ארכיון חודשי: ספטמבר 2018


  Structures et valeurs de la societe traditionnelle au debut du XXe siecle Doris Bensimon-Donath

 

STRUCTURES ET VALEURS DE LA SOCIÉTÉ TRADITIONNELLE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

Doris Bensimon-Donath

Si le judaïsme marocain est diversifié, les conditions d’existence en pays d’Islam ainsi que l’influence des Juifs espagnols présentaient cependant à l’origine une certaine unité de structure des principales institutions des com­munautés juives marocaines.

La société juive traditionnelle du Maghreb est mal connue. Les quelques monographies  qui lui sont consacrées sont partielles et de valeur inégale. L’essai de reconstitution qui suit n’a pas la prétention d’être exhaustif; il se borne à présenter, à partir des descriptions existantes, certains traits carac­téristiques des communautés juives nord-africaines, en insistant sur les aspects importants pour la compréhension de l’évolution de cette population. Il s’agit notamment de l’organisation des communautés juives qui jouissaient d’une certaine autonomie au sein de la cité musulmane, des principales caractéristiques de l’économie traditionnelle juive, des valeurs religieuses, culturelles et sociales.

C’est dans les communautés du Sud et de l’Atlas que les traits de la société traditionnelle se sont conservés le plus longtemps. Toutefois, jusqu’à une époque récente, certains aspects de cette société sont aussi demeurés vivants dans les quartiers juifs urbains, les « mellahs ».

                Il existe des recueils de « responsa » (She’eloth vetheshouvoth) groupant la correspondance entre des rabbins maghrébins et sommités rabbiniques de leur temps dont le dépouillement systématique est entrepris actuellement par des chercheurs de l’Institut Ben-Zvi de l’Univer­sité hébraïque de Jérusalem. Ces recherches apporteront certainement d’importantes préci­sions sur la vie de la société traditionnelle juive maghrébine.

  1. Structures communautaires

Dans la cité musulmane, Juifs comme Chrétiens jouissaient du statut du dhimmi, du protégé croyant à la « Révélation du Livre ». Des prescriptions codifiées au XIe siècle par Al Mawardi faisaient du dhimmi un protégé toléré, confiné dans un état d’infériorité. La situation réelle du dhimmi dépendait du bon ou du mauvais vouloir du prince auquel le liait un contrat de protection.

La plupart des villes marocaines possédaient un quartier spécial destiné aux Juifs. Ce quartier était appelé le « mellah ». Habituellement, le mellah était situé à proximité du palais du Sultan, afin que les Juifs pussent jouir, en cas de besoin, de la protection de leur « Seigneur ». Le mellah était fermé chaque soir par de solides portes : aucun Juif ne passait la nuit hors de son quartier.

Les Musulmans laissèrent aux Juifs une large autonomie pour l’organisation interne de leurs communautés. Celle-ci est très ancienne. Toutefois, aux XIVe et XVe siècles, les Juifs espagnols imposèrent certaines réformes.

Un conseil de notables dirigeait les destinées de chaque communauté juive. Ce conseil administrait le culte, assistait les indigents et gérait les fondations pieuses. Les statuts de ces communautés varièrent de ville en ville : dans certains cas, cette assemblée de notables s’occupait aussi de l’enseignement, de l’hygiène, de la voirie et même de la police privée. Ce conseil pouvait être élu par les membres qui cotisaient aux fonds de la communauté. En fait, il semble avoir été constitué par les personnalités les plus riches et les plus influentes du mellah. Nommés pour des périodes déter­minées, les membres des comités étaient rééligibles. Le notable le plus influent était désigné comme président. Certains présidents exerçaient un pouvoir presque absolu, s’imposant par leur personnalité  et leur autorité.

Les conseils nommaient les rabbins et surtout les rabbins-juges. Les fonctions de ces derniers étaient importantes et étendues. Au nombre de trois, ils composaient le Beth-Din, tribunal régi par la loi rabbinique. Dans les communautés traditionnelles, en pays d’Islam, ils pouvaient avoir à con­naître, non seulement des litiges d’ordre religieux, des affaires relatives au statut personnel et aux successions, mais encore de toutes les affaires civiles ou commerciales entre Israélites. Toutefois, en cas de contestation entre Juifs et Musulmans, l’affaire devait être soumise à la juridiction musulmane. Il en était de même pour les délits relevant du code pénal. Les rapports officiels avec les autorités incombaient à un personnage important appelé Cheik-el-Yahoud. Selon l’importance de la communauté, il était plus ou moins puissant : il devait collecter les impôts, faire payer les amendes, requérir la main-d’œuvre demandée par les autorités chérifiennes. Il assurait aussi la police dans les quartiers juifs.

[1]              Le Beth-Din (mot hébraïque : tribunal) est une institution rabbinique qui existe de par le monde dans toute communauté juive organisée : aujourd’hui, des Israélites pratiquants s’y réfèrent pour les litiges d’ordre religieux et les affaires relatives au statut personnel (mariage, divorce).

Un trésorier, le guisbar, élu parmi les personnalités du mellah, adminis­trait les finances. Il lui incombait de collecter taxes et aumônes et de dis­tribuer les dons aux pauvres. On s’imagine facilement l’importance de ce personnage dans les mellahs où la disette régnait à l’état chronique. L’orga­nisation de la bienfaisance était une fonction importante de chaque commu­nauté juive. Les plus aisés devaient soutenir les pauvres. On pratiquait, dans la plupart des communautés, un système de taxes et d’impôts constituant des ressources plus ou moins régulières. Les plus anciennes communautés possédaient aussi des fondations pieuses, à l’imitation des biens habous, appelées heqdesh, dont les revenus étaient distribués parmi les pauvres. Mais le personnage le plus vénéré de la communauté était le Grand Rabbin. Si la communauté était importante, il était aidé dans ses fonctions par d’autres rabbins. Du savoir du Grand Rabbin dépendait le tonus spirituel d’une communauté : c’est de lui que relevaient non seulement la surveillance de l’application des prescriptions religieuses, mais encore l’enseignement tradi­tionnel donné aux enfants. Il avait des pouvoirs étendus et notamment celui d’excommunier.

Les rabbins, assistés parfois du conseil des notables, interprétaient les dispositions biblico-rabbiniques relatives au statut personnel : mariage, divorce et successions. Ces interprétations donnèrent naissance à des coutumes et des usages variant souvent de ville en ville. Il en fut de même pour les règle­ments intérieurs concernant l’hygiène, la perception des taxes et l’organisation du culte. Chaque communauté était indépendante. Ceci contribuait à diversifier le judaïsme maghrébin et permettait aux particularismes locaux de se perpé­tuer.

Ainsi chaque communauté israébte avait-elle un minimum de structures administratives. Toutefois, ce système administratif était peu développé.

Il « s’était créé peu à peu au cours des siècles sous l’empire de la nécessité et a continué de subsister »

  1. Chouraqui, op. cit., p. 179; J. Goulven, op. cit., p. 101. Le Protectorat a maintenu jusqu’en 1945 la fonction du Cheik-el-Yahoud. « Avec l’aide de sa garde armée de bâtons, le cheik-el-youdi fait régner l’ordre dans le mellah. Il arrête les assassins et les voleurs insol­vables, puis les conduit à la prison du pacha. Il fait prévenir ce dernier lorsque les Musulmans troublent la cité juive. II disperse les femmes quand elles se battent comme des harpies autour du mince filet d’eau qui coule de l’unique fontaine. II veille à sa façon à l’hygiène. Quand le trop-plein d’immondices accumulé dans les rues entrave complètement la circulation, il fait déblayer.

L’emploi de cheik-el-youdi s’achète par un riche présent au pacha et se conserve de même. Il doit donc procurer de nombreuses ressources. Le cheik distribue l’hassa (bâton) et les amendes avec autant de profusion que le pacha lui-même », écrit le lieutenant Erckman en 1885 {Le Maroc inconnu, p. 192. Citation de J. Benech op. cit., p. 220). Amende à celui qui fume le samedi, amende à l’ivrogne qui fait du bruit et veut éviter la prison, amende à celui qui se permet un geste irrespectueux, etc. « Comme tous les cheiks de l’empire, il s’occupe de la perception de l’impôt et prélève toujours une part pour son propre compte. Peu de chose auprès du riche notable qui s’est assuré la faveur des puissants, le cheik-el-youdi jouit aux yeux de la masse d’un prestige considérable. II incarne l’autorité du pacha, la force aveugle et brutale. » C’est en ces termes que J. Benech décrit le Cheik-el-Yahoud de Marrakech, en 1935 (op. cit., p. 221).

Langue et folklore.Pinhas Cohen

el-hwaiz l-qbah

Les choses méchantes = Les actes qui ont trait à la sexualité

ghzal berni

Beau, vernis =beau (comme un objet vernis) ( brni, déformation ici du mot français "verni")

mokh del hot

Tête de poisson=tête de linotte

ma kaîn lli ka irfed li hemmi

Il n'y a personne qui porte mon souci= (personne ne se soucie de moi)

iwa reqqedto f-el ghes Je l'ai fait dormir dans la boue =je l'ai bien roulé ! Je l'ai roulé dans la farine !

iwa qlito f- zito Je l'ai fait frire dans sa propre huile=je l'ai bien eu

medrob

Il est frappé=il est dérangé

derbo llah

Dieu l'a frappé=il est dérangé derbo r-reh /Le vent l'a frappé =11 a pris froid

ozho meghsola b-el bola

Son visage est lavé à l'urine =il n'a pas honte

dak-el mazghob d-el halq

Cette maudite gorge=cette vilaine voix

ka netqawwet beh

Je me sustente profondément de lui = Je suis conquis par son charme

Lahmi ka it-tgerred 'leh Ma viande se déchire en morceaux pour lui = J'éprouve une profonde tristesse pour lui

l-lah ihde odniya

Que Dieu protège mes oreilles= Puissé-je ne point entendre cela

hissi missi (ou encore hassoun-el- bared)—

Hassoun le froid =qui fait les choses en douce, sournois

wakel -d-dreqa

Il a consommé une boulette (une sorte de nougat ) ( Il est sous l'effet du hachich)

zebbala d-el-flos

Un dépotoir d'argent =une somme considérable

Ka-n-tkemma m 'a rase

Je fume avec ma tête= Je fume tranquillement

roh-t-tma

L'âme de l'impureté=qui tient de la bête

Ma tedkhel-s-f-soqe / N ' entre pas dans mon marché =Ne te mêle pas de mes affaires

as dak label ? (> heb.ebel/=deuil) Qu'est-que c'est que ce deuil ? =Qu'est-ce que c'est que cette mocheté ?

ma tqolli ma nqollek

Ne me dis pas, je ne te dis pas =Je ne veux rien savoir

qetta'na loraq

Nous avons déchiré les feuilles =Nous avons pris les billets

kherz 'liya / Sors sur moi=décampe !

ma t'abbis 'leh /Ne prends pas sur lui Ne tiens pas compte de lui

skon saba fhalek/Qm l'a trouvé comme toi ? Qui a pu avoir l'opportunité que tu as eue?

Hennini nhennik/Tranquillise-moi, je te tranquillise Ne nous cherchons pas noise

Iwa derbo 'la zoz/ frappe-le sur deux =eh bien multiplie-le par deux

iwa serbi rasek / eh bien sers ta tête vite ( serbi > fr.servir) Eh bien dépèche-toi !

Iwa zma 'rezlek / eh bien ramasse ta pied Allez lève-toi !

Iwa baraka m-el-mzah

Ça suffit des nèfles ! Assez déblatéré, assez plaisanté !

Azina daba l-emet

Parlons maintenant franchement

Emet : terme hebr=vérité

Des expressions idiomatiques foisonnent évidemment dans : ״tes les langues, et si on venait à les transposer dans la réalité on en ־-*ait aussi. Il n'est qu'à voir par exemple des expressions formées en :rinçais avec le mot "diable" : la beauté du diable, aller au diable, se lire l'avocat du diable, vendre son âme au diable, avoir le diable au corps, tirer le diable par la queue etc. Si on venait à traduire cette entière expression en arabe par exemple cela donnerait aussi quelque chose de cocasse qui n'aurait aucun sens : ka ijerr chitan men denbto De même, si on taduisait l'expression empruntée à la terminologie du cadastre : "le mur est à cheval." l-het foq l-'aud II (comme on l'a  écrit dans un document du cadasre marocain sous la plume d'un : fonctionnaire qui ne maîtrisait pas bien le français) cela n'aurait aucun sens non plus et ça prêterait évidemment à rire.

De même, des expressions françaises telles que : "poser un lapin, dormir sur ses deux oreilles, prendre le taureau par les cornes, être à feux doigts" prêteraient à sourire si on les transposait dans la réalité. Et si l'on y ajoute la mimique comme l'a fait une humoriste connue lors d'une émission de divertissement, cela deviendrait encore plus hilarant.

כיבוש ח׳יבּר (ראשית שנת 7 ל״הג׳רה" — מאי—יוני 628)-בעריכת חוה לצרוס יפה

כיבוש ח׳יבּר (ראשית שנת 7 ל״הג׳רה" — מאי—יוני 628)

הנסיונות שהביאו לידי חוזה חדיביה הוכיחו, כי השבטים הבדווים שנמצאו באלמדינה עדיין לא נקשרו אל דגלו של מוחמד קשר הדוק. על כן היה צורך להוכיח להם, שכדאי להתקשר לדגל האסלאם. כן היה צורך לפצות את המוסלמים, שנתאכזבו ברובם מן המסע שלא הצליח. הלא מוחמד הודיע שאללה הראה לו בחלום כי ימסרו לו את מפתחות הכעבה והם יעבדו את האלהים על־יד הבית הקדוש, ודבר זה לא נתגשם.

טבעי שהיו כאלה שנפלה רוחם והיה צורך לפצותם. את הפיצוי הזה מצאו במסע לחַ׳יבַּר, אל נאת־המדבר הפוריה והעשירה ביותר של כל ארץ אלחג׳אז. ח׳יבר היתה מיושבת יהודים: יהודים מקומיים ויהודי נדיר שעברו לשם. ח׳יבר היתה מפוצלת עוד יותר מאשר אלמדינה. היו בה שלושה גושים גדולים של מצודות מדבר. מוחמד הודיע בפירוש שלא ישתף אותם הבדווים שבגדו בו כאשר ערך את המסע הבלתי מוצלח נגד מכה. אולם בגמישותו הרגילה הוא ריכך את התנאי, ביחוד כלפי בעלי־הברית של יהודי ח׳יבר, אשר בגדו כרגיל בבני־בריתם בגלל הבטחה שניתנה להם כי יזכו בחלק מן השלל. יש לנו סיפורים מפורטים ביותר על המאורעות האלה.

כדרכו פותח מוחמד, שידע בעצמו עד כמה תלוי הכל באישיות המנהיגים, ברציחת המנהיגים של נדיר ושל אנשי ח׳יבר בדרך תרמית ובגידה. במלחמות אלה הצטיין מצד היהודים הגיבור מַרְהַבּ התימני (טבעי שאנו מוצאים יהודים מיהודי חמיר בין הגיבורים של ח׳יבר). לאחר שנפלו שניים מן השטחים, ונשאר שטח אחד בלבד, ובני־הברית בגדו ברגע המכריע — הסכימו היהודים לשלום. מה היו תנאי השלום בדיוק — קשה לקבוע. העובדות הן אלו: היהודים נשארו בח׳יבר על אדמותיהם ורק בתקופת החליף השני עמר הוגלו משם. לפי כמה מסורות השאיר אותם מוחמד על אדמתם, והם שילמו בתור מס מחצית יבול התמרים. לפי רוב המסורות קיבל מוחמד את האדמות כרכוש המוסלמים והשאיר את היהודים רק כאריסים, כי היהודים אמרו לו: מה אתם יכולים לעשות בתמרים, הלא אינכם יודעים לטפל בהם, מוטב שאנו נטפל בהם. מתקבל על הדעת, שהיהודים נשארו על אדמתם בתור בעלים, ועמר נתן לתנאים פירוש אחר. והטעם היה פשוט: בתקופתו של עמר כבר באו עשרות אלפי עבדים מן הארצות הכבושות, ולא היה עוד צורך בחקלאים מומחים יהודים.»

כיבוש ואדי אלקרא ותימא

אחרי ח׳יבר קיבלו גם היהודים של ואדי אלקרא את מרותו של מוחמד, והם נשארו על אדמתם גם בתקופת האסלאם (כאשר ביקר הגיאוגרף הערבי אלמֻקַדַסי במאה העשירית בעיר קֻרְח באלחג׳אז הצפונית, הוא אומר: עדיין רוב התושבים יהודים. ואכן, בכתבי הגניזה אנו מוצאים שרידי כתבים מיהודים אלה). גם יהודי תימא הכירו במרותו של מוחמד וגם הם נשארו במקומם. עם כניעתן של ח׳יבר, ואדי אלקרא ותימא באו הלא־מוסלמים אל תוך המסגרת של המדינה המוסלמית. בזה היה הבדל יסודי בין המדינה המוסלמית לבין המדינות הנוצריות, אשר עקרונית לא הכירו בבני דתות אחרות, שעה שלגבי האסלאם היה דבר זה מובן מאליו.

ביקור השלום (תשלום הנדר שנדר מוחמד, כשלא הצליח להכנס למכה): בדיוק שנה אחרי חוזה חדיביה בא מוחמד עם כל אלה שהיו עמו אותה עת במסע אל העיר מכה. אנשי מכה פינו את העיר והוא קיים את ה״עמרה״, את עבודת הקודש, על־יד הכעבה.

  • המסורות על יהודי ח׳יבר רבות מאוד, החל בסיפור על אשה יהודיה שביקשה להרעיל את מוחמד בסעודה לאחר הכיבוש וכלה בנישואיו של מוחמד לצפיה היהודיה משבט ח׳יבר. בעקבות נישואין אלה קמה מעין ספרות אפוקריפית יהודית מיוחדת, שנשתמרה בעיקר בכתבי הגניזה ובין יהודי תימן, המדגישה את קירבת המשפחה שבין מוחמד ליהודים ואת הזכויות המיוחדות אשר ניתנו ליהודי ח׳יבר בשל כך.

Baroukh-Barugel-Barzilai-Bassoud-Bchiri

BAROUKH

Nom patronymique d'origine hébraïque qui a pour sens béni, sous-entendu de Dieu, porté dans toutes les communautés. Ce prénom masculin votif a toujours été populaire et était encore donné de nos jours. Son équivalent en espagnol est Benito, et en italien Benedito.

Le nom est attesté en Espagne au XlVème siècle. Après l'expulsion, on trouve des porteurs de ce patronyme en Italie, dans les Balkans, dans l’empire ottoman et au Maghreb sous différentes formes: Ben-Baroukh, Baruk, Barruk, Barouche. Barouck, Barouh. Selon la tradition transmise dans la famille Ben Barouch du Maroc, originaire de Terre Sainte, le nom originel de la famille était Abrabanel, mais pour des raisons de sécurité, les membres de la famille auraient abandonné ce patronyme trop lourd à porter dans leurs nouveaux pays d'accueil. Le nom est attesté au Maroc dès le XVème siècle précédé de l'indice de filiation: Ben Baroukh. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, Sfax, Monastir, Bizerte) mais également en Algérie(Alger, Oran, Sidi Bel- Abès), et au Maroc (Tanger, Rabat, Casablanca).

  1. DAVID BEN: Un des saints les plus vénérés du judaïsme marocain, dont on ignore presque tout de sa biographie. Il est aussi connu sous le nom de rabbi David Ben Baroukh Hacohen Azog, le grand. Le chercheur israélien, Issakhar Ben Ami, rapporte que, selon certaines sources, il aurait vécu il y a cent cinquante ans, selon d'autres, il y a cinq cents ans. Mais c'est la première version qui correspond à la réalité. En effet, rabbi Yossef Messas, relate dans son livre "Nahalt Abot", la visite qu'il fit à Meknès en 1755, où il fut l'hôte de rabbi Mordekhay Berdugo, et fixe la date de son décès à 1761. Originaire du village d'Oufrane, il s'était ensuite établi dans la capitale du Sous, Taroudant. Son tombeau à Azrou Nbahmo, dans la vallée du Sous, est encore de nos jours, malgré son isolement et la distance, un lieu de pèlerinage très populaire, et son culte est célébré avec ferveur en Israël parmi les originaires du Sous. La tombe de son petit- fils, rabbi David Ben Baroukh Hacohen, fils de rabbi Baroukh, à Taroudant, est aussi un lieu de pèlerinage connu.
  2. BARUK: Industriel juif d'origine italienne, installé au Maroc après l'instau­ration du Protectorat français, fondateur de la plus grande minoterie du Maroc, et de l'usine de pâtes "Mélusine". Arrivé au Maroc en 1913, il fut d'abord ouvrier- magasinier dans un moulin artisanal de Casablanca. En 1923, il racheta une petite usine de fabrication de pâtes alimentaires en faillite qu'il développa considéra­blement. Surnommé le roi des minotiers, il resta proche de la communauté et, avec son épouse, contribua à la promotion de la formation professionnelle de la population juive de Rabat-Salé.

JOSEPH MARCO: Un des pionniers de la presse juive en Algérie, il fonda en 1894 à Alger, le mensuel de langue française "Le Juge".

SALOMON BEN: Descendant d'une famille de Terre Sainte, dont le nom originel était Abrabanel, installée à Tanger au début du siècle. Il immigra ensuite à Casablanca, où il se distingua dans le commerce et les oeuvres de bienfaisance de la communauté. Il continua dans la même voie en s'installant au Canada après l'indépendance du Maroc, où il fut parmi les dirigeants de la communauté sépharade de Montréal. Il a résumé sa vie publique dans un livre de mémoires intitulé: "Trois- quart de siècle pêle-mêle: Maroc 1920 – Canada 1990" (Quebec, 1990).

ANDRE BAROUCH: Industriel et homme politique tunisien, né à Tunis en 1906, mort à Paris. Président de la Fédération du Textile de Tunisie, il avait été éloigné de Tunisie en 1952 par les autorités du Protectorat français pour son activité en faveur des nationalistes. Membre du Conseil National du Néo- Destour, il avait été député à la première Assemblée Nationale après l'indépendance en 1956. Après la lune de miel qui caractérisa les relations judéo-musulmanes dans la première période de l’indépen­dance, l'affaire de Bizerte et les répercussions de la Guerre des Dix Jours donnèrent le signal de l’exode, auquel même ce militant nationaliste finit par se joindre et s'installa à Paris où il devait mourir.

BAROUCH ou BARROUK ou BAROUKH ou BARUK : patronyme correspondant à l’hébreu barukh  (béni); également fils de Néria, scribe du prophète Jérémie (cf. bible : lettre de Jérémie).

          BARUGEL

Nom patronymique d'origine hébraïque, hispanisation de Barukh El, Béni de Dieu. Ce patronyme était déjà porté en Espagne sous la forme de Baroja. A la fin du XIXème siècle, une grande partie des membres de cette grande famille de Tétouan immigra vers Gibraltar, l'Angleterre, l'Egypte et le Brésil. Certains d'entre eux revinrent au Maroc. Autres formes: Berachel, Barukiel, Baruhiel, Baruhel. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté au Maroc (Tanger, Tétouan, Sefrou et Casablanca) et en Algérie (Oran, Alger)

ABRAHAM: Célèbre enseignant, né à Gibraltar en 1860. Directeur d'une yéchiva à Tanger à la fin du siècle dernier. Sa famille s'était enfuie de Tétouan en 1860 au cours de la guerre hispano-marocaine, et avait trouvé refuge à Gibraltar où il est né. Polyglotte, parlant hébreu, arabe, français, espagnol et anglais, il fut un des premiers professeurs au Maroc à donner des cours privés. Il fut à partir de 1886 interprète à la Légation de Belgique à Tanger, puis chancelier du Consulat et drogman de la Légation. Il fut décoré de l'Ordre de Léopold pour services rendus à la Belgi­que. Membre pendant de nombreuses années du Comité de la Communauté, la Junta.

ABRAO: Un des pionniers de l'immi­gration des Juifs du Maroc au Brésil. Riche négociant, il fut décoré pour sa contri­bution au développement du pays de la plus fameuse médaille du Brésil, Ordem dos Rosas, en 1876.

BARZILAI

Nom patronymique d'origine hébraïque, prénom biblique deux fois cité dans le livre de Samuel, qui a pour sens littéral l'homme de fer, et par extension, l'homme plein de courage et de vaillance. Ce prénom, de tout temps très peu cornant en Afrique du Nord, était déjà devenu nom patronymique en Espagne. Après l'expulsion, on trouve des porteurs de ce nom essentiellement dans l’empire ottoman et en Hollande. Au Maroc, des Flamencos venus d'Europe le portaient au XVIIIème siècle, à Salé et à Tétouan. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc par une famille originaire de Turquie.

BASSOUD

Nom patronymique d'origine arabe, littéralement le père de la chance, par extension, l'homme heureux, comblé. Ce surnom qui, par exemple, à Meknès était donné de nos jours à une riche famille Dahan, était devenu à la longue nom patronymique dans d'autres communautés. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Sefrou, Fès).

BCHIRI

Nom patronymique d'origine arabe, dérivé de bishr, la gaieté, indicatif d'un trait de caractère: l'homme gai, au visage avenant, porté chez les Juifs et les Musulmans. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie.

YAACOB: Célèbre musicien tunisien, guitariste et grand spécialiste de musique andalouse

BCHIRI ou BSIRI : nom construit sur le mot arabe bashâra qui signifie bonnes nouvelles : donc porteur de bonne nouvelles.  

תכשיטים אצל נשות יהודי מרוקו-חיי היהודים במרוקו

תכשיטים אצל נשות יהודיות במרוקו

תכשיטיהן של הנשים היהודיות במארוקו היו כמעט זהים לאלה של הנשים הערביות או הברבריות. למעשה, רק בדרך ענידתם היו הבדלים, וייחודה של דמות האישה היהודית היה בעיקר במעטה ראשה, כפי שתואר ביתר הרחבה בדיון בתלבושות.

בערים היו רוב התכשיטים עשויים זהב, ומשקל הזהב של התכשיטים שימש עדות לעושר המשפחות. העדיים העתיקים שהתהדרו בהם הנשים היהודיות והערביות בערים מקורם בספרד, בדומה לתלבושות.

הנשים היו עונדות לצווארן את ענק־השושניות (״תאזרה״), ולאוזניהן — עגילי־תליונים (״כראס עמארה״); כן היו עונ­דות עגילי־טבעת עם תליונים (״דוואה״) ותליון ארוך (״זוואג״). בעיצוב התכשיטים היה לכל עיר סגנון משלה. כך, למשל, אפשר למצוא במדאליונים עתיקים שושניות העשויות תשליבים ופיתולים, המזכירים את הסגנון הספרדי־המאורי. השושניות במדאליונים המאוחרים יותר משופעות באבנים טובות ובפנינים. ההשפעה הספרדית בולטת גם בשם שניתן לציץ הפרח של הרימון — ״ררנאטי״ — המופיע תדיר בהיותו משובץ אבני אזמרגד, אודם ואגרנט.

הערת המחבר:  נוסע מן המאה הי׳׳ט, הודג׳קין, שליווה את סיר משה מונטיפיורי במסעו למארוקו, מציין, כי נשים יהודיות אהבו במיוחד אבני־אזמרגד, כפי שמעיד גם ריבוי האבנים האלו בתכשיטים שבידנו.

על זרוען של נשים יהודיות ראיתי לא אחת צמיד צלעוני מקסים של כסף וזהב לסירוגין, שניתן לו השם הציורי ״שמש וירח״. גם מצאתי את המוטיב הנדיר של הציפור, שעיטר בעבר את מיגוון הטבעות העירוניות העתיקות הקרויות ״טבעת הציפור״; את כל הצורות של כף־היד, ה״כמסה״ — שהיא סגולה לאושר ולמזל טוב — מסוגננת פחות או יותר; וכן צמידים רחבים ומקומרים, עתים מלאים ומשובצים באב­נים עתים מעשה־קידוח כעין התחרה. לצמידים אלה מיתוספים לעתים קרובות שבעה חישוקי־זהב דקיקים, הקרויים ״סמאנה״ על שום מספרם, שהוא כמספר ימות השבוע (semaine). עוד ראוי לציין את החיבה המיוחדת שנודעה למחרוזות־הפנינים בשל סגולתן המבורכת בעיני הנשים היהודיות.

בשנות השלושים והחמישים עלה בידי לבדוק את תכשיטי־הזהב שהצטברו אצל הצורפים היהודים בערים. כל התכשי­טים הם מעשי ריקוע, חיקוק וחירור, ועל־פי־רוב הם מעוט­רים ביהלומים. הצורפים לא היו עוד נאמנים לטכניקות המסורתיות, אך עם זאת השכילו להוציא מתחת ידם את ה״תווייז׳״ המפואר, הלוא היא העטרה העשויה לוחיות על צירים; את ה״פקרון׳ (צב), שהוא אבזם עדין של חגורה מלאכת־מחשבת; את ה״טאבּע״ (חותם), שהוא עדי־המצח המסורתי; ואת האחרונה שבסידרת העדיים החדישים, הב­אה במקום ה״מצממה״ העתיקה, הלוא היא חגורת־הזהב העשירה, העשויה פרקים־פרקים של לוחיות־זהב מעשה חירור.

התכשיטים הכפריים משנים צורה בהתאם לאזורי הארץ. הם לעולם עשויים כסף; לכל תכשיט מיגוון עשיר של דוגמאות, בהתאם לטעמו של כל שבט.

באטלאס העילי ובמורדות המשתפלים לעבר הסאהארה אמנם אפשר למצוא לעתים מוטיבים עיטוריים המעידים על השפעות קדומות ביותר, אולם באיזור מול־האטלאס, שנשאר ערש הצורפות המעולה, רווחות בעיקר הצורות והטכניקות שהורישה אנדאלוסיה של ימי־הביניים. ואכן מצאתי במקום תכשיטים רבים המוכיחים את אמיתותה של סברה זאת, מה־גם שצורותיהם נלקחו מעדיים ספרדיים שזמנם חופף בדיוק את גלי חדירתן של המסורות היהודיות שהביאו מגורשי ספרד לאיזור זה, חדירה שעל עקבותיה גם עמדנו בתיאור תלבושות הנשים.

מרכז חשוב מאוד של צורפים יהודים היה בטהלה — כפר קטן בלב־לבו של מול־האטלאס, בקרב השבט הגדול של בני- אמלן. לפני שעזבו את המקום בשנות החמישים חיו בכפר זה כמה משפחות, שמסרו מאב לבן את סודות אומנותם. לא הרחק משם, במרומי ההר, בכפר טיזי אמושיון, היה מרכז האומנים הברברים, ומעניינת העובדה, שנעשו בו תכשיטים זהים בתכלית לאלה שנעשו במרכז היהודי שבטהלה.

במרכזים כפריים אחרים היה ניוון רב בשנים האחרונות. בעמק הזיז, למשל, החליפו לאחרונה את עדיי־החזה ואת העטרות בשרשראות שמושחלים בהן מטבעות־כסף וחרוזים צבעוניים.

ז׳אן בזאנסצו

בתמונה מצד ימין….

עיטורי־ראש

כתרים רקומים — ״ספיפה״ או ״תאז׳״

רקמת־פנינים על־גבי כתרים היתה מיוחדת ליהודיות (ז׳אן ז׳ואן, ידיעה בע״פ); לרקמה זו נוספו לוחיות משובצות באבנים צבעוניות ועיטורים אחרים ; עטרות אלה נפוצו בעיקר בערים, אך הופיעו גם בנאות־מדבר

(א) תטואן או רבאט ; המחצית הראשונה של המאה הכי כולו פנינים (אופייני לערי הצפון)

(ב) אמזמיס ; אמצע המאה הכי רקע הפנינים תוקן

(ג) תמנגולת שליד אגדז; אמצע המאה הב׳

אריג כחול, חרוזים שונים (טיפוס כפרי, שמורגשת בו השפעה עירונית)

הגובה המירבי: 8 ס״מ מוזיאון ישראל

ראה : ז׳ואן, תלבושות, עמי 173 ; השווה : אידל, מילון, עמ׳ 198 ; בזאנסנו, תלבושות,לוח 51,עמ׳ 44; הנ״ל, תכשיטים,עמ׳ 5,מס׳ 32(מקרא) (422)
224

מצד שמאל…..

רישום של איז׳ן דלאקרואה משנת 1832 ראה להלן, הפרק על הציור, עמי 250 (423)

עטרה — ״תאז׳״ פאס; סוף המאה הי״ח או תחילת המאה הי״ט

סוג שענדו מוסלמיות, ולאחרונה גם יהודיות; היה שכיח באירופה בימי־הביניים ובתקופת הרניסאנס

זהב; עבודת־חירור כעין התחרה ; אבני אודם ואזמרגד ; לוחיות מעוטרות אמייל כחול, ירוק ולבן האורך: 45 ס״מ אוסף פרטי, פאריס

ראה : בזאנסנו, תכשיטים, לוח 10, מס׳ 32 ; אידל, מילון, עט׳ 216 (426)

M'hamed Ahda – Juifs ou Berbères judaïsés du Tafîlalet au Sud-Est marocain

M'hamed Ahda

Juifs ou Berbères judaïsés du Tafîlalet au Sud-Est marocain

M'hamed Ahda est enseignant chercheur à l'Université Ibn Zohr d'Agadir. Titulaire d'un doctorat en histoire (Université Le Mirail Toulouse France 1990). Auteur de nombreux travaux scientifiques, publiés dans des ouvrages et revues nationales et internationales. Membre actif de plusieurs groupes et centres de recherche au Maroc et à l'étranger.

Les juifs du Tafilalet  n'appartiennent à aucune caste auprès des habitants, néanmoins, ils sont dépendants. L'histoire et la tradition s'accordent à leur donner une large place parmi la population Filalienne. Sachant que les juifs ont commencé très tôt à immigrer au Maroc et à s'établir dans les vallées du Ziz et du Draa dès le VIeme siècle Av. J.C, mais également au début de l'ère chrétienne. Serait-il possible d'admettre le caractère hypothétique de telle considération laissant entendre que cette immigration aurait coïncidé avec le développement de la colonisation Phénicienne du (6eme au 4eme siècle Av. J.C).

Très anciennement installés dans ces régions du Maroc présaharien, ils auraient autrefois crée un royaume Judéo-Berbère. La tradition dit que ces Juifs ou bien ces Berbères judaïsés, ont formé ce royaume puissant qui aurait été ébranlé par ses luttes contre les Chrétiens à cette époque de l'histoire. En effet, dans la région de Todgha au S-E marocain, des milieux juifs conservent encore des traditions qui remonteraient à des siècles où il existait une sorte de royaume juif dans la région. D'après L.Voinot "Les colonies juives constituées entre le 2eme et le 5eme siècle en lutte contre les Chrétiens et certaines peuplades berbères judaïsées ont gardé quelque autorité jusqu'à la conquête arabe dans la seconde moitié du 4ème siècle."

            Selon certains auteurs à une époque récente, existaient encore, dans certaines synagogues du Sud marocain, des manuscrits où se trouvaient consignés en caractères hébraïques mais en phonétique arabe, des textes intitulés "Histoire du Draa"

Malgré tout, l'arrivée des Juifs dans ces parages reste un problème pour les chercheurs. Voinot suggère également que la dispersion des tribus d'Israël après la chute de Jérusalem en l'an 71 entraina les Juifs vers les provinces.

Lombard suggère que ״les royaumes Wisigothiques d'Occident ne sont pas cléments, des persécutions violentes affligent les communautés du Midi (Malaga) et de la Septimanie (Narbonne) entraînant une immigration vers le Maroc, où se renforcent ainsi les courants de judaïsation. ״

Quant à BOUILLY, il prétend que la grande majorité des Juifs sont probablement d'anciens Berbères en ״se fondant dans le creuset berbère״ tout en suggérant que les invasions ont peu modifié le substratum ethnique du Maroc. D'autres auteurs, affirment que vers la fin de l'antiquité le Judaïsme a été l'objet d'une propagande active en Afrique du Nord ce qui à notre avis demeure discutable. Nous savons par contre que dans son ״Histoire des Berbères״, Ibn Khaldoun affirme qu'au moment de la conquête musulmane une partie des Berbères professait le Judaïsme et il cite parmi les tribus judaïsées, les Fendelawa, les Mediouna, les Behloula, les Ghiatha, et les Fazaz, Berbères du Maghreb Al Aqsa. Ce qui tendrait à prouver qu'ils y étaient déjà établis depuis des siècles. Ces Juifs étaient restés fidèles au Judaïsme de leur origine. Il reste donc acquis qu'une partie de cette population berbère du Maroc a été judaïsée ou fortement imprégnée d'éléments judaïques.

Dans le même sens M. Lombardrappelle que le Judaïsme pénétra à l'intérieur du pays berbère dans les hauts plateaux et les massifs montagneux ainsi que dans plusieurs tribus de l'Atlas et du Sud marocain. René BASSET, beaucoup plus prudent, admet cette hypothèse en gros et pense qu'on ne peut parler de tribus entièrement juives mais plutôt de familles ou de fractions judaïsées au sein des tribus païennes. Georges Marchais, quant à lui conteste l'affirmation d'Ibn Khaldoun et se refuse à admettre l'existence d'un Judaïsme berbère à l'intérieur du pays, phénomène qu'il juge inexplicable. On aimerait connaître les sources qui l'autorisaient à une telle affirmation. G. Marchais semble négliger le fait que les conquêtes arabes en Afrique du Nord aux 7ème et 8eme siècles ont provoqué l'exode des populations menacées vers les régions inaccessibles du Maghreb dont le Sud du Maroc faisait partie. Rappelons l'exemple de l'île Djerba en Tunisie qui abritait les Juifs depuis l'antiquité. Notons aussi sans pouvoir l'étudier avec les moyens adéquats (domaine archéologique) le cas de Tafilalet. Sur une hauteur dominant une inflexion du cours du 'Gheris' se trouve un ancien ksar dénommé "Medinat L'ihoud" (la ville des Juifs), qui pourrait être un ancien ksar juif rejeté hors des zones de culture, dans un endroit complètement désertique, qui pourrait aller à la rencontre de l'hypothèse de G. Marchais.

La situation vraisemblable c'est qu'avant la conquête musulmane, les Juifs ont judaïsé une partie de la population berbère du Maroc et sa partie présaharienne, Ibn Khaldoun l'assure expressément, mais l'une des conséquences de cette conversion, d'après certains auteurs, suivie d'une nouvelle conversion à l'islam plus tard, phénomène assez fréquent au cours de l'histoire, aboutit à cette difficulté de détermination. S'agit-il de Berbères judaïsés ou de Juifs berbérisés ou islamisés ? Les deux éléments s'étant profondément interpénétrés à une époque récente tout en formant un groupe particulier avec leurs coutumes ; les uns sont arabisés, les autres berbérisés, n'ayant pas perdu l'usage de leur langue. Autre constat : la conquête arabe avait rattaché aux grands circuits économiques, la région Sijilmassa, créée par l'expansion Zénète vers le Sud depuis le 8eme siècle. Il convient de rappeler qu'à chacune des portes d'accès du Maghreb vers le Bilad es-Soudan – dont Sijilmassa faisait partie – les Juifs ont toujours existé, depuis des temps anciens, des communautés juives, tour à tour puissantes ou déchues, mais sans cesse actives et enrichies par le commerce caravanier avec le Bilad es- Soudan.

הרב קלמנוביץ קובע את גבולות החינוך הדתי במרוקו-יעקב לופו

הרב קלמנוביץ קובע את גבולות החינוך הדתי במרוקו

הרב קלמנוביץ הגיע למרוקו ונפגש עם הנהלת הקהילה שהיתה שותפה בהנהלת תלמוד תורה. הרב הציג תוכנית כוללת אשר היתה אמורה להנחות את תוכנית הלימודים בכל מוסדות החינוך היהודי במרוקו. עתה נוצר קרע בין התומכים בהצעתו לבין המתנגדים לה. הרב קרא לכל אחד מהנציגים לפגישה נפרדת בארבע עיניים והפעיל עליהם את סמכותו כדי להשיג את הסכמתם לעמדותיו. לבסוף נוסח מעין סיכום המציג את עמדות ״אוצר התורה״ במרוקו בנושא לימוד התורה והחינוך הדתי. המסמך נקרא ״הממורנדום של ה־31 במאי״ והוא מכיל שש נקודות, שהחשובות בהן: שלימודי החול לא יתחילו לפני גיל שמונה, ובניין תלמוד תורה יועמד לרשות ״אוצר התורה״ לפעילות שתתקיים לאחר שעות הלימודים.

במהלך כל הדיונים הללו אנשי ״אליאנס״ לא הוזמנו ולא נכחו, ומחוגי הממשלה נמסר על אי שביעות רצון מ״ביקור הרב האמריקאי״ שמתערב בפוליטיקה המקומית. למרות חילוקי הדעות השיג הרב קלמנוביץ הסכם לשיתוף פעולה עם ״אליאנס״ תוך ויתורים בנקודות מסוימות שאפשרו את המשך ה״קוהביטציה״ (השכנות והשותפות) ביניהם. על פי עדותו של סטנלי אברמוביץ, ויתר הרב קלמנוביץ בנקודות רבות שנציגיו התעקשו עליהן לפני הגעתו.116

ברור היה לכולם שהרב קלמנוביץ הוא הסמכות הדתית העליונה והוא הקובע את גבולות הוויתורים. וכך, הרב האשכנזי מאמריקה הוא זה שקבע את גבולות ה״יידישקייט״ במאבק של ״אוצר התורה״ מול ״אליאנס״ במרוקו.

בהמשך סיורו ביקר הרב קלמנוביץ בקהילות מארקש, מוגדור, מקנאס, פאז, וצפרו. בכל מקום נוכח שאין לתלמידים שום אפשרות ללמוד לימודי המשך מסורתיים. על פי תמונה זו חשש כי במוקדם או במאוחר תלמידי ״אוצר התורה״ ״יפלו ברשתה״ של ״אליאנס״ ויאבדו את ה״יידישקייט״ שרכשו בתלמודי תורה. לכן פעל בכל הערים ליצירת מוסדות לימוד דומים לתלמוד תורה של קזבלנקה, דהיינו, רק לאחר גיל שמונה הנער עובר ללמוד במסגרת של חצי יום לימודי קודש וחצי יום לימודי חול. הרב קלמנוביץ הגדיר את הרציונל שמאחורי קביעה זו: ״לאליאנס יש 28 אלף ילדים, הם יכולים לאפשר לנו להציל אחדים בכל עיר״.

מודרך על ידי תפיסת עולם זו ניסה הרב לחתום על הסכמים בכל עיר ועיירת שדה להקמת מסגרות לימוד במתכונת האמורה. ואמנם שש קהילות חתמו עמו על הסכמים. לדעת הג׳ויינט, הסכמים אלו היו חסרי משמעות כיוון שלא היה להם כיסוי תקציבי, והוא לא היה מוכן לממן מערכות לימוד נפרדות – חילונית ודתית – כשניתן היה לקבל את השירות הזה חינם מ״אליאנס״. בכל ערי השדה הבטיח הרב קלמנוביץ העלאות שכר לרבנים ולמלמדים ב״אוצר התורה״, כדי לקדם את מעמדם ולהפיח בהם רוח לחימה. הוא התנגד לתוכנית הג׳ויינט לסגור את ה״חדרים״ בערי השדה, כמו בקזבלנקה, כיוון שלטענתו מרוקו היתה ״מלאה בתורה״ ועתה עם סגירת ה״חדרים״ היא מתרוקנת מתורה, ומשום כך מכריחים ילדים יהודים ללמוד ב״אליאנס״. כדי להקל על פעילותו הציבורית הוא הקים בפאריז ועדה שתפקח על הנעשה במרוקו והודיע על כך לג׳ויינט. הרב קיווה שוועדה המורכבת מיהודים צרפתים תמנע את הבעיות שהוא נתקל בהן כאזרח אמריקאי המתערב בענייניה הפנימיים של מרוקו.

הערת המחבר: הרב קלמנוביץ היה מקפיד עד לפרטי פרטים גם בהדרכה של הסגל החינוכי. במכתב שנשלח לגננת בתלמוד תורה בקזבלנקה הוא מכתיב לה את ״ברכת מודה אני לפניך״ באותיות ופונטיקה צרפתית, ומחייב אותה לשנן זאת יחד עם התלמידים בכל בוקר. ארכיב ״אליאנס״, מרוקו, תיק 62. מכתב קלמנוביץ לגב׳ קונקי 14.5.53.

הרב קלמנוביץ מינה מטעמו שני נציגים, מר רייכמן והרב לוי והטיל עליהם להמשיך את פועלו ולהשגיח על מילוי ההסכמים שהשיג במרוקו. הנציגים שבחר הועדפו על פני אנשים בעלי רקע חינוכי ופדגוגי פורמלי, כיוון שהרב היה בטוח באדיקותם הדתית. הג׳ויינט התנגד לתפיסתו החינוכית ולנציגים שבחר, מפני שלא רצה להפקיד מיליוני פרנקים בידי נציגים שאינם אנשי חינוך אלא נאמניו הדתיים של הרב קלמנוביץ. סטנלי אברמוביץ כתב על כך: ״יהיו לנו בקזבלנקה את מר לסרי, מר מונסנגו, מר רייכמן, והרב לוי אחראים על תקציב חינוך בסך 36 מיליון פר״צ ואף אחד מהאדונים האלו לא מתיימר להיות איש חינוך״.

מייד עם תום הסיור במרוקו שם הרב קלמנוביץ את פעמיו לפאריז והציג את דרישותיו בפני מנהיגי ״אליאנס״. בפגישה שנערכה בפאריז ב־2 ביולי 1953, פרש הרב בפני מנהיגי ״אליאנס״ את השקפת עולמו הקשורה להרס הכמעט מוחלט של קהילות פולין וליטא. הוא הוסיף שחובתם של שרידי היהודים להשתקם ולבנות בכל מקום שניתן מרכזי לימוד אותנטיים, כי רק הם יכולים להבטיח שיקום והמשכיות לעם היהודי. לדבריו, מרוקו היא אחת הארצות היחידות בעולם שיהודיה נשארו קשורים למסורת היהודית ותפקידה לשמש כמשתלה למסגרתה של היהדות בעתיד:

…למעשה הפוטנציאל הזה נשאר טרף לארגונים פוליטיים או דתיים כמו השליחים המיסיונרים של ארגונים שונים הנתונים תחת השפעה ציונית ולא תמיד למטרות הנדרשות לפי תורתנו הקדושה. הקשיים הנובעים מהמצב החדש הזה הכריחו אותנו לשוב למרוקו… אנו משוכנעים שהנושאים של קודש הם הדאגה העיקרית ולימודי חול הם רק אמצעי. אנו חושבים א״כ שחינוך צריך להישאר בידים של המורים שלנו, שיהא ברור ומוסכם ללא פקפוק בשטח זה.

בפגישה ״היסטורית״ זאת פירט הרב את עמדותיו והציג את ההסכמים שחתם ברחבי מרוקו ברוח התזכיר (ממורנדום) של ה־31 במאי. הוא דרש ש״אליאנס״ תאשר את ההסכמים שנחתמו עם ״תלמוד תורה״ בקזבלנקה ובשאר ערי השדה, עליהם חתומים ראשי הקהילות והציבור המסכימים עם מדיניותו. ״אליאנס״ דחתה את רוב דרישותיו של הרב קלמנוביץ. אנשיה לא הסכימו להסדר הקובע שהם יקבלו לבתי ספרם תלמידים מגיל שמונה בלבד, לאחר שעד גיל זה הם ילמדו רק לימודי קודש. כמו כן דחו את דרישותיו לגבי חלוקת הזמן בין לימודי קודש לחול, ומתחו ביקורת קשה על הניהול של ״אוצר התורה״ ועל הבטחות השווא הכספיות שהרב פיזר במרוקו. ״אליאנס״ ביקשה להרגיע את הפעילות ה״רותחת״, ולאחר שהרב עזב את מרוקו הגיעה להבנות יותר רציונליות, מעשיות ומאוזנות עם הרב יצחק לוי נציגו של הרב קלמנוביץ במרוקו.

לסיכום, ניתן לומר, שהרב קלמנוביץ התגלה כמנהיג דומיננטי המייצג את האינטרסים ועמדות החינוך הדתי במרוקו. את הפגישה שהתקיימה בתוך ״לוע הארי״ עם הנהגת ״אליאנס״ יש לראות כנקודת מפגש היסטורית. בקונטקסט האירועים והכוחות שפעלו בקרב הקהילה היהודית במרוקו בשנת 1953, ייצגה פגישה זו את פסגת הדיונים בין שתי השקפות עולם הנאבקות על ההשפעה ועל עיצוב חייהם של היהודים במרוקו.

את יהדות מרוקו הדתית ב״פסגה״ זו ייצג רב אשכנזי ליטאי.

כתיבת פרק זה בהיסטוריה של החרדים, כפי שנרשמה בעיתון יתד נאמן מלווה בתיאור הרואי של הרב, שלמרות מצבו הבריאותי הרופף הלך ל״גוב האריות״ של ״אליאנס״ בפאריז, עמד בגבורה והציג את אמונתו בגאווה מרשימה.

Joseph Toledano Epreuves et liberation Les juifs du Maroc pendant la seconde guerre mondiale

Joseph Toledano

Epreuves et liberation

Les juifs du Maroc pendant la seconde guerre mondiale

Un refus humiliant

Les Juifs marocains n’eurent pas l’occasion de prouver leurs capacités, l’audace et l’imagination n’étant pas le fort des autorités du Protectorat qui gardaient le silence. Face ce mutisme démobilisateur, le délégué de l’Alliance Israélite Universelle au Maroc depuis 1913, Yomtob Sémah, tenta une dernière démarche, début novembre 1939, en pressant la centrale parisienne d’intervenir auprès du gouvernement français :

«]’ai rencontré à plusieurs reprises les sieurs Bonan (avocat et militant communautaire) et Zagury (Président de la communauté de Casablanca) et nous avons eu l’occasion de discuter avec les hauts fonctionnaires du Protectorat des engagements volontaires, de l’accueil des réfugiés allemands et de l’antisémitisme.

Nombre de jeunes gens, sains et sportifs, issus des meilleures familles, se sont engagés volontairement, dans un moment d’enthousiasme et par amour sincère de la France et à ce jour, ils n’ont encore reçu aucune réponse positive. Ils n’osent plus, de honte, se montrer en public…

Ne vous serait-il pas possible d’intervenir à Paris pour que soit mis fin à cette situation d’exception ? Jusqu’à quand les Juifs du Maroc devront-ils être victimes de l’erreur faite, dès le début du Protectorat, de les considérer comme indigènes ? Il leur est impossible de s’assimiler aux Européens dont ils se rapprochent davantage, chaque jour, par leur instruction et leur mode de vie, et ils ne peuvent être considérés comme marocains parce qu’ils ne sont pas musulmans… »

Or c’était justement la hantise des autorités coloniales de ne pas refaire la même erreur qu’en Algérie, en détachant les Juifs des indigènes musulmans, qui devait peser sur la décision de ne pas relever le défi de solution non- conventionnelle. Robert Montagne lui-même n’avait-il pas mis en garde contre une telle tentation et préconisé un remède ? Quitte à recruter sur place des volontaires quand le besoin s’en ferait sentir, l’administration coloniale préférait avoir recours à la masse berbère infiniment plus disponible, comme l’avait déjà prouvé la Grande Guerre Opposant la force d’inertie à l’enthousiasme des jeunes, l’administration, sans déclaration fracassante, finit par enterrer la question de l’engagement des Juifs et imposa même à la presse locale la censure la plus stricte, comme en témoignait le journaliste Jacob Ohayon, dans son journal personnel : «Qu’a-t-on fait des engagements ? Sans doute furent-ils jetés au panier. Comme secrétaire à la rédaction de La Vigie Marocaine, collaborant avec la censure, j’avais pour consigne de ne rien laisser passer au sujet des engagements des Juifs pour la durée de la guerre. Bien plus, leur participation à la Fraternité de Guerre devait autant que possible demeurer dans l’ombre. Voilà les consignes de la Résidence à l’époque de Daladier… »

Immense fut la déception des jeunes volontaires, invités poliment mais fermement, à attendre patiemment chez eux un appel qui ne viendrait jamais. Ainsi, l’hebdomadaire de Casablanca L’Avenir Illustré déplorait avec amertume :

« Evidemment il est permis de regretter que notre concours  n’ait pas été accepté avec la spontanéité que nous avons mise à l’offrir. Mais il ne faut pas pour autant que notre fidélité soit affectée par cette réserve. Il faut au contraire que nous descendions plus que jamais au fond de notre cœur et que nous y cherchions les causes de cette réserve qui nous affecte si cruellement… »

Les seuls volontaires juifs effectivement mobilisés furent quelque 300 campagnards des communautés moins évoluées du sud du Maroc, recrutés à titre de " travailleurs coloniaux " et envoyés pour travailler aux usines d’armement de la métropole, dans la région de Lyon.

Par contre, les Juifs furent, sans distinction, intégrés à la défense civile comme les autres composantes de la population. Les mellahs furent appelés à respecter notamment les consignes de couvre-feu et d’obscurcissement des rues et des maisons pour prévenir les attaques aériennes : obligation de badigeonner en bleu les ampoules électriques et de recouvrir les vitres des fenêtres de papier de la même couleur. Des tranchées furent creusées, dans les cours des écoles, pour s’y réfugier en cas de bombardement. Souvenir traumatique de la Grande Guerre, les mesures de sécurité se focalisaient sur l’éventualité d’attaques au gaz. C’est ainsi par exemple que la F.A.P.A.C. le groupement de défense civile formé au mellah de Meknès, détaillait dans une brochure en judéo-arabe, écrite en lettres hébraïques, les instructions pour la fabrication à domicile de masques à gaz. Dans son introduction, la brochure se voulait rassurante, ne doutant pas de la bienveillance traditionnelle de la nation protectrice :

« Il ne s’agit là que de mesures de précaution, car quoi qu’il arrive, il n’y a pas de danger immédiat ? la France est une grande puissance et ses ennemis tremblent devant elle, mais il est préférable de se tenir prêt à toute éventualité et de savoir comment réagir, en cas de nécessité, plutôt que de compter sur les miracles… Conservez donc cette brochure comme quelque chose qui vous est cher. Ne la négligez pas, relisez là de temps à autre jusqu’à l’apprendre par cœur. Fasse l’Éternel que vous n’en avez jamais besoin et qu’il nous envoie bientôt notre Messie — qu’il en soit ainsi, amen ! »

Jacques Godel et David Bensoussan Souvenirs de la Seconde Guerre mondiale

Montréal, septembre 2010 Cher Monsieur Godel,

Meilleurs vœux de Shana Tova et félicitations pour votre récit qui intéressera, j'en suis convaincu, beaucoup de personnes curieuses de comprendre les épreuves subies par leurs parents. J'ajouterai que pour ce qui est du vécu de la Seconde Guerre mondiale au Maroc, les témoignages personnels et écrits sont plutôt rares. Pour ce qui est des documents officiels, ils peuvent être retracés suite à un certain investissement de temps, mais ne rendent guère le sentiment prévalant ni même le vécu réel. Aussi, je vous encourage à continuer et à décrire votre séjour à Casablanca.

Au plaisir de vous relire,

David Bensoussan

Bethesda, le 16 octobre 2010

Cher Monsieur Bensoussan,

Avec un peu de retard, voici la suite de mon récit.

Après avoir échappé à l’arrestation de toute la famille, le 6 novembre et franchi la ligne de démarcation dans la nuit du 6 au 7, nous restons cachés en Haute-Garonne, à Chaum-par-Fronsac jusqu’au 9 avril 1943.

Cette nuit-là, nous nous mîmes en route pour franchir la frontière franco-espagnole, en compagnie de 4 jeunes Français, réfractaires au travail obligatoire (S.T.O.) imposé par l’Allemagne. Après 24 heures dans la montagne, nous sommes tous en Espagne, arrêtés, conduits à Lérida, puis à Barcelone, où nous sommes pris en charge par des délégués des autorités françaises d’Afrique du Nord.

Trois mois à Barcelone, c’était comme des vacances inespérées. Libre enfin ! Mais on ne pouvait rester longtemps en Espagne, et le 14 juillet 1943, ordre de départ vers l’inconnu. À la gare du Nord, un train spécial nous attendait et en route….

Après 30 heures de voyage dans de vieux wagons, sans ravitaillement, et sous bonne escorte policière, c’est la frontière portugaise. Changement de train, très confortable, nourriture, boissons, pain blanc (un luxe), et quelques heures plus tard, nous arrivons à Setubal, port maritime au sud de Lisbonne. Après appel, et vérification d’identité, on nous embarque sur le Djebel Aurès, un vieux cargo rouillé, sale, et un équipage assez déplaisant (pétainiste).

Une autre partie de notre convoi est embarqué sur le « Gouvernance General Chanzy », lui aussi vieux cargo. Ancre levée, nous sommes en mer bientôt encadrés par deux bâtiments de guerre de ce qui restait de la marine française. Moment émouvant.

Après 36 heures de traversée, par un temps magnifique et une mer d’huile (c’était mon premier voyage sur l’océan), la côte se dessine au loin. Nous savions que c’était le Maroc, car nous avions appris pour la première fois notre destination par les marins du bord Casablanca.

Le port était incroyablement encombré, et partout bâtiments flottant la bannière étoilée des U.S.A. Les quais fourmillaient de soldats, marins et débardeurs. On nous fit descendre du bateau, là encore sous bonne escorte, et on nous dirigea vers un vaste hangar où nous attendaient des représentants des armées et des pouvoirs civils. Discours, musique, buffet, etc., et toujours sous bonne escorte nous embarquons dans des camions militaires. Notre destination, la caserne du Régiment d’infanterie coloniale du Maroc. Ce régiment avait refusé de se battre contre les Américains au cours du débarquement du 8 novembre 1942, en conséquence de quoi il avait été dissous, ce qui expliquait cette caserne vide de ses soldats. Mais l’armée avait repris ses droits, et avec l’arrivée de convois en provenance d’Espagne tous les deux ou trois mois, ces bâtiments étaient devenus un centre de premier accueil, de triage, et surtout de recrutement et de surenchère entre l’armée giraudiste (c’est-à- dire de Vichy) et les Forces françaises libres du Général de Gaulle. La caserne était très propre, spacieuse, les chambres confortables, et la nourriture acceptable. Mais nous ne pouvions sortir, car il fallait se soumettre à des interrogatoires, photo, empreintes digitales, et surtout le racolage par des recruteurs des armées de terre, de l’air et de la marine. Les cours étaient pleines de matériel de guerre en provenance des U.S.A., comme pour nous inciter à rejoindre ceux qui nous les montraient. J’avais opté pour De Gaulle, et on m’avait parlé de l’arrivée prochaine à Casablanca de la fameuse « Colonne Leclerc » qui allait devenir la 2e Division blindée. Pendant toutes ces journées, nous n’avions aucun contact avec le monde extérieur.

Une fois toutes les formalités terminées, à la satisfaction des autorités, chacun et chacune d’entre nous allèrent vers leurs nouvelles destinations. Algérie, Angleterre, Amérique. Beaucoup, cependant, restèrent au Maroc, et de la caserne du R.I.C.M. on nous dirigea vers un nouveau centre d’accueil, une école au cœur de Casablanca, l’école de la Foncière. Nous étions libres de nos mouvements, et enfin libres de faire la connaissance de Casablanca.

Pour nous, c’était une découverte, cette implantation de l’architecture moderne européenne dans ce milieu islamiste, la Place de France, le boulevard du 4e Zouave, la belle zone administrative, les palmiers, le ciel bleu… Là encore, dans cette école, le tri se fit. Mon père fut requis civil, affecté à l’entretien de la base aérienne, ma sœur inscrite au lycée, et ma mère employée par ce qui était déjà « Les évadés de France ». Mes parents et ma sœur furent logés dans un hôtel de la rue Guynemer. Quant à moi, en attendant la colonie Leclerc, je fus logé à l’hôpital (je crois qu’il s’appelait Hôpital Colombani), à l’internat, vide de ses internes, mobilisés.

Casablanca était un grouillement humain incessant. Bien sûr, les Américains étaient partout, jeunes, bien portants, mais enclins à la consommation d’alcool. L’armée française, très pétainiste (giraudiste) était en train de s’équiper de matériel américain. Partout il y avait des entrepôts énormes de tout ce que les États-Unis produisaient et la circulation était impossible entre les bus marocains, les GMC des GI et les voitures attelées des Marocains.

Mais la population de Casablanca était essentiellement européenne. Fonctionnaires, commerçants, militaires en retraite, presque tous étaient issus de la Métropole. Il y avait, à mes yeux, la ou les ségrégations, par classes, ethnies, et origines. Le mellah, la médina, le Maarif, Anfa, El Hank autant de monde différent, qui tout en vivant ensemble vivaient séparément. J’aimais la rue, avec tout ce grouillement d’humanité, les vendeurs de brochettes, les marchands d’eau, les barbiers installés dans la rue, qui rasaient, coupait les cheveux et saignaient leurs clients.

À l’hôpital, je m’étais fait des amis, mais pour peu de temps puisque la colonie Leclerc était enfin arrivée, et je recevais mon affectation pour la rejoindre à El Hank. Là on m’affubla d’un uniforme anglais du désert, ma nouvelle identité était chasseur de 2e classe, compagnie hors rang (CHR), 501 régiment de chars de combat.

Peu de jours après, nous nous mîmes en route pour Rabat. C’était fin août, début septembre 1943, et je voyais, enfin, un peu du Maroc. La route entre Casablanca et Rabat était fort belle, et longeait la voie ferrée. Très rapidement nous étions dans le « bled » qui était un mot nouveau pour moi. L’arrivée à Rabat fut une révélation. Sa beauté, sa majesté me firent comprendre combien j’étais dans un monde différent, mais qui semblait envoûtant. Notre destination finale était la Forêt de Témara, très exactement au kilomètre 14 de la route de ce qui s’appelait Camp- Marchand. On nous fit débarquer dans une forêt de Chêne-Liège, dans une clairière.

Les premières nuits, nous dormîmes à même le sol, dans une clairière, où pour rejoindre la route, il fallait emprunter en chemin sablonneux. La seule habitation était celle d’un garde forestier qui vivait là avec sa famille. C’était un ancien du maréchal Lyautey, avec l’uniforme vert des gardes forestiers de la métropole. Une pompe à main était le seul point d’eau, pour ce qui allait devenir en peu de temps une bourgade. Dans cette clairière, il y avait aussi une ou deux familles de paysans marocains pauvres en haillons, vivant dans quelques gourbis et affectés au travail dans la forêt de Chêne-Liège, sous la surveillance du garde forestier, que nous ne tardions pas à surnommer « Pétain » en raison de ses opinions. Dans un deuxième temps, on nous distribua des tentes, surplus de la campagne du désert. Nous n’étions qu’un embryon de régiment, sans matériel (sinon quelques vieux camions anglais), sans facilités sanitaires, et une nourriture immangeable. Le changement pour devenir la 2e D.B. se fit lentement, au fur et à mesure de l’arrivée du nouvel équipement américain. Les chars et les véhicules automobiles arrivaient en caisses que nous récupérions pour construire des espèces de bidonville. C’était les « guitounes ». Elles logeaient 2 soldats, et chacune avait son « architecture » à elle. Nous avions aussi des aires communes, avec tables et bancs, mais sanitaires existants, et nourriture infecte. Mais avec le temps, on s‘adapte. Et puis, tous les matins, des Marocains entre-temps arrivaient au camp, avec une carriole tirée par un maigre cheval, pour nous vendre des « casse-croûte », des oranges, etc. Une ou deux fois par semaine, nous avions quartier libre, pour Rabat. C’était toujours un enchantement. Rabat, aussi grouillant de soldats, mais peu d’Américains. Il y avait une base de la Royal Air Force, des Tchèques, et surtout les Giraudistes. Avec un camarade de régiment, nous avions découvert la Kasbah des Oudayas. Nous étions toujours les seuls soldats à visiter cet endroit merveilleux, en buvant le thé à la menthe, et nous régalant des pâtisseries marocaines. Toujours dans notre bidonville, notre régiment, et la division se développaient. Assez rapidement, presque tout le matériel était arrivé, chars, half-track, GMC, Jeep.

פגיעות בחיי היהודים והתאסלמות במרוקו – אליעזר בשן

מתוך הספר " פגיעות בחיי היהודים" עמוד-116-117

1898 נשים נאלצו להתאסלם בתאזה

בעת המהומות שאירעו בימי שלטונו של עבד אלעזיז הרביעי שהחל למלוך בשנת 1894 בהיותו בגיל 14, סבלו קהילות שונות מהתנפלויות של שבטים. לפי ידיעה ב-1898 נשים יהודיות שנחטפו בעת התנפלות על העיר תאזה, נאלצו להתאסלם.

כפי שפורסם ב-1898 אסיר יהודי במרוקו התאסלם. יש להניח שעשה זאת כדי להשתחרר ממאסר, או לפחות לזכות לתנאים טובים יותר  ,((Jc-1898-9 May-3 June

לפי ידיעה ממוגדור מה-22 באפריל 1900 יהודי בשם בנסאני שהתאסלם ישב במאסר, וראובן אלמאליח ראש הקהילה במוגדור, דאג לשחררו.

ציפתי שביקר במרוקו ב-1902 כתב על יהודי שהתאסלם לאחר שביקר אצל מראבוט [קדוש יוסלמי]

לפי ידיעה מעיתונאי בריטי ששהה במרוקו בסוף המאה ה-19 ובתחילת ה-20, מוסלמים סוחטים כסף מיהודים באמצעות עלילה שפגעו בסולטאן או שהתאסלמו וחזרו בהם.

בשנת 1909 התאסלמו שני יהודים במוגזור

כדי להחזירם לחיק היהדות פנתה הקהילה לקונסול צרפת מר חורי לעזרה. הוא ידוע ביחסו החיובי לקהילה, אבל אמר שהתלונה צריכה להיות מבוססת. ביקש את נציגי הקהילה לחקור בדבר, ולהביא בפניו את העובדות. התברר שהם מבוגרים, ולכן אין בידו לעשות דבר. לו היו נערים, היה נוקט בצעדים כדי להשיבם לבית הוריהם

בתקופת החסות של צרפת

גם בתקופה זו היו מקרים שיהודים התאסלמו, מהם בעקבות הסתבכויות או שיכרות. שר המשפטים שלח לקאדים ולדיינים היהודים ב-3 בדצמבר 1929 את ההוראות הבאות:

א.       אם מתאסלם מופיע בפני הקאדי או הדיין כדי להתאסלם, עליו לדרוש תחילה תעודות המאשרות שאין לו תביעות בעניני נישואין וירושות, מהתקופה שלפני המרתו.

ב.       היות וכל אחד מהדיינים מנסח נוסח שונה בנושאים הנ״ל, והיועץ הראשי אינו מתמצא בהם, לכן האישור יינתן רק על ידי בית הדין הגבוה [הרבנות הראשית] בזו הלשון:

א.      שאין לו [לה] שום תביעה בעניני הנישואין והירושות.

ב.       שאינו [או אינה] חופשי [או חופשית] מהתביעות הנזכרות.

הפרטים דלעיל הוקראו באסיפה של מועצת הרבנים השלישית שנערכה בשנת תש״י(1950) (מ. עמאר, 'המשפט העברי', תש"מ, עמי 273).

נשא מוסלמית- התאסלם והתגרש

בפרוטוקולים של בית הדין במוגדור שגילה לאחרונה פרופ' יוסף שיטרית, מצא את האירוע הבא: בשנת 1932 פתח סוחר יהודי בית מרחץ והושיב מוסלמית כאחראית לתפעולו. בשלב מסוים התאהב בה. הוא חי עמה, היא דרשה ממנו להתאסלם, וילדה לו ארבעה ילדים. הנושא הגיע לבית הדין שהחליט כי עליו לגרשה, וחייב אותו לשלם לה דמי הכתובה ומזונות לידיו [י. שיטרית מסר על כך לראשונה ביום העיון שנערך לכבודו של הרב דייר משה עמאר באוניברסיטת בר אילן ביז אדר ב, תשס״ח],

בשנות ה-30 של המאה ה-20 בעת ההפגנות נגד הממשל הצרפתי במכנאס, נהרגו שלושה עשר מפגינים בכדורי המשטרה הצרפתית, והקרבן הראשון ביניהם היה יהודי שזמן קצר לפני כן התאסלם. בעקבות ויכוח בין יהודי במכנאס שהתאסלם, לבין יהודים באפריל 1939, התנפלו המונים על המלאח. חנויות נבזזו, נרצחו שני יהודים ונפצעו כארבעים.

קיימים במרוקו קברים של קדושים הנערצים על ידי יהודים ומוסלמים. בעיבורה של דמנאת מצויים שני קברים שעליהם נטוש ויכוח בין המוסלמים ליהודים. הראשונים טוענים שה'חזן, הקבור שם הוא יהודי שהתאסלם, והיהודים מכחישים הנחה זו.

מתאסלמים יהודים בין הברברים

על רקע מגעים חברתיים בין יהודים לברברים, וכן בין נשים יהודיות לנשות הברברים, היו נשים שהתאסלמו. בעשרות השנים שקדמו לשנות העלייה ההמונית לארץ לאחר עצמאותה, התאסלמו שני בעלי מלאכה יהודים נודדים, שחיו בין הברברים. בני הקהילה הסבירו את ההתאסלמות בכך 'ששמו להם כישוף' בכוסות התה שהוגשו להם. לפי עדויות שונות, ההמרה היתה תוצאה של מחסור ויאוש.

לאחר הקמתה של מדינת ישראל

היתה תסיסה אנטי יהודית במרוקו שהושפעה מהתעמולה הערבית. באותה עת שאפו חברי תנועות הנוער הציוניות במרוקו לעלות לארץ. אחת הדרכים היתה דרך אלג'יריה. בערים אוג'דה וג'ראדה השוכנות קרוב לגבול אלגיריה, הותקפו יהודים, מהם נהרגו ואחרים נפצעו. באוירה מתוחה זו נדקר יהודי שהתאסלם, על ידי שכנו היהודי.

בין 37 היהודים שנרצחו בגיראדה היו הרב משה כהן, ומשפחתו. לפני שפגעו בו, הציעו לו להתאסלם ובכך להינצל, אבל הוא סירב, והעדיף למות על קידוש ה'.

למרות שיש לו אח מומר יכול לקדשה

ר' ישועה עובדיה שחי בצפרו(1954-1872) דן בשנת 1952 בשאלה מי שבא לקדש אשה ויש לו אח מומר, האם יכול לקדשה על תנאי שלא תזדקק ליבם. הוא הסתמך על הדין בשו״ע אהע״ז סי' קנז תחת הכותרת: 'דיני גרים ומומר ואיזה נקרא אח ליבום', בס״ק ה, שם נפסק: יהיה המת מומר- אשתו זקוקה לאחיו'. השו״ע הסתמך על ר' ישראל איסרליין בעל'תרומת הדשן', סי' רכג, ומסקנתו 'דיכול לקדש על תנאי זהי. (יישמה לבב השלם', תשנ״ד, הלכות קידושין, אהע״ז, סי' יא).

מתוך הספר " פגיעות בחיי היהודים" עמוד 116-117

המשפט העברי בקהילות מרוקו-חזקה ומודעה

חזקה ומודעה

ע״ד. בראות החכמים השלמים נ״נ ז״ל, שהרבה אנשים אשר מטה ידם הוצרכו למכור קרקעותיהם לגוים, כדי שתשאר חזקת הקרקע בידם, ויש להם תוחלת שאולי יחנן ה׳ ויחזור גם הקרקע לבעליו, ולכן הסכימו גם החכמים השלמים ז״ל, ותקנו תקנה הגונה וישרה, לתועלת הקהלות יצ״ו, שהמוכר הקרקע שלו לגוי ויודה לו עאקד מהשכירות, הוא או שלוחו, תכף למכירתו הקרקע שתשאר חזקת הקרקע הנז׳ ביד המוכר הנז׳, ולפי שהתקנה הנז׳ היא טובה לכל הקהלות יצ״ו, לכן גם אנחנו הלכנו בעקבותיהם, וראינו ג״כ להוסיף בתקנה זו תוספת טובה, שהמוכר קרקעותיו לגוי וחזר הגוי ומכר הקרקע הנז׳ לישראל, עם כל זה לא נפקע בזה כח הישראלי המוכר מחזקתו, ועדיין חזקת הישראלי בתוקפה ובגבורתה, וגם כן תקננו בכלל התקנת הנז' שאם ימכר איזה קרקע של ישראלי במאמר ערכאותיהם ש״ג, מחמת איזה חוב שנושה בו איזה גוי, ויקנה הקרקע הנז׳ שום יהודי, או שום גוי, עדיין חזקת הקרקע הנז׳, ביד הישראלי בעליו, ויעשה מודעה בב״ד על בכה, כדי שלא יפסיד זכותו, עם היות שיודה המוכר הנז׳ בעש״ג, שלא נשאר לו שום חזקה בקרקע הנז', ולפי שכך הסכמנו, ח״פ בעישור אחרון לחדש מנחם במהרה יבוא משנת ב״ן אי״ש חי לפ׳׳ק פה העירה פ׳אס יע״א וקיים עב״ל. וחתומים במהר״ר שמואל בן דנאן ז׳׳ל, וכמהר׳׳ר שאול סרירו ז״ל, וס״ל נמ״ב וז״ל.

ע״ה. ומה שזכרנו בתקנה הנז׳, שבעל הקרקע תשאר לו החזקה בקרקעו שנמכר לגוי, אפי׳ אחר שיקנו ב״ב מיד הגוי עה״ד הנז', יובן שתהיה בחירה ביד המוכר, או לתת דמי המכר ביד הלוקח ויחזיר לו קרקעו בתוך שנה מהיום שנמכרה, או להוציא ממנו לבן ברית שיקנה אותו מהגוי ולתת לו שכרו. ואין רשות לשום ב״ב אחר לשוכרו מיד הישראלי הלוקחו מן הגוי, כי אם בעליו הראשון, כמו שהיה זכותו בה לענין שכירותה בעודה ביד הגוי, ולראיה ח״פ בי״ג לאדר שני שנת ששים ותשע לפ״ק בפ׳אס יע״א, והכל שו״ב וקיים ואינה חתומה.

ומפני שלא נחתמה התקנה הנז, וראינו שהיא בזמן הזה תקנה הגונה וישרה, וכ״ש בזמן הזה שהרבה מבעלי בתים מתמוטטים מנכסיהם, ומוכרים בתיהם בזול הרבה, ועומדים בעלי זרוע וקונים מן הגוים, ומאבדים זכות המוכר לגוי מחמת דוחקו ואונסו. לכן חתמנו אנו החתומים על תקנה זו, שתהא נוהגת במדינה זו, עד יערה עלינו רוח ממרום ויקבץ נפוצותינו מארבע כנפות כל הארץ, והיה זה בשני בשבת שנים עשר יום לחדש אייר בשנת היובל הזאת תשובו איש א״ל אחוזת״ו לפ״ק, והכל שו״ב וקיים עכ״ל. וחתומים הרבנים כמוהר״ר מנחם בהה״ר דוד סרירו זלה״ה, וכמהר״ר וידאל הצרפתי זלה״ה, ובמהר״ר מימון אפ׳לאלו זלה״ה, והכרנו חתימותם ומע״ל נמ״כ וז״ל.

ע ׳ו. עם היות דברי פי חכמים השלמים נ״נ ז״ל, כולם נכוחים וישרים למוצאי דעת, נתוועדנו לשאת ולתת בתיקון בקיעי עירנו, וראינו לחוסיך על התקנות הכתובות מע״ל קצת פרטים. ראשונה מה שנזכר בדברי רבותינו קדמונינו נ״נ ז״ל, שצריך למסור מודעה בעל הקרקע שאינו מסתלק מן החזקה מפורש, ראינו דלאו ב״ע דינא גמירי, ולהיות המוכר נבהל ונחפז לרוב דוחקו וצערו, לבו בל עמו ואין איש אשר יעירנו משנתו, ויתן לו עצה הוגנת לו, למסור מודעה. וגם לפעמים מתחכם הגוי לבוא אליו בפתע, ולהכריחו להודות תכף סילוק מהחזקה, או מכר ממש בעש״ג, או בדיננו הצדק, לזכות הגוי או לזכות שום ב״ב שלוחו, ואין שהות למסור מודעה, לכן הוספנו לתקן שמהיום הזה והלאה אעפ״י שלא ימסור בעל הקרקע מודעה, אם יראה לב׳׳ד אשר יהיו בימים ההם, שעל צד האונס וההכרח נעשה הסילוק ההוא מהחזקה, או המכר בעש״ג, או בדיננו הצדק, אפי׳ יעשה בקנין ושבועה חמורה, ובכל מיני יפוי כח שבעולם, הן לזכות הגוי, או לזכות ב״ב שלוחו כנז׳, הרי הוא בטל ומופקע מעכשיו, ולא יורע כח בעל החזקה, כי לב ב״ד מתנה עליו והרי הוא כאילו מסר מודעא בכל תקף, על הסילוק או המכר ההוא ועל כל האופנים שיתחכם הגוי לעשות או ביטולי מודעות ופיסולן בפרט ובכלל, לא יועילו ולא יצילו כת׳׳ה.

זאת שנית ראינו, דהאידנא נפישי רמאי ואלמי וגברי דלא מעלי, והולכים להשחית את נחלת בעל החזקה ולהסיג גבולו, וקונים מהגוי ביוקר, ועיני בעל החזקה רואות וכלות, כי אין לאל ידו לתת לקונה דמי קנינו תוך שנה כמו שנזכר בפנים, וממילא יהיה המכר נחלט לצמיתות לקונה אותו. ואף גם זאת אם ישתדל בעל החזקה ויתן לו דמיו כנז׳, הרי הוא נוטלה ביוקר, דהיינו בערך אשר מכרה הגוי לקונה הנז׳, ואנן סהדי דאי הוה חזי הגוי דלא קפצי עלה אינשי למיזבינה, הוה זבנה למרא קמא, דאיהו בעל החזקה, ולמאן דאתי מחמתיה בבציר מהכי, גם לפעמים הולכים ושוכרים מהגוי ביוקר ג״כ, להקהות שיני בעל החזקה. לכן חקה חקקנו, וגזירה גזרנו, לבל יוכל איש זר לקנות ולא לשכור ולא למשכן מהגוי כלל, וכל איש אשר ימרה את פינו ויקנה מהגוי וכו', מעתה אנו גוזרים מכח הפקר ב׳׳ד הפקר, ואנו מפקיעין זכותו לגבי חומש המקח הפקעה גמורה, ומזכים אנו אותו חומש מעתה זכיה גמורה לבעל החזקה יתר על חזקתו, יובן שהחזקה הוא רביע הקרקע, דאסמכוה אדין סקריקון שנתבאר בח״מ סימן רל׳׳ו, שעליו נתיסדה תקנת חזקה הנז׳ מעיקרא. ושלשת רבעים שקנה הקונה מהגוי אנו מזכין מעתה חומשן לבעל החזקה. באופן שיש לו לבעל החזקה רביע הקרקע, ועוד חומש שלשת הרבעים האחרים, ונשאר לו לקונה מהגוי ארבע חומשי שלשת הרבעים.

המשפט העברי בקהילות מרוקו-עמוד 52-53

Takanot Droit de la jeune fille a la succession

Takanot

DROIT DE LA JEUNE FILLE

A LA SUCCESSION

Faisant suite au projet de Tekana émis par le précédent Concile tendant à octroyer à la fille mariée un droit à la succession, le rabbin MAMANE émet le vœu de voir le présent Concile faire admettre d’abord dans toutes les villes du Maroc un statut successoral uniforme de la jeune fille avant d’aborder celui de la fille mariée.

Se rangeant à l’avis de ce rabbin, le Concile, sur proposition du grand rabbin DANAN, adopte le texte suivant :

  1. V) La réforme de nos maîtres exilés (de Castille) relative au droit successoral de la fille non encore mariée sera appliquée dans toutes les villes du Maroc, même en cas de mariage contracté sous le régime mosaïque.

2") Ce droit successoral s’acquiert aussi bien à l’occasion du décès du père que de celui de la mère. Au cas même où la jeune fille aurait hérité de sa mère, elle hériterait encore de son père et inversement, sa mère fût-elle divorcée.

3“) Les dispositions de cette Tekana s’appliquent aussi bien aux mariages antérieurs que postérieurs.

4״) En conclusion : la Tekana, objet des 3 paragraphes ci-dessüs, sera uniformément appliquée dans toutes les villes du Maroc.

REGLEMENTATION DE LA PROFESSION DES “MORCHIM” OU OUKILS JUDICIAIRES

L’absence de « morchim » qualifiés nuit à leurs mandants mêmes ; elle engendre du retard dans la procédure et complique la découverte de la vérité ;

Conscient de ce que faute de personnel qualifié, une solution par­faite ne peut être apportée à ce problème ;

Le Concile des rabbins soucieux d’organiser au mieux cette profes­sion, décide ce qui suit :

1״) Les « morchim » professionnels doivent être inscrits sur un ta­bleau spécial établi par le Haut Tribunal Rabbinique et mis à jour au mois de janvier de chaque année. Ce tableau sera affiché dans les tri­bunaux rabbiniques et les prétoires des rabbins-délégués.

2״) Le candidat à l’inscription devra produire au Haut Tribunal Rabbinique un certificat délivré par le tribunal rabbinique local décla­rant qu’il est de bonne conduite et à même d’exercer la profession.

3") Il devra subir au tribunal rabbinique local un examen proba­toire portant sur les connaissances juridiques inhérentes à la profession, la lecture d’actes et de jugements en hébreu.

4") Ne peut être admis à figurer sur la liste des « morchim », le candidat exerçant la profession de courtier ou de notaire rabbinique.

5") Est dispensé de l’examen prévu au paragraphe 3, le candidat ayant exercé cette profession jusqu’au 31 décembre 1954.

6״) Toute personne ayant représenté trois fois au cours d’un se­mestre des parties en justice devant un tribunal rabbinique marocain ou  un rabbin-délégué, ne sera admise une nouvelle fois en qualité de mandataire que si elle a réussi à se faire inscrire sur le tableau prévu par la présente réglementation.

7“) Tout « morché » inscrit au tableau devra se présenter à l’au­dience vêtu d’une robe spéciale dont le modèle sera fourni par le Haut Tribunal Rabbinique.

2") Les avocats près les juridictions non juives seront admis devant nos tribunaux munis d’une procuration régulière et comparaîtront à l’audience dans leur tenue professionnelle.

פתגמים-יעל לזמי פיה מפיק מרגליות זוהאר תא טאח מן פמהא

  1. 22. ״אילא אוצל אל כּתף על אל כּתף-רד בּאלךּ אל תתלפא

תרגום – אם הגיעה הכתף [של הבת / הבן] מעל הכתף [של האם / האב] – היזהרי / היזהר [לטעות] מהטעות.

הסבר – הפתגם נאמר על הבנות והאמהות. אם הגיעה הכתף לגובה כתף האם יש להיזהר במילים. מילה של הבת שווה למילת האם

הבת נולדת עם הפנים למעלה ולכן אינה מתביישת עם אמא שלה. הן חולקות ביחד כאבי מחזור ולידה.

אבל הפתגם מתאים גם לבנים. מזהירים את האבא שאם כתף הבן מגיעה לגובה הכתף שלו, צריך להיות ביניהם כבוד הדדי.

23–  אילא אוצלתי מנח'ארכּ – עצ'צ'ו

תרגום – אם תגיע לאף שלך – תנשוך אותו.

הסבר – לשון צניעות.

 

24 – אילה אל-בו יעטי- תא יצח'כ ל-וולד, תא יצ'חכּ אל-בּנו

אילא ל-וולד תא יעטי- אל בו תא יבכּי, ולוולד תא יבכּי

תרגום – אם האב נותן – צוחק הילד, צוחק האב. אם הבן נותן – האב בוכה, הילד בוכה.

הסבר – יש המאכיל לאביו פסיוני… ויש מטריחו… [בבלי, קידושין, לא׳ ע׳׳א-ע״ב].

באחרית ימיו נעשה האב נצרך. לא בטוח שיקבל מה שנתן לבניו ושלא יחשוב כך.

 

25- אילא א-שארף יחבּבּ יפרח- יפקר לילת לערסו

תרגום – אם הזקן רוצה לשמוח – יזכור את ליל כלולותיו.

הסבר – זכרון של שמחה לזקן.

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