ארכיון יומי: 15 בדצמבר 2018


Histoire contemporaine du château de Cambous

Histoire contemporaine du château de Cambous

(Viols-en-Laval, Hérault)

De l’Aliyah des jeunesà nos jours

1950-2010

EXTRAITS SANS ILLUSTRATION

transmis à M. Yigal Bin-Nun période 1950-1972

Christian PIOCH

Limites et prolongements possibles de la présente étude

Cette histoire des Maisons d’enfants israélites de France, telle celle de Cambous, restait à écrire et la bibliographie à leur sujet est fort rare.Ainsi, en 1973-1974, du 22 janvier 1973 au 4 février 1974, la revue

 Miroir de l’histoire, publiait sous la direction  de Joseph Kessel une remarquable série de 50 fascicules hebdomadaires, soit en tout 1 108 pages, n° 275 à 325, intitulée 'Les combats d’Israël' et racontant avec force détails les origines puis le développement et la consolidation du jeune Etat juif. Mais l’ Aliyah , pourtant élément déterminant du peuplement de l’Etatd’Israël, n’y est cependant évoquée que très succinctement, les différents auteurs de  cette revue s’en étant tenus à de grandes généralités, souvent décevantes pour l’historien etdestinées de ce fait uniquement au grand public .

Les archives sionistes (Central Zionist Archives , P.O.B. 92, 91000 Jérusalem), quiregroupent notamment les archives du mouvement sioniste mondial et de l’ Agence juive ,comporteraient aujourd’hui, selon un courriel que nous adressait, fin décembre 2009,Mme Simone Schliachter, du département  Private Papers Collection , une soixantaine de dossiers relatifs à Cambous (en dehors des dossiers des autres maisons d’enfants), qui sont regroupés sous la cote:

 L 58, Youth Aliyah Department, Continental/European office,Geneva-Paris (1945-1955)

C’est-là une mine précieuse de renseignements pour les chercheurs et les générations futures, constituant un vaste fonds, multilingue (hébreu, anglais, allemand, français, etc.),qui était fin 2009 en cours de numérisation et donc inaccessible à l’époque, sans parler des autres fonds susceptibles d’exister dans tel ou tel département des Central Zionist Archives ou de tout autre organisme. Plus d’une centaine de photographies le complèterait, sous la gestion de Mme Anat Banin.

Conclusion

          Cambous et ses environs, attirèrent de tout temps les amateurs de vieilles pierres et d’histoire locale, notamment dès le début du XIXe siècle, quand des militaires dessinateurs comme Amelin, alors en poste à l’Ecole du Génie de Montpellier, ou des voyageurs parisiens comme Taylor, Nodier ou Cailleux, immortalisèrent avec les dessins de leurs collaborateurs, tels les Laurens, les proches églises ou les proches châteaux deSt-Martin-de-Londres, La Roquette, Montferrand, etc., passant même à Cambous y relever les détails architecturaux de son remarquable et alors si énigmatique portail. Les Leenhardt et autres Chauvet viendront ensuite, avec les années 1930-1940, faire connaître au monde ce qu’était alors ce si beau château de Languedoc.C’était l’époque où le château, épicentre d’un monde agro-sylvo-pastoral enfermé dans ses traditions et où le pastoralisme était l’activité dominante, connaissait les joies et les peines, habituelles et ordinaires, mais néanmoins parfois fort pénibles à vivre, de ses châtelains, de leurs fermiers et de leurs personnels : joies et peines des vies familiales, parfois précocement brisées, comme joies et peines liées au devenir souvent aléatoire desrécoltes et des agnelages, tout aussi incertains.C’était-là le lot commun de nos aïeux à l’époque de la France paysanne et rurale d’antan,un monde rude qui ne laissait point de place aux plus faibles.Par le plus grand des hasards, indépendamment ou non de la volonté de la plupart de ses propriétaires successifs, le château de Cambous devait se trouver mêlé aussi, de 1789 à1961, à la grande histoire des hommes.Celle tout d’abord qui mit à bas, en 1789, l’Ancien Régime et qui vit alors le comte deVinezac, propriétaire du château, faire l’achat en 1792 de 4 000 fusils pour armer les troupes royalistes insurgées, ses neveux disparaissant ensuite, emportés à Lyon ou à Quiberon par la guerre civile qui ravageait alors le pays. Celle aussi qui, de Lisbonne àMoscou, vit ensuite les héritiers des derniers seigneurs de Cambous combattre sous l’uniforme impérial, les Turenne, ou sous l’uniforme royaliste, les Ginestous et les Vogüé.Celle qui vit les Vogüé mourir sous les balles allemandes en 1870 ou les Turenne combattre en 1871 les troupes insurgées du peuple de Paris. Celle encore qui emporta dès1915, le député Leroy-Beaulieu, nouveau propriétaire de Cambous, mort héroïquement au front, comme près d’un million et demi de soldats français de tout âge, et dont un fils devait également trouver en 1940 la mort au combat, quand le monde tout entier sombrait à nouveau dans le pire des chaos et dans une monstrueuse barbarie.Avec les années 1940, le temps douloureux des nouvelles guerres franco-allemandes, del’occupation et de la

Shoah, est venu en effet se greffer sur tout cela, emportant Cambousdans un nouveau tourbillon des temps, l’amenant à se joindre à des événementsd’ampleur mondiale, faits de drames alors sans commune mesure avec les peines abituelles des humains.Que le lecteur, en parcourant ces lieux si chargés d’histoire et de larmes, et en lisant ces lignes, songe ainsi un instant à ce que fut naguère, après la débâcle du printemps 1940,l’abomination nazie et vichyste pour nos parents et grands-parents, de toutes origins ethniques, de toutes confessions religieuses, de tout statut social et de toutes idées politiques, en un monde où il ne faisait pas bon d’être juif, communiste, gaulliste oufranc-maçon.Le désarroi en 1940-1942 des jeunes Compagnons de France, enfants d’un pays alors aufond de l’abîme et affamé, fit alors de Cambous un lieu empli d’espérance, celui où l’on pourrait forger une jeunesse nouvelle et ressusciter à travers elle l’âme d’un paysentièrement à reconstruire. Le désarroi non moins grand des cadres de l’Armée Nouvelle  fit également à cette époque de Cambous l’un des lieux où l’on pouvait préparer en secret l’indispensable revanche contre le vainqueur de 1940 et permettre ainsi à la France de reprendre place dans le concert des nations, espoir hélas brisé à l’automne 1942 quand la barbarie nazie déferla jusqu’au littoral méditerranéen, brisant un temps les rêves de reconquête du général de Lattre. Puis vint le temps qui amena un jour des milliersd’enfants juifs à trouver ici, en ce coin perdu de Languedoc, des raisons d’espérer en ce bas-monde l’existence d’un monde paisible et meilleur. Celui de l’Eretz Israël , le pays de Sion, la patrie dont ils rêvaient tant.

En 1950, le château de Cambous participera ainsi, à sa manière, aux origines du premier Israël, celui des pionniers partis bâtir entre Méditerranée et Jourdain un nouveau pays et une nouvelle nation.Que le lecteur songe pour cela à ces milliers de jeunes juifs qui, fuyant ensuite les ruines de ce qui avait été pour eux un enfer sur la terre (l’Europe), ou qui était devenu une terre sans espoir (l’Afrique du Nord), aspiraient alors au paradis

Mais emportés dans leursfolles espérances et fuyant un monde de persécutions pour rencontrer un monde deconfrontation, ils en oubliaient souvent avec leurs aînés le sort des peuples qui vivaientdéjà sur leur future terre d’accueil, apportant hélas avec eux, sur leur Terre promise, la Palestine, un nouveau malheur pour les populations autochtones.

La Shoah , la grande tragédie humaine du XXe siècle, née d’une insensée aversion idéologique, l’antisémitisme, pour un supposé peuple et pour une religion donnée,engendra en effet pour d’autres populations, chrétiens, druzes ou musulmans de Palestine,une autre catastrophe, celle que les Arabes de Palestine, souvent dépossédés de leurs sols,appellent depuis 1948 la

 Nakba

Avec des sites comme Cambous, Julhans, les Rhuets, etc., mais aussi le Grand Arénas, un peuple de pionniers, souvent démuni de tout, prenait néanmoins naissance enMéditerranée orientale, y formant une nation nouvelle, bien souvent imprégnée des idéaux, idéalistes et généreux, qui furent ceux des débuts du sionisme, avec ses structures collectivistes ou coopératives, les kibboutzim

 et les moshavim, souvent plantées au milieu du désert, qui émerveillèrent si longtemps le monde, mais qui tombèrent ensuite en désuétude dans la foulée des nouvelles aliyot 

C’est cet esprit de peuple pionnier, s’en allant mettre en valeur des terres souvent vierges,qui anima si souvent les premiers olim partant défricher, à la sueur de leur front, les terres souvent incultes d’un nouveau pays pour eux inconnu et restant à bâtir, dans ce vaste et si âpre chantier, qui fut celui des premières années et des premiers combats d’Israël.

Aux origines d’Israël : trois jeunes pionniers à Cambous dans les années 1950(Coll. Estee Du-Nour, avec son aimable autorisation)

Mais ainsi est l’histoire des hommes, comme celle des vieilles bâtisses. Parfois inattendue, mais toujours aussi passionnante pour qui ne se contente pas d’entrevoir lesvieilles pierres qui surgissent au détour d’une route au milieu des garrigues, mais qui aspire, sans parti pris, en poussant de vieilles portes et en parcourant de vieilles archives, à comprendre le pourquoi et le comment des choses, comme à s’imprégner dans sa visite des multiples soubresauts des mondes d’hier et d’aujourd’hui…Des guerres civiles des années 1560-1630 puis 1680-1710 qui ravagèrent le Languedoc, à l’Aliyah

 des années 1950, le château de Cambous et son immense domaine pastoral nous offrent ainsi un fantastique voyage dans le temps et dans l’histoire humaine. Aussi, s’il est bien des lieux chargés d’histoire en Languedoc, Cambous est indéniablement de ceux-là. Un lieu qui ne saurait laisser indifférent.

 

טקסי הבר מצוה ומנהגיהם בקהילת מכנאס-הנרי טולידאנו-1991

ערב הבר־מצווה

ערב הבר־מצווה אחרי הצהריים, ז״א ביום ראשון או ביום רביעי, הולך הבחור שלנו לבית־הספר ומזמין את כל חבריו ומכריו הלומדים אתו בכיתה. כל ילד שהוזמן מביא לג׳ראמא (מתנה קטנה — כמה פרוטות של היום) ל״מלמד״. תמורת לג׳ראמא משחרר הרבי את כל אלה שהביאוה.“ הנערים מלווים את בן־המצווה לביתו ומחכים לו עד שיסתפר, יתרחץ ויתלבש, ואז יוצאים אתו יחד לטיול. מקובל היה במכנאס בזמני שאבי בן־המצווה או אחד מקרוביו שוכר משאית (camion) או שתיים־שלוש מוניות ולוקח את הבן עם חבריו לטיול מחוץ לחומות המלאח, ואף מחוץ לעיר. בינתיים הנשים מנצלות את ההזדמנות לגמור את ההכנות הסופיות לחגיגה שתתקיים בערב.

כמו כן מקובל היה בזמני, שבן־המצווה מחלק סיגריות לכל חבריו(אלגארו די מול־תפלין — סיגריית בן־המצווה), ולשם כך הוא מצטייד בקופסת סיגריות אחת או שתיים. אף שלא ראה סיגריות מימיו, הבחור שלנו היה צריך גם הוא לעשן סיגריות עם חבריו כאילו עישון סיגריות היה מין טקס מעבר מילדות לבגרות.

אחרי הטיול, שנמשך שעה או שעתיים, הולך בן־המצווה עם חבריו לבקר את המשפחות שביקשו שיעבור אצלן. מלווה בעשרות נערים ומצויד ברשימה של ביקורים, עובר הבחור שלנו בשכונת היהודים (אלמללאח) כאשר חבריו צווחים לפניו בקול רם ובמקהלה מחרישה אוזניים את הפסוקים ״המלאך הגואל אותי מכל רע יברך את הנערים ויקרא בהם שמי ושם אבותי…״ (בראשית מח, טז), ״בן פורת יוסף בן פורת עלי עין בנות צעדה עלי שור…״ (שם מט, כג), וכאשר קבוצה של נשים צעירות הולכות אחרי השיירה כשהן משמיעות קריאות גיל של יו… יו… יו… (אזג׳ארית). אם איזה גוי נקלע לסביבה, ובדרך כלל פגשו תמיד אטרראח(שוליית נחתום), האומלל היה זוכה מידי הנערים לקיתון של קללות עסיסיות, והיו גם קללות מיוחדות, אבל קודם כול צווחו עליו בְּעִירַא! בְּעִירַא! (בוז, בוז לך), ואחר כך ״אוי לך מואב!״ בוהּ עְלִךּ יַא מוֹאָב דִי כְלִלית מְרָאתִיךּ הִזַזאלַא וּבְּנָאתִיךּ אִיתָאמָא״ (אוי לך מואב, איך הנחת אשתך אלמנה ובנותיך יתומות!), ועוד כהנה וכהנה. אבל אם הקבוצה פגשה בדרכה ברב, תלמיד חכם, אז כולם נגשו ביראת כבוד ונשקו את ידו, ובפרט בן־המצווה, והוא זכה בברכת ״בסימן טוב״ וב״מי שבירך״; הוא הדין אם פגשו בזקן נכבד ובעל הדרת פנים.

כאשר הנער מגיע לבית שעליו לבקר, בעלת אותו בית יוצאת בשמעה את המולת הנערים ומקבלת את פני השיירה בשמחה וגיל וכמובן בקריאות יו… יו… יו…. חתן הבר־מצווה מנשק את יד בעלת־הבית, והיא מחזירה לו בחיבוקים ובנשיקות על הלחיים ובתוספת כל מיני ברכות ואיחולים כשהיא תוחבת לג׳ראמא (סכום כסף הגון) לכיסו. אם הנער יתום, אז הוא זוכה במנה אחת אפיים, הן בכסף והן בברכות. בדרך כלל, הג׳ראמא הזאת יועדה להורים לעזור להם בהוצאות החגיגה המרובות, והנער מביא את הכסף הנאסף למשפחתו. הביקורים האלה אורכים יותר משעתיים, והנערים חוזרים לבית בן־המצווה אחרי שהחשיך.

ליל הבר־מצווה

חגיגת הבר־מצווה מתחילה באופן רשמי רק בליל הבר־מצווה (לילת אתפלין, הנקרא לילת לג׳ראמא, ליל המתנות), אחרי תפילת ערבית. כל המשפחות שהוזמנו מגיעות, אבל בדרך כלל בערב זה באים רק הגברים. נוסף על קרובי המשפחה מוזמנים רבנים ונכבדי הקהילה, ובמיוחד ה״רבי״ של בן־המצווה, הפייטן ושמש בית־הכנסת. בחדר האורחים (אוזדאר) עורכים שולחן גדול ועליו פמוטות עם נרות דולקים. על השולחן המסודר יפה עם כל מיני תקרובת, מניחים אסנייא (מגש נחושת), וכל הנכנס מניח עליה סכום מסוים (ג׳ראמא), שיתחלק בין הרבי, הפייטן והשמש.( אם הורי בן־המצווה אינם בעלי אמצעים, חלק גדול מהלג׳ראמא הזאת מיועד לעזור להם בהוצאות).

  שלושתם ממלאים תפקיד חשוב בחגיגה זו. הרב מחלק ברכות לכל דורש, הפייטן מלהיב את הנוכחים בשיריו ופיוטיו המיוחדים למצוות התפילין, והשמש ממלא כל מיני תפקידים שמטילים עליו, כולל הגשת תה ויתר התקרובות למוזמנים. כמו כן כל מוזמן הנכנס מתקבל בברכת ״מי שבירך״ מפי הרבי, ובפיוט נאה מפי הפייטן, היודע להתאים פיוט מיוחד לכל נכנס ולכל שם, והשמש דואג להושיב את הנכנס במקומו.

הערת המחבר: בעבר התקיימה תספורת בן־המצווה (אתחפיף) באותו ערב בנוכחות כל המוזמנים ובאווירה חגיגית של שירה ופיוט וקריאות יו… יו… (זגארית). בסוף הטקס הזה ישב לו הספר על יד הרבי, הפייטן והשמש, וכמובן גם הוא נטל חלקו מהלגיראמא, אבל מנהג זה בוטל.

כל הערב יושב לו מול־אתפלין(חתן הבר־מצווה) ליד הרבי והפייטן ויתר האורחים המכובדים היושבים בראש השולחן, כשהוא לבוש תלבושת מיוחדת לבר־מצווה, ומצפה בסבלנות לרגע שאליו התכונן כל כך במשך שבועות. כשכל המוזמנים נוכחים מגיעה שעת הדרשה. הפייטן פותח בפיוט מתאים, והנער עומד מול ה״רבי״ שלו והמוזמנים ומדקלם את דרשתו בעל־פה, כשדמעות גיל זולגות מעיני אמו וקרוביו. אחרי הדרשה מכבדים את המוזמנים בתה עם נענע, חתיכות מעזון ועוגות פליבי.

יום הבר־מצווה

למחרת בבוקר, יום הבר־מצווה (נהאר אתפלין), משכימים הרבי, הפייטן והשמש לבית בן־המצווה ומעירים את בעלי הבית ואת הבחור. הרב מלבישו טלית ומניח את התפילין על ידו, כשהלה מברך את הברכות ״להניח תפילין״ ו״להתעטף בציצית״. אחר כך קורא בן־המצווה בקול רם בנוכחות הוריו וקרוביו את ברכות השחר בעל־ פה, כשכולם עונים אחריו אמן. נהגו במכנאס לעטוף את בן־המצווה בטלית, דהיינו לשים לו את הטלית על ראשו כמו תלמידי חכמים; אבל כמובן הם עשו זאת רק ל״בני אבות״ ולבנים ממשפחות מיוחסות.

הערות המחבר: הרב יוסף בן נאיים מספר בספרו ״נוהג בחכמה״, שבעיר פאס נהגו להניח את התפילין לבן־המצווה מאחורי הדלת (מנור לבאב). הרב בן נאיים מסביר, שאולי מנהג זה מבוסס על מצוות התורה לגבי עבד שאינו רוצה לצאת חופשי מעם אדוניו אחרי שש שנים. במקרה זה ציוותה התורה, שאדוניו יגיש אותו אל הדלת וירצע את אוזנו במרצע לעבוד בו לעולם. הורי בן־המצווה, מסביר הרב בן נאיים, מתכוונים גם הם למסור את בנם לעבודת הבורא ומקווים שימשיך בעבודתו לעולם. ראה: נוהג בחכמה, עמ׳ 245-244; מלכה, עמ׳ 49. נראה שבמכנאס לא היה שום זכר למנהג זה.

  1. בדרך כלל אנשים פשוטים לא העוו להתעטף בטלית כמו תלמידי חכמים בפומבי, משום ״דמתחזי כיוהרא״, ושלא ״להתעטף באיצטלא דרבנן״. ע"כ
  2. טקסי הבר מצוה ומנהגיהם בקהילת מכנאס-הנרי טולידאנו-1991
  3. מחקרים של יהודי צפון אפריקה בעריכת יששכר בן עמי

La Torah et son etude dans le Hessed le-Abraham de Abraham Azulai- Roland Goetschel.

L'ETUDE DE LA TORAH AU NIVEAU DU VECU

En dehors de ces considérations théoriques, Abraham Azulaï entreprend une description qui est également une classification des différentes manières dont les gens se rattachent à la Torah .

Il en emprunte la trame métaphorique au Psaume 104, 25-26. Dans l'océan grand et vaste dç ceux qui s'attachent à la Torah , il existe quatre niveaux du moins élevé au plus élevé:

Il y a d'abord la grande masse du peuple de Dieu qui s'attache à l'étude de la Torah , tous les petits en Israël, chacun selon sa mesure qui sont comme les poissons dans la mer "qui remuent innombrables".

Le deuxième groupe est formé de ceux qui ont augmenté leur savoir en matière de Torah par rapport aux premiers, allusion étant faite à cette différenciation par "des animaux petits et grands". C'est là que se situent les élèves des Sages qui à travers le dialogue s'efforcent de creuser et d'élar­gir son sens. Leurs âmes sont dans le mystère du dévoilement de la sefirah qui est dénommée Léviathan.

Le troisième cercle correspond au mystère du Léviathan c'est à dire au mystère du plaisir, de la sha'ashû'a qui est procurée à Dieu lorsque l'on se préoccupe des enseignements ésotériques. A lui correspond l’énoncé des Sages: “Dans l’avenir Dieu exécutera une danse pour les justes et sera parmi eux dans le jardin d’Eden”. Le mystère de la danse doit être entendu comme signifiant que toutes les âmes seront rassemblées ensemble avec la visée de l’unité d’en-haut à propos du sujet sur lequel portera l’étude dans le mystère qui sera dévoilé dans l’avenir.

Les gens qui forment le quatrième groupe sont ceux qui ne sont pas versés dans l’étude. Ils sont comme “les bateaux qui vont et viennent sur la mer”: ils n’entendent que le sens manifeste, ne descendent pas dans les profondeurs. Ils mar­chent de manière assurée, sans crainte du peu d’intelligence qu’ils ont acquis de la Torah . Il y a là probablement une critique des tenants du seul sens littéral.

 Une dernière distinction a trait à l’intention des personnes dans leur rapport à la Torah . A ceux qui permettent aux autres d’étudier s’applique le verset de Prv. 3, 18: “Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’en saisissent”, et ils sont proches de ceux qui étudient dans l’intérêt du ciel… Puis viennent ceux qui s’y rattachent en vue d’une rétribution dans ce monde-ci et dans le monde qui vient, intérêts et capital! Ensuite, on a affaire à celui qui n’attend pas de salaire du monde à venir mais étudie pour un salaire, pour les honneurs en ce monde, pour qu’on l’appelle Hakham, Rabbi, pour que les gens le louent et l’honorent, ce qui le réconforte! La dernière catégorie est celle de ceux qui ne soutiennent les étudiants en matière de Torah mais qui sont préoccupés de fournir les moyens pour triompher de l’idolâtrie.

Abraham Azulaï nous fournit donc ici un tab­leau nuancé des motivations diverses de ceux qui étudient ou soutiennent l’étude, tableau qui com­porte également une critique discrète de l’estab­lishment rabbinique.

Notre kabbaliste se mesure également avec un des problèmes qui fait débat dans son envi­ronnement: quelle place accorder dans le cadre de l’étude de la Torah au pilpûl? La réponse est que de même que pour rendre le blé comestible, il faut prendre la peine de le battre, de le moudre, de le cribler pour séparer le froment de l’enveloppe, de même le pain de l’étude se trouve-t-il revêtu par les écorces. Aussi est-il nécessaire de le bluter et de le moudre pour que l’âme ait une jouissance de ce pain. Comme l’ont affirmé les Sages: “L’étude de la Mishnah est une vertu pour laquelle on a droit à une récompense, il n’est pas de rétribution plus grande que pour l’étude du Talmud”. Car un mets pour l’âme où le son demeure mélangé à la farine peut-être nocif à certains égards pour le corps, ainsi en est-il pour l’étude de la Mishnah sans en résoudre les difficultés. Le Talmud est un mets de farine pure où les difficultés ont été éluci­dées, après que l’on se soit donné la peine de se donner du mal.

Tous ne sont pas égaux dans ce domaine. Il y a d’abord ceux qui ne sont encore que des apprentis épisodiques en matière de pilpûl. Puis viennent ceux qui à des degrés divers s’adonnent au pilpûl et formulent des arrêts. Parmi eux, certains énon­cent des jugements à partir d’un verset mais il demeure des questions en suspens. D’autres s’in­terrogent et détruisent mais réparent ensuite et répondent aux questions. En posant des ques­tions, ils brisent les qelipôt et édifient une rési­dence pour le Roi et la Matrônîtâ.

Au troisième rang figurent ceux qui se servent de la Mishnah, ceux-là parachèvent le corps de la Matrônîtâ, ses habits et ses ornements en vue de l’unir à Tif’eret. Enfin, il y a ceux qui comme les maîtres de la Mishnah sont capables d’innover en matière de halakhah par l’explication, par le mid-rash de l’Ecriture, à partir de ce qui a été transmis en matière de middôt, de règles herméneutiques. Ces derniers s’attachent eux à la substance du corps de la Shekhinah. Mais ils ont besoin que Dieu acquiesce à leur décret pour que la halakhah soit fixée selon la majorité et d’après le motif: “Mes enfants m’ont vaincu” comme il en est fait allusion dans le Tiqqûnîm.n

Mais au-dessus de toute cette hiérarchie figu­rent des modalités d’attachement à la Torah et du service plus dignes de louanges que toutes les autres, ce sont celles qui repoussent loin d’elles la rétribution des préceptes dans ce monde-ci qui ne désirent que la pauvreté et les épreuves que procurent la Torah. Ce sont les vertus de ceux qui s’y attachent dans l’intérêt du ciel, le-shem sha-mayîm, au nom du Saint-Béni soit-Il et de sa Shekhinah exclusivement.

La Torah et son etude dans le Hessed le-Abraham de Abraham Azulai- Roland Goetschel."recherches sur la culture des juifs d'afrique du nord –Issachar Ben-Ami

 

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