Bouchara-Bouchoucha-Bouganim-Bouhadana

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BOUCHARA

Nom patronymique d'origine arabe, sumom devenu nom patronymique indicatif d'une caracteristique physique: textuellement l,homme au poil, le poilu, le chevelu. Ismael Hamet precise qu'il s'agit du poil place de facon tres particuliere, comme sur le nez, sur une paupiere et plutot sur un grain de beaute ou une tache de la peau. Malgre cette origine typiquement arabe, la celebre famille Bouchara d'Algerie qui a domine la vie de la communaute au milieu du XVIIIeeme et au debut du XlXeme siecle, etait originaire de Livoume comme la famille de rabbins de Tunisie qui porte un nom semble-t-il proche: les Bocara. C'est qu'en fait cette famille originaire du Maghreb, s'etait comme nombre d'autres families families de la region, installee a Livourne au XVIeme siecle, repondant a l’appel du prince de Medecis. Pour donner a sa capitale Florence un acces la mer, le prince de Toscane avait proclame en 1593 dans sa celebre "Livornina" que les marchands juifs de Berberie et les descendants des expulses d'Espagne qui accepteraient de venir peupler le nouveau port, seraient assures de la liberte religieuse et beneficieraient de grands privileges economiques. L'appel rencontra des echos tres favorables et en quelques decennies Livoume devint le plus actif des ports italiens. Avec le developpement du commerce, nombre de negociants livoumais devaient un siecle plus tard commencer a essaimer dans les ports mediterranneens, en particulier a Tunis et Alger. Le nom est atteste en Algerie a partir du debut du XVIIIeme siecle. Au XXeme siecle, nom peu repandu porte, sous cette forme presque uniquement en Algerie (Alger, Oran, Constantine, Guelma, Setif, Saint-Amaud) et tres peu au Maroc (Casablanca) et en Tunisie (Tunis).

 

ABRAHAM: Le premier membre connu de la famille, fondateur de la dynastie qui marqua la vie de la communaute d'Alger au XVIIIeme siecle. Commercant, il arriva de Livourne a Alger en 1712 et y etablit une maison de commerce international principalement liee a sa ville natal e. Le port italien etait devenu depuis la fin du XVIeme un grand centre juif dont les commercants ont ensuite essaime dans tous les ports mediteraneens, de Mogador au Maroc a Alexandrie en Egypte, en passant par Alger et surtout Tunis. Rapidement il prit de l’ascendant sur la communaute en raison egalement de sa formation de rabbin et en devient le Mokadem, le chef.

 

YAACOB RAPHAEL: Fils d'Abraham, il succeda a son pere a sa mort en 1735 a la fois a la tete de la maison de commerce et comme Mokadem nomme par les autorites pour etre leur representant aupres de la communaute juive, poste qu'il occupera jusqu'a sa mort en 1768. Il developpa encore plus l'affaire familiale, devint consul a Alger de la principaute italienne de Raguse en Sicile meridionale. Mais c'est sur le plan communautaire qu'il se distingua le plus en favorisant les etudes – il financa la Yechiva de rabbi Yehouda Ayache et la publication de son livre, "Lehem Yehouda". Mais 1'exces de richesse et de pouvoir, la montee de nouveaux riches rendus prosperes par le grand developpement du commerce avec les pays europeens, entraina une tres grave crise morale des couches dirigeantes. L'autorite des rabbins, dependant economiquement de la nouvelle classe de dirigeants soutenus par les autorites, etait bafouee au point que quatre d'entre eux deciderent de ne plus juger et que les deux plus grandes autorites rabbiniques, rabbi Yehouda Ayache et apres lui rabbi Yaacob Benaim deciderent de quitter Alger. Parmi les facteurs de cette crise sans precedent au Maghreb, l'intervention intempestive du Mokadem, avec l'appui de son frere, le rabbin Yossef Bouchara, dans le cours de la justice rabbinique. C'est ainsi par exemple qu'il contraignit un notaire a falsifier un testament en faveur d'un proche de sa femme. De 1758 a sa mort en 1768, il s'opposa de tout son poids a l'application du testament original authentique.

 

YEHOSHUA: Sur l'etendue et la signification quotidieime de cette crise spirituelle l'aventure exemplaire de ce representant de la toute-puissante famille. Un jour Yehoshoua demanda en mariage une jeune fllle du peuple, proche parente du grand rabbin rabbin Yehouda Ayache. Ses parents angoisses – impossible de refuser et de se heurter a une aussi puissante famille, mais impossible egalement d'accepter, le jeune homme ne respectant pas les preceptes religieux – s'adresserent a rabbi Yehouda qui demanda un temps de reflexion. Le lendemain en se reveillant, il ouvrit la Bible et tomba sur le passage du prophete Isaie recommandant "ne le rejettez point car il porte en lui la benediction". Il y vit une reponse du ciel et donna son accord a ce mariage. Et effectivement quelque temps plus tard, le jeune homme sauva la communaute des mains d'un rebelle fanatique musulman qui ne revait que de la detmire, en l’empoisonnant, deguise en Berbere.

 

 YOSSEF: Fils d'Abraham. Frere de Yaacob-Raphael, il resta a Livoume comme representant de son pere Abraham et ne s'installa a Alger qu'en 1735. Dans la tradition familiale, il allia la rabanout aux affaires. Grand erudit verse dans les textes, il edita et prefaca le livre de rabbi Yehouda Ayache, "Vezot leyehouda" (Zalsbach, 1776).

 

ABRAHAM: Fils de Yaacob Raphael, il succeda a son pere a sa mort en 1768 et restera Mokadem des juifs d'Alger jusqu'en 1800, lorsqu'il fut depose en faveur de Naftali Boujenah. II developpa les relations commerciales avec les Etats-Unis dont il fut le representant a Alger jusqu'a ce que Washington lui prefere les Boujena-Bacri, mieux en cour avec le dey. Rabbin, il est l'auteur d'un traite connu, "Brit Abraham".

 

CHARLES: Un des heros de la resistance juive a Alger au cours de la guerre. Peu apres la debacle de l'armee francaise en mai 1940 trois jeunes Juifs, Andre Temime, Emile Atlan et Charles Bouchara, qui ne se resignaient pas a la defaite de la France, avaient organise un groupe clandestin de resistants. Pour dejouer la vigilance de la milice, ils louerent une salle de gymnastique au centre d'Alger et se choisirent comme moniteur Geo Gras, un patriote francais non-juif au-dessus de tout soupcon et qui ne se doutait de rien, en bons termes avec la Legion de Vichy. Ce camouflage parfait ne fut jamais evente et la salle Geo Gras devint le centre d'entrainement de la resistance juive dont on connait les exploits dans la prise d’Alger la veille du debarquement americain du 8 Novembre 1942 (voir Jose Aboulker). Il paricipa sous le commandement de Jacques Zermati a la prise et a la neutralisation de la Prefecture. Au lieu d'etre decores, les resistants furent on le sait sacrifres aux intrigues entre les Americains et les rescapes de Vichy. Fin novembre 1942, il fut arrete avec d'autres resistants pour affichage de papillons gaulistes. Liberes quelque temps apres, ils furent mobilises et envoyes sur le front tunisien, mais pas dans les unites combattantes alors encore interdites aux Juifs. Ce n'est qu'en Octobre 1943 que le general De Gaulle annula tous les restes de la legislation anti-juives, retablissant les Juifs algeriens dans leurs droits de citoyens francais a part entiere.

 

BOUCHOUCHA

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'une particularite physqique: celui qui a une toupe de cheveux au sommet du crane, a rapprocher du patronyme tres repandu au Maroc Suissa. Le fait que ce nom soit porte par des Juifs recele un mystere difficilement explicable, la tradition rabbinique interdisant aux hommes de marcher tete nue, alors que le port de la choucha est tres repandu parmi les mystiques musulmans, en particulier berberes. Au XXeme siecle nom tres peu repandu porte en Algerie, principalement dans le Constantinois (Constantine, Gulema, Saint-Amaud, Setif).

 

BOUGANIM

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile a cerner, en raison de I'ambiguite de sa francisation. Il semble bien que l'origine soit Aboughanem, textuellement le proprietaire du betail. Sans etre directement eleveurs, les Juifs etaient tres impliques dans l'elevage du gros et menu betail sous forme de commandite. La seconde explication, avancee par Laredo se base sur l'origine berbere du mot qui signifie: le proprietaire du roseau, et par extension le proprietaire de la flute faite dans les campagnes marocaines de roseau seche, le joueur de flute. Autre explication toujours basee sur l'origine arabe: derive de Ghanim, le victorieux, celui, qui s’empare d'un butin qui fait une prise. C'est sous cette forme et dans ce sens qu'il est porte comme prenom d'homme chez les Musulmans. Un village du territoire de la tribu berbere des Zennane dans les environs de Marrakech, porte effectivement ce nom. Au Maroc, le berceau de la famille est dans la rergion du Sous, dans le village d'Oufran repute pour son cimetiere decrit comme le plus ancien de l'histoire des Juifs du pays. Trop excentrique, ce non ne figure pas effectivement sur la liste Toledano des noms usuels au Maroc au XVIeme siecle, basee essentiellement sur les patronymes des communautes du nord. II semble que le patronyme Ganem porte en Tunisie ait la meme racine, mais nous l'etudierons separement. Au XXeme siecle, nom tres peu repandu porte au Maroc (Mogador, Safi, Casablanca) et en Algerie (Alger, Setif).

AMI: Educateur et ecrivain israelien de langue francaise, ne a Mogador en 1951. Apres des etudes a 1'ENIO il monta en Israel ou il etudia la philosophie. Actuellement directeur du service des ecoles et charge de la redaction des programmes d'etudes juives pour les ecoles de l'Alliance Israelite Universelle. Il fut a la fin des annees 1960 detache par l'Agence juive comme eductaeur aupres des Eclaireurs Israelites de France. Son premier livre "Recits du mellah", chronique tendre et ironique de la vie dans le mellah de Mogador, parut a Paris en

  1. Le second livre, "Le cri de I'arbre" retrace la souffrance de " de l'arbre qu'on

abat", metaphore pour les difficultes d'integration des olim du Maroc dans la Terre Promise dans les annees cinquante (Tel-Aviv, 1983). En 1990, il publia a Paris un essai, "Le Juif egare". A l'occasion de la commemoration du 500eme anniversaire de l'expulsion des Juifs d'Espagne, il edita a Jerusalem un recueil critique de textes sur le patrimoine sepharade; "L’or et le feu" et en 1996 il publia a Paris. "Le rire de Dieu", et "Jerusalem: sites et sources"; "La rime et le Rite" (Paris, 1996).

 

BOUHADANA

Nom patronymique d'origine arabe indicatif d’un trait de caractere: textuellelemt le pere de la tranquilite, l'homme qui apporte la paix et par extension l'homme calme, tranquille. pacifique. Autre orthographe: Bouadana. Au XXeme siecle nom peu repandu, porte au Maroc (Mogador, Tanger, Mazagan, Casablanca, Tetouan, Seffou, Rabat, Marrakech) et en Algerie (Oran, Alger, Mostaganem, Tebessa).

 

MOCHE: Commercant a Mogador, il fut parmi les donateurs pour la publication du livre de son compatriote rabbi Yossef Knafo sur les rites de la circoncision " Sefer ot brit kodech", publie a Livourne en 1884 

 

  1. DAVID: Rabbin a Mostaganem dans les annees vingt et trente.

 

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