Racines-Roots-JUdaisme tradition et folklore des juifs du Maroc-Moche Gabbay
LA KETOUBA. C'est le contrat de mariage par lequel le mari s'engage à satisfaire tous les besoins de sa femme. Le mot Kétouba vient de l'araméen, cette tradition ayant été Introduite par le grand rabbin Shimon Ben Shatah qui avait prescrit "que celui qui prend femme doit lui écrire une Kétouba e\ la lui remettre au moment du mariage". Au Maroc la Kétouba était écrite par le greffier en lettres Rachi, sauf pour les noms de famille calligraphiés en lettres d'imprimerie.
Les familles les plus aisées rédigeaient des ketoubot superbes avec force dessins et couleurs à l'imagination du greffier. Après sa signature par le mari en présence du rabbin, du greffier et de témoins, la kétouba était remise à la famille de l'épouse qui la gardait précieusement dans un étui de plomb ou zinc. Les conditions de la kétouba étaient rédigées le mardi, un jour avant le mariage qui avait lieu obligatoirement le mercredi.
La coutume était d'inscrire des sommes élevées — que devrait payer le mari en cas de divorce — le montant étant considéré comme un critère d'importance. Dans certaines familles la somme était libellée en Hassan¡ — unité de monnaie du temps du Sultan Moulay Hassan — ou en douros espagnols et non en monnaie locale. La raison: c'étaient des monnaies en argent de haute valeur et de cette manière le mari hésitait avant de demander le divorce, la traduction du montant de la kétouba en monnaie actuelle étant du ressort du tribunal rabbinique.
Le lendemain matin, "sbah el 'rosa", “le matin de la mariée", la mère de la nouvelle épouse venait défaire le lit nuptial pour exhiber le drap maculé de sang, preuve Irréfutable que la mariée était une fille d'honneur — donc vierge. Après c'est une bonne collation au lait et aux beignets, "sfnz".
LE MARIAGE TRADITIONNEL AU MAROC.
Dans l'ancien temps on se mariait à un âge précoce. Dans certaines villes les présentations entre les futurs époux, se faisaient par des intermédiaires, l'envoi de délégations ae notaDies et rabbins, et dans d'autres c'était l'office des parents. Les mariages au sein de la famille au sens large étaient fréquents mais en aucun cas on ne connaissait les méthodes d'approche des jeunes d'aujourd'hui!
Les parents estimaient que le mariage était une affaire trop sérieuse pour être laissée aux époux et arrangeaient tout entre eux et II arrivait souvent que la jeune fille voyait pour la première fois son promis le jour des fiançailles qui était très proche de la cérémonie du mariage. La cérémonie des fiançailles avait lieu en grande pompe dans le maison de la fiancée. La fiancée était somptueusement habillée, portant des bijoux scintillants comme il convient "à la fille du roi".
Sa beauté et ses qualités étaient vantées dans les chants des paytanim et des choeurs de sa famille et de la famille du fiancé. En présence des membres de la famille et des invités, la mère de la fiancée, remettait à sa fille une montre en or tout en chantant des airs connus et mélodiques. Les riches pour marquer leur amour, ajoutaient à la montre, un collier et des boucles d'oreille. Le jour de Pourim les fiancés envoyaient des cadeaux à leurs promises et c'est pour cela que certains célébraient les fiançailles le jour de Pourim qui est tout de joie et d'allégresse.
Au cours de la cérémonie le greffier du tribunal faisait signer les familles sur l'accord d'engagement, avec ses conditions et le montant de l'amende à payer par la partie qui enfreindrait son engagement de mariage.
Après les fiançailles les parents de la promise commençaient à traiter le fiancé comme un membre de la famille, l'invitant à déjeûner le chabbat, les jours de fête et à participer à toutes les joies familiales.
Les parents des futurs mariés se rencontraient un des chabbatot qui précédent la noce pour en fixer les modalités et les conditions. Une fois la date fixée, commençaient les préparatifs avec le concours des femmes des deux familles. Leur intention de se marier, ils l'annonçaient en dessinant à la porte de leurs maisons "l'entrée du hatan — marié".
LA DOT. Quelques jours avant la cérémonie du mariage, la fiancée avait coutume d'inviter ses proches et amis à venir admirer sa dot, que sa mère a préparé pour elle depuis son enfance. L'exposition comprenait les objets que la fiancée prendrait avec elle dans son nouveau foyer: nappes brodées, draps ouvragés, taies d'oreiller brodées à ses initiales, tapis, bijoux, robes multicolores, kaftan de velours brodés de fils d'or et d'argent. Les femmes exprimaient avec des chants et parfois même des danses leur admiration et leur appréciation de ces trésors.
Trois jours avant la noce, la future mariée se rendait au bain rituel — le Mikvé — accompagnée en procession par ses proches qui traversent les rues du Mellah en chantant et en battant tambour. A son retour du bain le futur mari lui envoyait en présent un plateau d'argent chargé de parfums précieux et de produits de maquillage.
LA CEREMONIE DU HENNE. Une des soirées les plus somptueuses est celle du henné, qui portait ce nom parce que la future épouse se teignait les paumes des mains et la plante des pieds de henné. Tous les invités arrivaient habillés de leurs plus beaux atours traditionnels, sans oublier les musiciens et le paytan. Le henné symbolise la joie, le bonheur. La cérémonie se poursuivait tard dans la nuit et nul n'aurait osé se plaindre du bruit car la fête d'une famille était celle de tout le quartier.
Le mariage avait lieu soit au domicile du marié, soit à celui de la mariée. Après que la mariée se soit installée sur son trône, le marié était amené de chez lui par ses parents et amis accompagné de chants et musique. Les deux futurs époux prenaient place sur des sièges élevés placés sur une estrade de manière à être visibles de loin et que chacun puisse admirer la beauté de la mariée. Les canons traditionnels de la beauté: l’embonpoint, la blancheur de la peau, le rouge des joues, les fossettes. C'est avec une telle description que l'on enflammait l'imagination du futur mari que l'on voulait séduire.
La Ketouba à la marocaine se doit d'être longue, rappelant l'arbre généalogique le plus complet possible — remontant parfois dans les familles de l'aristocratie sépharade jusqu'en Espagne. Après la cérémonie religieuse de lecture de "Sept bénédictions", c'était un festin agrémenté de musique qui durait jusqu'aux premières heures du matin.
MARRIAGE CUSTOMS IN MOROCCO
The Jews of Morocco married at an early age. In some cities, emissaries, rabbis or elders would bring the couple together, and in other places the parents would handle the “shidduch." In many cases there were marriages between relatives, and courting was frowned upon.
All the arrangements and preparations were done by the parents, and very often the girl did not see her future husband until the betrothal ceremony. This was conducted at the girl's home very close to the wedding, with much grandeur and splendour. The bride was dressed and bejewelled ”like a princess", and her beauty and character were extolled in joyous songs of praise' by male and female cantors employed by both families. A gold watch was placed on the bride's wrist, accompanied by special tunes and incantations. The wedding date was posted on the doorways of both families, with a painted illustration known as "Sha'ar Hechatan״ (Groom's Notice).
DOWRY — Several days prior to the ceremony, the engaged girl would invite her female friends and relatives to view the dowry, which her mother had already prepared when she was a teenager, such as hand-embroidered tablecloths, sheets and pillowcases, jewellery, dresses and nightgowns in a rich variety of colors, and kaftans made of woven velvet embellished with gold and silver threads.
MIKVEH — Three days before the wedding, the bride would immerse herself in the Ritual Bath, accompanied by the womenfolk carrying her things for her. On returning home, the groom presented her with a silver tray arrayed with exotic perfumes and cosmetic ointments.
HENNA — At this popular festivity, the hands and legs of the bride are smeared with henna. Among the traditionally-dressed guests are cantors and singers who have come to make the bride happy. Henna symbolize joy, happiness, perfection and satisfaction, so the atmosphere is festive and jocular.
THE WEDDING The wedding was usually held at the home of the bride or groom. After the bride had been seated on a velvet-covered chair, the men would bring the groom from his home accompanied by psalms and songs. During the wedding, the bride and groom are seated on splendid chairs which have been placed on high tables, so that all can look upon the young and handsome couple, and especially the beauty and magnificence of the bride. A beautiful woman was buxom, had a double chin, clear complection, and birthmark. This is how she was described to the groom when the match was being made.
A special traditional tune was sung for the reading of the Ketubah in which the "Sidre Yichus״ (the ancestral line), 15 generations back, of the bridge and groom were read out. The wedding continued, with the participation of all the guests and family, accompanied by psalms and songs, drums and dancing until the break of dawn.
THE KETUBAH — This the Aramaic word fot the obligatory contract drawn up by the groom in favour of his bride, and it is the custom in all the communities of Israel. According to a ancient specification (takana) drawn up by Shimon Ben Shatah, every man who is about to marry will draw up a ketubah and give it to the wife upon marriage. In Morocco, the ketubah was written up by the community scribe in the Rashi lettering, except for the names of the bride and groom, which were written in large square letters.
Beautiful illustrations decorated the ketubah of the well-off members of the community, and each scribe would embellish the ketubah according to the delights of his own particular imagination. The ketubah would be read out by the scribe of fhe Rabbinical Bet Din during the kedushim — the marriage ceremony. After the reading, the ketubah was given to the parents of the bride who kept it in a sheath made of tin or copper.