La vie et l'impact de Rabbi Refael Baroukh Toledano-Meknes- Rabbi Yaacov Toledano«L’héritage de l’âge d’or du judaïsme espagnol.

L’héritage de l’âge d’or du judaïsme espagnol

Deux communautés d’origine distincte se distinguaient au Maroc. Les Juifs qui avaient vécu dans le pays depuis des temps reculés étaient appelés les ‘tochavim’, les ‘indigènes’ tandis qu’on désignait ceux qui étaient arrivés d’Espagne et s’y étaient installés après l’expulsion, les ‘mégorachei Castilia’, les ‘expulsés de Castille’. Il existait des différences entre les ‘indigènes’ et les ‘expulsés’ sur certains points halakhiques et sur diverses coutumes. Au fil des générations, cette différence engendra quelques polémiques assez vives, surtout dans les communautés où se mêlaient des fidèles des deux origines. Des centaines d’années après l’expulsion d’Espagne, on notait encore des différences entre les deux communautés, les descendants des ‘indigènes’ se retrouvant généralement dans les villages et localités du Sud du Maroc alors que ceux des ‘expulsés’ étaient plus influents dans les villages et localités du Nord et de l’Ouest du Maroc.

Une importante communauté de Juifs ‘expulsés’ s’était établie à Fès, capitale du Maroc à l’époque. À un moment donné, une branche s’en est détachée pour s’installer à Meknès, ville voisine de Fès, et c’est cette branche qui a donné naissance à la remarquable communauté de Meknès. C’est un très grand homme, Rabbi Refaël Berdugo, qu’on appelait Refaël hamalakh, l’ange, en raison de sa piété exceptionnelle et de son niveau de connaissance en Tora et en kabbala, qui en a posé les fondements et lui a insufflé son élan spirituel ; et ce sont de grandes familles d’entre les exilés d’Espagne, comme les Tolédano, les Berdugo, les Mimran et les Abentsour qui se sont trouvées à ses côtés pour l’aider dans la tâche. Génération après génération, les familles fondatrices de la communauté de Meknès ont conservé leur caractère spécifique et même leur arbre généalogique à partir de l'Espagne et du Portugal, au point qu’encore à l’époque moderne, un visiteur venu de l’extérieur pouvait palper la majesté d’antan qui régnait dans la ville et percevoir les reflets de l’âge d’or espagnol illuminant ses ruelles.

 

Chapitre 2
Ces par ses actes que l'homme se devoile

Une âme délicate et l'amour de l'étude

Le parcours des grands Maîtres du peuple juif n’est pas toujours identique ni rectiligne, mais les témoignages sur Rabbi Baroukh que nous avons en main évoquent à coup sûr qu’il portait en lui une très grande âme, dès son plus jeune âge. C’était un enfant sensible et observateur doté en même temps d’un esprit vif et d’une grande mémoire ; il saura remarquablement mettre à profit ses dons naturels pour tirer le maximum de l’entourage où le Ciel l’a placé. Dans le lieu de prière et d’étude où il est assis à côté de son père prestigieux, il saura observer et absorber la prière fervente propre aux hommes versés dans l’étude dont il sera marqué pendant toute sa vie.

Son ami d’enfance, Rav Yossef Messas, qui deviendra plus tard rabbin à ‘Haïfa, a raconté quelques souvenirs d’enfance qui témoignent, déjà, de sa délicatesse, sa piété filiale, et son niveau d’exigence envers lui-même.

A l’âge de neuf ans, Baroukh, malade, se tord de douleur sur son lit.

Son camarade, venu lui rendre visite, essaie de lui raconter des choses et d’autres pour le distraire, sans y parvenir.

À un moment donné, le père de Baroukh, Rabbi Yaacov, entra dans la pièce. Aussitôt, les douleurs disparurent comme par enchantement et l’enfant n’émit plus un seul son durant tout le temps que son père se tint auprès de lui. Mais à peine son père fut'il sorti qu’il se remit à gémir.

« Comment se fait-il que tu aies cessé d’avoir mal quand ton père était là ? » lui demanda Yossef étonné.

' Ne crois pas que j’avais alors moins mal, répondit Baroukh, mais je ne voulais pas lui faire de la peine ».

 

Au cours de la récréation, Yossef remarqua que Baroukh ne mangeait rien. Pensant qu’il avait oublié son goûter, il lui proposa de partager le sien avec lui, mais Baroukh refusa sans s’expliquer. Devant l’insistance de son ami, il finit par lui avouer que la veille, son père lui avait demandé un service et qu’il avait fait semblant de n’avoir pas entendu. Il s’en était ensuite tellement voulu qu’il avait décidé d’observer un jour de jeûne le lendemain.

 

Jeune homme, Baroukh participa au siyoum, d’un traité talmudique. Alors que tout le monde se régalait, Baroukh ne toucha à rien.

Et que répondit-il à ses camarades, quand ils l’interrogèrent à ce sujet ?

« Hier, j’étais au beth din avec mon père lorsqu’il a tranché que l’une des parties devait payer à l’autre une très grosse somme. Dans sa colère, cet homme a accablé mon père de toutes sortes d’injures et de termes grossiers. Incapable de garder le silence, je me suis levé et lui ai adressé de véhéments reproches. J’étais convaincu d’avoir bien agi, mais cela n’a pas plu à mon père qui a été très peiné que j’aie manqué de respect à un Juif. En sortant du beth din, j’ai pris sur moi de jeûner pour me faire pardonner la peine que j’ai infligée à mon père ».

 

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