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Comnunautes juives des marges sahariennes..M. Abitbol

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C'est dire qu'ils avaient perdu leur ancien rôle dans l'économie mzabite. En outre, certains "services" juifs étaient de tout temps condamnés par les Mzabites: débits de boissons alcoolisées et magie notamment. Quant à l'usure, elle était pratiquée aussi bien par les Juifs que les Mzabites suivant toutefois des méthodes différentes. Le Dr Amat, écrivant en 1888 en fait la description suivante:

 le Mzabite est le banquier de tous les nomades du Sahara central. Il leur avance l'argent, avec lequel ils achètent des marchandises, le Mzabite leur en reprend une partie pour se faire rembourser et leur achete le reste en produits d'une autre espèce. L'Arabe imprévoyant devenu débiteur, le Mzabite ne lui retire pas sa confiance et continue ses avances acceptant en garantie sa récolte de dattes et ses troupeaux et profitant de sa situation de créancier pour obtenir de meilleures . conditions dans les transactions qu'ils font ensemble. C'est ainsi qu'il fructifier ses capitaux dans les mains des nomades qu'il continue de tenir sous sa dépendance. Le Juif par contre — affirme notre au­teur—"dès qu'il tient l'Arabe pour quelques dettes, il le pousse le plus rapidement possible à la ruine et tue ainsi sa poule aux œufs d'or croyant la basse-cour inépuisable." Il explique ces différents procédés par le fait que les Mzabites, non belliqueux et se sachant vulnérables vis-à-vis des nomades, craignaient de les ruiner et d'en faire des enne­mis, tandis que les Juifs étaient "protégés et cuirassés par nos lois vis- à-vis de l'indigène à peu près sans défense."

Douze ans plus tard nous entendons un autre son de׳ cloche: les Juifs, qui il y a 25 ans encore prêtaient à des intérêts exorbitants dans tous les marchés, ont été complètement supplantés par des concurrents mzabites et kabyles; d'où le rapide enrichissement de certains négo­ciants de Ghardaïa, Guerrara, Beni Isguen et ailleurs. Après la Grande Guerre, on nous parle de nouveau de l'usurier juif, surtout dans le Constantinois et dans le Sud-algérien : "Dans les Territoires du Sud", — nous dit l'auteur d'une thèse sur l'usure en Algérie — "l'élément usurier prépondérant est constitué par les Israélites. Les avances en numéraire qu'ils consentent à des riches propriétaires des palmeraies se terminent toujours par la conclusion d'une antichrèse et surtout d'une vente à réméré".

Tous les auteurs traitant des Juifs du Mzab sont unanimes à brosser un tableau assez sombre de leur ancienne condition. Subissant les rigueurs excessives du statut humiliant du dhimmi, ils furent relégués dans un quartier isolé, avec interdiction formelle d'en dépasser les limites. Un emplacement spécial leur était réservé dans le marché et ils ne pouvaient puiser leur eau que d'un puits bien déterminé. Hors du mellâh, ils étaient obligés de marcher pieds nus. Il leur était dé­fendu de monter à dos d'âne ni de porter le haïk blanc: turban noir et papillotes, sawâlef, étaient leurs traits distinctifs. Jusqu'à l'arrivée des Français il leur était interdit de posséder des terres cultivables et même de pratiquer le commerce. Les femmes juives ne pouvaient en outre quitter le Mzab :

Par ce moyen, les Mzabites comme les seigneurs berbères de l'Atlas, empêchaient leurs Juifs de se soustraire à leur emprise. Ils pouvaient, par ailleurs, justifier cette mesure par le fait que leurs propres femmes étaient frappées du même interdit. La rigueur de cette règle s'atténua après l'annexion du Mzab mais elle fut maintenue, à l'égard des Juif, jusqu'à la première Guerre mondiale.

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