L’arrivée des Juifs du pays d’Israël-Dans  le Dra et le Sous- Joseph Dadia

L’arrivée des Juifs du pays d’Israël

Dans  le Dra et le Sous

Légende ou Histoire

Sources bibliques, rabbiniques et historiques.

Types et costumes juifs des communautés du Sud.

Leurs ancêtres sont-ils ces rois de la vallée du Dra dont parlent les manuscrits secrets ?

Jean Mazel : Enigmes du Maroc -Robert Laffont, Paris, 1971, p. 96.

 

AVANT-PROPOS

Ce texte a été écrit entre le 8 novembre et le 31 décembre 2012, en vue du Colloque de Rabat du 8 janvier 2013, dont la finalité est d’établir le plan d’un livre à paraître sur Les Juifs du Sud du Maroc.

Les sources juives accordent de l’importance à l’Afrique du Nord, et, plus particulièrement, au Maroc. Je ne pourrai pas tout citer, étant loin de tout savoir.

         Dans la longue bande de territoires présahariens qui s’étend d’Alexandrie à l’embouchure de l’oued Dra […], on trouve partout des traditions locales, y attestant l’existence ancienne de populations sédentaires juives, auxquelles serait liée l’introduction de certaines techniques (métallurgie, forage des puits).

        Cf. G. S. Colin : Des Juifs nomades retrouvés dans le Sahara marocain au 16ème siècle.

       Les plus grands  peuplements des Juifs indigènes dans l’Afrique du Nord sont certainement ceux de l’Atlas et du Soûs marocain ; ils ont été jadis beaucoup plus étendus, non seulement dans l’Atlas, mais dans la Berbérie. […]. Les Juifs du Sud marocain sont une population des plus intéressantes et des plus mal connues, puisqu’on ne possède à leur sujet que les aperçus donnés par de Foucauld. […]. L’étude approfondie de cette société juive, très attardée, est des plus désirables pour la science et il serait bon qu’elle fût faite à bref délai, car l’essor économique du Maroc, non moins que sa transformation politique, vont profondément modifier cette société.

Je pense que le moment est venu pour se pencher sur l’histoire des Juifs du Sud du Maroc.

Un livre reste à écrire par une équipe de chercheurs et de spécialistes des sources juives et arabes. Certes, il existe de nombreux travaux déjà publiés sur telle ou telle communauté. Ce qui manque, c’est un ouvrage, complet, qui traite d’une façon approfondie de toutes les communautés, grandes et petites, et même de celles qui ont disparu et dont on ne parle plus : cartes, statistiques et photos à l’appui.

Les premiers peuples de l’Afrique du Nord

La Tora, dans le chapitre 10 de la Genèse, présente l’origine des nations répandues sur la terre.

D’après les Jubilés, Noé répartit le monde entre ses trois enfants : Japhet eut cinq grandes îles et une grande terre au nord, où il fait froid ; Cham a eu des territoires chauds, et, Sem, un pays qui n’est ni chaud, ni froid. Ce partage eut lieu  au moyen de morceaux de bois que les trois frères devaient prendre. Chacun d’eux tendit sa main et tira un écrit dans le giron de Noé, leur père. Grâce à l’écrit du morceau de bois, il échut un lot à chacun.

Cham est le benjamin des trois fils de Noé, le père de l’Humanité II, après le déluge qui eut lieu en 2105-2104 avant notre ère.

Les fils de Cham sont : Koush, Miçraïm, Pout et Canaan. Les fils de Canaan sont Sidon, Het, le Jébouséen, l’Amorrhéen, le Girgashite, le Hiwwite, l’Arquite, le Sinnite, l’Arwadite, le Sémarite, le Hamatite ; ensuite se dispersèrent les clans cananéens (Genèse 10, 6-18)

Note: Jubilés 9, 1 : « Cham divisa  son territoire entre ses fils : la première part, vers l’est, échut à Coush. A l’ouest de celle-ci,  Misrayim ; à l’ouest de celle-ci, celle de Pout ; à l’ouest de celle-ci, celle de Canaan ; à l’ouest de celle-ci, il y avait la mer. » André Caquot explique : L’Afrique est divisée en quatre régions qu’il n’est pas très facile de situer sur une carte. On apprend plus loin (10, 28-29) que Canaan n’est pas allé occuper son territoire mais est resté au milieu du domaine de Sem. La désobéissance de Canaan, refusant le pays qui lui est attribué, justifie la conquête par Israël, descendant de Sem, du territoire qu’il a usurpé.

   L’explication de la conquête de Canaan par Israël, en conformité avec la pensée juive, est donnée par Rashi, cf. Genèse 1,1, dont voici l’essentiel : toute la terre appartient au Créateur ; c’est lui qui l’a créée et Il l’a donnée à qui est droit  à ses yeux. De son plein gré, le Créateur avait donné des territoires à Canaan, de son plein gré Il les lui a retirés pour les donner à Israël.

De cette énumération, cinq noms, à des titres divers, vont nous intéresser : Koush, Canaan, et son fils aîné, Sidon, l’Amorrhéen et le Girgashite.

Pour le chanoine Osty, Koush, c’est l’Ethiopie.

Le grand érudit Yehouda Kiel, dans son commentaire de La Genèse, explique que, dans la Bible hébraïque, Koush désigne  tous les territoires qui sont au sud de l’Egypte (cf. Ezéchiel 29, 10 : « de Migdol à Syène » ; Migdol, au nord-est du Delta, et, Syène, la moderne Assouan, 1ère cataracte).

Koush serait donc la première nation à venir vivre en Afrique du Nord. Nous trouverons plus tard les Koushites dans le Dra, à la tête d’un royaume.

 Canaan est le nom du pays, promis par Dieu aux trois patriarches et à leurs descendants, les fils d’Israël.

Note: Par le pays de Canaan, la Tora vise sept nations: Canaan le père, et cinq de ses enfants, les Hittites,  les Jébouséens, les Amorrhéens, les Girgashites, les Hiwwites. A ces six peuplades, il faudra ajouter les Perizzites, peuplade sans aucun lien de famille avec Canaan fils de Cham (cf. Deutéronome 7, 1 ; Josué 3, 10 – c’est uniquement dans ces deux références que l’on trouve la liste complète des sept nations, dont la terre a été promise à Israël ; il y a une autre référence, (Genèse 15, 20-21), où figurent les Perizzites à côté de Canaan et quatre de ses enfants, sans les Hiwwites ; à la place de ces derniers, viennent les Rephaïm, ancienne population de Transjordanie ; c’est le seul endroit où les Rephaïm apparaissent dans la liste qui compose les sept nations du pays du Canaan ; à leur place, il faut lire les Hiwwites. Je donnerai plus loin  l’analyse des versets 19-21 de Genèse 10, où, en réalité, il est question de 10 peuplades. 

Sidon, plusieurs fois cité dans la Bible hébraïque, désigne les Phéniciens, d’après l’une de leurs anciennes villes, Sidon, aujourd’hui Saïda au Liban.

Tyr n’est pas mentionnée dans la Tora, mais elle l’est dans les autres livres de la Bible hébraïque.

Sidon et Tyr ont été  des cités-royaumes indépendantes, écumant la Méditerranée et ses îles, à la recherche de métaux et de richesses.

Les Phéniciens se désignent entre eux par leurs cités d’origine : Gubal (Byblos), Biruta (Beyrouth), Hilduua (Khaldé), Sidon (Saïda), Sarepta (Safarand, entre Tyr et Sidon, se nomme ainsi pour ses corporations d’orfèvres), et Sur (Tyr).

Même quand Tyr va prendre de l’importance sur Sidon, à partir du Roi David, le nom de Sidoniens continuera de s’appliquer.

Tyr a entretenu, d’une façon constante, d’excellentes relations politiques, économiques et commerciales avec le Roi David, le Roi Salomon (globalement pour les deux, 10ème siècle avant notre ère),  et le Roi Omri (1ère partie du 9ème siècle avant notre ère).

 Les juifs ont habité pendant de longs siècles à Tyr et à Sidon. La dernière famille juive, la famille Mansour, quitta Tyr durant la Seconde Guerre Mondiale, et alla vivre à Sidon, où une communauté juive a vécu jusque dans les années 1960-1970.

L’arrivée des Juifs du pays d’Israël-Dans  le Dra et le Sous- Joseph Dadia

 

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