Benamara-Benamram-Benara
BENAMARA
Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation hébraïco-arabe Ben et de Amara qui semble être le pluriel de Amar, les maçons (voir Amar), porté au Maroc par les Juifs et les Musulmans – voir la tribu des oulad Amara dont le territoire s'étendait entre Ouarzazat et l'oued Draa au sud du Maroc. De ce fait, cette explication apparaît plus vraissemblable que celle adoptée par Larédo qui y a vu une ethnique de la localité d'Amara sur la rive gauche du Tigre, au sud de Bagdad, centre de pèlerinage célèbre en raison de la proximité du tombeau d'Esdras qui participa au retour des exilés de Babylone. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc, dans la région du Tafilalet qui semble être le berceau de la famille, à Meknès, Fès, Tétouan, Tanger et par émigration à Gibraltar.
LEVY: Notable de la communauté de Fès, il fut chargé en 1700 du partage de l’assiette des impôts entre la communauté et les originaires de la Zaouïa installés dans la ville.
ITSHAK: Riche notable de Fes brûlé pour la sanctification du nom de Dieu à Meknès, sur ordre du sultan Moulay Ismael en 1712 pour une raison non révélée par les chroniqueurs, mais certainement liée aux amendes et impôts extorqués à la communauté de Fès pour financer les guerres de l’empereur, en même temps qu'un autre habitant de l'ancienne capitale, Yéhouda Abensour. Le lendemain son fils, Aharon Benamara fut exécuté à son tour. Rabbi Shémouel de Avila prononça leur élégie dans laquelle il s'attaquait à l’impitoyable cruauté du souverain, reproduite dans la préface de son livre, "Eben Shémouel".
ABRAHAM: Parmi les premiers Juifs installés à Gibraltar après son conquête par les Anglais en 1704. Commerçant à Tétouan – le seul port de ravitaillement en vivres frais et en matériaux de construction de la base anglaise en raison du blocus terrestre espagnol. L'occupation anglaise fut finalement reconnue par l'Espagne dans le le traité d'Utrecht signé en 1713 sous condition d'expulsion des infidèles juifs et musulmans ־ comme dans le reste de la péninsule ibérique. Après bien des hésitations, les Anglais devaient se résoudre à appliquer cette clause en 1718 et commencèrent à expulser les résidents juifs. Abraham fut alors autorisé exceptionnellement à rester en raison de son rôle vital pour l'approvisionnement de la colonie.
- CHALOM: Rabbin né au Tafilalet, fondateur de la famille à Meknès, seconde moitié du XIXème siècle. Il dirigea bénévolement dans sa propre maison une yéchiva pour l'enseignement des enfants pauvres.
BAROUKH: Fils de rabbi Chalom. Riche et pieux notable de la communauté de Meknès. Fournisseur de l'armée française depuis son entrée dans la vile en 1911, il aida l'association des femmes pieuses fondée par Ribka Tolédano, à acquérir le terrain sur lequel devait être construit à la fin des années vingt dans le Nouveau Mellah, le premier Talmud Torah public, appelé "Em Habanim", la mère des enfants pour rappeler la contribution des femmes à sa construction. Paradoxalement jusque là la communauté de Meknès – comme toutes les autres communautés du Maroc ־ ne s'était jamais souciée de la création d'écoles, le zèle des parents à donner un minimum d’éducation à leurs fils dans des hadarim privés suffisant largement.
SAMUEL: Commerçant, fournisseur de l’armée française à Meknes sous le Protectorat. Il édifia en 1949, avec son frère Chalom une somptueuse synagogue inspirée de la grande synagogue d'Oran dédiée à la mémoire de leur père, Ohel Moché.
- RAHAMIM: Rabbin à Jérusalem, ancien membre du Tribunal Rabbinique de Casabalnca. Né à Meknes en 1912. Après des études talmudiques poussées, il suivit la voie de son père dans le commerce, avant de revenir comme il l’avait toujours souhaité au monde de la Torah, comme rabbin-juge à Mazagan puis à Casablanca, où il siégea au tribunal rabbinique jusqu'à sa mise à la retraite. Il monta alors à Jérusalem où il fut nommé rabbin du quartier Kiriat Menahem. Depuis sa retraite, il se consacre à l'édition de livres .Il a déjà publié, "Lé'et Metso" (Jérusalem, 1990), recueil en 3 volumes de sermons et d'élégies à l'intention des rabbins, dont l'essentiel a été traduit en français sous le titre "A l'heure de Vérité". Il y a inclus une petite histoire de sa famille depuis son arrivée du Tafilalet à Meknès, ainsi que son testament spirituel à l'intention de ses enfants en Israël et en France. Il a ensuite publié "Téchouot Tsadikim" en deux volumes sur la vénération des saints au Maroc et enfin un guide des bonnes manières selon la tradition juive.
MALKIEL: Chantre né à Meknès. Fils de rabbi Rahamim. Officiant de la Synagogue de la rue Buffaut à Paris.
BENAMRAN
Nom patronymique d’origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et de Amran, altération phonétique du prénom d'homme hébraïque Amran, qui signifie "peuple élevé ", porté dans la Bible par le fils aîné de Kéhat ben Lévy, le père de Moïse, Aharon et Miriam (voir Amram). Ce prénom autrefois peu porté était devenu très populaire au Maroc à partir de la fin du XVIIIème siècle. Il était en effet donné plus particulièrement aux garçons nés après un pèlerinage de leurs parents sur la tombe de rabbi Amram Ben Diwan à Ouezane, le saint le plus vénéré dans tout le Maroc. Devenu nom patronymique sous sa forme arabe avec l'adjonction de l'indice de filiation Ben au Maroc et sous la forme de Amram en Algérie et en Tunisie. Le nom est attesté au Maghreb à partir du Xème siècle. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté dans les trois pays. Une branche de la famille de Tétouan s'est installée au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle à Faro, au Portugal.
YAACOB: Naguid de la communauté de Kairouan, en Tunisie, au Xème siècle. L'influence de cette communauté de savants et d'érudits, en relations permanentes avec les grandes yéchibot de Babylonie, s'étendait alors à tout le Maghreb.
- YOSSEF: Rabbin à Sijilmassa, la capitale du Tafilalet et une des importantes étapes de la route des caravanes reliant la Méditerrané au Sahara et qui compta jusqu'au Xllème siècle une communauté juive très prospère.
YOSSEF: Philantrope et mecène à Fes au Xlème siècle, il accueillit chez lui le grand poète hébraïque espagnol rabbi Abraham Iben Ezra (1092-1167) lors de sa visite au Maroc, qui devait lui dédier un poème élégiaque après sa mort.
- YOSSEF: Rabbin à Fès appartenant à la seconde génération des expulsés d’Espagne. En 1567 la communauté lui confia la vielle synagogue fondée par le Naguid Abraham Ruti pour y enseigner.
SHELOMO: Commerçant à Meknès victime de la "chasse aux sourcières" antisioniste qui déferla sur le Maroc au moment de la première visite à Casablanca du Président Gamal Abdel Nasser en Décembre 1959. Arrêté pour avoir détenu dans un son dépôt de sucre un vieil almanach du KKL, le Tribunal, se basant sur l’appel à la générosité et à l'unité du peuple juif contenu dans l'annuaire, le condamna à un an de prison ferme, provoquant un grand émoi dans la communauté juive marocaine et un début de panique qui ne se calma qu'avec l'annulation du verdict, quelques mois plus tard, par la Cour d'Appel de Rabat.
BAROUKH: Notable très respecté et philanthrope connu à Meknes, mort tragiquement dans un accident de circulation à Natanya avec son beau-fils quelques années après leur Alya dans les années quatre-vingt.
- SHEMOUEL: Fils de Shélomo, rabbin né à Meknès et formé à la Yéchiva supérieure Keter Torah dirigée par rabbi Itshak Sebbag. Après sa alya en Israël, il est resté très attaché au patrimoine religieux juif marocain et a contribué à l'édition des livres posthumes de nombreux rabbins marocains. Il a publié lui-même un énorme ouvrage en 12 volumes, "Leket Shiv'a" – sur les fêtes du calendrier et leurs coutumes spécifiques au Maroc ainsi que la biographie des grands rabbins du passé suivant leur date de naissance ou de décès.
BENARA
Nom patronymique d'origine espagnole, ethnique de la bourgade de Ara, dans la province de Huescas, précédé de l'indice de filation arabe Ben. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Algérie, dans l'Oranais.
Une histoire de familles – Joseph Toledano