החתונה היהודית בפאס-מחברים שונים-החתונה בפאס על פי ריאיון עם תושבות פאס

החתונה היהודית במרוקו

 

ב. טקסי החתונה בפאס

תיאור זה של טקסי החתונה לקוח מתוך רומן אוטוביוגרפי שכתבה יהודייה ילידת פאס (בשם נעוריה גרציה כהן) שיצאה מן הקהילה בצעירותה, התחתנה עם קצין בכיר צרפתי לא יהודי וחיתה אתו בצרפת. סיפורה זה וסיפורים נוספים שהיא כתבה מנסים לשחזר את תנאי חייה ואת האווירה ששררה בקהילת פאס לפגי עזיבתה את הקהילה. נקודת הראות שהיא מציגה כאן משלבת ולמעשה מכליאה את תחושותיה ורשמיה כבת הקהילה עם תחושותיה של אישה שעזבה את הקהילה ומסתכלת עליה ממרחק ואף בביקורת מסוימת.

המקור: ,Dégrada [Gracia Cassou], Retour sur un monde perdu 52-61 .Paris [1971], pp

  • DEGRACIA(1911-1985). Pseudonyme de Gracia COHEN épouse CASSOU. Première femme de lettres juive marocaine.
  • Gracia Cohen née à Fès, au Maroc, le 19 juillet 1911, est la quatrième de six enfants Son père, David Cohen, fils d'un riche propriétaire terrien, a le goût des voyages (Paris, Londres, Jérusalem), mais ses biens lui sont confisqués sous le protectorat français qui s'installe à Fez. un an après la naissance de Gracia.Sa mère, Yacouth Cohen, très pieuse, est la fille du Grand rabbin du Maroc, Haim Cohen. Gracia est élève à l'école Franco-Israélite de Fès jusqu'au Brevet élémentaire, et, comme ses soeurs, elle travaille pour aider sa famille. Elle est quelque temps secrétaire dans un cabinet d'assurances, puis quitte le Maroc en 1936. La même année, elle donne naissance à Biarritz à Claude qu'elle confie d'abord à une nourrice. Elle travaille ensuite à Bordeaux où elle épouse en janvier 1940 à la mairie, le lieutenant en cavalerie, ingénieur de formation, Pierre Cassou. Ils auront six enfants, Colette, plus tard épouse Roumanoff, Michèle, Jean-Pierre, Evelyne, Jacques et Georges. En 1948, son époux reconnaît Claude, le premier fils de Gracia, qui vit dorénavant avec eux.
  • Pendant pratiquement toute la Seconde guerre mondiale, la famille Cassou vit au Maroc. Elle habite ensuite à Hyères de 1945 à 1956, puis à Paris. Pierre Cassou, alors commandant est affecté de 1959 à 1962 en Algérie où sa famille le rejoint. Ils sont de retour à Paris, puis à Nîmes où il termine sa carrière avec le grade de général. Dès sa retraite, le couple rejoint Paris.
  • Le mariage de Gracia Cassou à Bordeaux a été un mariage civil, et elle élève d'abord ses enfants sans aucune éducation religieuse. En 1953, lorsque son fils Jean-Pierre tombe très malade, elle fait le voeu de revenir à la religion de ses pères. Elle introduit alors les fêtes juives dans la vie familiale, fait circoncire ses trois garçons par un chirurgien, et amène ses enfants et son mari à la synagogue. A Paris, elle devient une militante très généreuse de la WIZO, l'organisation internationale des femmes sionistes. Elle se trouve à son aise dans ce milieu de la bourgeoisie juive et participe régulièrement aux ventes de livres de la WIZO au cours desquelles elle signe ses propres ouvrages. Elle fréquente assidûment la synagogue et s'occupe de plusieurs oeuvres de bienfaisance à Paris et en Israël où son père et ses deux frères ont immigré. Malade du coeur, elle fait part à ses enfants de son souhait d'être enterrée en Israël. En 1985, elle participe à une voyage organisé pour un club de riches donateurs en Israël, et y décède. Elle est enterrée au Mont des Oliviers, à Jérusalem.
  • Le premier ouvrage que Gracia Cassou fait paraître, sous le pseudonyme de Degracia, est Mariage mixte,en 1968. Elle en fera paraître deux autres, Retour sur un monde perdu, en 1971, et Un sacré métier, en 1974, sous son nom d'épouse, Gracia Cassou. Tous trois sont édités à compte d'auteur, et ce fut sans doute un des regrets de Gracia Cassou de ne pas avoir été retenue et publiée par un éditeur. Après la parution de Retour sur un monde perdu, le 24 février 1972, elle déclare au Midi Libre : << J'ai toujours eu envie d'écrire et plaisir à le faire. J'ai découvert ma vocation à l'âge de dix ans. J'ai toujours écrit, mais ce ne fut pas facile. J'ai élevé mes sept enfants. >> Elle affirme aussi que ses oeuvres ne sont absolument pas autobiographiques. Les thèmes qu'elle y traite, — le mariage mixte, ou l'installation des autorités coloniales à Fès — reflètent cependant des situations qu'elle a personnellement vécues.

Avec Mariage mixte, Gracia Cassou a été, en 1968, à cinquante-six ans, la première juive d'origine marocaine à faire paraître un roman en français. Elle y traite, à partir de sa propre expérience, d'un thème que d'autres écrivains juifs maghrébins, comme Albert Memmi dans Agar (Paris, 1955), avaient déjà abordé, mais qui ne l'avait encore jamais encore par une femme marocaine. Outre les trois ouvrages qu'elle se charge de faire éditer et de distribuer autour d'elle, Gracia Cassou a également laissé plusieurs manuscrits inédits. Des monstres, vous dis-je, qui était annoncé en 1974, n'a semble t'il jamais été édité. De même, la pièce de théâtre, << Hortense ou la femme terrible >>, qu'elle évoque en 1972 dans le Midi Libre, n'a pas été éditée.

  • Mais ce sont surtout ses souvenirs du Maroc qui ont suscité de l'intérêt auprès de ses coreligionnaires. Ainsi pour illustrer l'histoire des juifs à Fès, une revue israélienne francophone, Noam, afait paraître des extraits de Retour sur un monde perdu. Dans cette autobiographie à peine romancée, l'héroïne, Lydicia Gozlan est, comme Gracia Cohen, une des premières petites filles du mellah de Fès à entrer à l'école Franco-Israélite dans les années 1920 :
  • C'est seulement vers la mi-décembre que mon père se décida à me conduire à l'école. Cet établissement scolaire n'existait d'ailleurs que depuis le mois d'octobre.
              L'École Franco-Israélite, ainsi l'appelait-on, était sise au Mellah, au fond d'une impasse caillouteuse mais où le soleil entrait à profusion, chose assez rare dans le quartier…[…]
              Ni David, ni moi-même ne parlions un seul mot de français. Aussi fut-ce par le truchement d'une interprète que la surveillante questionna mon père. […]
              Durant toute la matinée, je restais debout dans la cour, en compagnie d'autres petites filles qui étaient nouvelles comme moi. Nous n'osions pas nous parler. Nous nous épions les unes les autres. Le seul fait de nous retrouver à l'école nous impressionnait.
              Nous étions la première génération de filles à fréquenter cet établissement.
              Toutes les juives du Mellah étaient analphabètes.
              Il y avait bien sûr l'école de l'Alliance Israélite qui enseignait le français à un tout petit nombre, presque tous des hommes adultes, mais seulement des hommes, à l'exception d'une femme ou deux, au grand maximum.
              Alors que dès l'âge de quatre ans, la Synagogue était obligatoire pour les garçons — uniquement pour les garçons — qui recevaient une bonne éducation religieuse et profane.
              La fille juive avait droit à un enseignement oral religieux complet et quotidien, donné surtout pas sa mère et complété, plus tard, par le mari. Car toutes les jeunes fille se mariaient. Elles étaient donc destinées à devenir des épouses et des mères de famille. Un point. c'est tout. (Degracia, Retour sur un monde perdu,  33-35)
              Au bout de cinq années d'école… j'obtins mon Certificat d'études primaires, avec mention Bien.
              Au Mellah, ce diplôme était un événement considérable, à cette époque. Dans la rue, sur mon passage, les gens se retournaient et disaient avec respect et considération :
              — Tu vois, la fille de David, elle a son certificat. A leurs yeux (moi, une fille), je savais lire, écrire et parler le français. Que demander de plus ? Pourtant, j'étais irrésistiblement attirée à savoir davantage… Je sentais un besoin impérieux de continuer mes études. Malheureusement, je me heurtai à un obstacle sérieux : mes parents. Ils s'y opposaient formellement. (Idem, p. 77)

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