.Une histoire de familles-J.Tol


Benchiquito-Ben-Dan-Bendaoud-Bendavid-Ouyoussef- Bendelac

BENCHIQUÏTO

Nom patronymique d'origine espagnole, formé de l'indice de filiation arabo-hébraïque Ben et de l'adjectif chiquito, diminutif affectif de chico, petit, le fils du très petit. Autre forme: Chiquito. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté essentiellement dans les communautés du nord du Maroc et à Safi.

YAACOB: Notable de la communauté de Safi. Un des douze signataires de la Takana de 1764 commune aux descendants des Mégourachim et des Tochabim de la ville portuaire

BEN DAN

Nom patronymique d'origine hébraïque, le fils de Dan, prénom biblique porté par le cinquième fils du patriarche Jacob qu'il eut avec la servante de Rachel, Bilha, qui a pour sens jugement. A sa naissance, Rachel en effet s'est écriée: "Le Seigneur m'a jugée, et il a écouté ma voix aussi, en me donnant un fils. C'est pourquoi elle le nomma Dan." (La Genèse, 30, 6) Dans sa bénédiction, Jacob prophétisa: Dan sera un serpent sur le chemin, un aspic dans le sentier (La Genèse, 49 ;16) et c'est pourquoi le serpent fut l’emblème de la tribu de Dan. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc et en Algérie.

BENDAOUD

Nom patronymique arabo-berbère, formé de l'indice de filition Ben et du prénom masculin biblique, David, dont la prononciation berbère est Daoud. Som diminutif berbère est dbido, et on dit que la petite ville bourgade de Debdou, à l'est du Maroc, non loin de la frontière algérienne, fondée par les expulsés d'Espagne de 1391, lui devrait son nom. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc et en Algérie.

BENDAVID

Nom patronymique d'origine hébraïque composé de l'indice de filiation et du prénom biblique David, porté par le second et le plus prestigieux des rois d'Israël, qui signifie textuellement chéri, aimé. Fils de Ichaï, Jessé, né à Bet Léhem, de la tribu de Juda, il régna sur Israël quarante ans, de 1010 à 970 avant l'ère chrétienne. Ce prénom est resté très populaire à ce jour dans toutes les communautés juives, mais il est rarememt devenu nom patronymique. Au XXème siècle nom peu répandu porté essentiellement dans le sud du Maroc, en particulier à Marrakech, mais aussi à Casablanca et Fédala, très peu en Algérie (Tlemcen, Oran), et en Tunisie (Tunis, Sfax).

  1. SHIMON: Rabbin à Tlemcen au début du XIXème siècle, auteur d'un traité sur l'abattage rituel resté manuscrit.

CHALOM: Président du Comité de la Communauté de Fédala dans les années cinquante.

JACQUES: Grand sportif né à Marrakech. Cycliste de talent, il fut un des rares juifs à participer à plusieurs fois au Tour du Maroc cycliste qui dans les années cinquante était très populaire aussi bien chez les Français que chez les Marocains juifs et musulmans. Après sa Alya en Israël au milieu des années cinquante, à Achkelon, il tenta sans grand succès d'acclimater ce sport en Israël.

BENDAVID OUYOUSSEF

Nom patronymique d'origine hébraïque, rare conjonction de deux prénoms bibliques devenus nom de nom de famille. Ce patronyme si typiquement juif est pourtant porté par une fraction de la tribu berbère des Aït Sera, dans le Tadla au Maroc, les Ait Daoud Ouyouusef ", vestige évident de son ancienne appartenance au judaïsme avant l'arrivée des Arabes au septième siècle. Ce patronyme figure dans la liste des noms de famille courants au Maroc au début du XVIème siècle. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté uniquement au Maroc, au Tafilalet, à Marrakech et à Fès.

  1. ITSHAK: Rabbin à Fès au XVIIème siècle.
  2. ABRAHAM: Rabbin et notaire à Fès fin du XVIIIème début du XIXème siècle, Auteur d'une chronique sur l’histoire des Juifs au Maroc qui n׳a pas encore été imprimée "Seîer dibré hayamim" et d’un recueil sur les plantes médicinales également resté en manuscrit ״Sefer réfouot”. Son surnom, Dbico. est devenu tardivement un nouveau patronyme: De Vico (voir De Vico).  

 SHELOMO: Une des 46 victimes juives de l'attaque du mellah de Fès par les soldats révoltés et la populace, à la suite de la signature du traité du Protectorat français au cours des trois journées sanglantes des 17, 18 et 18 avril 1912.

BENDELAC

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un métier, le masseur, précédé de l'indice de filiation, le fils du masseur. Malgré ce nom typiquement arabe, cette famille, autrefois fort illustre à Tanger, était originaire de Hollande, comme le confirme le grand historien français Louis Miège. Ses membres avaient conservé jusqu'au XIXème siècle la nationalité hollandaise. Les ancêtres de la famille étaient des Marranes qui avaient réussi au XVIème siècle à fuir le Portugal pour revenir ouvertement au judaïsme à Amsterdam. Autre orthographe: Bendelak. Au XXème siècle, nom très rare, porté uniquement au Maroc:Tanger, Tétouan, Safi, Casablanca.

SALOMON (1695-1781): Négociant à Amsterdam qui s'installa à Tanger pour le besoin de ses affaires avec les Pays-Bas, donnant naissance à la famille marocaine. SAMUEL: Fils de Haim, frère d'Abraham. Négociant né à Tanger et installé pour ses affaires dans le port de Salé, il passa ensuite à Tétouan en 1775 où il fonda une nouvelle branche de la famille. Comme il avait déjà payé pour cette année sa quotepart à l'impôt de soumission dû aux autorités, la Dzejya, dans sa ville natale, il refusa de payer une seconde fois, comme le veut la coutume établie, en tant que nouveau membre de la communauté de Tétouan et l'affaire fut porté devant le tribunal présidé par rabbi Abraham Raphaël Coriat. Il fut agent consulaire de France à Tanger.

ABRAHAM (1755-1846): Fils de Salomon. Grand négociant et notable de la communauté de Tanger, un des signataires de la Haskama de 1795 par laquelle la communauté de Tanger se détacha de la tutelle du tribunal rabbinique de la ville- mère de Tétouan.

ABRAHAM (1800-1877): Fils de Hayim. Il remplit les fonctions de secrétaire drogman auprès du consul général des Pays-Bas à Tanger de 1820 à 1830. Le consul, Cari Nyssen, étant souvent absent du Maroc pour maladie, ce fut Abraham qui assurait son intérim. Au cours de ses dix années d'expérience diplomatique intensive, il a tenu un journal détaillé que le professeur Jean Louis Miège vient de publier sous le titre ״Chronique de Tanger, 1820-1830. Journal de Bendelac (Rabat, 1995. ״II constitue une chronique vivante et minutieuse de la ville, de ses environs et parfois de la Cour pendant la décennie 1820-1830, précédant la transformation, de plus en plus importante et rapide, qu'allait connaître au cours du siècle la ville, la portant du modeste statut de mome petite cité consulaire à celui de capitale diplomatique et grande place financière du Maroc."

HAYIM (1823-1877): Füs de Abraham. Notable de la communauté de Tanger. H laissa trois fils qui se distinguèrent également dans la vie de la communauté Abraham, Moses et Raphaël.

ABRAHAM (1848-1920): Fils de Hayim. un des premiers juifs marocains à faire ses études à Paris à l'Ecole Normale Orientale fondée par l'Alliance. Selon la tradition de l'époque de ne pas ramener au Maroc les instituteurs formés à Paris, il fut d'abord muté dans les écoles de Grèce et en Turquie. Après son retour à Tanger en 1889, il quitta l'enseignement pour le com­merce et la représentation de la compagnie de navigation française Paquet, assurant la liaison Marseille Dakar par Tanger et Casablanca.

SAMUEL: Fils de Hayim. Consul du Brésil à Tétouan à la fin du siècle dernier. RAPHAËL: Fils de Hayim. Il fut pendant de nombreuses années interprète au consulat de Suède à Tanger. Membre actif du Comité de la Communauté et de ses oeuvres de bienfaisance, et administrateur de la synagogue Etz Hayim jusqu'à sa mort à un âge avancé.

MORDEKHAY: Fils de Hayim. Négo­ciant et chef de correpondance au siège social de la Banque d'Etat du Maroc à Tanger. Il fut parmi les fondateurs de la première association des Anciens Elèves des Ecoles de l'Alliance à la fin du siècle dernier.

DR ALBERTO: Un des premiers médecins modernes du Maroc. Né à Tétouan, il fit ses études en médecine à Paris où il s'installa ses études terminées. Médecin de l'ambassade d'Espagne à Paris, puis du roi d'Espagme, il fut en 1912 un des artisans de la création à Tanger de l'association Hispano-Hebrea pour la promotion des relations preivilégiées entre les descendants des Expulsés d'Espagne et leur ancienne mère-patrie.

HAYIM: Fils de Abraham. H succéda avec son frère Shemtob à la direction de la maison de commerce fondée par son père après son retour d'Orient. Il fut pendant de nombreuses années délégué de la Hollande à l'Assemblée Législative de Tanger. Mort à Tanger en 1965.

ALLEGRIA BENDAHAN DE BENDELAC: Fille d'Abrahm, née à Tétouan et élevée à Tanger. Professeur de littérature française aux Etats-Unis, à la Pensylvanian State University. Auteur de trois recueils de poésie publiés en France, dont l'un a obtenu en 1970 le Prix Biaise Cendras. Elle a publié à New-York en 1987 un ouvrage en espagnol, intitulé "Los Nuetros", les Nôtres, consacré au folklore et à la civilisation des Juifs de l'ancienne zone espagnole du Maroc, parlant la Hakétia, judéo-espagnol. C'est ce dialecte qui est le thème de son second livre "Voces Jacquitescas", les Voix de la Hakitia, publié en 1981 par la Bibliothèque Populaire Sépharade de Caracas, Vénézuéla. Auteur de nombreuses études sur les communautés sépharades du nord du Maroc.

DR J. BENDELAC : Médecin pédiatre de l'OSE, Oeuvre de Secours à l'Enfance à Casablanca dans les années quarante et cinquante. Militant du Congrès Juif Mondial, il se prononça à la veille de l'indépendance pour une plus active intégration des Juifs dans la vie du pays.

JACQUES BENDELAC: Economiste israélien originaire de Tanger. Auteur d'une introduction à l'économie israélienne; "Israël à crédit".

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BENDELUSH

Nom patronymique d'origine arabo-berbère, dimintif arabo-berbère de "delou", le baquet servant à remonter l'eau du puits. Faute d'eau courante dans l'ancien temps, chaque maison avait son puits au centre de la cour. C'est donc indicatif d'un métier: le puisatier, "zbad dlou", dont le rôle consistait à remonter les objets tombés par inadvertance dans le puits, et en premier lieu le baquet lui-même. Dans les périodes de troubles quand le quartier juif était attaqué pour être pillé, il arrivait souvent que pour soustraire à la convoitise des pillards les bijoux et autres objets précieux, on les jetait au puits dans l'espoir de les récupérer l'orage passé. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

BENDIDI

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, probablement altération phonétique de ben dédo, indicatif d'un trait de caractère, celui qui s'acharne qui tient tête, qui refuse de reconnaître son tort. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

BENDODO

Nom patronymique d'origine hébraïque, textuellement le fils de son oncle. Dodo était également dans le passé un diminutif berbère du prénom hébraïque David. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très rare, sinon disparu.

BENDICHO

Nom patronymique d'origine arabao-espagnole, formé de l'indice de filaition Ben et du substantif espagnol dicho, textuellement dicton, sentence, sans doute au sens figuré celui qui parle par dictons, par phrases toutes faites. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc.

BENDIWAN

Nom patronymique d'origine arabe, le fils du compositeur de musique, ou du poète, porté dans les communautés orientales. Au XXème siècle, nom très peu répandu, sinon disparu au Maghreb.

les Musulmans, abritant de grandes confréries très populaires, alors encore interdite au juifs et fut enterré à Asjen, un petit village proche. Sa tombe près de laquelle pousse un olivier centenaire est devenue le lieu de pèlerinage par excellence pour les Juifs du Maroc et est également vénérée par les Musulmans Dans le passé on organisait la Hiloula du saint trois fois l’an, à Lag Baomer, le 15 Ab, jour et le premier jour du mois de Ellul, Roch Hodech Ellul. C'est pour participer au pèlerinage sur son tombeau que les Israéliens d'origine marocaine furent officiellement autorisés à partir de 1984 à se rendre au Maroc.

  1. HAIM: Fils de rabbi Amram, il accompagna son père au cours de sa seconde mission au Maghreb. Sa tombe a Anraz, dans l'Atlas, au sud de Marrakech était un centre de pèlerinage régional.
  2. AMRAM: Le plus vénéré des saints au Maroc, son tombeau à Asjen, près de Ouezane est jusqu'à nos jours le lieu de pèlerinage le plus populaire dans tout le pays connu pour son extrême vénération des saints. Né à Hébron, cet éminent rabbin avait été envoyé en émissaire de la ville sainte au Maroc une première fois vers 1760 et une seconde fois en 1773. Selon la tradition, il avait dû fuir sa ville natale pour avoir osé pénétrer dans le caveau des Patriarches, interdit aux Juifs autorisés à monter uniquement jusqu'à à septième marche. Il avait bravé cette interdiction par amour pour son fils Haim, aveugle, pour prier les patriarches de le guérir. Il resta bloqué à Meknès plus de sept ans en raison des luttes dynastiques. Quand en 1781 les chemins furent de nouveau praticables, il reprit le chemin du retour avec son fils rabbi Hayim. Il mourut en route près de Ouezane, ville sainte pour les Musulmans, abritant de grandes confréries très populaires, alors encore interdite au juifs et fut enterré à Asjen, un petit village proche. Sa tombe près de laquelle pousse un olivier centenaire est devenue le lieu de pèlerinage par excellence pour les Juifs du Maroc et est également vénérée par les Musulmans Dans le passé on organisait la Hiloula du saint trois fois l’an, à Lag Baomer, le 15 Ab, jour et le premier jour du mois de Ellul, Roch Hodech Ellul. C'est pour participer au pèlerinage sur son tombeau que les Israéliens d'origine marocaine furent officiellement autorisés à partir de 1984 à se rendre au Maroc.
  3. HAIM: Fils de rabbi Amram, il accompagna son père au cours de sa seconde mission au Maghreb. Sa tombe a Anraz, dans l'Atlas, au sud de Marrakecr était un centre de pèlerinage régional.

BENDRAO

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l’indice de filiation, Ben et de drao, textuellement qui a un bras, et par extension, celui qui a le bras long. Une illustration parfaite de l'évolution des noms et de la manière dont ils continuent à se former même dans la période moderne. Effectivement c'est pour rendre hommage à la puissance et aux pouvoirs du fondateur de cette illustre famille anciennement Bengio de Tanger, que ce surnom lui avait été accolé et qu'il devenu le nom patronymique pour ses successeurs, sous lequel ils étaient connus à Tanger même si le changement de nom n'a pas été sanctifié par son introduction dans les kétoubot, les contrats de mariage des membres de cette famille. A preuve que les noms sont vivants, naissent, se transforment et meurent .. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté par une seule famille à Tanger et par émigration à Casablanca.

REOUBEN BENGIO: Grand négociant et propriéatire terrien à Tanger au milieu du XIXème siècle. Sa fortune et son influence lui valurent le surnom de Bendrao aussi bien au sein de la commu­nauté juive que parmi les Musulmans.

ABRAHAM: Fils de Réouben, il succéda à son père dans les affaires, y ajoutant vers 1880 le commerce international.

MESSOD: Fils d'Abraham. Il hérita et accrut encore plus la fortune familiale.

Armateur, industriel, brasseur d'affaires très connu à Tanger. Grand philanthrope, il présidait l'oeuvre de bienfaisance "Flakhnassat Orhim", pour l'accueil des indigents de passage dans la ville.

Naturalisé espagnol, il fut membre de la Chambre de Commerce Espagnole de Tanger. Ses liens avec le général Franco à l'époque où il était gouverneur du Maroc espagnol, étaient connus et il lui apporta une aide efficace quand il entreprit de prendre le pouvoir à Madrid. 11 fut un des rares notables juifs à apporter un soutien financier au général Franco lorsqu'il déclencha sa révolte contre la République en 1936 à partir du Maroc espagnol et à mener une grande campagne de propagande en sa faveur, s'attirant les critiques des milieux de gauche au Maroc et en Europe. Membre actif de la communauté, il oeuvra grandement pour ses oeuvres de bienfaisance et fut notamment en 1924 parmi les fondateurs du Séminaire Rabbinique de Tanger, destiné à encourager la jeunesse juive locale, "s'orientant exclusivement presque vers les carrières commerciales, également aux études sacrées", première tentative dans tout le Maroc de création d'un enseignement religieux supérieur pour la formation de rabbins et d'officiers du culte. Mort à Tanger en 1943.

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 BENDRIHEM

Nom patronymique d'origine arabe, diminutif de Aboudraham, le petit argentier, à rapprocher de Aboudraham. Certains pensent que le patronyme Benzrihen ne serait qu'une déformation phonétique de Bendrihen, mais rien n’apportent pas de preuve. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Tanger, Casablanca) et en Algérie (Oranais).

ELIAS: fondateur d'une imprimerie hébraïque à Tanger dans les années 1950, spécialisée dans l'édition de livres de pour les mettre à la portée du public, prières du rituel, et de petites brochures de poèmes et chants pour les fêtes religieuses accompagnés d'une traduction en espagnol

 

BENECH

Nom patronymique vraissemblablement d'origine arabe, francisation de Ben nas, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif nas, textuellement les gens, le fils de gens bien, le fils de bonne famille équivalent de l'espagnol Hijo de algo devenu Hidalgo, dont il est sans doute la traduction. Autre explication très proche, mais basée sur une origine hébraïque: Ben ich, le fils de quequ'un. Dans la société juive traditionnelle fermée sur elle-même l'extraction familiale était essentielle dans la fixation du statut social. Ainsi par exemple à Meknès, la société juive se divisait dans l'ancien temps en quatre catégories: "oulad zdoud", les fils des ancêtres, ceux qui pouvaient se prévaloir d'ancêtres rabbins célèbres; "oulad nas", descendants de familles privilégiées; "oulad souk", les fils de la me, le peuple sans ascendance noble, et "oulad el anyim", les fils des pauvres, les indigents auquel la communauté se doit de porter assistance le Talmud mettant en garde que "c'est de la classe pauvre que sortira la Torah". Autre orthographe: Benech. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Larache, Tétouan).

JOSE BENECH: Militaire français, auteur d'une étude très fouillée sur le Mellah de Marrakech basée sur des observations sur le terrain dans les années trente: "Essai d'explication d'un mellah" (Baden-Baden, 1947).

 

BENEGMOS

Nom patronymique d'origine berbère, ethnique de la tribu des Ait Hemoch. Le nom ne figure pas sur la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement   au Maroc, à Salé.

 

BEN ELHENCH

Nom patronymique d'origine arabe, dont le sens est le fils du serpent. Le serpent est on le sait l’emblème de la tribu de Dan, le cinquième fils du patriarche Jacob qui le bénit ainsi "il sera Dan, un serpent sur le chemin, un aspic dans le sentier; il pique le pied du cheval et le cavalier tombe renversé," ( La Genèse, 49; 16 ). Mais au-delà de ce symbole, le serpent l'animal maudit de la Bible à la suite de la pomme d'Adam et craint au plus haut point, est un motif très répandu dans la mythologie liée à la vie et aux tombes des saints juifs et musulmans du Maghreb, soit comme gardiens en défendant jalousement l'accès, soit dans la capacité de l'apprivoiser, preuve évidente d'un pouvoir surnaturel (voir rabbi Ephraim Encaoua entrant à Tlemcen monté sur un lion dont la bride est un serpent). Plusieurs saints vénérés au Maroc portent ce nom: moul elhnch. La prononciation courante est Belhens. Ce patronyme a été francisé de façon très poétique en Algérie sous la forme de Bel-Ange Autres formes: Belhanche, Bel Lahnech, Bel Hnch, Bou Hanich. Au XXème siècle nom peu répandu, porté au Maroc (Marrakech. anti-Atlas) et en Algérie (Alger Mostaganem).

  1. SHLOMO: Saint dont la tombe dans la synagogue d'Arabalou, près de l'Ourika, dans l'Atlas, au sud de Marrakech était un des centres de pèlerinage les plus connus au Maroc. Selon la tradition, il fut un des sept rabbins envoyés d'Eretz Israël pour convertir les Berbères au judaïsme.

ROBERT BEL-ANGE Professeur d׳histoire né à Mostaganem. Auteur du livre ״Les Juifs de Mostaganem״ (Paris, 1990; et de l'article ״Mostaganem, la tourmentée' dans l'ouvrage collectif: ״Les Juifs d'Algérie, images et textes (Paris, 1987).

PROSPER BOISNIC: Fils d'Albert Bol Hanich, négocoant. Industriel français ne Saint Denis du Sig, Algérie, en 1913. Fondateur des Etablissements Bou Haniche. Vice-président du Syndicat National des Industries Papetières et Graphiques.

 

BENELLY

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom masculin biblique Eliahou, qui a pour sens: il est Dieu, le fils de Elie. Le prophète Elie est une des figures les plus populaires de la Bible pour sa jalousie pour les commandements de l'Etemel et ses miracles racontés dans le premier livre des Rois, pour éloigner le peuple de l'idolâtrie et le ramener dans la voie de la Torah. Selon la tradition, le prophète Elie n'est pas mort et continue à accompagner partout et toujours les enfants d’Israël. A chaque séder de Pessah une place et un verre de vin plein lui sont réservés dans tous les foyers juifs. La tradition ajoute qu'il est présent dans chaque brit mila, circoncision et qu'à l'arrivée du Messie, il le précédera sonnant du chofar. Si ce prénom est resté toujours très populaire au Maghreb il n'est devenu nom patronymique que dans quelques communautés. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté sous cette forme uniquement en Algérie, à Alger et Mascara.

 

BENERO

Nom patronymique d'origine italienne, ethnique espagnole de Venise, qui abrita une des communautés sépharades les plus florissantes de l'histoire. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie, à Tunis.

 

BENESSIANO

Nom patronymique d'origine italienne, ethnique de la ville de Venise qui a abrité jusqu'au XVinème siècle une des communautés séphardes les plus propspères. Autre orthographe: Bensiano Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Algérie, à Tlemcen, Oran Alger et Bône.

 

BENESTHER

Nom patronymique d'origine hébraïque, un des rares patronymes formé à partir d'un prénom féminin: Esther, le fils d’Esther. Ce prénom d'origine perse qui signifie étoile et a donné le français astre, a pris en hébreu le sens de caché (en hébreu moderne cacher se dit lahstir). Effectivement dans la Bible, le prénom originel de l'héroïne de Pourim, la reine Esther, était Hadassah, et le texte biblique lui donne ce nom pour indiquer qu'à son époque du premier exil, la chèkhina, la pésence divine, était cachée et non omniprésente comme sur la Terre d'Israël. Pour les exégèses c'est une des explications de l'absence totale de la mention du nom de Dieu dans tout le livre d'Esther. Ce prénom féminin a toujours été très populaire dans toutes les communautés et continue a être donné de nos jours. C'est la raison pour laquelle il n'est devenu nom patronymique qu'exceptionnellement. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

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BEN EZRA

Nom patronymique d'origine hébraïque, un des nombreux patronymes formés par l'adjonction de l'indice de filiation à un prénom d'homme hébraïque. Le prénom Ezra qui a pour sens "aide de Dieu" fut porté déjà en Babylonie comme il est conté dans le Livre des Chroniques, par le grand dirigeant qui contribua à ramener le peuple au respect des commandemants divins sous le second Temple. En Espagne, le nom fut illustré par l'un des plus grands poètes de l'Age d'Or, rabbi Abraham Iben Ezra. Autre forme: Benasra. Au XXème siècle nom peu répandu porté au Maroc (Meknès, Fès, Casablanca) et en Algérie (Oran, Mascara).

  1. ITSHAK: Rabbin connu à Meknès, première moitié du XIXème siècle. RAHAMIM: Commerçant et notable de la communauté de Meknès, longtemps membre puis président du Comité de la Communauté. Il fut candidat à la circonscription du Nouveau Mellah aux premières élections municipales de 1960, élections mouvementées qu'il emporta de haute lutte contre Jacques Ohana. Très pieux, il participa bénévolement à l'adminsitiation de la Yéchiva supérieure fondée à Meknès en 1947, Keter Torah.
  2. DAVID: Fils de Rahamim. Professeur de physique et rabbin bénévole de la colonie francophone de Jérusalem.

BENGADALO

Nom patronymique d'origine hébraïque, porté comme surnom par une famille Lévy, le fils du grand, de sa grandeur. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à cette époque. Au XXème siècle nom très peu répandu, porté au Maroc.

BENGALIL

Nom patronymique d'origine hébraïque, ethnique de la Galilée, la région montagneuse au nord d'Eretz Israël qui s'étend de la vallée de Zezreel au sud à la frontière libanaise au nord, et de la Méditerranée à l'Ouest à la vallée du Jourdain à l'Est. Après le partage de la Terre Promise, ce furent les tribus de Naftali, Asher Zéboulon et Issakhar qui s'v installèrenet au milieu de nombreux peuples païens. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté semble-t-il uniquement au Maroc.

BENGHIAT

Nom patronymique d'origine arabe, porté aussi bien par les juifs que par les musulmans, formé de l’indice de filiation Ben, et du substantif ghiyath, indicatif d'un trait de caractère: l'homme secourable, qui répond à l'appel, à qui on peut faire appel. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté semble-t-il uniquement au Maroc.

BENGIO

Nom patronymique espagnol, ethnique de la ville de Jau, dans la province de Grenade, le fils de Jau, l'originaire de Jau. Abraham Larédo en donne une autre interprétation: nom d'origine arabe dont le sens est fils du ciel, porté par une famille venue très probablement d'Arabie où il existait une tribu juive du nom de Bani Jau. Ce qui est certain, c'est l'origine espagnole de la famille, le nom étant attesté en Espagne dès le Xlème siècle. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Autre orthographe: Bendjo. Au XXème, siècle nom peu répandu, porté dans l'ancienne zone espagnole du Maroc (Tanger, Tétouan, El Ksar, Larache, Arzila e: Casablanca) et par émigration à Gibraltar, et en Algérie, dans l'Oranais.

YAACO BEN JAU: Premier Naguid ayant autorité à la fois sur les commu­nautés juives d'Espagne et d'Afrique du Nord, de Cordoue en Andalousie à Sijilmassa, dans le Tafilalet, dans les sud du Maroc, habilité à nommer les juges et à lever les impôts au nom des autorités. Il fut non élu, mais nommé par le Calife Omeyade, El-Hakem, et les représentants des communautés réunies à Cordoue s'engagèrent à accpeter sans réserves son magistère et celui de ses fils après lui Fabricant de soieres prospère, il bénéficia de la protection des souverains qui mirent à sa disposition une garde d'honneur de 18 pages revêtus de brocat et d'or et un carosse. Tombé en disgrâce parce qu'il n'arrivait pas à faire rentier suffisamment d'impôts, il fut jeté un an en prison avant d'être grâcié par le Calife et remis dans ses fonctions jusquà sa mort vers l'an 1000.

ABRAHAM et YOSSEF: Figurent parmi les notables signataires de la Haskama de 1795 par laquelle la communauté de Tanger – formée en grande majorité d'originaires de Tétouan – se détacha de la juridiction du tribunal rabbinique de Tétouan.

  1. MORDEKHAY: Le Premier, rabbin à Tétouan au XVIIIème siècle. Jaloux du respect des prescriptions religieuses par tous les membres de la communauté, il avait interdit, sous peine d’excommu­nication, à ses compatriotes de quitter, comme ils le faisaient, le périmètre de la ville le jour du shabbat.

SAMUEL: Commerçant né à Tanger en 1760, il fut le premier membre de la famille à s'installer à Gibraltar en 1790.

  1. ABRAHAM: Rabbin célèbre à Tanger, mort en 1887.
  2. MOCHE: Rabbin, kabbaliste à Tanger, disciple de rabbi Abraham Tolédano qui lui donna sa fille en mariage et auquel il succéda à sa mort en 1833. Il mourut emporté par le choléra la même année que son fils Joseph, en 1855. Cette double disparition posa un très difficile problème de succession, la communauté se divisant en quatre camps soutenant respectivement rabbi Reuben Bengio, autre fils de rabbi Moché, Rabbi Moche Marraché, Rabbi Moché Pimienta et rabbi Mordekhay, le petit-fils de rabbi Moché qui devait l’emporter finalement malgé son jeune âge.
  3. MORDEKHAY: (1835-1917) Le Second. Fils de Joseph. Le plus illustre rabbin de la famille, il fut une des figures dominantes de la communauté de Tanger au XIXème siècle, qui sous sa direction ferme et clairvoyante devint la commu­nauté-modèle, la plus moderne et la plus émancipée, servant d’exemple et d'inspiratrice aux autres communautés du Maroc. Intronisé grand rabbin à l'âge de 20 ans, après la mort de son grand-père rabbi Moché en 1855, il assuma ces fonctions pendant 62 ans jusqu'à sa mort en 1917. Il fonda la synagogue "Etz Hayim". Bien que très attaché à la plus stricte orthodoxie, il favorisa l'ouverture d'une école de l'Alliance Israélite Universelle en 1863, un an après la fondation de la première école au Maroc, à Tétouan en 1862. Jaloux de son autorité traditionnelle, il s'opposa d’abord aux projets de réforme et de modernisation des institutions de la communauté défendus par les Jeunes Turcs dirigés par Haïm Benchimol (voir Benchimol), et à l'élection de la Junta au suffrage universel, mais finit par s'y adapter, conservant l’estime de tous ses compatriotes sur lesquels il exerçait un ascendant exceptionnel. Il jouissait égale­ment d'une grande estime de la part des autorités. En 1906, au moment de la Conférence d'Algésiras, il essaya de convaincre le délégué américain de ne pas soulever la question des mauvais traitements dont souffriraient les sujets juifs – comme cela avait été fait à la Conférence de Madrid en 1880, écrivant notamment "que depuis le début du règne de feu Moulay Hassan, ces derniers n'avaient absolument aucune raison de se plaindre." Sa réputation dépassait de loin les limites de sa communauté, et il était reconnu comme la grande autorité en matière de Halakha vers laquelle on se tournait de tout le Maroc et de l'étranger. A sa mort la ville devait lui organiser des obsèques grandioses suivies par les représentants des autorités marocaines et les délégués des toutes les nations représentées à Tanger. Son fils, Yaacob, fut rabbin-notaire à Tanger et fondateur de la synagogue "Bet El".

ABRAHAM: Riche négociant à Tanger, protégé français en tant que censal de la maison de commerce Brunswig. Après la signature du traité de Fès instituant le protectorat, le 30 mars 1912, il apporta avec d'autres coreligionnaires, à la demande du consul de France à Fès, Gaillard, un appui financier au sultan Moulay Hafid assiégé dans sa capitale par les guerriers des tribus berbères opposées à la main-mise de la France. Il fut tué le 17 avril 1912, le premier des 3 jours du grand soulèvement de Fès, le sinistre Tritel par les soldats de l'armée marocaine en révolte contre leurs instructeurs français.

MURDOCH: Fils de Joseph Haïm. Grand négociant né à Tanger et installé à Casa­blanca. Disparu tragiquement en 1939 dans un accident de voiture. Sa veuve fonda un orphelinat à son nom, l'orphelinat Bengio.

CELIA: née Lévy, épouse de Murdoch Bengio, elle fonda en sa mémoire le Home pour enfants Murdoch Bengio, un orphelinat modèle pour lequel elle se dévoua totalement tout le reste de sa vie, accueillant et éduquant comme une mère des centaines d'orphelins de la grande métropole. Morte centenaire en Israël en 1996. Le grand Home Bengio est actuellement en réfection pour abriter dans   l'avenir la Fondation du Judaïsme marocain avec un musée et bibliothèque. MOSES: Militant communautaire né à Tanger, installé à Madrid après l'indépendance du Maroc, il fut hazan et parnas de la synagogue et chef de la compagnie du Dernier Devoir, la Hébra Kadicha.

ABRAHAM: Fils de Moses, commerçant. Administrateur et universitaire français, né à Tanger en 1949. Agrégé de Lettres classiques. Directeur régional des Affaires Culturelles de la région Rhônes-Alpes. Ancien directeur de l'Institut français de Madrid, puis directeur des affaires cultu­relles de Champagne-Ardenne, Franche Comté et Midi Pyrénées. Auteur de nombreux articles sur la littérature juive d'expression française.

JOSEPH: Educateur et universiatire israélien, né à Tanger, responsable du centre communuataire de Sdérot après avoir dirigé le Projet du Renouveau à Nétivot. Un des fondateurs de l'Asso­ciation Mondiale des originaires de l'ancienne zone espagnole du Maroc et de Gibraltar, Mabat-Israel, auteur de nombreuses études sur les Juifs de la zone espagnole du Maroc installés en Espagne et en Amérique Latine.

 BENGUIRA

Nom patronymique d'origine arabo-berbère, ethnique de la bourgade de Guira, dans la région de Souk el Arba, dans le sud de la Tunisie. A rapprocher de l'autre patronyme Guera.Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie.

RAPHAËL: Emissaire du Département de la Alya de l'Agence Juive, né en Tunisie envoyé en mission en Algérie, il fut capturé en 1962 par avec un autre chaliah, Hassan, par un commando du FLN alors qu'ils se rendaient dans un village isolé pour y organiser le départ de ses habitants vers Israël. Malgré les négociations qui s'engagèrent avec le Congrès Juif Mondial, et les promesses formelles des nationalistes algériens, les deux émissaires israéliens furent tués dans des circonstances qui n'on! jamais été totalement éclaircies. Il semble qu'accrochés par une patrouille française alors qu'ils s'apprêtaient à ganger la frontière marocaine, les ravisseurs les aient abattus.

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Benhabib-Ben haco-Benhaim-Benhaj-Benhalal-Benhamron-Benhermon-Benicha

BENHABIB

Nom patronymique d'origine hébraïco-arabe, le fils du chéri, équvalent de l'hébreu Habib et de l'espagnol Caro. A rapprocher de Hababou. Après l'expulsion d'Espagne et du Portugal, le nom s'est particulièrement illustré à Salonique. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l’époque dan pays. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté semble-t-il uniquement au Maroc.

  1. HAYIM – Fils de rabbi Moché. Un des plus illustres rabbins du Portugal réfugié à Fès après l'expulsion de de 1497. Il y rédigea en 1505 un ouvrage de Responsa conteant plus de 3000 réponses à des questions de Halakha qui est resté manuscrit à Fès pendant des siècles dans la bibliothèque de la famille Abensour qui le vendit à un rabbin de passage, Eliezer Achkénazi en 1841.

BEN HACO

Nom patronymique d'origine arabe, textuellement le fils du droit, au figuré l'homme aimant l’équité et la vérité, le juste. Le nom est attesté au Maroc au XVIême siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à l'époque. Autres formes, sans l'indice de filiation: Haco, ou avec l'augmentatif: Benhacon. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Boujade, Meknès, Demnate, Oujda,et enTunisie (Tunis).

  1. ABRAHAM: Fils de rabbi Saadia, rabbin célèbre à Agadir, petit village près de Tlemcen à la fin du XIVème siècle au moment de l'arrivée des expulsés d'Espagne en 1391. Il accueillit rabbi Ephraim Encaoua qui devait pour la première fois obtenir des autorités musulmanes le droit pour les les Juifs de s'établir à Tlemcen même, alors que jusque là ils étaient consignés dans ce village.
  2. ELIAHOU: Rabbin à Demnate, au sud de Marrakech, au XVIIIème siècle, auteur d'un commentaire du Talmud et de Maimonide, resté manuscrit: "Kiriat Eliahou".

AHARON: Fils de Abraham, notable de la communauté de Demnate, seconde moitié du XIXème siècle. Les exactions du caïd de la bourgade qui abritait une communauté juive relativement importante – près du tiers de la population globale dans les années 1880-90 sont restées célèbres en raison de l'écho que leur donnèrent les consuls européens à Tanger qui s'étaient emparés du problème juif pour faire avancer les intérêts de leurs pays, relayés par la presse locale et interna­tionale. Finalement en 1892 le bon sultan Moulay Hassan décida pour mettre fin aux conflits de faire construire un nouveau mellah pour les Juifs et de les séparer ainsi des Musulmans. Après bien des discussions sur l’emplacement du nouveau quarier, les notables juifs donnèrent leur accord au projet royal et Aharon Haco furent parmi les signataires de l'acte d'achat du terrain sur lequel fut édifié ce mellah – le dernier de l'histoire du Maroc.

FRADJI HACOUN – Notaire au tribunal rabbinique de Tunis dans les années cinquante.

BENHAIM

Nom patronymique votif d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif Haïm, qui est aussi un prénom très répandu et qui signifie la vie, à rapprocher des patronymes ayant la même signification en arabe: Benwaïch, Belaïche, Ayache; du latin Vital; du français Vidal et du berbère Yadir. Le thème de la vie a donné naissance à des dizaines de noms et prénoms. Ce patronyme se retrouve dans toutes les communautés juives aussi bien achkénazes que sépahardes. Ce nom était porté avec Benwalid et Ayache, par une des trois grandes familles espagnoles établies à Alger en 1391 (ce qui avait donné naissance à une célèbre formule: Mon fils (Benwalid) est ma vie ( Benhaim) et mon soutien (Ayache, celui qui me fera vivre ). Jusqu'à une époque récente la tradition s'était maintenue pour les jeunes mariés de la famille de se parer en se rendant à la synagogue de la coiffe portée par les réfugiés d'Espagne, qui les différenciait des autochtones porteurs de turbans. Autre orthographe: Benaïm. Au XXème siècle, nom moyennment répandu, porté au Maroc (Meknès, Casablanca, Marrakech, Tanger, Fes, Seffou, Marrakech, Mogador); en Algérie (Alger, Relizane, Nemours, Oran, Mostaganem, Constantine, Guelma, Souk- Akhras) et en Tunisie (Tunis).

  1. AHARON: Fils de rabbi Abraham. Disciple de rabbi Yossef Elmoznino, il fut parmi les signataires des Takanot de Fès, réglant la vie de la communauté et siégea au tribunal rabbinique. Il quitta sa ville natale en 1608 pour la Terre Sainte. En route, il fît imprimer à Venise ses trois ouvrages: "Midot Aharon", "Lev Aharon" et "Korban Aharon" qui eurent un grand retentissement. Après l'Italie, il se rendit en Egypte où il fut reçu avec de grands honneurs avant de monter à Jérusalem où il mourut.
  2. AHARON: Petit-fils de rabbi Aharon de Fès, célèbre rabbin à Hébron. Il fut sollicité pour servir de guide spirituel à la communauaté de Smyrne en Turquie. Il y trouva la mort au cours du tremblement de terre de 1688.
  3. ITSHAK: Rabbin-juge à Marrakech au XVIIIème siècle, auteur de deux ouvrages de commentaires bibliques: "Etz Haim", l'arbre de vie et "Etz Hadaat", l'arbre de la sagesse.

HANANIA: Notable de la communauté de Mogador, vice-président de l'association de bienfaisance "Agoudat Ahim", "L'association des frères", fondée en 1890 par l'aristocratie de la Kasbah sur le modèle de l'association-mère anglaise qui apporta une aide considérable à la population indigente du mellah.

  1. YOSSEF (1839-1927): Rabbin juge à Relizane en Algérie dans les années dix et vingt.

MARYLISE: Enseignante et joumlaiste, une des rares Juives d'Algérie à avoir opté pour la lutte nationale des Algériens. Née à Alger en 1928, elle adhéra dès 1950 au mouvement de jeunesse nationaliste légal, l'Union de la Jeunesse Démocratique et collabora au quotidien libéral "Alger Républicain". Condamnée en 1958 par un tribunal français à vingt ans de réclusion. Après l'indépendance de l'Algérie, elle a publié sous le pseudonyme de Ben, plu­sieurs ouvrages, dont un recueil de nou­velles "Ainsi naquit un homme" (Alger, 1982); un recueil de poèmes "Sur le chemin de nos pas" (Alger, 1984); un roman "Sabrina, ils font volé ta vie" (Paris, 1986) et un livre de souvenirs "Au carrefour des sacrifices" (Paris, 1992). YOSSEF: Notable de la communauté de Tanger, membre du Comité de la Communauté dans les années 1950.

MAXIME: Peintre et graphiste canadien, originaire de Meknès, directeur d'une agence de publicité à Montréal. Collabo­rateur du journal de la communauté sépharade du Canada "La Voix Sépharade". Maurice Arama, autre peintre d'origine marocaine, consacra dans "L'Information Juive" une critique élogieuse à son exposition organisée à Paris en 1993 : "L'exposition organisée par la galerie Stavit des oeuvres récentes de Maxime Ben Haïm conforte la réalité d'une école juive marocaine de peinture… Tous gardent une certaine verve, une fluidité de palette et un caractère commun, des intonations où afleurent les racines originelles. Une sensibilité exacerbée aussi qui transparaît dans leur traduction des pages de l'histoire juive comme dans l'évocation de leur marocanité".

ESTHER BENHAIM-OUAKNEVE: Universiatire née à Casablanca, professeur d'études juives à l'Université de Montréal. Auteur de nombreuses études sur l’intégration des Juifs originaires du Maroc au Canada. Elle a consacré sa thèse de doctorat à une monographie de la communauté juive marocaine à Montréal (Paris, 1974). Au colloque d'Idendité et Dialogue à Paris en 1978, elle a fait une communication sur le sujet: "Judaïcité québécoise: une intégration réussie ou une communauté désintégrée"

BENHAJ

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et du substabtif Haj, le voyageur, sans la connotation islamique de celui qui a fait le pèlerinage à la Mecque. A rapprocher de Hadjaj, Hagege. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des noms usuels à l'époque sous la forme proche de Ben Elhaj. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté semble-t-il sous cette forme, uniquement au Maroc.

BENHALAL

Nom patronymique d'origine hébraïque, textuellement le fils du dépouillé, de la victime, traditionnellement donné à un Cohen ayant, pour avoir fauté, perdu les privilèges de la prêtrise hérités du Grand Prêtre Aharon Hacohen. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc.

BENHAMRON

Nom patronymique d'origine arabe, augmentatif de Hmr, rouge, textuellement le fils du très rouge, sans doute indicatif d'une particularité physique, l'homme au teint très rouge. Au XXème siècle nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc, à Fès.

BENHERMON

Nom patronymique d'origine hébraïque, ethnique du Mont Hermon le plus haut sommet du plateau du Golan. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

BENICHA

Nom patronymique d'origine hébraïque, diminutif francisé de Ben Yéshayahou, prénom biblique votif qui a pour sens que Dieu le sauve, le préserve, porté par le plus grand des prophètes, Isaïe. Tout en devenant nom patronymique par l'adjonction de l'indice de filiation, ce prénom est resté toujours populaire dans les communautés du Maghreb. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement sous cette forme en Algérie, dans l'Algérois.

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BENICHOU

Nom patronymique d'origine hébraïco-berbère, francisation de Ben Isso qui est le diminutif berbère du prénom biblique Yossef, Joseph, prénom votif donné par Jacob à son premier fils avec Rachei afin Dieu lui "en ajoute" d'autres. "Le Seigneur se souvint de Rachel: il l'exauça et donna la fécondité à son sein. Elle conçut et enfanta un fils; et elle dit: "Dieu a effacé ma honte. Elle énonça son nom Joseph, en disant que Dieu veuille encore me donner un second fils". ( La Genèse, 30: 23-24). Ichou ou Isso est aussi le diminutif berbère de Yéhoshua, Josué, prénom biblique qui a pour sens délivrance de Dieu. Le nom est attesté au Maroc et en Algérie dès le XVIème siècle. Le nom de cette famille s'est particulièrement illustré au XlXème siècle à Oran. Autres formes: Benissou,

 

Benisso Au XXème siècle, nom particulièrement répandu, porté en Algérie (Oran, Alger, Mascara, Constantine, Sidr Bel-Abès, Tlemcen, Alger, S aida, Mostaganem, Sahara), beaucoup moins en Tunisie (Tunis) et au Maroc (Midelt, Tafilalet, Agadir).

  1. DAVID BEN ISSO: Rabbin enterré dans le vieux cimetière d'Oufran dans le Sous, au sud du Maroc ayant vécu sans doute au XVIème siècle.
  2. YEHOUDA: Rabbin né au Maroc qui exerça à Tlemcen puis à Oran au début du XIXème siècle, héros d'une aventure incro­yable qui aurait pu tourner au tragique, rapportée par rabbi Yossef Messas. Après plusieurs années à Oran, il décida de monter en Terre Sainte. Toute sa famille périt au cours du tremblement de terre de 1837 qui détruisit la capitale de la Galilé, la ville de Safed. Il fut le seul survivant avec sa petite fille. Il décida alors de retourner en Algérie et obtint un passeport du consul français à Jaffa. Mais le capi­taine du bâteau grec au lieu de le mener à bon port, l'enleva dans l'intention avouée de se venger de ce "Judah qui a vendu le Christ". Il fixa l'exécution pour le jour anniversaire de la crucification. En atten­dant, il l'affama et le tortura chaque jour, le tenant enfermé dans son grenier, tandis que que sa petite fille lui servait de bonne. Un jour, un voisin vit la petite fille pleurer et lui en demanda la raison. Elle lui raconta les tortures dont ils étaient victimes elle et son père. Le voisin se rendit alors chez le tortionnaire, mais au lieu de délivrer le malheureux, exigea de le lui vendre en expliquant que son rêve avait toujours été de se venger sur un rabbin portant le nom maudit de Judah. De crainte d'être dénoncé, le tortionnaire accepta le marché. Le prisonnier changea de mains – mais pas de mauvais traitements. Un jour que son nouveau maître, l'avait envoyé vider les ordures dans la rue, il fut reconnu par un habitant d'Oran de passage dans le port grec, qui alerta aussitôt le consul français.

Ce dernier envoya ses hommes le libérer. Le géôlier fut puni comme il le méritait et rabbi Yéhouda put continuer sa route et retrouver son poste de rabbin à Oran. MOSES: Commerçant né à Tétouan qui s'installa à Gibraltar en 1788.

ABRAHAM : Président du consistoire d’Oran, il fut à la fin du siècle dernier, un des combattants contre la "colonisation" de l'Algérie par les rabbins de France et un opposant déterminé au magistère de rabbi Lazare Cohen d'Alsace, entre 1848 et 1851.

SADONI: Poète et conteur à Oran à la fin du siècle dernier. On lui doit une qsida en arabe dialectal sur l’affaire du crime passionnel qui défraya la chronique, l'affaire Bensoussan, qsida di ben shoushan (voir Soussan).

  1. MESSAOUD: Rabbin à Tlemcen milieu du XIXème siècle. Auteur de commenatires talmudiques publiés par ses descendants sous le titre de "Avi Shar Shalom".

HAYIM: Le chef incontesté de la communauté juive d'Oran au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Il fut le premier Juif élu au Conseil Municipal de la ville, maire-adjoint et sénateur. Il s’engagea avec fougue dans la vie politique locale et sa vie passionnée a inspiré à la baronne de Voisins un roman qu'elle a intitulé "L'innamovible" et qu'elle a signé Pierre Coeur. Grand ami du sénateur Crémieux qui descendait chez lui quand il visitait la ville, il fut le premier juif conseiller-général d’Oran. Au sein de la communauté, il était considéré comme le chef du clan des progressistes favorables à l'assimilation plus rapide à la France et dans ce but à la venue de rabbins de France en Algérie pour relever le niveau moral et spirituel des masses. C'est ainsi qu'il fut un des plus enthousiastes soutien du rabbin Charleville et qu'il s'opposa au Président du Consistoire Simon Kanoui. Contre ce dernier et la majorité de la communauté encore très conservatrice craignant que l'éloignement du milieu familial ne porte atteinte à la pratique religieuse, il fut en 1876 le plus ardent partisan de l'enrôlement des jeunes Israélites dans l'armée française. Simon Kanoui se présenta contre lui en 1870 aux élections départementales et lui ravit son poste de conseiller général. Le clan des Bénichou conserva de cette défaite une amère rancune et plusieurs de ses membres s’engagèrent dans la lutte anticonsistoriale qui caractérisa les années 1880-1890 à Oran.

MARDOCHEE: Fils de Haïm. Il hérita de son père le goût de la vie publique et fut à la fin du siècle dernier conseiller municipal et conseiller général. Unanimement apprécié à Oran, non seulement parmi les Juifs mais également parmi les Français et les Musulmans pour ses qualités humaines. C'est ainsi qu'après l'échec de leur révolte, les indigènes du Sud Oranais lui demandèrent d'être leur médiateur auprès des autorités françaises. Au cours de la grande vague d'antisémitisme qui déferla sur Oran dans les années 1895-1898, il en attribua en partie la responsabilité au manque de maturité des électeurs juifs subjugués par Simon Kanoui et votant en bloc selon ses consignes, faussant ainsi le jeu démocratique. Soucieux de ramener la paix civile, il alla jusqu'à proposer que les Juifs cessent de voter jusqu'à leur émancipation complète de l'influence trop exclusive du Consistoire et de son chef. Sa proposition ne fut naturellement pas retenue.

MENAHEM: Surnommé El Ghali, fils de Shalom, il succéda à son père à la tête de la communauté, poste qu'il occupa pendant 30 ans jusqu’à sa mort en 1922. il fut longtemps adjoint au maire d'Oran.

MAKHLOUF:  Président de la communauté de Sidi Bel-Abes dans les années trente.

ADELAÏDE BENICHOU-AZOUBIB:

Femme de lettres et militante sioniste à Alger. Elle publia en 1917 "En méditant les Livres Saints", accueillant avec enthou­siasme dans sa préface la Déclaration Balfour par laquelle l'Angleterre se disait favorable à l'établissement d'un Foyer National juif en Palestine.

RAYMOND (1890-1955): L'intellectuel par excellence et la conscience du judaïsme algérien au XXème siècle. Sans occuper aucune position officielle, il fut le conseiller écouté aux heures difficiles, fournissant la réponse juive aux problèmes intellectuels et spirituels de son temps. Descendant de deux des plus illustres familles du judaïsme algérien, par son père du célèbre rabbin Simon Ben Sémah Duran, et par sa mère, Adélaïde de la famille Azoubib. Né à Alger, il passa son enfance à Oran la ville natale de son père, Mordekhay. Mobilisé en 1914 il fit la Première Guerre comme officier dans l'artillerie. Après une année d'études au séminaire rabbinique, il obtint la licence es lettres, et l'agrégation de philosophie, Toutefois, il ne put jamais enseigner dans un établissement public en raison de sa santé fragile. Il publia des dizaines d'arti­cles et d'études dans les revues scienti­fiques et philosophiques. Il lutta particu­lièrement contre l'enseignement du mépris propagé par l'Eglise, comme dans son étude parue en 1952; "La nostalgie de la Genèse chez les premiers Chrétiens. Une source de l'anti-judaïsme religieux."

Défenseur passionné des droits de l’homme, il fut avec Elie Gozlan, un des animateurs les plus passionnés de l’Union des Croyants Monothéistes regroupant Juifs, Chrétiens et Musulmans luttant pour une Algérie fraternelle et égalitaire contre des forces qui devaient s'avérer en fin de compte bien plus fortes. Il mourut avant de voir son rêve d'entente des trois religions voler en éclats au moment de la guerre d’Algérie. Sur le plan communautaire, il fiit un des militants de l'association pour la diffusion du patrimoine juif et de la promotion du Sionisme, "Kol Aviv" et un des collaborateurs réguliers de "L'Infor­mation Juive" dès sa parution. Confé­rencier de talent, ses conférences attiraient toujours les foules. Ses écrits sur les questions juives ont été réunis dans un recueil publié à sa mort: "Ecrits juifs – Les Juifs algériens et la vie publique" (Alger, 1957).

BERTHE BENICHOU-ABOULKER:

Epouse de Raymond. Auteur d'une pièce de théâtre en trois actes et sept tableau en vers. "La Kahéna, reine berbère" (Alger, 1933), racontant les hauts faits de la reine juive des Aurès qui arrêta un moment l'invasion arabe, retardant la conquête de l'Algérie et du Maroc par les Arabes à la fin du VIIème siècle, et d'un recueil de poésies "Pays de flammes" (Paris, 1935).

 JULIETTE: Ecrivain française née en Algérie. Auteur d'un roman autobio­graphique "Colle la paille dans le vent" (Paris, 1997).

MARCEL: Fils de Raymond, né à Alger en 1931, président depuis 1991 du conseil d'Administration de l’Office National Français d’Etudes et de Recherches Aérospatiales. Il fit de brillantes études à l’Ecole Polytechnique et à l’Ecole Supérieure d’Aéronautique de Paris.

 FABRICE: Boxeur français d’origine algérienne, né à Madrid en 1965, dans une famille originaire d’Algérie. Deux fois champion du monde des super-coqs, championnat qu’il a disputé 7 fois. Il remporta en 1992 le titre de champion d’Europe.

JACQUES: Fils de Joseph. Ingénieur français né à Constantine en 1922. Ancien élève de l’Ecole Polytechnique de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Aéro- nautique, il a fit carrière dans l’Admins- tration qui le le conduisit au poste d’ingénieur en chef de l’Air du cadre de réserve. Président directeur général de la Société Nationale d’Etude et de Construc­tion de Moteurs d׳Aviation, la SNECMA. Président d’Honneur du groupement des Industries Françaises Aéronatiques et Spatiales.

PIERRE DANIEL: Fils d’André Benichou. Journaliste né à Oran en 1938. Ancien rédacteur à "Paris Jour", grand reporter à "Jours de France". Rédacteur en chef adjoint de la revue "Adam". Directeur adjoint de la rédaction du "Nouvel Observateur" depuis 1985.

 

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Benider-Benillouce-Benisti-Benizri

BENIDER

Nom patronymique arabo-berbère, formé de Idder ou Iddir, prénom votif berbère qui signifie il est vivant – équivalent de l'hébreu Haïm, de l'espagnol Bibas et de l'arabe Yaïch, précédé de l'indice de filiation arabe: Ben. Ce prénom berbère était autrefois fort répandu dans les communautés juives du Sous et du Haut Atlas au Maroc. Il n'est resté comme prénom que chez les Berbères musulmans, ne subsistant dans les communautés juives à partir du XVIIème siècle, que comme nom patronymique. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc (Tétouan, Tanger, Meknès) et par émigration à Gibraltar et en Angleterre.

ABRAHAM: Un des premiers juifs de Tétouan installés à Gibralatar dès son occupation par les Anglais en 1704. En 1713 lorsque l'Espagne accepta par le traité d'Utrecht de céder la presqu'île à la couronne britannique, elle posa comme condition expresse l'interdiction de rési­dence sur ce territoires des Juifs et des Musulmans, comme dans le reste de la péninsule ibérique. Les Anglais accpetèrent dans un premier temps de s'y soumettre et expulsèrent en 1717 tous les habitants juifs, mais furent contraints de les rappeler un an plus tard, étant les intermédiaires indispensables dans le commerce avec Tétouan, le seul port d'approvisionnement en vivres frais et en matériaux de construction, en raison du blocus terrestre espagnol. La légitimation de la présence juive ne se fera qu'en 1721 avec la signature, sous l'influence de Moché Benattar, du traité de paix entre le Maroc et l'Angleterre, prévoyant l'octroi des droits civils aux sujets de l’empereur du Maroc, Juifs ou Musulmans, habitant en territoire anglais. Abraham Benider participa activement à la rédaction de ce traité en tant qu'interprète de l'ambassadeur anglais, Stewart. Il en fut un des premiers bénéficiaires se voyant octroyer en 1721 le droit de posséder des propriétés à Gibraltar. Il réussit à se gagner la confiance du gouverneur de la colonie britannique dont il devint l’interprète et le conseiller. En récompense pour les services rendus à la Couronne, le roi d'Angleterre lui attribua une belle demeure dans la colonie. Il resta pourtant actif dans la politique marocaine, se rangeant aux côtés du gouverneur de Tanger Ahmed, quand profitant de la guerre de succession de Moulay Ismael, il proclama son indépendance du sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah en 1737.

       JACOB: Fils de Abraham, né à Gibraltar. Il succéda à son père comme interprète        

de l'ambassadeur anglais au Maroc. Il fut à partir de 1763 vice-consul de Grande Bretagne à Tanger, puis à Tétouan, à Salé puis à Mogador, Safi et Agadir. Il fut autorisé, malgré les protestations des commerçants anglais, par le consul, à prélever un droit de 15 piastes par navire anglais touchant les ports d'Agadir, Mogador et Safi.il remplit avec efficacité sa fonction dans le rachat des prisonniers, l'approvisionnement de Gibraltar et la transmission des informations sur les intrigues espagnoles. Il se lia d’amitié avec les membres de la famille royale marocaine et avec le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah lui-même qui fit souvent appel à ses dons de diplomate. C’est ainsi qu'il le délégua commme ambassadeur du Maroc en 1772, pour régler les différends commerciaux entre les deux pays, signifier l'expulsion des négociants européens de Tétouan et acheter des munitions pour soutenir le siège du présidés espagnol de Ceuta et recruter des experts dans l'artillerie pour servir d'instructeurs à l’armée marocaine. Dans sa lettre de créance, l’empereur du Maroc soulignait que son ambassadeur "avait à coeur les intérêts de Sa Majesté anglaise". Mais il ne réussit pas à obtenir l'entrevue demandée au premier ministre anglais, officiellement parce que le gouvemment anglais ne voyait pas d'un bon oeil la nomination de l'un de ses citoyens comme ambassadeur d'une nation étrangère, mais en fait pour des raions de haute politique internationale. Il ne fut reçu qu'après avoir menacé de se faire rappleler par le roi du Maroc. Il ne réussit pas pour autant à obtenir satisfaction pour les demandes marocaines. Après cet échec, il décida de rester en Angleterre où sa famille vint le rejoindre, mais pas avant que son fils unique ne fut tué au cours du bombardement de la colonie par les Espagnols, lors de ce qu'on appelle le grand siège qui dura de 1779 à 1783, et que sa sa femme et sa fille ne fussent blessées.

BENILLOUCE

Nom patronymique d'origine arabo-berbère, au sens difficile à cerner, à rapprocher sans doute d'Allouche. Nom typiquement juif tunisien, donné par Albert Memmi au héros de son célèbre roman autobiographique, "La Statue de sel", Mordekhay Benillouche. Au XXème siècle, nom moyennment répandu en Tunisie, en particulier à Tunis, mais inconnu dans les deux autres pays du Maghreb.

BENISTI

Nom patronymique d'origine espagnole, diminutif de Benvenisti qui signifie: sois le bienvenu, traduction du salut hébreu, "Baroukh haba", porté dans toutes les communautés sépharades. Le nom est attesté en Espagne sous sa forme pleine Benveniste, dès le Xlème siècle et après l'expulsion il s'est illustré essentiellement dans les Balkans. Autres formes: Benisty, Benveniste, Benbenisti, BenichtL Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté au Maroc (Mogador, Marrakech, Safi, Fès, Casablanca); en Algérie (Algérois, Oranais, Constantine, Bône) et en Tunisie (Tunis).

 DON VIDAL BENVENISTE: Rabbin et notable d'Aragon, un des plus efficaces défenseurs de la religion juive, aux cotés de rabbi Yossef Albo (voir Albo) au cours de la disputation de Tortosa en 1413 convoquée par l'apostat Gemonimo De Santa Fe, alias Yéshoua Halorqui pour tenter de convaincre les juifs de leur erreur et reconnaître le caractère messianique de Jésus.

  1. YAACOB: Rabbin de Marrakech, appelé vers 1780 à servir de rabbin dans la nouvelle communauté de Mogador en même temps que rabbi Yaacob Bibas de Rabat.
  2. HAYIM: Rabbin-juge à Marrakech, célèbre pour sa longévité – il mourut à l'âge de 110 ans ! On raconte qu'un jour, alors qu'il était très vieux, il demanda à ses enfants de le transporter au domicile d'un autre grand rabbin de l’époque, rabbi Mordekhay Abetan et lui raconta que du ciel on lui avait demandé le sermonner: jusqu'à quand continueras-tu à prier avec des téfilim non-cacher ?. Epouanté, le rabbin vérifia ses philactères et constata que rabbi Hayim avait eu raison !
  3. YOSSEF: Rabbin à Marrakech, il fut le seul survivant de sa famille à la suite de la terrible épidémie de chloéra de 1806. Pour perpétuer son nom, ses pairs rabbins l'obligèrent malgré son âge ttrès avancé à prendre une jeune épouse dont il eut un fils, rabbi Israel, surnommé Bou Rissa, qui fut rabbin à Mogador.

NISSIM BENVENISTI: Juriste-plaideur devant les tribunaux à Alger seconde moitié du XlXème siècle. Il fonda en 1870 le premier journal juif du Maghreb, "El Djaziri", "L'Israélite Algérien", hebdoma­daire en judéo-arabe et en français, "journal commercial, agricole, industriel, maritime, littéraire, scientifique, judiciaire et d'annonces ayant pour vocation la propagation des idées libérales, l'accélération de l'émancipation afin que les Juifs algériens soient dignes de devenir Français ". Le journal disparut – après six parutions- dès l'éclatement de la Guerre de 1870 qui devait justement voir la France accorder collectivement, par le décret Crémieux, la nationalité française aux Juifs d'Algérie.

ZAHAVA BEN: Célèbre chanteuse israélienne née au Maroc arrivée enfant en Israel, spécialisée dans le répertoire oriental, de la musique populaire à Oum Koutloum. Héroïne du film à grand succès de Zeev Révah "Un brin de chance", et d'un film que lui a consacré la télévision israélienne.

LUCIEN: Homme de lettres français né en Algérie, auteur notamment d'un roman sur la vie des colons en Algérie au temps de l'Algérie Française, "Plaine chaude" publié en 1944.

BENIZRI

Nom patronymique semble-t-il d'origine hébraïque, déformation de Ben Nezri, le fils de mon diadème. Autre explication possible, fondée sur l'origine arabe, altératin phonétique de Ben lesry, indicatif d'une particularité physique le gaucher, à rapprocher alors de Lasry. Au XXème siècle nom peu répandu, porté au Maroc ( Tafilalet, Meknès, Casablanca).

  1. SHELOMO: Fils de Maimon. Homme politique israélien né à Nesher en 1961 de parents originaires de Midelt au Tafilalet. Ministre-adjoint de la Santé depuis la formation du gouvernement Nataniahou en 1996. Après des études secondaires dans un lycée laïc et son service militaire, il revint à la religion sous l'influence du

rabbin Elbaz. Rabbin et homme politique, un des fondateurs du mouvemt religieux Shass. Elu à la Knesset en 1992. Il fut ministre adjoint de l'Education pendant la courte période au cours de laquelle le Shass participa au gouvernement Rabin.

Benider-Benillouce-Benisti-Benizri – page 195

Benjamin-Benkandil-Benkemoun-Ben kiki-Benlazra-Benlolo

BENJAMIN

Nom patronymique d'origine hébraïque, francisation de Benyamin, prénom biblique porté par le plus jeune des fils du patriarche Jacob. Sa mère, Rachel se réjouit de cette seconde naissance après des années de stérilité et lui donna comme prénon Benoni, le fils de ma douleur, mais son père le changea en Benyamin, le fils de ma droite, c'est-à-dire mon fils chéri, qui m'est aussi cher que ma main droite. Ce prénom toujours fréquemment donné de nos jours, est devenu nom patronymique dans nombre de communautés. Autre forme: Benyamin. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc et en Algérie, dans le Constantinois.

 

BENKANDIL

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif Kandil, la lampe, indicatif sans doute d'un métier: fabricant de lampes en argile ou un zinc à usage rituel, dans lesquelles brûlent des mèches de lin baignant dans l’huile, utilisées dans l'ancien temps pour l'éclairage et pour le repos de l'âme des disparus. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

 

BENKEMOUN

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'une profession: textuellement le fils du cumin, marchand de cumin, épice très appréciée dans la cusine et la pâtisserie maghrébine. Autres formes: Kemoun, Kimoun, Bentkamoun Au XXème siècle, nom très peu fréquent, porté essentiellement en Algérie (Oran, Tlemcen, Sidi Bel-Abès, Bône, Bougie) et également au Maroc (Fès. Meknès).

  1. MORDEKHAY: Rabbin à Fès au XVIIIème siècle.

SHALOM: Président de la communauté de Tlemcen dans les annés vingt et trente, souvent cité par le rabbin Yossef Messas dans sa chronique de Tlemcen où il fut rabbin de 1924 à 1940.

 

BENKIKI

Nom patronynique d'origine berbère, un des diminutifs berbères du prénom hébraïque Yaacob, devenu très anciennement nom de famille dans la région de Marrakech. Il existe dans le Haut Atlas une tribu berbère anciennement judaïsée qui porte ce nom: Aït Kiki. Ce patronyme est attesté au Maroc à partir du début du XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc (Meknès, Rabat, El־Aïoun, Marrakech) et par émigration en Terre Sainte, en particulier à Tibériade

  1. DAVID: Rabbin originaire de Marrakech à Meknès au XVIIème siècle REOUBEN: Fils de David, un des grands commerçants à Meknès – originaire de Marrakech – sous le règne de Moulay Ismael, associé au grand de la cour que fut Moché Benattar (voir Benattar). Il joua un grand rôle dans la signature de l'accord de paix avec l'Angleterre en 1721 et dans l'échange de prisonniers. Condamné à une très forte amende avec son associé en 1717, ils réussirent au bout de quelques mois à regagner les faveurs du souverain, mais ils furent de nouveau condamnés à de lourdes pénalités en 1725 qui faillirent les mener à la ruine définitive. Après la mort de Moche Benattar en 1726, il fut nommé pour lui succéder comme Naguid de la communauté juive. Il réussit à survivre aux luttes de sucession du célèbre empereur et à occuper des postes de premier plan sous les successeurs de Moulay Ismael, les sultans Ahmed Adehbi et Moulay Ben Abdallah.

ELEAZAR: Frère de Reouben, il fut nommé sous son intervention ambassadeur du Maroc en Hollande en 1730 mais ne put remplir son rôle en raison de l'anarchie régnant alors – conséquence de l'interminabe guerre à rebondissements pour la succession de Moulay Ismael qui dura trente ans. En arrivant à la Haye, il eut la désagréable surprise que son souverain, Ahmed Edhabi, avait déjà nommé un autre … ambassadeur dans la même capitale! Le temps de faire confirmer ses lettres de créances, le souverain devait mourir laissant notre homme bloqué sans titre dans une ville étrangère.. Après avoir vainement attendu sa confirmation à son poste par le nouveau souverain, il décida de se rendre à Londres dans l'espoir d'une aide du gouvernement anglais, sachant le prestige à Londres de son frère qui avait été un des négociateurs du premier le traité de paix et de commerce entre les deux pays. Effectivement, il devait obtenir des autorités anglaises le financement de son voyage de retour au Maroc. Grâce à l'intervention de son frère auprès du nouveau souverain, il fut de nouveau envoyé à La Haye avec pour mission de signer un nouveau traité de paix, mais ne réussit pas à surmonter les réticences et les réserves des Hollandais.

  1. YAACOB: Né à Rabat, il se joignit au grand groupe d'immigrants qui montèrent à Jérusalem en 1860. Son fils Shelomo, né a Jérusalem en 1873, fut rabbin en Syrie et au Liban et émissaire de la ville sainte à Boukhara et au Maghreb.
  2. SHEMOUEL: Né à Rabat en 1842, ü monta avec ses parents à Tibériade en 1852. Intronisé rabbin, il fut envoyé comme émissaire-quêteur en Algérie et en Tunisie en 1907. Président du tribunal rabbinique de Tibériade jusqu'à sa mort en 1917. Son petit-fils, Méir, fut le président de la communauté sépharade de Tibériade entre les deux guerres.

 

BENLAZRA

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif zra' qui signifie le grain, le blé, équivalent du patronyme espagnol également porté au Maghreb, Trigo et Trigano. Le nom est attesté en Espagne au XVème siècle. Il figue sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, nom peu répandu porté essentiellement en Algérie (Sahara, Alger, Oran) et au Maroc (Tafilalet, Tanger). Autres formes: Alezra, Benelezra.

  1. DAVID: Rabbin connu au Tafilalet, début du XVIIIème siècle.
  2. MAKHLOUF: Grand rabbin du Tafilalet, première moitié du XVIIIème siècle.

SIMON: Notable de la communauté de Tanger au début du XXème siècle. JACQUES: Commerçant bien connu à Tanger au temps du statut international. II fut à plusieurs reprises Président de la Chambre Internationale de Commerce et du Casino de Tanger.

 

BENLOLO

Nom patronymique berbère ayant pour sens petite perle, précédé de l'indice de filiation arabe Ben, porté aussi bien par les Juifs que par les Musulmans au Maroc. L'origine de la famille est dans le Haut Atlas, dans la région d'Iguimissen, c'est ce qui explique que trop périphérique, son nom ne figure pas sur la liste Tolédano des noms courants au Maroc au XVIème siècle. Se prononce aussi Belolo. Autres orthographes: Belulu, Loulou, Benloulou. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement au Maroc (Meknès, Fès, Demnate, Settat, Salé, Rabat, Iguimissen, Tanger, Oujda) et par émigration en Terre Sainte; en Algérie (Oran, Boghari, proche de Bellulo.

  1. YOSSEF: Rabbin à Meknès descendant d'une famille de Demnate, poète illustre. Une de ses oeuvres a été introduite dans la liturgie de la cérémonie de la Habdailah, marquant le passage du sacré (le jour du shabbat) au profane: "Avarékh et shem Hael hagadol véhanora", "Je bénirait le nom du Dieu Grand et Terribe".

RDWENIA: Illustration de l'idéal biblique de la "femme vaillante", la seule femme veuve à faire partie de l'un des premiers convois qui réussit à quitter Meknès pour Tibériade, avec ses enfants, en 1853.

  1. MEIR: Rabbin et président très vénéré de la communauté d'Iguinissian dans le Haut Altas marocain à la fin du siècle dernier. Après sa mort, en 1912, sa tombe était devenue un lieu de pèlerinage local.
  2. ELIEZER: Directeur de la principale yéchiba de la ville de Salé dans les années vingt.

ELIAHAOU HACARMELI-LOULOU:

Educateur et homme politique israélien né à Haïfa en en 1892 dans une famille originaire de Meknès, troisième génération en Terre Sainte. Formé comme instituteur à l'Ecole Normale Orientale de Paris, il enseigna à son retour de France dans les écoles de l'Alliance à Yavniel, Tibériade et Jérusalem. Il mena parallèlement une acti­vité de militant syndical représentant le syndicat des enseignants à la Histadrout. Elu membre de l'Exécutif de la Histadrout, il y fut chargé du Département des Originaires des pays d'Orient. A ce titre il participa à la fondation de la Fédération Mondiale des Communautés Sépharades à Vienne en 1925. Contrairement à ceux qui prônaient une Fédération forte et comba­tive, indépendante des partis politiques, il soutint que l'intégration des sépaharades passait par leur adhésion aux partis politiques sionistes. En 1947, il fut envoyé en mission en Afrique du Nord. Il y découvrit une ferveur et une activité sionistes dont ne se doutaient pas les responsables du Yichouv et à son retour, il milita activement pour que le mouvement sioniste porte plus d'intérêt à ce que on appelait "le demi-million oublié". Sa tournée peut-être considérée comme le tournant qui changea l'attitude des autorités sionistes envers l'immigration du Maghreb, ouvrant la voie à la alya de masse après la création de l'Etat. Elu sur la liste du Mapaï à la première et à la seconde Knesset, il mourut à Jérusalem en 1953. Une école de la capitale porte depuis lors son nom. En hommage à son action en faveur du parti et des sépharades, la Section Israélienne de la Fédération Mondiale Sépharade a publié un recueil de ses discours et carnets de voyages intitulé "Ad alot Hashahar" "Jusqu'à la montée de l'aube" (Tel-Aviv, 1978).

JUDA-LEON: Descendant d'une famille originaire de Demnate installée à Tanger, il fut pendant des dizaines d'années directeur de la "Hebra Kadicha", la compagnie du Dernier Devoir de Tanger jusqu'à sa mort en 1962.

SHLOMO: Syndicaliste et militant poli­tique israélien originaire du Maroc, maire de la petite ville de développement Bet Shean depuis 1983 sur la liste du Likoud, ravissant le titre à Itshak Kenan (Ouaknine) du parti travailliste. Sa victoire fut la signe annonciateur du déclin des Travaillistes et de la montée au pouvoir du Likoud d'abord sur le plan municipal après sa victoire sur le plan national en 1977. Il a été reconduit à son poste trois fois, la dernière fois en 1993

 Benjamin-Benkandil-Benkemoun-Ben kiki-Benlazra-Benlolo

Ben Maimon-Benmamon-Ben Marcos-Benmazor-Ben Merrouas-Benmoha-Ben Momo

BENMAIMON

Nom patronymique d'origine arabe, dérivé du prénom mascuün votif Mimoun, Ben Mimoun, le fils du chanceux, du fortuné, du béni. C'est la prononciation espagnole de Ben Mimoun. Alors que ce prénom masculin était jusqu'à nos jours très populaire dans les communautés juives, sa forme féminine, Mimouna, n'était portée que chez les Musulmans. A rapprocher de Mimouni. Le nom s'est particulièrement illustré en Espagne, porté par l'une des plus grandes famille de Cordoue et immortalisé par le plus grand rabbin depuis l'exil, l'aigle de la Synagogue, Maimonide, rabbénou Moché Ben Mai'mon. Autres formes: Mimoun, Ben Mimoun. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement, sous cette forme, au Maroc.

  1. YOUSSEF: Saint enterré dans le cimetière juif d'Oufran, dans le Sous, mort vers le milieu du Xlème siècle, cimetière réputé comme le plus ancien du Maroc.
  2. ABRAHAM: Saint dont la tombe à Tigut, dans l’Atlas était un lieu de pèlerinage local.
  3. MAIMON BEN YOUSSEF: Rabbin, exégète et philosophe, né à Cordoue en 1110. Pour fuir les persécutions almohades et assurer une bonne éducation religieuse à ses enfants, il se réfugia à Fès, pointant capitale de l’empire almohade avec sa famille, puis avec la recrudescence des persécutions s'installa au Caire où il mourut.

RABENOU MOCHE BEN MAIMON

(1135-1204): Maimonide, en hébreu Harambam, le plus grand des philosophes juifs du Moyen Age et l'une des plus importantes sources de la Halakha jusqu'à nos jours. L'adage populaire dit que du prophète Moïse, à rabbénou Moïse, il n'y a pas eu comme Moïse. Né à Cordoue en 1135, il fuya avec sa famille les persé­cutions almohades et vint parfaire ses études auprès des grands rabbins de Fès. La maison qu'il habita pendant cinq ans dans la médina est encore connue de nos jours, comme la maison aux horloges. C'est à Fès qu'il composa son épitre au Yemen sur la question de la conversion forcée à l'islam. Si contrairement à la conversion au Christianisme, la conversion à l'islam ne comporte aucune violation fondamentale de la loi juive et si la conversion de façade et le respect en secret des prescriptions religieuses est préférable à la mort, il est du devoir de tout Juif même converti d'apparence – car en se convertissant il ne perd pas la qualité de Juif contrairement à l'avis des rabbins les plus intransigeants – dès qu'il le peut, de quitter le pays d'intolérance pour un pays de tolérance où il peut revenir ouvertement à la vie juive. Il en donna l’exemple et après cinq ans à Fès, partit avec toute sa famille en 1165 vers Eretz Israël, puis en Egypte. Devenu médecin de la Cour du sultan d'Egypte, il déploya parrallèlement à ses travaux scientifiques, des efforts surhmains pour clarifier et codifier la Halakha dans ses ouvrages qui allaient devenir, après une période de controverse, les bases de la Halakha universelle: "Michné Torah", "Hayad Hahazaka". Philosophe, il fit la synthèse de la foi juive et du rationalisme dans son livre "Le Guide des égarés", dédié à son disciple préféré, Yossef Aknine, originaire de Ceuta au Maroc. Son tombeau à Tibériade est encore de nos jours un lieu de pèlerinage.

  1. MOCHE: Saint dont la tombe à Ras El Oued, à un kilomètre en amont de Debdou, était un lieu de pèlerinage local, reven­diqué à la fois par les Juifs et par les Musulmans qui l'appelaient Sidi Mimoun ou "Saheb Jnoun".

BENMAMON

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation et du substantif mamon qui signifie richesse, grande fortune. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Sefrou, Fès).

BEN MARCOS

Nom patronymique d'origine espagnole, le fils de Marc, prénom autrefois porté par également par les Juifs en Espagne. Ce prénom latin est un des rares prénoms non- hébraïques porté dans le passé au Maghreb. Tombé en désuétude, il n'a subsisté que comme nom patronymique. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au nord du Maroc.

BENMAZOR

Nom patronymique d'origine hébraïque qui a pour sens le fils de la guérison, à rapprocher des autres patronymes arabes synonymes: Faraj et Fargeon. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, le nom semblait avoir disparu.

MESSOD: Une des 15 victimes de la   caravane de Juifs de la petite ville d’Azrou dans le Moyen Atlas, qui se rendait a Meknès et qui fut attaquée et  massacrée

         par des brigands au cours de la terrible famine qui ravagea le Maroc en l826.

BEN MEIR

Nom patronymique d'origine hébraïque, composé de l'indice de filiation Ben et du prénom hébraïque qui signifie il éclaire, porté dans toutes les communautés juives sépharades et achkénazes, où il s'écrit Meyer, Mayer. Ce prénom était très populaire dans le passé au Maghreb en référence à l'un des plus grands rabbins du temps de la Michna et l'un des saints miraculeux les plus invoqués au Maghreb, rabbi Méir Baal Haness enterré à Tibériade. Il n'est devenu que tardivement nom patronymique, ne figurant pas sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc et en Algérie (Tlemcen, Oran).

BEN MERROUAS

Nom patronymique d'origine arabe, qui signifie textuellement le déplumé, au figuré celui qui a perdu une grande fortune, porté par une famille originaire d'Espagne installée en Algérie en 1391. Au XXème siècle le nom semble avoir disparu.

  1. AMRAM: Un des rabbms qui trou­vèrent refuge en Algérie en fuyant la vague de persécutions en Espagne en 1391. Le grand rabbin rabbin d'Alger rabbi Itshak Barchéchet demanda son intervention auprès du sultan de Tlemcen pour obtenir une franchise des droits de douane sur les livres qu'il avait réussi à faire sortir d'Espagne. Rabbin intransigeant, bien que n'occupant aucune fonction officielle, il se heurta aux Tochabim d'Oran, critiquant leur ignorance des règles de la Halakha. Le grand rabbin d'Alger le mit en garde contre une telle attitude lui conseillant la tolérance pour assurer la cohabitation, ajoutant qu'à la rigueur "il vaut mieux les laisser dans l'ignorance que de vouloir les corriger car s'ils refusent il commettraient alors le péché en connaissance de cause, ce qui est plus grave que le péché commis par ignorance".

BENMOHA

Nom patronymique d'origine arabo-berbère, formé de l’indice de filiation et de l'ancien prénom berbère Moha qui existait autrefois dans les communautés juives du sud du Maroc, et qui continue à être porté par les Berbères musulmans comme diminutif de Mohammed. Il semble que dans les communautés juives il était accepté non comme le diminutif de Mohammed mais comme prénom d'origine hébraïco-araméenne, "Moha", avec pour sens le cerveau, en hébreu "Moah" et par extension l'intelligence. Selon la tradition de la famille à Marrakech, ils seraient des descendants des expulsés d'Espagne, et prenaient soin d'écrire leur nom à la forme espagnole: Abenmoha. Autres formes: Moha, Benmoya, Abenmoha, Barmoha. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Marrakech, Setlat, Mazagan, Casablanca) et en Algérie (Oran, Alger, Guelma).

  1. ABRAHAM: Dayan au Tribunal de Marrakech, seconde moitié du XIXème siècle.
  2. RAPHAËL MESSOD (1778-1873 ):

Fils de rabbi Yaacob. Célèbre rabbin kabaliste de Marrakech, réputé de son vivant pour son extrême piété et son érudition, dans tout le Maroc au cours de la seconde moitié du 19ème siècle. Mort en 1873. il a laissé un grand nombre d'ouvrages dont quelques uns ont été imprimés: "Pardess Rimonim" (Jérusalem,1979), "Paraparoaot lahokhma" (Jérusa­lem, 1984), commentaires sur la Bible et le Talmud, édités par son arrière petit-fils de Paris, Isaac Benmoha. Il fut en correspon­dance avec les deux illustres rabbins, rabbi Itsaak Benwalid de Tétouan et rabbi Yaacob Berdugo de Meknès. Sa piété était telle que la légende rapporte que lorsqu'il ôtait son vêtement de juge, un serpent venait en assurer la garde pour lui éviter toute souillure. Il mourut accidentellement victime du coup de corne d'un taureau. Il laissa deux fils: Makhîouf qui fut un grand commerçant à Marrakech, représentant du consulat de France dans la ville et rabbi Abraham qui monta à Jérusalem et qui est enterré en contre-bas du Mont des Oliviers, près du tombeau d’Absalon, le fils rebelle du roi David.

MORDEKHAY: Fils de Makhlouf, petit- fils de rabbi Messod. Un des grands notables de la communauté de Casablanca au XXème siècle. Membre du Conseil Municipal et de la Chambre de Commerce, il oeuvra en particulier en faveur de l'habitat israélite, le problème le plus urgent de communauté dans les années quarante. Il mourut à Casablanca en 1954

YOSSI BAR MOHA: Petit-fils de rabbi Makhlouf. Joumlaiste israélien né en 1954 au grand journal du matin "Haaretz". Auteur avec un autre journaliste de Hadachot, Dany David, d'un livre critique sur la famille Abehséra, retraçant son histoire au Maroc et en Israel qui parut et fit grand bruit en 1995. "Les Abeshsera, saints et compagnie".

BEN MOMO

Nom patronymique d'origine hébraïco-berbère, formé de l'indice de filiation Ben, et du diminutif berbère du prénom hébraïque Shélomo, Salomon, illustré dans la Bible par le plus sage des hommes, le roi Salomon qui régna sur Israël 40 ans de 975 à 935 avant J.C. Le prénom est lié à Shalom, la paix comme Dieu le prédit à son père David en lui expliquant qu'il ne convenait pas à lui homme de guerre, de construire le Temple: "Mais un fils te naîtra, qui sera un homme pacifique et qui, grâce à moi sera en paix avec tous ses ennemis à l'entour. Il s'appelara Salomon et sa vie durant j'assurerai la paix et la tranquilité à Israël." (I Chronique, 22, 8). Ce prénom est devenu nom patronymique uniquement dans les communautés achkénazes: Salomon, Solomon, et au Maghreb uniquement sous sa forme berbère de Ben Momo. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté semble-t-il uniquement au Maroc.

Ben Maimon-Benmamon-Ben Marcos-Benmazor-Ben Merrouas-Benmoha-Ben Momo

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Benmoussa-Benmsiba-Ben Nahman-Ben Nathan

BENMOUSSA

Nom patronymique arabo-hébraïque, le fils de Moïse, porté aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans, formé de l'indice de filaition Ben et de la forme arabe du prénom d'homme biblique, Moché, qui signifie en hébreu retiré de l'eau pour rappeler le miracle de l'enfant abandonné par sa mère Miriam sur le Nil et recueilli par la fille du Pharaon. Moussa est en fait un vieux nom d'homme égyptien, formé selon les ethymologistes de mo (eau) usha (sauvé). . Le nom est attesté en Epagne au XlVème siècle et au Maroc au XVIème, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc à cette époque. Au XXème siècle, nom peu répandu porté au Maroc (Tétouan, Tanger, Marrakech); en Tunisie (Tunis) et en Algérie (Constantine).

  1. HAYIM: Célébré rabbin et médecin né à Béja, près de Salamanque en 1390 et mort en 1460. Auteur d'un ouvrage très connu faisant l'apologie du judaïsme face aux attaques de l'Eglise.
  2. ABRAHAM: Fils de rabbi Shélomo. Un des plus célébrés rabbins et kabbalistes du Maroc au XVIIIème siècle à la vie pleine d'aventures. Né à Tétouan, il fut un des disciples de rabbi Ménahem Attia. Sa réputation de kabbaliste était grande dans sa ville et on raconte qu'un jour un chrétien voulut le mettre à l'épreuve en lui demandant de lui dire à quoi ressemblait le Dieu que les Juifs adoraient. En bon Juif, il lui répondit par une autre question: peux-tu m'expliquer d'abord comment tu vois avec tes yeux et comment tu entends avec tes oreilles ? Quand il s'avoua dans l'incapacité de répondre avec exactitude, il s'attira cette réplique: si même tu ne sais pas comment fonctionnent tes propres organes, comment prétends-tu vouloir comprendre l'essence de ce qui dépasse tous les hommes ? Il devait quitter sa ville natale en 1707 et après quelques années à Salé, il dût quitter précipitamment le Maroc pour trouver refuge à Tunis. Comme la légende s'est emparée de sa biographie il est difficile de savoir les raisons exactes de son départ précipité en 1720. Une des versions raconte qu'il fut contraint de le faire pour échapper à la vengeance d'un chef de tribu qu'il avait maudit pour l'assassinat d'un colporteur juif sur son territoire. La terrible malédiction avait commencé à décimer les membres de sa tribu et quand leur chef arriva à Salé pour le tuer, rabbi Abraham averti à temps, put s'enfuir. Une autre légende affirme que l'objet de sa malédiction avait été l'épouse d'un haut personnage qui ne cessait d'insulter et de maudire les enfants d'Israël. Il lui avait souhaité que de même qu'elle ne pouvait supporter   jusqu'à   l'odeur des enfants

d'Israël, de même elle ne puisse plus trouver aucun goût à la nourriture. Et elle cessa effectivement de manger, au point de mettre sa vie en danger. Comme les médecins ne trouvaient point de remède, on fit appel au rabbin qui accepta de la guérir à condition qu'elle lui promette de ne plus maudire les Juifs. Après sa guérison miraculeuse, craignant la vengeance de son puissant époux, il préféra prendre les devants pour partir en direction de la Terre Sainte. Le prodige qui marqua son arrivée à Tunis le fit considérer comme un saint homme. La tradition rapporte qu'arrivé dans la ville sans ressources, il fut logé dans la maison d'accueil de la communauté pour les rabbins et indigents de passage. Sur le conseil d'un passant, il se rendit à une noce dans une des familles les plus riches où on lui avait garanti qu'il pourrait manger à sa faim. Le père de la mariée, offusqué de le voir s'asseoir à la table d'honneur, lui si mal vêtu au milieu de ses hôtes distingués, le fit déguerpir sans ménagements. La même nuit le notable perdit soudainement la vue, sans que les médecins puissent comprendre l'origine de ce mystérieux mal. Il comprit alors que c'était l’affront à ce rabbin inconnu qui en était la cause et il alla s'excuser et le supplier de le guérir. Rabbi Abraham accepta de le faire sur l'engagement que plus jamais il n'humilierait aucun de ses semblables, en particulier les plus pauvres. Ce miracle révéla à la communauté la grandeur de l'homme qui était son hôte et elle refusa de le laisser continuer sa route. Il y resta 13 ans jusqu'à sa mort en 1733. Après sa mort, sa tombe devint un lieu de pèlerinage qui resta populaire jusqu'à nos jours. La légende rapporte que lorsque les Français voulurent faire passer une ligne de chemin de fer sur sa tombe, les ouvriers qui y travaillaient furent décimés et implorèrent son pardon. Sa tombe bougea alors d’elle- même et les Français construisirent autour un enclos. Poète doué, une des ses oeuvres est entrée dans la liturgie des synagogues marocaines, le chant "Nerdi natan rého" récité les joins de fêtes en sortant de l'Arche les Rouleaux de la Loi. Il a laissé des corrections aux livres de kabbale de rabbi Itshak Lourié, ainsi que des commen­taires sur la Hagada de Pessah et le Talmud, encore manuscrits. Quelques uns de ses commentaires ont été repris dans le livre de rabbi Yaacob Fitoussi de Tunis. "Yaguel Yaacob".

  1. MOCHE: Fils de rabbi Abraham. Célèbre rabbin kabbaliste qui monta à Safed, contemporain de rabbi Yehouda Ayache d'Alger. Il fut émissaire de Safed à Alexandrie pendant deux ans et s'installa ensuite à Jérusalem ou il devait mourir.
  2. ABRAHAM: Rabbin-juge et kabbaliste à Marrakech, contemporain de rabbi Abraham Azoulay avec lequel il eut des discussions sur la Kabbale. Quelques uns de ses commentaires et écrits mystiques ont été reproduits dans le livre de rabbi Shalom Bouzaglo, "Mikdach Mélekh", sur le Zohar. Il a laissé de nombreuses oeuvres encore manuscrites citées par rabbi Yaacob Tolédano dans son histoire des Juifs au Maroc, "Ner Hamarab".

SANY: Médecin né à Tunis en 1894. Il se porta volontaire pour se battre dans l'armée française pour la durée de la Première Guerre mondiale. Croix de Guerre, il fut le fondateur et le président de l'association des Engagés Volontaires Israélites de Tunisie.

PAUL:  Fils d'Achile Benmoussa, industriel, né à Tunis en 1937. Directeur de sociétés et restaurateur. Fondateur du restaurant parisien à la mode, "Chez Edgar", rendez-vous des hommes politi­ques et de la presse. Ingénieur de l'Ecole Supérieure des Industries Textiles de Lyon. Héritier de l'affaire familiale de textile, il fut contraint de quitter la Tunisie après la Guerre des Six Jours, les émuetiers anti­israéliens ayant mis le feu à son usine.

BENMSIBA

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, sans doute ethnique de lieu. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc.

BEN NAHMAN

Nom patronymique d'origine hébraïque formé de l’indice de filiation Ben et du prénom votif Nahman, consolation, équivalent de Ménahem donné généralement aux garçons nés le jour de Ticha Beab qui commémore la destruction du Temple. Sous la forme de Nahman ce prénom n'était presque plus donné au Maghreb et il n'a subsisté que comme nom patronymique. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à cette époque. Au XXème siècle, nom très rare, sinon disparu.

BEN NATHAN

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation et du prénom biblique masculin Nathan, qui signifie (Dieu) a donné, à rapprocher de l'arabe Attias et du prénom français Dieudonné. Ce prénom fut illustré dans la Bible par le prophète qui reprocha son inconduite au roi David et lui transmit l'ordre de Dieu de ne pas lui construire de Temple: "Va dire à mon serviteur David: Ainsi a parlé l'Etemel: Quoi!, tu veux m'ériger un temple pour ma résidence ? Pourtant, je n'ai point demeuré dans un temple , depuis le jour où je tirai de l'Egypte les enfants d'Israël jusqu'à ce jour" (II Samuel, 7, 5-6), l'assurant que son fils Salomon lui le ferait avec l'assentiment divin. Ce prénom populaire jusqu'à nos jours dans les communautés achkénazes, n'était plus donné au Maghreb depuis le milieu du XVIIème siècle, depuis l’échec du mouvement messianique de Shabtaï Zvi dont Nathan Ackénazi, dit Haazati, fut le prophète et l'organisateur inspiré. Très fortement ébranlées par la crise messianique, les communautés du Maghreb l'avaient surmontée en refoulant jusqu'au souvenir du nom du faux Messie et de son prophète. Ce prénom n'y a susbsisté dès lors que comme nom patronymique. Autre forme sans l'indice de filiation: Nathan. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté presque uniquement en Algérie, à Constantine.

  1. ABRAHAM: Saint dont la tombe à Azemour, sur côte atlantique marocaine, était un lieu de pèlerinage local

Benmoussa-Benmsiba-Ben Nahman-Ben Nathan

Ben Nehemia-Ben Nouna-Ben Olo-Benoudiz-Benplata-Bensabat

 

BEN NEHEM1A

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom biblique masculin Néhémia avec sens consolation de Dieu. Ce prénom est illustré dans la Bible par le grand dirigeant qui réussit à remettre sur pied le royaume de Judée après le retour du premier exil de Babylone, comme il est raconté dans le livre portant son nom, alors que le prêtre Ezra se consacra à la restauration de vie spirituelle du peuple revenu sur sa terre (vers 450 avant J.C). Ce prénom n'était que très rarement donné au Maghreb, n'a subsisté que comme nom patronymique. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Autres formes, sans l'indice de filiation: Néhamia, Namia Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté essentiellement en Algérie, dans le Constantinois: Constantine, Philippeville.

BEN NOUNA

Nom patronymique d'origine phénicienne, le fils du poisson, porté aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans. Son caractère votif est évident souhaitant la prospérité à son porteur, les poissons étant le symbole de la fécondité. Le nom est attesté au Maroc sur la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc.

BEN OLO

Nom patronymique d'origine hébraïque, littéralement le fils de son joug, de sa servitude. Nom porté uniquement au départ dans les oasis sahariens du Touat et après leur destruction dans le reste du Maroc. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Tétouan, Meknès, Taza).

  1. R. ITSHAK: Grand rabbin de Taza, à l’est du Maroc à la fin du XVIIIème, début du XIXème siècle.
  2. SAADIÀ: Rabbin à Meknès à la fin du XVIIIème, début du XIXème siècle.

BENOUDIZ

Nom patronymique d'origine espagnole, ethnique de la ville de Cadix, Adiz en arabe, le fils de Cadix. Larédo penche pour une autre ethnique, celle de la ville d'Uzes en France qui abrita au Moyen Age une très importante communauté juive. Autre forme: Oudis. Oudiz Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc (Salé. Larache, Meknès ) et par émigration au Portugal et au Brésil.

MOSES: Né à Larache, il s'installa à Libonne au Portugal ou il mourut en 1935. M. BENAUDIS – Industriel et président du Comité de la Communauté de Salé à la fin des années quarante et des années cinquante. Militant sioniste, il s'intéressa au transfert de son usine de produits d’emballage en Israël. Il revint en 1949 d'un voyage d'études convaincu que l'Etat d'Israël n'était pas intéressé à l'époque à la promtion de la alya des classes moyennes du Maroc.

ALBERT: Conseiller fiscal à Casablanca. Militant communautaire, il est actuellement trésorier du Comité de la Communauté de Casablnca et trésorier du Conseil des Communautés Israélites du Maroc depuis 1979.

JACQUES: Educateur et écrivain e: journaliste né à Salé. A son arrivée, en Israël il entra comme journaliste au département des informations en langue française de Kol Israël, poste qu'il devait quitter pour mener avec succès la campagne qui permit à l'homme d'affaires français Samuel Flato Sharon d'entrer à la Knesset en 1977 et d'éviter ainsi d'être extradé par la France qui le réclamait pour détournement de fonds. Il devait consacrer un livre à l'affaire et quelques années plus tard il devait publier à Paris deux livres sur Tsahal, l'Armée de Défense d'Israël, armée du peuple et sur l'histoire de l’industrie du diamant. Installé en France depuis quel­ques années, il a mis au point une méthode révoltionnaire d'apprentissage de l'hébreu et publié dans ce cadre un manuel d'études et un dictionnaire pratique novateur..

BENPLATA

Nom patronymique d'origine espagnole, littéralement le fils de l'argent, par extension l'homme riche, fortuné. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté dans le nord du Maroc.

BENSABAT

Nom patronymique formé du mot hébreu shabbat qui signifie repos, pause, précédé de l'indice de filiation ben .Le prénom Shabbat était traditionnellement donné aux garçons nés un jour de Shabat (voir le faux-messie Shabtaï Zvi né un jour de shabbat). D'après la tradition de la famille Benshabat du Maroc, elle n'aurait ajouté à son nom originel de Lévy le sumom Bensabat qu'à la suite de l'apparition du prophète Elie à leur ancêtre au XVÏÏème siècle. Mais il convient de faire remarquer que ce patronyme n'est pas né au Maroc, et qu'il était déjà porté en Espagne et qu'il figure sur la liste des noms courants au Maroc au début du XVIème siècle. Au XXème siècle, nom peu très répandu porté au Maroc ( Safi, Mogador, Tanger, Tétouan ),au Portugal en Algérie avec ou sans l'indice de filiation Ben: Shabat, Shebat, Shabat, Scebat.

JOSEPH HALEVY ABI-SHABBAT :

Célèbre financier à Ejica en Espagne. Sa famille a laissé des biens très considérables en Espagne en quittant en 1492.

  1. YAACOB: Rabbin, kabbaliste, descendant de la famille des Lévy installée depuis des siècles à Oufran, dans le Sous. D’après la tradition c'est le prophète Elie qui lui apparut en rêve la nuit du chabbat et lui ordonnant de changer désormais son nom de famille en celui de Bensabat. YAACOB: Il fut avec deux autres membres de sa famille, Azouz et Shmouel parmi les 50 martyrs, les nisrafim d'Ouffan qui préfèrent être brûlés vifs plutôt que d'abjurer en 1790 (voir famille Afriat). LEVY: Né à Mogador, il fut parmi les premiers juifs installés au Portugal. Il se mêla activement de la vie politique de son pays d'adoption, luttant contre le régime dictatorial de Don Miguel (1828-1834). Son fils, Marcos (Makhlouf), fit carrière dans l'artillerie portugaise d'Afrique à San Tome et Principe.

MOSES: Né à Mogador, il s'installa aux Açores en 1830 et fut président de la nouvelle communauté de Angra de Heroismo.

YAACOB: Rabbin, kabbaliste à Safi, début du XIXème siècle, auteur d'un livre de commentaires mystiques, "Rouah Yaacob" et d'un recueil de poèmes liturgiques: "Yaguel Yaacob". Il monta avec toute sa famille à Haïfa en 1893. Son fils, Abraham, fut un grand commerçant entretenant des relations avec l'Angleterre qu'il visita souvent, et la France. Traducteur au consulat anglais de Haïfa, il fut aussi le guide spirituel de la communauté sépharade de la ville jusqu'à sa mort en 1917.

YOSSEF: Fils de Abraham qui fut un des grands commerçants de Safi au XIXème siècle, proche du sultan Moulay Hassan Ier. En 1893 il décide de monter en Terre Sainte et s'installe à Haifa avec sa famille. Son fils Yossef, poursuivit les activités commerciales de son père et publia de nombreuses études dans divers journaux en hébreu et en arabe. Il fonda en 1921 au Caire un périodique pour la diffusion de l'hébreu moderne, "Israël".

Ben Nehemia-Ben Nouna-Ben Olo-Benoudiz-Benplata-Bensabat

Ben Sadoun-Bensafet-Bensaid

BEN SADOUN

Nom patronymique d’origine arabe formé de l'indice de filiation Ben et du prénom votif masculin "Sa'adoun", augmentatif de "sa'ad" qui souhaite à son porter le maximum de chance, de bonheur, le fils du très chanceux, porté chez les Juifs et les Musulmans. Le nom est très anciennement attesté au Maroc parmi les Tochabim, à partir du Xllème siècle. Autres orthogrpahes: Sadoun, Bensaden, Saddoun, Saadoune, Ossadon. Au XXème siècle, nom peu répandu porté au Maroc (Province d'Agadir, Marrakech, Fès, Salé, Debdou, Tanger); en Algérie (Oran, Tlemcen, Alger, Mascara, Sidi Bel-Abès, Aïn- Temouchent, Constantine, Bône), en Tunisie (Tunis) et en Lybie.

SADOUN HAZAKEN: Héros de légende(?). Selon une tradition orale transmise de génération en génération, reproduite par rabbi Moché Yaacob Tolédano dans son traité d'histoire des Juifs au Maroc, "Ner Hamaarab", le dernier royaume juif indépendant avait survécu jusqu'au Xllème siècle, au sud du pays, dans la région désertique de la vallée du Drâa. Il était si puissant que ses ennemis ne purent le détruire en fin de compte que par la ruse et la perfidie. Après plusieurs batailles qui tournèrent toutes à l'avantage du royaume juif, l'émir Elberdin demanda à ses ennemis de faire la paix et pour la sceller les convoqua à une grande rencontre de réconciliation. Confiants, les Juifs vinrent sans leurs armes et tombèrent dans le piège. L'émir commanda à ses hommes de sortir les armes des cachetttes et ils massacrèrent tous les Juifs. Leurs esclaves restés fidèles, les enterrèrent par groupe de 10. Mais à la dernière mise en tombe, il n'y avait que 9 cadavres et la terre ne voulut pas se refermer sur eux. On demanda alors au plus vieux des survivants de se porter volontaire pour compléter le minyan. Le vénérable vieillard  Bensadoun se porta volontaire malgré l'opposition de sa famille et permit ainsi par son sacrifice aux derniers morts de reposer en paix pour l'éternité.

ABRAHAM: Chef de la communauté de Tlemcen et conseiller du roi. Il voulait faire de sa ville un centre de Torah et il aida les rares expulsés d'Espagne qui choisirent en 1492 de se réfugier dans la ville à s'y établir et parmi eux le rabbin Yehouda Cohen Khallas et son disciple rabbi Yossef Bensidon, ainsi que l'illustre géographe et mathématicien Abraham Zaccuto qui termina à Tlemcen d'écrire son livre "Sefer Hayihoussin", avant de partir pour Tunis.

EPHRAIM: Notable de la communauté de Fès et proche conseiller du gouverneur de la ville, Si Boubkir, il réussit à sauver de la destruction la synagogue Saadia Ben Riboh en prétendant qu'elle lui appartenait. Les autorités avaient en effet décrété en l'année 1646 la destruction de tous les lieux de culte juifs de la ville sainte, semant le désespoir dans la communauté comme le rapporte rabbi Saadia Aben Danan dans la Chronique de Fès: "Sur laquelle dois-je pleurer, sur laquelle d'entre elles dois-je me lamenter ? Nous sommes restés sans doctrine religieuse, sans prières, et même le souffle de la bouche des petits écoliers sur lequel repose le monde a cessé"

  1. YAACOB: Le plus ardent propagateur et le plus fervent des idéologues du mouvement shabtaïste à Salé, le centre de la foi messianique en l'année prévue par le faux Messie Shabtaï Zvi comme celle de la Rédemption, 1666. Il détourna de leur destination les missives envoyées par le rabbin Yaacob Sasportas de Hambourg puis d'Amsterdam, aux rabbins des différentes villes du Maroc pour les exhorter à revenir de leur erreur. Même après la conversion du faux Messie à l'Islam en 1666, il lui resta fidèle expliquant que de même que la reine Esther avait été contrainte de violer les règles religieuses en se mariant avec Assuérus pour sauver le peuple juif de l'immonde Haman, de même le salut viendra de Shabtaï Zzvi bien que contraint de se convertir. Il donna une justification idéologique basée sur la Halakha à la décision de mettre fin au jeûne commémoratif de la destruction du Temple, le 9 Ab, Ticha Beab et de le transformer en jour de joie, en se basant sur la prophétie de Zacarie: "Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième mois (Ab), le jeune du septième et le jeûne du dixième mois seront changés pour la maison de Juda en joie et en allégresse et en fêtes solenellles" (Zacarie ,8,18-19). A Salé, il organisa le jour de Ticha beab 1668 une grande festivité à laquelle furent conviés les musiciens musulmans. En 1669, alors qu'à Meknès et à Fès, l'orthodoxie avait repris ses droits, rabbi Yaacob persista dans sa foi et ce n'est qu'en 1670 qu'il reconnut son erreur et oeuvra pour le respect strict des jeûnes, l'heure du Messie n'étant pas encore arrivée (pour plus de détails voir rabbi Yaacob Sasportas).

YAACOB: Un des notables de la communauté de Fès à la fin du XVIIIème siècle. Le sultan Moulay Elyazid avait condamné les Juifs de Fès en 1791 à quitter leur mellah pour habiter dans des cabanes de joncs qui ne devaient d'ailleurs pas tarder à être détruites par un immense incendie. Furieux de ne pas avoir retrouvé le trésor caché du conseiller de son père, le grand richard de Meknès Mordekhay Chriqui, qu'il avait fait assassiner, le sanguinaire sultan ordonna l'arrestation comme otages des notables de la communauté – dont Yaacob Bensadoun – qu'il accusa de détenir ce trésor. Pour retrouver leur liberté, ils furent contraints de verser au tyran une très forte rançon, égale du montant supposé du trésor convoité.

YOMTOB: Une génération plus tard la même aventure ou presque fut le lot de cet autre membre de la famille. Le sultan Moulay Sliman, bien que généralement fort bien disposé envers les communautés juives et qualifié par les chroniqueurs de l'époque de "Hassid", avait condamné, sur dénonciation, la communauté de Fès à une forte amende en 1812. Cela occasionna un grand trouble dans la ville, et finalement il fut décidé de réclamer aux trois richards du Mellah, dont Yomtob Bensadoun, de se répartir la dette. "Et une grande détresse passa ainsi"… (Chronique de Fès).

  1. ELIEZER: Rabbin et commerçant originaire du Maroc, fondateur vers 1740 à Livourne d'une imprimerie hébraïque qui devint rapidement l'adresse pour les rabbins maghrébins désirant faire imprimer leurs ouvrages, faute d'imprimeries sur place.
  2. ABRAHAM: Rabbin kabbaliste d'origine algérienne qui provoqua un grave incident diplomatique à Tanger en 1849. Un jour qu'il divagait dans les mes de la ville portuaire annonçant l'arrivée des temps messianiques et de la revanche des Juifs, il fut pris à partie par la foule musulmane sans trop se soucier de sa nationalité française. La France exigea des excuses et la punition des responsables, ce que les autorités musulmanes eurent des difficultés à accepter. L'incident diplomatique faillit même avoir des répercussions militaires, mais les autorités marocaines finirent par accepter un compromis.

ABRAHAM: Joumalsite à Tanger, première moitié du XXème siècle. Il s'installa en 1946 à Casablanca.

JOSEPH: Président du Consistoire de Mascara, Algérie, dans les années cinquante.

ALAIN: Conseiler en investissements et directeur de sociétés à Paris. Né dans une grande famille de notables de Fès en 1938, il fut dans les années 1970 un des premiers militants du mouvement d'intellectuels marocains en France "Identité et Dialogue".

MAURICE: Fils de Albert, né en 1923 à Oran. Ingénieur général de l'Armemement. Diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris et l'Ecole Nationale Supérieure de Télécommunications. Président- directeur général de la Société d'Etudes et de Réalisations Nucléaires (Sodeme). Prési­dent de l'Association Européenne des Industries de l'Electronique profesionelle et de radioélectrique.

BENSAFET

Nom patronyme d’origine hébraïque, altération phonétique de Bentsfat, ethnique arabe de la ville de Safed, qui tire son nom de sa position comme poste d'obervation (dérivé de mitspé) en nid d'aigle en haut des monts de Galilée, le fils de Safed. Après l'expulsion d'Espagne, la ville qui jusque là n'avait aucun caractère sacré, devint le centre de la Kabbale, attirant les plus éminents Kabbalistes, à la recherche de la signification cosmique de la catastrophe qui venait de s'abattre sur le peuple juif avec la disparition de son centre le plus florissant. C'est là qu'à la fin du XVIème siècle rabbi itshak Lourié fonda la Kabbale dite pratique, comptant parmi ses premiers disciples nombre de kabbalistes venus du Maroc. A partir de la fin du XVIIème siècle elle perdit la préséance en faveur de Tibériade et le tremblement de terre de 1837 lui porta le coup de grâce. Ce patronyme était parfois accolé à des Lévy pour les distinguer. Le nom est attesté sous cette forme au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l’époque. Au XXème siècle nom très rare, porté uniquement au Maroc, à Marrakech.

  1. DAVID HALEVY: Saint enterré à Marrakech, surnommé également Elkhdar, le vert ou Moul Sour, le saint du mur. La légende raconte en effet qu'un jour qu'il vendait des bijoux dans la médina, une msulmane l'avait attiré dans un piège en l'invitant à entrer chez elle lui présenter sa marchandise. Elle le tua et l'enterra sous le mur de sa maison. Quand les Juifs inquiets de sa disparition commencèrent à le rechercher en vain, il se montra à eux en sortant sa main de sous le mur, d’où ce surnom. Les habitants de Marrakech et de la région avaient coutume de lui organiser une Hiloula sur sa tombe tous les premiers jours du mois hébraïque. Les tombes de ses descendants, rabbi Itshak, rabbi Mordekhay et rabbi Moché, dans le cimetière de Marrakech, faisaient également l'objet d'un culte.

BENSAID

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom masculin très courant chez les Musulmans, Saïd, qui signifie le chanceux, celui qui est ne sous une bonne augure, l'homme heureux. En général ce prénom, très populaire parmi les Musulmans, était peu porté par les juifs qui lui préféraient un autre ayant la même racine et le même sens: Messod, équivalent du français Félix et de l'hébreu Acher. Au XXème siècle, nom moyennment répandu, porté essentiellement en Algérie (Alger, Blida, Oran. Miliana, Mascara, Relizane, Boufarik, Guelma, Sétif); mais aussi au Maroc (Tétouan. Tanger, Sefrou, Tafilalet).

  1. YAACOB: Rabbin né au Tafilalet, première moitié du XVIIème siècle. Il devint célèbre en autorisant pour sa communauté l'insuflation du poumon dans le contrôle de la cacherout du gros bétail. Cette règle de l'abattage rituel, la Néfiha, apportée avec eux par les Expulsés d'Espagne à Fès, avait on le sait donné lieu à une très grande controverse, les Tochabim, les anciens habitants du Maroc avant l'arrivée des Expulsés, la rejetant avec horreur. Cette règle avait pourtant fini par prévaloir à Fès et dans les communautés dirigées par les Expulsés d'Espagne, les Mégourachim. Jusqu'à la décision de rabbi Yaacob, cette règle n'avait pas cours au Tafilalet, pays resté fidèle à l'ancienne tradition non influencée par les Expulsés d'Espagne. Même un rabbin sépharade, descendant des expulsés, comme rabbi Itshak Bibas, critiqua cette audace déplacée.

ABRAHAM: Notable de la communauté de Tanger et grand propriétaire terrien au début de ce siècle.

  1. BENSAID: Publiciste, il fonda en 1935 avec M. Toubol, le journal "L'Aurore", organe de défense de la communauté juive d'Oran.

DR NORBERT (1922-1994): Médecin et journaliste né à Blida, il fut longtemps le chroniqueur médical de l'hebdomadaire "Le Nouvel Observateur", dirigé par son cousin Jean Daniel. Défenseur d'une médecine à visage humain, rejetant la bureaucratisation, il publia en 1974 son grand ouvarge "La consultation" dans lequel il soulignait l'importance de la relation de confiance entre le médecin et le patient, expliquant que le premier médicament du médecin, c'était sa personnalité même. Il dénonça à nouveau l’emprise de la bureaucratie sur la médecine dans son autre ouvrage "La lumière médicale", paru en 1982, puis la vogue à son avis dangereuse des "médecines douces" dans "Le sommeil de la raison", paru en 1988. La même année il publia son premier roman: "Le regard des statues".

JEAN DANIEL: Fils de Jules Bensaid, minotier. Ne à Blida en 1920. Journaliste et écrivain. Diplômé d'Etudes Supérieures de philosophie de la Sorbonne. Sous le régime de Vichy, il fut comme tous les Juifs d'Algérie déchu de la nationalité française et rejoignit le groupe de résistants de José Aboulker. Il se destina d'abord à l'enseignement et fut professur de philosophie avant de se lancer dans le journalisme en France. Rédacteur en chef de l'hebdomadaire parisien "L'Express" à son heure de gloire, de 1955 à 1963. Rédacteur en chef adjoint puis directeur de la rédaction et directeur de l'hebdomadaire "Le Nouvel Observateur" depuis 1978. Grand reporter, il fut gravement blessé au cours de l'attaque française contre Bizerte pendant la guerre d'Algérie dont il fut un des adversaires les plus résolus. Parallèlement à sa carrière journalistique, il est l'auteur d'un grand nombre de livres dont: "L'Erreur", (Paris, 1953, roman; "Journal d’un journaliste" (1959); "Le temps qui reste (1973)", essai couronné du Prix International de la Presse. En 1977, il éprouva le besoin "de nostalgie à l'état brut" et publia "Le refuge et la source", autobiographie, comme pour se débarasser d'un passé qui malgré tout l'obsède; "L'ère des ruptures" (1979), couronné du Prix Aujourd'hui, "De Gaulle et l'Algérie" (1986); "Les religions d'un Président" (1988), sur le second septennat de son ami François Mitterand; "Cette grande lueur à l'Est" (1988) sur la disparition du monde communiste et l'émergence d'un nouveau monde.

JEAN-PIERRE BANSARD: Fils d'Alexandre Bensaid, employé des Douanes. Indutriel et homme d’affaires né à Oran en 1940. Président du Consistoire

de Paris de 1992 à 1994. P.D.G. du groupe  Cible (transport, finance immobilier) qui au cours des dernières années a investi dans plusieurs projets  immobiliers en

Israel.

Ben Sadoun-Bensafet-Bensaid

Bensamoun-Bensaude-Bensidon-Benshafat-Benshaprut-Benshloha

BENSAMOUN

Nom patronymique arabo-hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et de Samoun, sans doute altération phonétique du prénom masculin grec Simon, lui-même traduction du prénom biblique Shim'on (voir Benshim'on), le fils de Simon. Le nom figure sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. Autre fonne: Samoun. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Tlemcen, Oran, Miliana) et au Maroc (Fès, Sefrou).

  1. ELEAZAR: Le fondateur de la famille à Fès.
  2. YOUSSEF: Rabbin à Fès au XVIIème siècle, mort avant 1768. Il étudia dans la yéchiva de rabbi Shémouel Elbaz où enseigna également rabbi Hayim Benattar, "Or Hayim". En 1754, il décida de monter en Terre Sainte, mais il s'attarda quelques années à Tétouan pour ramasser la somme nécessaire pour payer les frais de voyage et de la taxe de sortie exigée alors par les autorités pour les sujets quittant le pays et où il se lia de grande amitié avec rabbi Eliahou Sarfaty avec qui il restera en correspondance. En 1755, il arriva à Livourne et fit alors venir sa famille restée à Tétouan. 11 y fit imprimer son ouvrage de Responsa "Edout Beyossef" en y joignant des commentaires de son fils, rabbi Shemtob. En 1796, il réalisa enfin son rêve de monter en Terre Sainte et s'installa à Tibériade. Il fut envoyé comme émissaire en Lybie et en Tunisie. Il laissa des commentaires talmudiques non publiés.
  3. ABRAHAM: Shohet à Tlemcen, mort en 1917. Il publia avec son compatriote rabbi Aharon Elkouby un guide pratique pour connaître les dates des fêtes religieuses du calendrier hébraïque, en arabe dialectal, "Or hahama" (Tunis, 1897), la lumière du soleil.
  4. ABBA: Rabbin de la communauté de Troyes, en Champagne, et aumônier de l'armée française. Né à Fès.

 

BENSAUDE

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation et du prénom votif masculin très populaire parmi les musulmans, Sao'ud, le bienheureux, l'homme né sous une bonne étoile, équivalent de Saïd. Ce prénom très peu cornant chez les juifs, n'est devenu que tardivement nom patronymique puisqu'il ne figure pas sur la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au XVIème siècle. Cela confirme la thèse avancée par David Corcos selon laquelle le nom originel de cette famille originaire de Rabat, était Siboni et que c'est en se référant à leur ancêtre Sa'oud Siboni et pour lui rendre hommage, que ses descendants après leur installation au Portugal adoptèrent ce patronyme. Ils le firent d'autant plus volontiers que le nouveau nom sonnait portugais, Saude signifiant dans cette langue la santé. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au nord du Maroc et par émigration au Portugal.

ABRAHAM (1790-1868):       

Grand commerçant né à Rabat, il quitta sa ville natale après la création en 1807 par le sultan Moulay Slimane, dans son désir d'isoler les Croyants des influences étran­gères, d'un mellah et l'obligation faite aux juifs d'y habiter exclusivement. Il fut le fondateur de la première communauté juive au Portugal depuis l'expulsion de 1497, à Ponte Delgado dans les îles Açores. Avec son frère Elias et son cousin Salomon, venus le rejoindre, il fonda la grande maison de commerce international Bensaude et Compagnie", qui devint rapidement une des plus importantes de la place de Lisbonne, ayant des succursales dans tous les grands ports européens.

JOSE: Fils d'Abraham, il développa l'affaire familiale et fut l'introducteur dans les iles des Açores de la culture du tabac et des pamplemousses.

ALFREDO (1856-1941): Fils de José, petit-fils de Abraham, né à Ponte Delgado. Après des études d'ingénieur à l'Université de Gottingheim en Allemagne, il fut professeur à l'Institut d'Etudes Commer­ciales et Industrielles de Lisbonne et considéré comme le meilleur spécialiste de géologie et de minéralogie du Portugal. Il composa une vingtaine d'ouvrages scienti­fiques en allemand et portugais. Il fonda en 1911 l'Institut Supérieur de Technologie du Portugal. Très attaché à la tradition juive, il joua un rôle actif dans la vie de la communauté de Lisbonne. En hommage à l'oeuvre de pionnier de son père, il publia sa biographie, "La vie de José Bensaude" qui fut traduite en français par Esther Bensaude-Ulman.

http://www.bensaude.org/history/Jose-fr.pdf

DR RAOUL: Grand rabbin de Lisbonne et médecin de la famille royale portugaise au début du siècle.

JOSE EMILIO ALBERTO: Grand négociant et armateur né à Lisbonne en 1893. Président de la Chambre de Commerce Portugal-Etats-Unis, il fonda la première compagnie de transport aérien des Açores, la Sata. Sioniste fervent, il fut le premier armateur à accepter à envoyer un de ses navires ravitailler l'Etat d'Israël dès sa proclamation le 15 mai 1948. C'est ainsi que le "Kakson" qu'il avait affrété, fut le prmier navire civil à entrer le port de Haïfa, amenant des Etats-Unis une précieuse cargaison de 7200 tonnes de farine.

JOAQUIN (1859-1952): Célèbre historien portugais, il a montré par ses recherches le rôle de premier plan joué par les savants juifs comme rabbi Abraham Zaccuto dans le développement de la navigation maritime au XVème siècle, permettant par leurs travaux l'expédition de Christophe Colomb et les grandes découvertes.

 

BENSIDON

Nom patronymique d'origine arabo-phéncienne, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif phénicien sidon, la pêche, qui a donné son nom à la ville portuaire attribuée à la tribu à vocation maritime de Zeboulon lors du partage de la Terre Sainte et connue actuellement comme la ville de Tyr au sud Liban. Autre forme: Sidoni. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Alger, Tlemcen, Mostaganem).

  1. ALLAL: Saint miraculeux dont une des synagogues de Tlemcen portait le nom jusqu'à nos jours, et dont le nom était béni à chaque office de Yom Chabbat en même temps que ceux des autres rabbins les plus marquants de l'histoire de la communauté. Son nom est resté lié à un miracle prodigieux qui sauva au XVème siècle le communauté du massacre. L'assassinat du fils du roi dont le corps fut retrouvé dans le quartier juif fut imputé à la communauté, sommée de livrer les assassins ou de périr. Au bout de trois jours de jeune et de pénitence, rabbi Allai se présenta devant le roi pour lui annoncer que les Juifs ne savaient pas qui étaient les assassins et que le seul moyen de le savoir était de le demander à la victime elle-même. Le cadavre fut apporté au palis, le rabbin lui déposa une formule kabbalistique sur le front et le jeune prince se souleva, dit le nom de ses assassins et retomba raide- mort, le rabbin se disant incapable de le ressuciter. Plusieurs de ses poèmes sont entrés dans la liturgie des synagogues de Tlemcen.
  2. AHARON: Rabbin né à Tlemcen, il servit de guide spirituel de la communauté de Mostaganem à la fin du XVIIIème siècle.
  3. YEHOSHOUA: Rabbin-kabbaliste et poète célèbre à Alger, seconde moitié du XVIIIème siècle. On lui doit notamment le poème de grâces composé pour célébrer le second Pourim d'Alger, le Pourim dit d'Edom, célébrant l'échec des Espagnols à conquérir la ville malgré un long siège en 1775 et entré dans la liturgie de célébratrion annuelle de ce miracle dans les synagogues d'Alger.

 

BENSHAFAT

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom d'homme biblique porté dans la tribu de Simon, avec sans doute pour sens le fils du juge. Autre orthographe; Ben Chaphat. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à cette époque. Au XXème siècle, non très rare sinon disparu.

 

BENSHAPRUT

Nom patronymique d’origine araméenne, au sens difficile à préciser. Le nom s'est particulièrement illustré en Espagne. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figu­rant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à cette époque. Au XXème siècle le nom semblait avoir disparu au Maghreb.

HASDAI: Fils d'Itshak, le prmier juif de cour en Espagne musulmane au début du Xlème siècle. Médecin de l’émir d'Anda­lousie Abdrahman à Courdoue. il devint son intendant du palais, le receveur des douanes et le chef de la communauté juive. Il remplit pour le souverain des missions diplomatiques auprès des rois chrétiens. Il fut en relations avec les Guéonim de Babylone et les rabbins d'Eretz Israel et voua une grande admiration au roi des Kuzarim qui s'était converti avec son peuple au judaïsme.

 

BENSHLOHA

Nom patronymique d'origine berbère, le fils des Chleuhs, le nom collectif donné aux Berbères de l'Anti et Haut Atlas et du Sous au sud du Maroc. Le nom est attesté sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté uniquement au Maroc.

Bensamoun-Bensaude-Bensidon-Benshafat-Benshaprut-Benshloha

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