Juifs du Maroc R.Assaraf

Toutefois, les Juifs marocains ne purent guère profiter dans un premier temps de ces facilités. À partir de 1844, une très lourde taxe de sortie était imposée à tous les candidatsau départ. C'était là la conséquence du bombardement par la flotte française des ports de Tanger et de Mogador. La mesure visait à freiner les départs des Juifs, soupçonnés de fournir des renseignements aux Français sur la défense des ports marocains.

L'abrogation, à la demande des rabbins, de cet impôt forcé permit à partir de 1858 une reprise des départs. Des départs paradoxalement encouragés par l'installation des Français en Algérie, qui provoqua l'inquiétude de nombreuses familles originaires du Maroc et installées à Oran depuis la fin du xvme siècle.

Très traditionnalistes, ces groupes craignaient les conséquences de l'« occidentalisation » du judaïsme algérien auquel le système consistorial français fut imposé dès 1844.

Pressentant ce qu'il considérait être un danger, le rabbin oranais d'origine marocaine Abraham Shlush (1812-1858) quitta en 1838, avec cent cinquante de ses coreligionnaires, Oran pour s'installer à jaffa, où vivaient déjà une centaine de Juifs.

En bons termes avec les autorités ottomanes, il facilita l'arrivée de nouveaux immigrants et obtint la recon­naissance officielle de sa communauté grâce à l'institution d'un tribunal rabbinique.

 A la mort d'Abraham Shlush, en 1858, les Juifs de Jaffa étaient environ cinq cents, une crois­sance qui réjouissait un homme qui aimait dire en arabe : « Apportez de l'eau, apportez du ciment, le Messie est en route. »

Son fils, Aharon Shlush, né à Oran, en 1829, lui succéda et acquit des terres aux alen­tours de Jaffa. Il construisit la première maison en pierre du nouveau quartier de Névé Tsedek.

Abraham Shlush avait pu bénéficier de l'appui d'un nouvel arrivant, originaire de Tanger, rabbi Yaacob Benchimol, qui avait fait fortune dans l'exportation de fruits vers l'Angleterre et l'Italie.

 Il acheta près de Jaffa une orangeraie qui devint ensuite la propriété de sir Moses Montefiore. Le philanthrope anglais y installa trois familles d'origine marocaine dans le cadre d'un projet, avorté, de colonisation agricole.

Son fils, Shlomo, innova en concurrençant les Arabes dans le périlleux exercice du débarquement des passagers arrivant à Jaffa, un exercice qui, des décennies plus tard, inspira une certaine frayeur à un nouvel immigrant nommé Shimon Peres.

Le port de Jaffa n'était pas équipé de quais, en raison de la mauvaise qualité de son mouillage. Les navires étaient donc obligés de s'arrêter à plusieurs encablures du rivage, et les passagers étaient transbordés à bord de chaloupes dans des conditions particulièrement inconfor­tables.

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