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Alain Pinto La Résidence Salomon

Alain Pinto La Résidence Salomon

Les aînés Alain Pinto

La Résidence Salomon

Nommée en hommage

à Salomon Bohbot z'ï, père du philanthrope Georges Bohbot

La nécessité de donner la priorité aux services aux aînés avait été évoquée plusieurs fois lorsque Moïse Amselem fut président de la communauté. Longtemps, la tâche avait paru relever de l'impossible et la réalisation d'une résidence pour les aînés sépharades ne s'accomplit que deux présidences plus tard, une fois le projet pris en main par Marc Kakon, alors vice- président de la CSUQ.

Pourquoi une Résidence sépharade? Car les besoins spécifiques de notre population requéraient des services spéciaux. Non seulement des repas cachères, mais aussi toute une gamme de services rendue plus accessible pour les personnes d'expression judéo-espagnole ou judéo-arabe. Mais plus encore et surtout, cette réalisation devrait permette de pouvoir accueillir un très grand nombre de petits-enfants dans des salles spéciales aménagées à cet effet.

Lorsqu'un immeuble fut mis en vente, Marc Kakon s’empressa de faire une offre d'achat. La rencontre avec Georges Bohbot, ancien Montréalais installé aujourd'hui en Extrême-Orient fut déterminante car le don de ce philanthrope assura les assises de ce projet. D'autres promesses de dons substantiels suivirent et la Fondation de la Communauté juive avança les fonds promis avec la caution personnelle de Marc Kakon.

C'est à ce moment que Salomon Oziel, ancien président de la communauté, s'est également donné corps et âme à ce projet. , tous deux, ils garantirent les fonds nécessaires aux opérations quotidiennes. Une soirée de gala au Ritz Carlton permit de mieux asseoir le projet

Le financement par la banque et sans garantie personnelle devint alors possible et 17 étages de la Résidence furent rénovés.

Le Conseil d'administration se composa comme suit : Marc Kakon (président), Salomon Oziel (vice-président), l'homme d'affaires Armand Afilalo (trésorier); l'ancien président de la CSUQ Ralph Benattar, l'ancien président de la Fédération CJA Sylvain Abitbol, l'homme d'affaires Michel Bitton et l'avocat Donald Kattan (conseiller juridique)

Madame Joëlle Khalfa, ancienne directrice du CLSC René Cassin fut engagée comme directrice. Depuis, une partie des étages a été louée à des hôpitaux qui manquaient de lits pour héberger les convalescents. Aujourd'hui, la Résidence comprend également une synagogue en opération, à l'initiative d'Isaac Mimran qui en assura la conception et le financement.

Dans cette même résidence, 2000 pieds carrés ont été dédiés à la Maison de la Culture Sépharade sous l'égide d'Albert Mann, premier vice-président de la CSUQ, qui en a supervisé les travaux. La maison de la Culture Sépharade a été inaugurée au niveau du rez-de-chaussée de la Résidence Salomon. Elle sert de galerie de peinture. A long terme, sa mission sera de faire découvrir l'héritage des Juifs sépharades dans toutes ses dimensions, faire connaître l'expérience du vécu de la diaspora sépharade au cours de l'histoire, y compris au Québec.

L'exemple de la Résidence Salomon, parmi tant d'autres réalisations communautaires est un exemple inspirant d'engagement et de dévouement réussis grâce à l'alliance de philanthropes, d'hommes d'affaires, de bénévoles et de professionnels.

Mon trajet de Casablanca à Montréal en passant par Paris – Jacob GARZON

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 Jacob GARZON

Mon trajet de Casablanca à Montréal en passant par Paris

Ma jeunesse d'abord, au Maroc, fut magnifique. Des parents extraordinaires, sept frères et deux sœurs absolument super… Même si comme aîné, je devais m'occuper des plus jeunes.

Avec ma mère c'était l'enseignement à outrance… Le style marche ou crève comme dans la légion étrangère…Donc c'est l'université, et moi son aîné, my son the doctor…why does it sound so jewish.

Avec mon père c'est le sport : marche, natation. Et puis ensuite le rugby avec Félix et Haim, mes frères. Ce fut aussi l'époque du scoutisme, bylou, éclaireur Israélite de France.

En 1955, c'est la séparation, je pars à Paris faire médecine…Je rentre dans l'équipe de rugby de la fac de médecine de Paris et j'ai failli accepter de jouer professionnel. Cette utopie n'a duré que quelque instant car ma vie aurait été de très courte durée.. .ma mère… D. ait son âme.

En 1959, j'ai épousé Ruby, et de retour à Paris elle s'est embarquée à l'école Polytechnique Féminine.

Eric naissait en 1960.

En 1961, nous sommes de retour au Maroc, bien décidés à y rester.

Ce fut une époque héroïque à Casablanca.

Ma première expérience chirurgicale fut déplorable étant arrivé en retard en salle d'opération, péché capital. Le docteur Comte m'envoya promener quand je dis que je n'avais aucune expérience chirurgicale.

Et je me retrouve au laboratoire d'anatomie pathologique où j'apprends à disséquer, à suturer, seul.

Ma première expérience antisémite fut de me retrouver exilé à la léproserie de Casablanca. Mon premier contact fut cette jolie fille qui me sauta au cou pour me remercier de venir les aider. Je n'avais pas reconnu qu'elle était lépreuse et quand je l'ai su, j'ai paniqué. J'étais prêt à me jeter dans le premier stérilisateur venu. Mais j'ai vite appris que c'étaient des êtres humains, qui avaient besoin d'aide, ce fut trois mois d'apprentissage magnifique.

En 1962, Laurent naissait.

Après Casablanca, je fus exilé à Kenitra :

JAMAIS AUCUN EXIL N'A ÉTÉ AUSSI BÉNÉFIQUE.

Les hôpitaux du Maroc à cette époque fonctionnaient un peu comme médecins sans frontières. En tant que juif, j'ai été toléré, sans plus. Mais j'ai appris à me battre… Après tout je faisais partie de l'équipe nationale et internationale de rugby du Maroc.

Comme résident, il fallait faire tout soi-même : l'anesthésie, la chirurgie… L'affaire était que if you did not do it, nobody will do it. La chirurgie avec ou sans aide…et surtout sans expérience mais heureusement que les bouquins étaient là, un peu comme un GPS aujourd'hui. L'apprentissage était du style: you see one, you do one, you teach one. Incroyable mais vrai, surtout que je n'avais pas tellement de casse.

Une anecdote mémorable, en deuxième année de résidence à Kenitra, une nuit de Ramadan, s'amène à dos de mulet une jeune femme enceinte à terme avec une rupture utérine. Un bébé mort, une femme exsangue et je n'avais aucune expérience devant une telle situation. Mes patrons musulmans refusent de venir… Je l'endors, je l'ouvre, je sors le fœtus mort, j'enlève l'utérus déchiqueté, contrôle l'hémorragie, et pendant tout ce temps là pas de sang disponible de la banque… Le Ramadan… Ni une ni deux, je m'allonge sur une civière à ses côtes et je demande à l'infirmière de me brancher pour une transfusion directe… Avec une telle vigueur, cette transfusion, que je perdais conscience, mais la patiente a survécu. Le résultat de ce petit fait :

Beaucoup de sang recueilli, une protection instantanée pour ma petite famille, et pour la population musulmane de Kenitra, j'étais devenu le bon D.

Un an après, il était clair qu'il fallait quitter le Maroc, où j'ai tant appris, pratiquement tout seul, où j'ai travaillé comme un forcené, nuit et jour, sauf quand il y avait un match de rugby.

J'avais calculé le nombre de cas majeurs que je faisais seul à Kénitra : 235 cas par mois, ce qui fait une moyenne de 8 à 9 opérations par jour ou nuit, unheard off, quand on pense qu'un chirurgien très occupé à Montréal, va faire un maximum de 40 cas majeurs par mois.

Suite……..

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