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Benider-Benillouce-Benisti-Benizri

BENIDER

Nom patronymique arabo-berbère, formé de Idder ou Iddir, prénom votif berbère qui signifie il est vivant – équivalent de l'hébreu Haïm, de l'espagnol Bibas et de l'arabe Yaïch, précédé de l'indice de filiation arabe: Ben. Ce prénom berbère était autrefois fort répandu dans les communautés juives du Sous et du Haut Atlas au Maroc. Il n'est resté comme prénom que chez les Berbères musulmans, ne subsistant dans les communautés juives à partir du XVIIème siècle, que comme nom patronymique. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc (Tétouan, Tanger, Meknès) et par émigration à Gibraltar et en Angleterre.

ABRAHAM: Un des premiers juifs de Tétouan installés à Gibralatar dès son occupation par les Anglais en 1704. En 1713 lorsque l'Espagne accepta par le traité d'Utrecht de céder la presqu'île à la couronne britannique, elle posa comme condition expresse l'interdiction de rési­dence sur ce territoires des Juifs et des Musulmans, comme dans le reste de la péninsule ibérique. Les Anglais accpetèrent dans un premier temps de s'y soumettre et expulsèrent en 1717 tous les habitants juifs, mais furent contraints de les rappeler un an plus tard, étant les intermédiaires indispensables dans le commerce avec Tétouan, le seul port d'approvisionnement en vivres frais et en matériaux de construction, en raison du blocus terrestre espagnol. La légitimation de la présence juive ne se fera qu'en 1721 avec la signature, sous l'influence de Moché Benattar, du traité de paix entre le Maroc et l'Angleterre, prévoyant l'octroi des droits civils aux sujets de l’empereur du Maroc, Juifs ou Musulmans, habitant en territoire anglais. Abraham Benider participa activement à la rédaction de ce traité en tant qu'interprète de l'ambassadeur anglais, Stewart. Il en fut un des premiers bénéficiaires se voyant octroyer en 1721 le droit de posséder des propriétés à Gibraltar. Il réussit à se gagner la confiance du gouverneur de la colonie britannique dont il devint l’interprète et le conseiller. En récompense pour les services rendus à la Couronne, le roi d'Angleterre lui attribua une belle demeure dans la colonie. Il resta pourtant actif dans la politique marocaine, se rangeant aux côtés du gouverneur de Tanger Ahmed, quand profitant de la guerre de succession de Moulay Ismael, il proclama son indépendance du sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah en 1737.

       JACOB: Fils de Abraham, né à Gibraltar. Il succéda à son père comme interprète        

de l'ambassadeur anglais au Maroc. Il fut à partir de 1763 vice-consul de Grande Bretagne à Tanger, puis à Tétouan, à Salé puis à Mogador, Safi et Agadir. Il fut autorisé, malgré les protestations des commerçants anglais, par le consul, à prélever un droit de 15 piastes par navire anglais touchant les ports d'Agadir, Mogador et Safi.il remplit avec efficacité sa fonction dans le rachat des prisonniers, l'approvisionnement de Gibraltar et la transmission des informations sur les intrigues espagnoles. Il se lia d’amitié avec les membres de la famille royale marocaine et avec le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah lui-même qui fit souvent appel à ses dons de diplomate. C’est ainsi qu'il le délégua commme ambassadeur du Maroc en 1772, pour régler les différends commerciaux entre les deux pays, signifier l'expulsion des négociants européens de Tétouan et acheter des munitions pour soutenir le siège du présidés espagnol de Ceuta et recruter des experts dans l'artillerie pour servir d'instructeurs à l’armée marocaine. Dans sa lettre de créance, l’empereur du Maroc soulignait que son ambassadeur "avait à coeur les intérêts de Sa Majesté anglaise". Mais il ne réussit pas à obtenir l'entrevue demandée au premier ministre anglais, officiellement parce que le gouvemment anglais ne voyait pas d'un bon oeil la nomination de l'un de ses citoyens comme ambassadeur d'une nation étrangère, mais en fait pour des raions de haute politique internationale. Il ne fut reçu qu'après avoir menacé de se faire rappleler par le roi du Maroc. Il ne réussit pas pour autant à obtenir satisfaction pour les demandes marocaines. Après cet échec, il décida de rester en Angleterre où sa famille vint le rejoindre, mais pas avant que son fils unique ne fut tué au cours du bombardement de la colonie par les Espagnols, lors de ce qu'on appelle le grand siège qui dura de 1779 à 1783, et que sa sa femme et sa fille ne fussent blessées.

BENILLOUCE

Nom patronymique d'origine arabo-berbère, au sens difficile à cerner, à rapprocher sans doute d'Allouche. Nom typiquement juif tunisien, donné par Albert Memmi au héros de son célèbre roman autobiographique, "La Statue de sel", Mordekhay Benillouche. Au XXème siècle, nom moyennment répandu en Tunisie, en particulier à Tunis, mais inconnu dans les deux autres pays du Maghreb.

BENISTI

Nom patronymique d'origine espagnole, diminutif de Benvenisti qui signifie: sois le bienvenu, traduction du salut hébreu, "Baroukh haba", porté dans toutes les communautés sépharades. Le nom est attesté en Espagne sous sa forme pleine Benveniste, dès le Xlème siècle et après l'expulsion il s'est illustré essentiellement dans les Balkans. Autres formes: Benisty, Benveniste, Benbenisti, BenichtL Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté au Maroc (Mogador, Marrakech, Safi, Fès, Casablanca); en Algérie (Algérois, Oranais, Constantine, Bône) et en Tunisie (Tunis).

 DON VIDAL BENVENISTE: Rabbin et notable d'Aragon, un des plus efficaces défenseurs de la religion juive, aux cotés de rabbi Yossef Albo (voir Albo) au cours de la disputation de Tortosa en 1413 convoquée par l'apostat Gemonimo De Santa Fe, alias Yéshoua Halorqui pour tenter de convaincre les juifs de leur erreur et reconnaître le caractère messianique de Jésus.

  1. YAACOB: Rabbin de Marrakech, appelé vers 1780 à servir de rabbin dans la nouvelle communauté de Mogador en même temps que rabbi Yaacob Bibas de Rabat.
  2. HAYIM: Rabbin-juge à Marrakech, célèbre pour sa longévité – il mourut à l'âge de 110 ans ! On raconte qu'un jour, alors qu'il était très vieux, il demanda à ses enfants de le transporter au domicile d'un autre grand rabbin de l’époque, rabbi Mordekhay Abetan et lui raconta que du ciel on lui avait demandé le sermonner: jusqu'à quand continueras-tu à prier avec des téfilim non-cacher ?. Epouanté, le rabbin vérifia ses philactères et constata que rabbi Hayim avait eu raison !
  3. YOSSEF: Rabbin à Marrakech, il fut le seul survivant de sa famille à la suite de la terrible épidémie de chloéra de 1806. Pour perpétuer son nom, ses pairs rabbins l'obligèrent malgré son âge ttrès avancé à prendre une jeune épouse dont il eut un fils, rabbi Israel, surnommé Bou Rissa, qui fut rabbin à Mogador.

NISSIM BENVENISTI: Juriste-plaideur devant les tribunaux à Alger seconde moitié du XlXème siècle. Il fonda en 1870 le premier journal juif du Maghreb, "El Djaziri", "L'Israélite Algérien", hebdoma­daire en judéo-arabe et en français, "journal commercial, agricole, industriel, maritime, littéraire, scientifique, judiciaire et d'annonces ayant pour vocation la propagation des idées libérales, l'accélération de l'émancipation afin que les Juifs algériens soient dignes de devenir Français ". Le journal disparut – après six parutions- dès l'éclatement de la Guerre de 1870 qui devait justement voir la France accorder collectivement, par le décret Crémieux, la nationalité française aux Juifs d'Algérie.

ZAHAVA BEN: Célèbre chanteuse israélienne née au Maroc arrivée enfant en Israel, spécialisée dans le répertoire oriental, de la musique populaire à Oum Koutloum. Héroïne du film à grand succès de Zeev Révah "Un brin de chance", et d'un film que lui a consacré la télévision israélienne.

LUCIEN: Homme de lettres français né en Algérie, auteur notamment d'un roman sur la vie des colons en Algérie au temps de l'Algérie Française, "Plaine chaude" publié en 1944.

BENIZRI

Nom patronymique semble-t-il d'origine hébraïque, déformation de Ben Nezri, le fils de mon diadème. Autre explication possible, fondée sur l'origine arabe, altératin phonétique de Ben lesry, indicatif d'une particularité physique le gaucher, à rapprocher alors de Lasry. Au XXème siècle nom peu répandu, porté au Maroc ( Tafilalet, Meknès, Casablanca).

  1. SHELOMO: Fils de Maimon. Homme politique israélien né à Nesher en 1961 de parents originaires de Midelt au Tafilalet. Ministre-adjoint de la Santé depuis la formation du gouvernement Nataniahou en 1996. Après des études secondaires dans un lycée laïc et son service militaire, il revint à la religion sous l'influence du

rabbin Elbaz. Rabbin et homme politique, un des fondateurs du mouvemt religieux Shass. Elu à la Knesset en 1992. Il fut ministre adjoint de l'Education pendant la courte période au cours de laquelle le Shass participa au gouvernement Rabin.

Benider-Benillouce-Benisti-Benizri – page 195

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