benaim


Benaim-Benainous-Benakerkab-Ben Aksas-Ben Akdar-Benalhboz

 BENAIM

Nom patronyique d'orgine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et de l'adjectif "naïm" qui signifie l'endormi, le calme, sans doute traduction du patronyme espagnol connu, Dormido. L'origine espagnole de la famille est en effet établie, et il semble qu'elle soit arrivée au Maghreb après les grandes persécutions de 1391, d'abord en Algérie et ensuite à Debdou et à Fès, au Maroc. Le patronyme est également porté par les Musulmans avec le même sens. Toutefois il existe une autre tradition, en particulier à Debdou, qui fixe une origine hébraïque au patronyme: Banaïm, les maçons, les constructeurs, et au figuré les rabbins et érudits, car dans le Talmud il est écrit que les "rabbins sont les constructeurs de ce monde". Toujours sur la piste hébraïco-arabe: altération de Ben na'im, indicatif d'un trait de caractère: le fils de l'homme agréable, avenant, charmant, patronyme fort répandu dans les communautés orientales. Ne pas confondre, malgré la similitude dans la transcription en lettres latines, avec l'autre patronyme Ben Haïm que nous étudierons plus loin. Autre orthographe généralement admise: Bennaïm. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc (Fès, Sefrou, Taza, Tétouan, Debdou, Casablanca) et par émigration à Gibraltar; en Algérie (Oran, Sidi Bel Abbés, Alger, Relizane) et en Tunisie (Tunis)

R, ELIAHOU: Rabbin et notable de la communauté de Taza qui édifia une synagogue qui portait son nom. Son droit de propriété ayant été contesté par David Guigui, l'affaire fut portée devant les rabbins de Fès en 1785.

  1. YAACOB HAIM: Fils de rabbi Shémouel. Célèbre rabbin né à Fès et qui étudia à Tétouan chez le grand maître, rabbi Ephraïm Monsonégo. En 1757, il quitta sa ville natale pour monter en Terre Sainte, mais en route il fut sollicité par la communauté de Mascara, en Algérie, de lui servir de rabbin. Il devait y rester huit ans avant d'être nommé juge au tribunal rabbinique d'Alger en 1764. Lors du siege d'Alger par les Espagnols en 1775 – qui se termina on le sait par un échec célébré jusqu'à nos jours comme jour de fête: le second Pourim d'Alger – il se réfugia à Tunis mais revint à Alger une fois la menace espagnole levée. Les deux dernières décennies du XVIIIème siècle furent on le sait marquées par une très grave crise dans la direction politique et spirituelle de la communauté d'Alger. La prospérité économique jointe à l'inter­vention des autorités dans la désignation du chef de la communauté, le Mokadem, avaient entraîné toutes sortes d'abus et l'abaissement du statut des rabbins qui dépendaient totalement des notables et se mettaient à leur service. Ceux qui refusaient de se plier à leurs injonctions et de se prêter aux manoeuvres frauduleuses des riches, furent contraints de quitter le pays comme le fit le plus célèbre d'entre eux, rabbi Yéhouda Ayache. Refusant de se plier, rabbi Yaacob entra en conflit avec le gendre du Naguid, Abraham Bouchara, en annulant un précédent arrêt de rabbi Abraham Yafil en faveur de Aharon Cohen Salmon au sujet d'un titre de propriété. Connu pour sa violence et sa cupidité, Aharon refusa de se conformer à l'arrêt et exerça les plus grandes pressions pour se saisir du bien. Dans l'incapacité de remplir son rôle de juge impartial, rabbi Yaacob quitta à son tour Alger en 1784 pour Livourne, comme il écrit dans son livre, "Zera' Yaacob", publié à Livourne: "Car qui peut juger ce peuple pesant et retors, alors que je suis resté seul sans personne à mes côtés et que les délateurs se sont multipliés ?". Il y fut nommé rabbin et publia deux autres ouvrages: le recueil de ses sermons "Vicho'ot Yaacob" (1784) et "Emet léyacob (1804). Il y mourut en 1804 après avoir publié un second livre de sermons, "Yéshou'at Yaacob". La commu­nauté de Livourne publia après sa mort un recueil intitulé "Zekher lé Yaacob", conte­nant les élégies et les sermons prononcés par les rabbins de la ville en sa mémoire.

MOSES: Négociant international, il quitta Alger pour Marseille où il fonda en 1819 la maison de commerce Dramont pour le commerce entre la France et le Maroc. Son fils Maklouf lui succéda dans les affaires.

  1. ITSHAK (1849-1915): Fils de Messod, rabbin-enseignant et chohet né à Fès en 1849. Ne pouvant exercer l'abattage rituel du gros bétail réservé par privilège héréditaire de "serrara" à la famille Aben Danan, il obtient de rabbi Itshak Aben Danan la cession de son privilège en contre-partie de la moitié de ses revenus. Il fit serment de monter en Terre Sainte mais dût y renoncer en raison de l'opposition catégorique de son épouse. Il se contenta alors de s'y rendre en pèlerinage en 1876, spectacle très rare à l'époque. A son retour à Fes, il devint notaire du Tribunal Rabbinique et remplit cette fonction jusqu'à sa mort, en 1915.
  2. RAPHAËL HAIM MOCHE (1845- 1920): Surnommé "Harab Harahaman", le rabbin miséricordieux. Ses parents qui habitaient Tétouan et qui avaient jusque là perdu tous leurs enfants en bas âge, avaient fait le serment, sur la tombe de rabbi Amram Ben Diwan à Ouezane, de monter en Terre Sainte s'ils avaient un fils. Et effectivement en 1843, quelques mois seulement après la naissance de leur fils qu'ils appelèrent symboliquement Raphaël – Dieu a guéri – ils arrivaient à Haïfa, avec un important groupe de Tétouanais. La situation économique difficile ne leur permit pas de le laisser étudier comme il le souhaitait, et il fut mis en apprentissage En visite à Haïfa, le chef de la communauté maghrébine de Jérusalem rabbi David Benshim'on, impressionné par l'exceptionnelle intelligence de l'enfant offrit de l'amener avec lui à Jérusalem et de prendre soin de ses études. Mais sa mère ne voulut pas l'envoyer si loin d'elle, et comme compromis, il fut envoyé étudier dans la ville plus proche, à Tibériade. Intronisé rabbin, il remplit sa première mission d'émissaire de Terre Sainte, à l'âge de 26 ans, en Turquie et en Grèce. En 1883 alors qu'il était de nouveau en mission en Egypte, il apprit la mort de son épouse. Il revint alors dans sa ville natale de Tétouan pour y épouser une jeune femme de sa famille. Il s'installa ensuite à Gibraltar où il fut nommé dayan au tribunal rabbinique, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1920. Auteur de trois livres de commentaires publiés à Jérusalem et Tunis, dont le recueil de ses sermons, "Peter Rehem". Son fils, David, (1888-1968) fut président de la communauté de Gibraltar, membre du Conseil de Gouvernement de la Colonie et Consul Honoraire d'Israël.
  3. YOSSEF: Fils de rabbi Itshak, né à Fès en 1882, le plus connu des rabbins de la famille. Passionné d'études dès son plus jeune âge, son père consacra des efforts inlassables pour lui assurer la meilleure éducation talmudique, allant au loin lui chercher des maîtres, faute de Yéchiva supérieure dans la ville. Fidèle au commandement du Pirké Abot, il refusa toujours de vivre de la Torah et d'accpeter tout poste de de rabbin-juge pour garder la liberté d'étudier, malgré les solliciatations de plusieurs villes marocaines. Une expérience qu'il fit quand même à Larache fut définitivement concluante et ne dura que quelques mois. Il se consacra unique­ment à l’enseignement et à l'étude, vivant confortablement de ses revenus comme sohet et notaire – occupations qui laissaient de nombreuses heures chaque jour pour l’étude. Collectionneur enthousiaste de livres et de vieux manuscrits, il se prit de passion pour la transmission de la création littéraire des rabbins marocains, peu connue, mais restée exceptionnellent féconde malgré les difficultés de l'exil, "malgré la haine et le mépris, car dans les pays de l'exil les enfants d'Israël ne sont que des hôtes et non des citoyens. Nous sommes chez eux comme des brebis parmi les loups, et si je venais à conter le mépris et les humiliations dont ils nous abreuvent ici au Maghreb, tout un livre n'y suffirait point". Sans aucune aide extérieure, il entreprit de la sauver de l'oubli. Et effectivement, après des dizaines d'années de recherches, il publia en 1931 à Jérusalem, son dictionnaire biographique des rabbins marocains des origines à son époque, sous le titre évocateur de "Malké Rabanan " qu’on peut traduire "nos rabbins sont nos rois." Depuis sa parution, le livre – qui vient d'être ré-édité en 1993 par l’Institut Bné Issakahr de Jérusalem – est devenu le livre de référence par excellence dans la recherche sur le patrimoine culturel et religieux du judaïsme marocain – et nous-mêmes y avons très largement puisé. Orateur d'une éloquence remarquable, il fut sollicité pour prononcer les éloges funèbres de tous les grands de sa génération à Fès et en dehors. Chercheur infatigable et original, il a composé 47 ouvrages dont trois seulement ont été imprimés jusqu'ici. Outre son chef d'oeu­vre, Malké Rabanan", il a publié un recueil de poèmes "Nifléotékha ashira", "Je chanterai tes prodiges". L'institut "Orot Hamarav" de Lod, dirigé par le rabbin Moché Amar, spécialisé dans l'édition des oeuvres du passé, a publié en 1987 son traité des coutumes religieuses des commu­nautés du Maroc: "Noheg Béokhma", avec une préface biographique détaillée. Sa réputation de chercheur avait dépassé les frontières du Maroc. Le second Président de l'Etat d'Israël, Itshak Ben Zvi l'encouragea à monter en Israël au début des années cinquante. Il retarda à plusieurs reprises la date de sa alya, voulant s'assurer d'abord qu'il pourrait transférer sans encombres sa très riche bibliothèque à laquelle il avait consacré sa vie. Ses craintes devaient s'avérer justifiées, car après sa mort, survenue à Fès en 1961, ses héritiers vendirent sa bibliothèque à la Yéchiva University de New York. Mais au cours du transfert, un incendie détruisit en grande partie de ces irremplaçables richesses, dont des manuscrits uniques.

SAMUEL: Fils de rabbi Yossef. Avocat à Casablanca, auteur d'un traité sur "Le pèlerinage juif des lieux saints au Maroc – Histoire de tous les tsadikim dont les tombeaux sont éparpillés au Maroc", paru à Casablanca (ronéotypé) en 1980.

BENAINOUS

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, sans doute dérivé de anas, amitié, familiarité, indicatif d'un trait de caractère, l'homme ouvert, amical. Autres formes: Benaïnousse, Aïnouz, Aïnouze. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie et en Algérie, dans le Constantinois, à Constantine.

BENAKERKAB

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, sans doute ethnique d'origine, sans que l'on puisse préciser de quelle localité il s'agit. Le nom est attesté au Maroc au XVÏème siècle sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à cette époque. Au XXème siècle, nom très rare, sinon disparu.

BEN AKSAS

Nom patronymique sans doute doute d'origine arabo-berbère, ethnique de la tribu des El Aksas, fraction de la tribu Sahel dans le sud du Maroc. Autre hypothèse: altération de Kassas, conte, à rapprocher du patronyme Abecassis (voir l'article le concernant). Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes courants au Maroc à l'époque, sans l'indice de filiation: Aksas. Au XXème siècle, nom extrêmement rare porté uniquement au Maroc ( Meknès, Tanger, Tétouan, Casablanca).

  1. ABRAHAM: Rabbin d'origine marocaine installé à Tibériade au début du siècle. Auteur d'une préface-recommandation au livre du célèbre rabbin de Meknès, rabbi Rapahel Berdugo, "Mé ménouhot".

BEN AKDAR

Nom patronymique arabe, indicatif d'un métier, le potier, le fabricant de marmite en argile "kdra". Le nom est très anciennement attesté, porté du temps du Talmdu, le potier se disant en araméen comme en arabe Kadar. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc.

  1. YAHYA: Un des rabbins de la commu­nauté des Tochabim, les anciens habitants de Fès avant l'arrivée des Expulsés d'Espagne, signataire de la Haskama de l'an 5286,1526 par laquelle les autochtones s'interdirent de manger de la viande abattue par les Mégourachim d'Espagne en raison de leur refus d'acce­pter la règle de la "Néfiha", l'insuflation du poumon pour vérifier la cacherout des bêtes abattues.

BENALHBOZ

Nom patronymique d’origine arabe au sens difficile à cerner, probablement altération phonétique de Ben Al khbobz, le fils du pain, le meunier. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté en Algérie (Tlemcen, Oran ).

Une histoire de familles – Joseph Toledano – 151-154

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