Tana Debei Eliahou- Sur les quatre parties du Choul’han ‘Aroukh De l’éminent Rabbi Eliahou HaSarfati
Chéélot Outechouvot
Sur les quatre parties du Choul’han ‘Aroukh
De l’éminent Rabbi Eliahou HaSarfati
de mémoire bénie
Grand-Rabbin de Fès (Maroc), décédé en 1805
Edite par
Le Collège académique d’Achkelon l’Institut Orot Yahdout HaMaghreb
Edité pour la première fois à partir de manuscrits
compilé, annoté et préfacé par
Moché Amar
Fils de Chlomo et Ra’hel de mémoires bénies
Avant-propos
«Que ferai-je pour Hachem en retour de toutes Ses bontés pour moi?» (Tehilim 116, 12) Il m‘a confié une mission bien agréable, en me permettant de m’adonner dans ma jeunesse à l’étude de la Torah de nos Maîtres, les Sages du Maghreb. Leur œuvre féconde, résultat d’une pensée et d’un travail spirituel considérables, couvre toutes les sciences du Judaïsme; néanmoins cette création est restée presqu’entièrement à l’état de manuscrit, et, avec le temps, la majorité de ce travail a été perdu. Aujourd’hui, les vestiges de leur Torah sont dispersés dans des bibliothèques à travers le monde ou entre les mains de particuliers; ces textes diminuent de jour en jour, s’usent, disparaissent, et appellent au secours: «Si seulement on pouvait mettre mes paroles par écrit, les enregistrer dans un livre! Les graver pour toujours dans le roc avec un stylet de fer et de plomb!» (Iyov 19, 23-24).
Le mérite de ces Sages m’a permis de prêter l’oreille à cet appel, et depuis mon jeune âge je me suis attelé avec cœur à la tâche de sauver ce peu de leur Torah qui a subsisté – des dizaines d’écrits dans tous les domaines des sciences du Judaïsme, ־ de les éditer et de les vêtir d’apparat, de leur ajouter des sources et des notes, de riches avant-propos qui mettent en lumière la biographie de leurs auteurs, l’histoire de leurs communautés, leur époque et leur œuvre. Les ouvrages que nous avons publiés jusqu’à présent sont devenus une pierre angulaire dans la recherche sur le Judaïsme du Maroc et sa tradition. Ils servent à des Rabbanim et étudiants en Torah, à des chercheurs et étudiants universitaires qui veulent connaître ou enquêter sur la Torah et l’Histoire des communautés juives du Maroc. Pour leur majorité, ces ouvrages constituent la carte d’identité unique de communautés anciennes, il s’agit d’une documentation de base pour comprendre l’histoire des Juifs du Maroc.
Je remercie donc Hachem alors que je m’apprête à publier les prémices de l’œuvre halakhique de notre grand Maître Rabbi Eliahou HaSarfati de mémoire bénie. Il avait étudié chez Rabbi Chmouel Ben Elbaz et Rabbénou ‘Haïm Ben ‘Attar, auteur du Or Ha’Haïm sur la Torah, et avait côtoyé les Grands de la génération précédente: Rabbi Ya’akob Ibn Tsour et son Beit-Din de Cinq. Après leur décès, il est considéré comme le plus grand des Sages de Halakha de son temps, Décisionnaire et gloire de sa génération. Lui sont soumis nombre de questions et problèmes halakhiques. De tous les coins du Maroc on demande son avis, et on s’y conforme. Il officia en tant que Rav à Fès de 5510 à 5565 (1750 – 1805).
Cela fait de nombreuses années que je me suis investi dans la Torah du Raah (Rabbi Eliahou HaSarfati) dans le domaine de la Halakha. J’ai commencé par rassembler ses responsa une à une, à partir de collections de manuscrits et d’ouvrages imprimés. C’est alors qu’est intervenu mon ami R’ David Israël Torjmann qui, sur le conseil de Rabbi Aharon Monsonégo Chlita, se proposa pour m’aider à éditer un des livres de Rabbénou Eliahou HaSarfati Zatsal. Je me suis alors empressé de commencer l’édition des responsa que je détenais.
Dans un premier temps, j’ai pensé que ce serait un grand succès si j’arrivais à publier seulement un tome des responsa de Rabbi Eliahou et à ériger ainsi un monument à sa méthode halakhique et à ses décisions de Halakha. Mais grâce au mérite de Rabbénou, ses responsa affluent à nos yeux une à une à un rythme toujours plus grand, chaque responsa appelant: «Me voici! Sauve-moi de l’oubli!» De jour en jour, le recueil s’est épaissi. J’ai donc décidé de sceller le premier tome et de déplacer une partie des responsa à un second tome.
Aujourd’hui, nous présentons au public le premier tome des responsa, que nous avons appelé Tana Dévei Eliahou, d’après le titre que lui avaient décerné les Sages de sa génération. Ce titre apparaît d’ailleurs à l’arbre généalogique de la famille Sarfati, qu’on a l’habitude de transcrire sur les contrats de Ketoubot. Nous nous attelons à présent à compléter le second tome, et nous sommes certains que le mérite de Rabbénou nous aidera à parvenir à la publication d’un troisième tome, et peut-être d’autres encore. Car le Raah était un éminent dirigeant dans sa génération. C’est à lui qu’on soumettait tout problème épineux. Il avait donc écrit des centaines de responsa, de décisions et de ‘Hidouchim de Halakha, qui se révèlent à nous de jour en jour. Nous avons ajouté à cet ouvrage une large recherche sur les Sages de la famille Sarfati de la ville de Fès, depuis le XVème siècle jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, fin de l’époque de Rabbénou le Raah.
Pour mon travail, j’ai eu recours à des personnalités et à certaines institutions aussi bien sur le plan de l’aide financière que pour le rassemblement des documents. Ainsi, Dr Vidal HaSarfati m’a remis un recueil des responsa de Rabbi Eliahou que sa famille détenait. Rabbi Yédidya Monsonégo zatsal, Rav et Président du Beit-Din de Fès et Grand-Rabbin du Maroc, m’avait confié quant à lui en son temps un petit recueil de responsa qui était rongé de mites. D’autre part, j’ai recopié quelques responsa à partir des collections de la Bibliothèque Nationale et de l’Institut de photocopie des manuscrits qui y est annexé. M. Its’hak fils de R’ Chmouel Ibn Danan m’a confié pour sa part une copie d’un recueil de responsa des Sages du Maroc qui se trouvait dans la collection de la famille Ibn Danan. J’ai également reçu de la collection de la Yéchiva Ahavat Chalom une copie d’un recueil qui comporte quelques responsa de Rabbi Eliahou. D’autres personnes ont contribué à cette oeuvre, qu’elles soient toutes bénies et remerciées, et que le mérite de Rabbi Eliahou les protège. Comme je l’ai précisé, le tome présent n’inclut pas tout ce que j’ai recueilli.
Je dois une énorme reconnaissance à mon cher ami R’ David Israël Torjmann qui fut l’élément moteur dans cette grande mitsva, méconnue du grand public, et dont le mérite est comparable à celui de l’écriture d’un Séfer-Torah. Que le mérite de Rabbénou Eliahou le protège ainsi que sa famille et qu’il jouisse d’une profusion de bénédictions dans tous les domaines, matériel aussi bien que spirituel, Amen. ;
J’adresse enfin mes remerciements et mes meilleurs vœux aux dirigeants du Collège académique d’Achkélon: son Président Pr Chlomo Grossmann, son Recteur Pr Chimon Charbit et son Directeur Dr Pin’has Halioua, qui ont apprécié cette œuvre importante et ont pris une part active à son édition. Jusqu’à présent ce trésor inépuisable était l’apanage de particuliers, inaccessible au grand public. Désormais, «cette Torah est disponible, que celui qui désire se l’approprie!», que chacun en jouisse à sa guise… Qu’Hachem veuille que notre œuvre sacrée ait du succès, et que nous puissions faire partie de ceux qui répandent la Torah, qui rayonneront comme les étoiles pour l’éternité, Amen.
Prière de celui qui s’est consacré à publier ces écrits sacrés,
Moché Amar
Fils de Chlomo et Ra’hel de mémoires bénies.
Tana Debei Eliahou- Sur les quatre parties du Choul’han ‘Aroukh
De l’éminent Rabbi Eliahou HaSarfati