ayant donné le jour jusque là qu'à des filles. Le saint homme le bénit et lui prédit la naissance l'an prochain d'un enfant – cette fois encore une fille à qui il devra donner le prénom peu commun de "Fdina" – qui signifie "nous en avons terminé" – car elle sera effectivement la dernière et après il n'aura plus que des garçons. Et c'est naturellement ce qui arriva.
  4. SAADIA: Fils de rabbi Yaacob, rabbin à Fès. Auteur d'un poème entré dans la liturgie de la synagogue des Fassis, "Bakacha abo bétékha". Il mourut de chagrin en 1819 après l'assasinat de son fils au village berbère d'Aït Atab.
  5. SHEMOUEL (1800-1872): Fils de rabbi Ménaché. Rabbin sohet d’une extrême piété. Excellent orateur, il faisait des sermons toutes les jours de shabbat dans la synagogue familiale. On raconte qu'au cours de l'un de ses sermons, il voulut sauter un passsage parce qu'il ne voulait pas se répéter, l'ayant déjà cité dans une de ses précédentes prêches, mais il se ravisa au dernier moment, en se souvenant du commandement des rabbins: "Que les paroles de la Torah soient toujours pour toi une nouveauté". Au moment de sa mort, il prophétisa que la même année disparaî­traient dix grands rabbins de la ville – et c'est ce qui devait arriver.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-deuxieme-partie

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-troisieme-partie

une-histoire-fe-familles

DANAN

Nom patronymique dont il est difficile de cerner le sens et de préciser l'origine linguistique. A première vue l'origine semble araméenne, "denan" signifiant dans le Talmud le "çis-nommé" ou encore dérivé de l'hébreu-araméen Dan, le juge. C'est aussi la thèse d'Abraham Larédo qui fait remonter le berceau de la famille à une une fraction de la tribu de Milan au nord de la Mésopotamie, mais sans donner de précision sur le sens même du nom. Cette explication est peu convaincante, la mémoire des noms ne remontant pas généralement à une époque aussi lointaine. Il est plus probable que comme l'affirme l’auteur du dictionnaire biographique des de rabbins du Maroc, "Malké Rabanan", rabbi Yossef Benaïm, que l’origine de ce patronyme soit espagnole

  1. ITSHAK (1836-1900): Füs de rabbi Shémouel. Il hérita de son père la piété et l'humilité. Il a vécu une époque troublée et dangereuse, celle de l'agonie du vieux Maroc. Grand rabbin de Fès, il chercha à mettre sa communauté à l'abri des boulver- sements et des perversions de la modernisation et du laïcisme. Intransigeant dans l’application des commandemnts divins, il estimait que "si l'on cherche à accomoder la Loi, on aura tôt fait de l'oublier. Chacun pourrait alors interpréter les commandemnts à sa convenance alors que nous vivons à une époque de baisse du niveau moral et spirituel". Dans ses sermons hebdomadaires, il mettait en garde les fidèles contre l’abandon de la tradition: "Dans quelques années notre peuple perdra de plus en plus sa foi simple, il se détournera des voies de la Torah et se rapprochera de la conduite de Sodom et Ghomore, rejetant le joug qui le relie au passé". En 1876, il se rendit en Terre Sainte avec son neveu orphelin dont il avait pris en mains l'éducation, rabbi Shélomo, pour s’y installer. Mais il ne put surmonter les difficultés et décida de revenir au Maroc. Il s'attarda quelque temps à Alexandrie pour rencontrer le grand rabbin Moché Pardo. A son retour, il fut contraint d'accepter pour la première fois une fonction officielle rémunérée, celle de juge au tribunal présidé par rabbi Yéhouda Binyamin Monsonégo. Excellent orateur, il faisait un sermon tous les samedi après-midi dans la synagogue familiale. Ses écrits ont été publiés après sa mort par son fils sous le titre " Lé Itshak réah" (Livourne, 1901). Le livre a été réédité par la Fondation Danan aux Editions de l'Institut Bné Issachar, (Jérusalem, 1985). Il laissa trois fils qui furent des rabbins et érudits connus: Mimoun, Shémouel et Yaacob.
  2. SHEMOUEL: fils cadet de rabbi Itshak. Auteur de "Dichanta Bachemen", recueil de sermons et oraisons funèbres. Il édita le livre de son père "Leitshak Reyah" et édita et et préfaça le livre de rabbi Yéchoua Monsonégo, "Débar Emet". Mort en 1962
  3. MOCHE: Fils de rabbi Shémouel, un des grands rabbins de Fès au siècle dernier, mort encore très jeune en 1857, à l'âge de 30 ans laissant un fils de 8 ans, Shélomo. On raconte qu'un jour sa mère l'ayant battu avec un bâton, le jeune garçon alla s'en plaindre à son père dans sa tombe, emportant avec lui la pièce à conviction: le bâton qu'il laissa sur la tombe. La nuit, le défunt apparut en rêve à sa veuve et lui commanda de ne plus jamais battre son fils avec le bâton qu'il avait laissé sur sa tombe. Le lendemain elle se rendit au cimetière et trouva effectivement le bâton à la place indiquée..

R SAADIA: Fils de rabbi Hayim. Un 42 victimes de l'attaque du Mellah de Fes en Avril 1912, au cours des trois journees sanglantes du "tritel" de tragique memoire ׳ Assassiné par la populace alors qu’il était a la synagogue revêtu de son châle de priere Il était connu pour sa grande piété.

  1. SHELOMO (18491929־): Fils de rabbi Moché. Nommé membre du tribunal rabbinique en 1879, il en resta membre puis président pendant quarante ans jusqu'à sa mort, avec une interruption d'un an quand il fut nommé membre du Haut Tribunal Rabbinique de Rabat en 1920, mais pris de nostalgie, il en avait rapidement démissionné pour revenir dans sa ville natale. Excellent orateur, il était le plus grand expert en matière de règles de "halitza" (déchaussement) dans tout le Maghreb. Il joua également un grand rôle dans la direction de la communauté. En 1912, il fut élu dans le comité des Quatre chargé de négocier à Rabat et Paris les indemnisations aux victimes du fameux Tritel (Sac du mellah de Fès). Ce comité constituait un désaveu de la politique menée par le directeur de l'école de l'Alliance, Amram Elmaleh, nommé par les autorités du Protectorat. Sous la pression des autorités, il fut contraint de se désolidariser du comité et reporta son soutien sur Elmaleh, entraînant de sérieux remous dans la communauté qui ne calmèrent qu'en 1915 quand une solution acceptable par tous fut obtenue à la suite de négociations à Rabat et à Paris. Il mena une action considérable en faveur de l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens, sollicitant au besoin l'aide des organisations juives européennes et des consuls étrangers. Auteur d'un ouvrage de Responsa, "Bakech Shélomo", publié à Casablanca après sa mort, en 1931 par ses deux fils Moché et Shaul et de "Acher Lishélomo" (Jérusalem 1901, réédité à Casablanca en 1962).
  2. ELIAHOU: Rabbin né à Fès qui monta à Jérusalem au début du siècle. Il fut envoyé comme émissaire de Hébron au Maroc et dans le reste du Maghreb en 1925 et au Portugal. Rabbi David Ovadia rapporte que lors de sa visite à Lisbonne, le chercheur Moché Amzallag lui remit la photocopie d’un manuscrit d'un rabbi Moché Ben Abendanan qui fut dayan au Portugal avant l'expulsion.
  3. YEHOUDA: Fils de rabbi Eliahou. Rabbin très érudit à Fès mais qui n'eut aucune fonction officielle. Parmi sss nombreux ouvrages, quatre ont été imprimés: "Minhat Yéhouda" (Fès, 1935); "Lehem Yéhouda", recueil de sermons (Fès, 1942); "Vezot léyéhouda" (Fès, 1942) et "Nod'a Léyéhouda" (Fès, 1947).

YVES MAXIME: Professeur et homme de lettre fiançais né à Alger. Fils de Colette Aboulker et neveu de José Aboulker. Auteur d'une étude approfondie sur l'Algérie pendant la guerre, le régime de Vichy, la révocation du décret Crémieux, la Résistance, le débarquement américain jusquà l'installation à Alger du gouvemment provisoire de la France Libre de De Gaulle: "La vie politique à Alger de 1940 à 1944" (Paris, 1963).

  1. MIMOUN (1860-1945): Rabbin et riche négociant à Fès. Membre du Tribunal rabbinique et président de la communauté pendant 40 ans, il consacra de grands efforts à l'éducation religieuse en particulier dans la création et le financement du Talmud Torah, Em Habanim. Fondateur au début du siècle de la synagogue qui portait son nom. ALBERT: Fils de rabbi Mimoun. Il fut un des premiers juifs marocains à faire des études secondaires en France. Diplômé d'agronomie, il se consacra à l’agriculture à son retour au Maroc introduisant des techniques modernes de culture. Il fit partie de la délégation marocaine à l'Exposition Universelle de Chicago en 1933. La petite histoire retiendra qu'il fut le premier Marocain à obtenir le permis de conduire, le permis no. 1.

SHEMOUEL (1875-1962) : Fils de Itshak, rabbin, talmudiste à Fès, auteur de l'ouvrage intitulé "Dishanta bashemen" – sermons et homélies.

YAACOB: Rabbin-notaire à Fès, première moitié du XXème siècle. Talmudiste et érudit, grand chercheur du passé. C'est lui qui vendit au professeur Georges Vajda les manuscrits des écrits historiques des rabbins de sa famille, tenant la chronique de Fès, "Dibré Hayamim". Ces chroniques qui n’avaient jamais été imprimées étaient connues uniquement des rabbins de la famille et avaient servi le rabbin Yaacob Tolédano pour son ouvrage sur l'histoire des Juifs au Maroc, "Ner Hammarab". Leur publication et leur traduction en fiançais en 1949 par le professeur Vajda, a apporté une nouvelle lumière nouvelle sur l'histoire des Juifs au Maroc. Le rabbin David Ovadia a réédité ce manuscrit avec sa traduction française en y ajoutant "Yahas Fass" de rabbi Vidal Sarfaty et "Les Annales de Fès", couvrant la période 1879-1925 de rabbi Shélomo Cohen.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-troisieme-partie

Page 367

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-quatrieme et deniere partie

une-histoire-fe-familles

DANAN

Nom patronymique dont il est difficile de cerner le sens et de préciser l'origine linguistique. A première vue l'origine semble araméenne, "denan" signifiant dans le Talmud le "çis-nommé" ou encore dérivé de l'hébreu-araméen Dan, le juge. C'est aussi la thèse d'Abraham Larédo qui fait remonter le berceau de la famille à une une fraction de la tribu de Milan au nord de la Mésopotamie, mais sans donner de précision sur le sens même du nom. Cette explication est peu convaincante, la mémoire des noms ne remontant pas généralement à une époque aussi lointaine. Il est plus probable que comme l'affirme l’auteur du dictionnaire biographique des de rabbins du Maroc, "Malké Rabanan", rabbi Yossef Benaïm, que l’origine de ce patronyme soit espagnole

  1. SH A UL (1882-1968): La dernière grande figure de cette dynastie de rabbins. Fils de rabbi Shélomo. Rabbin à Fès, il fonda en 1910 la première cellule sioniste de la capitale intellectuelle, "Hibat Sion". Il fut ensuite nommé dayan en 1934 à Marrakech puis président du tribunal rabbinique de Mogador en 1939. En 1951, il entra au Haut Tribunal rabbinique de Rabat. Il en devint président à la mort de rabbi Yéhoshoua Berdugo en 1953 et restera à ce poste jusqu'à sa alya en Israël en 1965. Ouvert à son temps, il convoqua et présida les Conciles des rabbins du Maroc de 1949 à 1955 pour unifier et moderniser la justice, promouvoir l'éducation hébraïque, réglementer les pèlerinages et la cacherout, en partant de l'idée que la Halakha doit toujours évoluer sans rien changer aux doctrines de base. Auteur d'un ouvrage de responsa "Hagam Shaul" (Fès 1959). Après sa alya, au déebut des années soixante, il fonda une synagogue qui porte son nom à Jérusalem.
  2. SION: Rabbin-juge né à Fès, il fut au début des années cinquante président du tribunal rabbinique de Rabat.

DAVID: Négociant à Fès, il décida de quitter sa ville natale en 1912 à la suite du terrible Tritel, le soulèvement des soldats et de la populace en réaction à la signature du traité de Fès instaurant le protectorat français sur le Maroc qui devait dégénérer en sac et massacre des habitants du mellah les 17, 18 et 19 avril 1912. Il s'installa à El Jadida, Mazagan.

ISAAC (1920-1985): Fils de David. Né à Mazaga-El Jadida, il fut d'abord instituteur à l'école de l'Alliance, avant de se lancer avec succès dans le commerce de céréales, tout en restant fidèle à la tradition familiale d'érudition et de piété, soutenant les études religieuses dans le cadre des yéchibot et de l'Ecole de l'Alliance. Fondateur du mouve­ment des Eclaireurs Israélites dans sa ville natale, il refusa toujours d'occuper une fonction officielle dans la communauté dont il devint un des notables les plus influents. Au cours de la période mouvementée de la lutte pour l'indépen­dance, il eut à défendre sa communauté. Les manifestations violentes marquant en Août 1955 le dsecond anniversaire de la déposition du sultan Mohammed V avaient débordé en une attaque générale contre le vieux quartier juif de la ville datant de la période portugaise. Bien que ce fut jour de chabbat, il mobilisa tous les camions de sa société et fit évacuer tous les habitants du mellah qui furent relogés dans la salle de sports et les écoles municipales. A la sui:e de ces événements, il encouragea les départs vers Israël, alors que lui-même devait s'installer à Paris où il mourut er 1985.

RAPHAËL (1895-1975): Fils de rabb Mimoun. Dirigeant communautaire à Fès Il fut pendant de nombreuses années président du Comité de la Communauté avant de s'installer à Paris. Chevalier de la Légion d'Honneur.

ELIE (1889-1975): Fils de rabbi Mimoun. Exploitant agricole et dirigeant commu­nautaire de premier plan à Fès. Membre du Conseil Municipal, président de la Caisse de Prêts aux artisans.

BENJAMIN: Fils d'Elie. Administrateur de sociétés à Paris, né à Fès en 1923. Il fut un des fondateurs au début des années soixante de l'Union pour la Promotion du Judaïsme marocain en France, du Centre Rambam et de l'Union Mondiale des Originaires d'Afrique du Nord. Il seconda David Amar pour la création à Montréal en 1985 du Rassemblement Mondial du Judaïsme Marocain. Vice-président de la Section Française du Congrès Juif Mondial. Il a fondé et préside "l'Association pour la restauration de la Synagogue Danan de Fès" pour financer et superviser les travaux de restauration en collaboration avec 1UNESCO et la World Monument Fund. L'UNESCO qui a classé la ville de Fès "Patrimoine Culturel de l'Humanité" a sélectionné divers monuments à restaurer et à sauvegarder à titre de témoins des gloires anciennes et parmi elles la synagogue Danan. De son côté la World Monuments Fund, affiliéé à la Joint américaine a choisi la synagogue Danan parmi les dix synagogues du monde à sauvegarder et à restaurer.

CHARLES: Fils d'Albert, agriculteur, né à Fès en 1950. Après une maîtrise de Sciences Economiques à Paris, il fit carrière à son retour au Maroc dans le groupe de l'ONA et à la Centrale Laitière  dont il fut directeur avant de s'installer en France en 1986.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danan-quatrieme et deniere partie

Page 369

הירשם לבלוג באמצעות המייל

הזן את כתובת המייל שלך כדי להירשם לאתר ולקבל הודעות על פוסטים חדשים במייל.

הצטרפו ל 229 מנויים נוספים
ספטמבר 2025
א ב ג ד ה ו ש
 123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
282930  

רשימת הנושאים באתר