Belaiche-Belams-Belezra-Beliah


Belaiche-Belams-Belezra-Beliah

BELAICHE

Nom patronymique d'origine arabe, une des nombreuses variantes des noms votifs liés au mot Aïche qui signifie la vie, textuellement le fils de la vie, équivalent de Benwaich. Ayache, Yaich. Autres orthographes: Bellaïs, Bêlais, Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, l'Ariana, Sousse, Béja, Le Kef) et également en Algérie (Alger, Bône, Tébessa, Philippeville).

YOSSEF: Chef de la communauté de Tunis au milieu du XIXème siècle.

  1. ABRAHAM (1773-1853): Fils de de rabbi Shalom, rabbin et financier à la vie aventureuse. Né à Tunis vers 1773, il fut trésorier du bey, mais fut contraint, pour des raisons politiques, de quitter le pays en 1810 pour s'installer à Jérusalem. Il quitta la ville sainte sept ans plus tard pour faire une tournée de quêtes, à titre privé, qui le mena en Italie, en France, en Angleterre, en Hollande, au Maroc et en Algérie. En 1837, il adressa une ode – poème de louange- en hébreu au roi de France, Louis Philippe, chantant la prise de Constantine. Il fut ensuite nommé grand rabbin de la communauté de Nice, alors sous domination italienne. En 1840, grâce à ses relations d'amitié avec le Duc de Sussex, il s'installa à Londres où il enseigna dans la grande Yéchiba sépharade et servit de juge-suppléant au tribunal rabbinique. En 1841, il fut rappelé à l'ordre pour avoir publié un recueil de poésies sans l'autorisation du Maamad, le Comité de la Communauté. Poète doué, il publia un recueil de ses poèmes, commentaires et novella, sous le titre de "Yad Abshalom" (Livourne, 1829). Poète de cour, il s’était spécialisé dans la composition d'odes aux grands notables de la communauté et aux grands personnages, consacrant notamment des poèmes aux rois de l'époque: Georges V d'Angleterre, Louis XVIII de France, Victor-Emmanuel d'Italie. Auteur de nom­breux ouvrages de commentaires, dont "Tébouot Itshak", sur le Talmud (Livourne, 1820); "Beer Lehay Roé", traité de bonnes manières (Vienne, 1838), qui fut traduit en anglais, en français et en yidich; "Pétah Habaït", sur le shoulhan Aroukh; "Pérah Shoshan" sur la foi juive, avec traduction en anglais (Londres, 1844); "Pri Etz Haim" (Livourne 1846), ouvrage de Responsa dans une consulatation juridique à la demande de la communauté sépharade de Londres sur la légalité de la construction de nouvelles synagogues; "Oferte Tebel", commentaire de l'Ecclésiaste avec traduc­tion en anglais (Londres, 1850). Il mourut à Londres en 1853, sans descendants, en laissant une énorme fortune. Ce n'est qu'en 1864 que ses proches à Tunis apprirent sa mort. Les héritiers désignèrent alors l'un d'eux, rabbi Ménahem Bellaïch, pour se rendre à Londres régler le transfert de son héritage. Son partage entre les nombreux membres de la famille devait donner lieu à plusieurs procès restés célèbres.

SAMUEL: Célèbre avocat, né à Tunis en 1862, mort à Marseille en 1932.

  1. HAIM (1864-1947): Disciple de rabbi Mordekhay Smadja. Grand rabbin de Tunisie, il succéda en 1942 au grand rabbin David Ktorza. Commerçant pros­père, il avait une synagogue particulière rue d'Isly et une très riche bibliothèque. Il subventionna la yéchiba "Hebrat hatal- mud", fondée par rabbi Shélomo Dana. Dès le déclenchement de la guerre, il avait lancé un appel aux Juifs de Tunisie pour souscrire à l’emprunt de guerre lancé par la France, leur demandant de reconvertir leurs économies en bons d'armement. Il exerça le début de son magistère dans les condi­tions très difficiles de l'occupation alle­mande de la Tunisie à la suite du débar­quement américain à Alger et Casablanca le 8 novembre 1942, et le fit avec dignité. Convoqué à la Gestapo le 6 décembre 1942, il fut sommé de fournir immédia­tement, au nom de la communauté, 2000 travailleurs valides, de 17 à 50 ans, pour participer à l'effort de guerre allemand. Il mourut en 1947, à l'âge de 83 ans. Il laissa un fils unique, rabbi Hay Shémouel Belaïche, qui monta en Israël après la création de l’Etat.

JACQUES: Journaliste et publiciste à Tunis première moitié du XXème siècle. Il fut en 1904 le rédacteur de l'hebdomadaire sioniste et d'informations générales, "El Atahad", et, de 1920 à 1930, de l'organe politique du sionisme tunisien, "La Voix d'Israël".

JACQUES: Dirigeant communiste au milieu des années quarante, à Tunis, quand les communistes parvinrent à s'infiltrer dans la Hara. Il fut l'un des organisateurs de la célèbre grève des travailleurs de l'usine de fabrication de pains azymes, la veille de Pessah 1945, qui se termina par la victoire des grévistes.

MARCEL: Notable de la communauté d'Alger, première moitié du XXème siècle. Conseiller général d'Alger, il participa, aux côtés du Grand rabbin Eisenbeth, aux efforts pour faire reporter les mesures anti­juives introduites par le Statut des Juifs en

octobre 1940. Il fut un des dirigeants du Comité d'Aide et d'Assistance, mis sur pied pour venir en aide aux victimes de la discrimination raciale. Gagné aux idées libérales et héritier d'une grande fortune, il apporta au début des années cinquante un soutien conséquent au mouvement des Français libéraux de Chevalier et aux nationalistes algériens modérés de Ferhat Abbas.

  1. MEIR YAICH: Rabbin d’origine algérienne, il fut intronisé en 1955 Grand Rabbin de Paris.

BELAMS

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'une particularité physique: le chassieux. En raison du climat et des vents de sable dans les régions désertiques, la majorité des habitants souffraient de chassie, cette substance visqueuse et jaunâtre qui se dépose sur le bord des paupières. Certains en étaient en permanence plus gravement atteints que les autres, et c'était certainement le cas du fondateur de cette famille. Ce sobriquet n'est devenu nom patronymique que tardivement, et ne figure pas sur la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au XVIème siècle. Autre orthographe: Belamiche. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Sahara, Tafilalet, Sous, Meknès, Casablanca) et en Algérie (Oranais, Algérois, Sahara).

BELEZRA

Nom patronymique d'origine arabe, altération phonétique de Ben Elzra, qui signifie textuellement le fils du semeur (de blé), le cultivateur, équivalent du patronyme espagnol Trigo ou Trigano. Autre forme: Alezra. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Tafilalet, Sefrou, Tanger) et en Algérie (Oran, Tlemcen, Constantinois, Sahara).

SIMON: Directeur technique de la première fabrique de tabac au Maroc, fondée à Tanger par la famille Sananes à la fin du siècle dernier. Il fut élu en 1930 membre de l'Assemblée Législative qui gouvernait la ville dans le cadre du Statut International établi en 1923, à titre de l'un des six représentant de la communauté juive.

BELIAH

Nom patronymique d'origine arabe qui a pour sens petite datte, et au figuré, doux comme une petite datte. Autre explication aussi plausible: nom d'origine espagnole, ethnique de Beliah, l'ancien nom de la ville de Bellechte, en Aragon. L'explication qu'en donne rabbi Yossef Messas, qui a vécu une vingtaine d'années dans la ville de Tlemcen, berceau de cette famille, ne manque pas d'intérêt: ethnique du fleuve de Bliah, près de Nehardea en Babylonie. Dernière hypothèse, synonyme de Elbilia, le vieux, la vieillerie (voir Elbilia). Effectivement, c'est sous cette forme d'Elbilah que le nom est attesté en Espagne au Xlème siècle, mais c'est à Tlemcen qu'il s'est particulièrement illustré. Autres formes: Bliah, Bellia, Bilia. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Algérie (Tlemcen, Oran) et très peu au Maroc (Rabat, Salé, Casablanca).

SHEMTOB: Chef de la communauté de Tlemcen au début de ce siècle.

  1. HAIM (1832-1919): Fils de rabbi Abraham. Le plus célèbre rabbin d'Algérie de l'ère moderne. Après de brillantes études auprès des grands maîtres de son époque, rabbi Haïm Kasbi, rabbi Abraham Chouraqui, rabbi Yéhouda Alchkar, rabbi Yaacob Médioni et rabbi Abraham Encaoua, il fut nommé grand rabbin de Tlemcen en 1869. Il assuma sa fonction avec une grande fermeté, aidé par son charisme naturel. C'est ainsi que pour faire face aux problèmes posés par le mariage civil, il édicta en 1874 la Takana frappant de nullité religieuse les mariages non célébrés par le rabbin de la ville en présence des sept notables de la commu­nauté. Cette Takana fut copiée également à Saïda par son disciple rabbi Abraham Guigui. Il n'hésita pas à prendre des positions courageuses quand il estimait que la vérité était en jeu. C’est ainsi qu'il défendit avec véhémence, contre les rabbins d'Oran, la mémoire de rabbi Yaacob Akrich, que ses pairs avaient ordonné d'enterrer au carré des suicidés, sur la foi d'un douteux témoignage que le défunt avait mangé du soufre. Il défendit sa thèse dans un célèbre pamphlet au titre significatif de "Kebod Yaacob", l'honneur de Jacob. Les rabbins d'Oran lui répon­dirent par la brochure "Hazout kacha", une dure vision à laquelle il répliqua par le pamphlet "Atem kachot", (Tunis, 1902), "les durs, c'est vous " ! Quand se posa à Alger en 1863 le problème du transfert de l'ancien cimetière de Bab-el-Oued, il fut le seul rabbin à ne pas s'y opposer, alors que la tradition est générablement intraitable sur ce point, et à proposer une solution dans l'esprit du temps: "si on prend soin de ré־inhumer convenablement les corps, il n'y a à avoir aucune crainte quant à leur résurrection future, et ceux qui font assaut d'intransigeance dans ce domaine ne sont que des superstitieux qui ont peur des morts". Outre ses oeuvres personnelles, il fit éditer pour la première fois l'oeuvre la plus importante du saint de Tlemcen, rabbi Ephraïm Encaoua, "Shaar Kebod Adonaï" (Tunis, 1902), avec une importante préface de sa plume. Le livre a été réédité en 1986 à Jérusalem, avec le concours de la Fraternelle des Originaires de Tlemcen. Après sa mort, son tombeau est devenu un lieu de pèlerinage et sa Hiloula était célébrée chaque année le 5 du mois de Kislev dans la synagogue qu'il avait fondée et qui portait son nom. Son fils, Ménahem, resta à Tlemcen à la tête de la synagogue familiale tandis que son frère Abraham se lança avec succès dans les affaires à Oran. GABRIEL: Fils de rabbi Haïm. Homme d'affaires né à Tlemcen, il s'installa à Casablanca où il fut Président de l'Association Culturelle des Juifs français du Maroc qui gérait la plus grande synagogue de Casablanca, le Temple Bet El, fondé par les originaires d’Algérie.

Une histoire de familles-les noms de famille juifs d'Afrique du nord-Joseph Tedano-page 144-147

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