L’arrivée des Juifs du pays d’Israël-Dans  le Dra et le Sous- Joseph Dadia

Après les Koushites, vont venir s’installer en Afrique du Nord l’Amorrhéen et le Girgashite. Mais quand et dans quelles circonstances ?

La Bible ne dit rien à ce sujet. Des sources talmudiques et paratalmudiques vont nous apprendre que l’Amorrhéen et le Girgashite ont spontanément quitté leur pays de Canaan, avant la conquête par Josué ben Navé, successeur de Moïse.

Josué, avant de passer à l’attaque, prit la précaution de faire parvenir aux habitants de Canaan un écrit comminatoire, appelé dans le texte ditagimaot ou prodigimaot, du grec prostegma. Ce mandement mentionnait trois conditions : – ceux qui veulent quitter le pays, ils peuvent le faire librement ; –  ceux qui veulent faire la paix avec nous, ils peuvent le faire ouvertement ; – ceux qui veulent nous déclarer la guerre, ils n’ont qu’à se préparer à la guerre.

De toutes les peuplades cananéennes, seuls l’Amorrhéen et le Girgashite ont quitté le pays de Canaan pour émigrer en Afrique du Nord.

Les Gabaonites sont parvenus, par ruse, à conclure une alliance de paix avec Josué, et ils eurent la vie sauve.

Trente et un rois firent la guerre, et ils périrent.

 Pour récompenser l’Amorrhéen et le Girgashite, Yahvé les installa en Afriqé/Afriqi/Afriqia, l’Afrique du Nord : « un pays aussi bon que le leur, un pays  de froment, de vin nouveau », (cf. II Rois 18, 32 : « Jusqu’à ce que je vienne vous emmener dans un pays semblable au vôtre, un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes, un pays produisant l’huile d’olives et le miel » ; commentaire de  Rashi : « Un pays de froment et de vin nouveau, c’est le pays Afriqé/Afriqi ; le même verset, avec une légère variante, in Isaïe 36, 17).

Note: Cf. Deutéronome 8,7-9, et la paraphrase araméenne Pseudo-Jonathan, dont voici l’essentiel : Canaan, terre renommée pour ses produits, une terre de torrents d’eaux limpides, de sources d’eaux douces jaillissantes, d’eaux abyssales intarissables, qui s’épandent dans les vallées et sur les montagnes, une terre qui produit du froment et de l’orge, terre de vignes d’où sort un vin doux et un vin sec, terre de figuiers et grenadiers, terre dont les olives servent à faire de l’huile et les palmiers à faire du miel, terre où l’on mange du pain sans en manquer et où l’on ne manque de rien, un pays dont les pierres sont dures et étincelantes comme le fer, et de ses montagnes on extrait le cuivre.

 Alors les deux peuplades, en arrivant en Afrique, trouveront les mêmes produits, les mêmes métaux et le même paysage qu’en Canaan. La description biblique sied parfaitement au Maroc.

Voici les sources rabbiniques qui parlent de l’émigration de l’Amorrhéen et du Girgashite :

– Pour l’Amorrhéen, [cf. Tosséphta Shabbat 7, 25 ; Lévitique Rabba 17, 6 et Deutéronome Rabba 5, 14] ; l’Amorrhéen, en hébreu émori -אמרי ; de ce terme, découlerait l’appellation « Maure », du latin Maurus, de Mauritanie au sens romain, un Africain ; Maurusiens selon Strabon.

Les Phéniciens dénommèrent les indigènes d’Afrique du Nord les Mahourins, les Occidentaux, appellation dont les Grecs et les Romains tirèrent leur Mauri.

Le prophète Amos (2, 10) appelle la Terre d’Israël « le pays de l’Amorrhéen », en souvenir de cette peuplade, dont le geste a trouvé grâce aux yeux de l’Eternel.

En akkadien, la plus ancienne des langues sémitiques, langue internationale à l’époque, une sorte de Lingua-Franca, la Terre d’Israël est appelée le « pays amourou », le pays occidental, car Israël se trouve géographiquement à l’ouest par rapport au pays d’Akkad, région de la Mésopotamie centrale, au nord de Sumer. L’occurrence Akkad, l’ancienne Agadé, ne figure qu’une seule fois dans la Bible hébraïque, en Genèse 10, 10, ce que les spécialistes appellent un hapax.

Dans les textes rabbiniques, Akkad est appelée Bashkar (Babli Yoma 10a). Les Juifs de Bashkar n’étaient pas familiarisés avec les principes de la Tora (Babli Shabbat 139a).

–  Pour le Girgashite, [cf. Yéroushalmi Shébi’ît 6, 1 ou 36, colonne 3 ; Exode Rabba 30, 5 ; Lévitique Rabba 17, 6]. Dans les deux références du Midrash Rabba, il est mentionné explicitement que Yahvé installa le Girgashite en Afriqé/Afriqi/Afriqia, l’Afrique du Nord.

La Tora n’a jamais expliqué où  résidait exactement le Girgashite en terre de Canaan ; il ne figure pas non plus sur les cartes qui signalent l’implantation de chacune des six autres peuplades ; c’était un petit peuple, et nous ne savons rien à son sujet.

Dans la Bible hébraïque, le Girgashite est mentionné dans trois versets, qui énumèrent le nom des sept peuplades du pays de Canaan, [cf. Deutéronome 7, 1 ;  Josué 3, 10 et 24, 11] ; dans les autres versets de la Tora, son nom ne figure pas à côté des six autres peuplades, [cf. Exode 3, 8, ibid. 23, 23, Deutéronome 20, 17, à titre d’exemple]. L’absence de son nom explique qu’il a bien quitté le pays de Canaan pour l’Afrique du Nord, comme le soutient la tradition des textes rabbiniques.

Yehouda Kiel, dans son exégèse du livre de Josué (3, 10 – note 7), rapporte que le nom guirgash et guirgashom figure sur des documents trouvés sur l’ancien site de Carthage ; le nom Girgashi est mentionné dans des documents ougaritiques ;  dans un document égyptien, le Girgashi se  nomme qarqasha.

Dieu a promis à Abraham d’hériter les territoires de dix nations (Genèse 15, 19-21). Sept peuplades, déjà nommées, ont été chassées ou éliminées du pays à l’époque de Josué, et trois autres, les Qénites, les Qénizzites et les Qadmonites  le seront dans les temps futurs. Cette explication se trouve dans Yéroushalmi Shébi’ît 36, colonne 2.

Mais qui sont les Qénites, les Qénizzites et les Qadmonites ?

Il y a plusieurs avis. Pour les uns, il s’agit, dans l’ordre de l’énumération des trois peuplades, de l’Arabie, du pays des Chalamites et de celui des Nabatéens. Pour d’autres, il s’agit du pays de Damas, de l’Asie Mineure et d’Apamée. Selon un troisième et dernier avis, il s’agit de l’Asie Mineure, de La Thrace, et de Carthage (Genèse Rabba 44, 23).

Mais le texte de Yéroushalmi Shébi’ît 36, colonne 2  donne  ceci : l’Asie Mineure, Carthage et La Thrace.

En conclusion, Carthage, ce serait les Qadmonites, ou Carthage, ce serait les Qénizzites.

Enfin, pour terminer, l’écrit comminatoire adressé par Josué aux Cananéens est dans Yéroushalmi Shébi’ît 36, colonne 2, repris par le Midrash Rabba.

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