La vie et l'impact de Rabbi Refael Baroukh Toledano-Meknes- Rabbi Yaacov Toledano

Rabbi Yaacov Toledano
Rabbi Yossef Toledano, un des descendants du Maharit, n’etait vraiment pas riche, mais, avec le peu qu’il possedait, il louait une ‘maison’ de deux pieces, l’une pour lui et les siens, et l’autre, pour y loger un Talmid ‘hakham demuni; ceci, « afin que ses enfants cotoient continuellement un erudit plein de Tora et s’inspirent de ses voies ». C’etait la son voeu le plus cher.
Ses aspirations se realiserent et ses prieres furent pleinement exaucees. Son fils, Rabbi Yaacov, ne en Tichrei 5626 (1866), appele du nom de son prestigieux grand pere, absorba a pleins poumons l’amour de la Tora et la crainte de D. qui regnaient chez eux, et devint un jeune homme repute a Meknes. Rabbi Yaacov s’investit et se perfectionna dans 1’etude au sein d’un groupe d’eleves de son age avides de connaissances, parmi lesquels Rabbi Elicha Attia et Rabbi Yaacov ben Moche Toledano.
Sa renommee d’eleve assidu et perseverant parviendra aux oreilles de Rabbi Yechoua Soudry, lui-meme originaire d'une famille remarquable d’erudits remplis de crainte de D.. Rabbi Yechoua avait beau jouir d’une grande prosperite, il savait que 1'argent n’etait qu’un moyen et non une finalite. Il avait eleve ses enfants dans 1’amour de la Tora et de ceux qui se consacrent a son etude. Son fils aine, Rabbi Aharon, un cousin de Rabbi Baroukh, etait un Talmid ‘hakham dont la signature figure aux cotes des autres rabbanim de Meknes. Sa fille Sim’ha avait epouse Chalom Amar, qui allait devenir plus tard le beau-pere de Rabbi Baroukh. II cherchait a present un parti pour ‘Hana, sa fille, et etait bien decide a fixer son choix sur un jeune homme capable, le jour venu, de maitriser la halakha et de statuer, et qui s’appliquerait toute sa vie a 1’etude. Le jeune Yaacov Toledano, qui se vouait assidument a l’etude et se distinguait par sa piete en meme temps que par ses qualites humaines, repondait a ces exigences, et Rabbi Yechoua le choisit pour gendre. Au mariage, celebre le 18 Sivan 5641 (1881), on sentait dans l’air qu’il s’agissait d’une alliance entre grands…
Rabbi Yaacov et la rabbanith ‘Hana auront quatre fils et une fille : Rabbi Baroukh, ne en 5650 (1890), Rabbi Yits’hak, ne en 5652, Rabbi ‘Hayim, ne deux plus tard, Rabbi 'Habib, ne en 5656 puis une fille, Esther, nee en 5658. Elle epousera plus tard Rabbi Yamin Elkrieff, et leurs enfants seront des erudits qui propageront la Tora autour d’eux.
Rabbi Yechoua va entretenir son gendre de nombreuses annees pour lui permettre de se consacrer a 1’etude. Plus tard, il entretiendra de meme son petit-fils, Rabbi Baroukh Toledano, a ses debuts a tout le moins, afin que la Tora demeure dans la famille sans jamais faillir.
Les qualites d’etude de Rabbi Yaacov ne passent pas inaperpues et on lui demande bientot de faire partie du maamad, assemblee composee de rabbanim, dayanim et erudits ainsi que de quelques autres personnalites respectables, responsables des affaires communautaires. Lorsque Rabbi Yaacov recoit sa semikha de dayan en 5664 (1904), on parle deja de lui comme l’un des futurs dirigeants spirituels de la communaute de Meknes. De son cote cependant, Rabbi Yaacov trouve toujours de bons pretextes pour fuir les honneurs.
C’est dans une telle rnaison que grandira Rabbi Baroukh, et c’est chez son pere qu’il puisera a la fois les qualites spirituelles, les fondements de l’etude, l’approche des problemes de halakha et les criteres pour les trancher et, bien entendu, la tradition des usages et coutumes propres a la famille remontant a la Castille et encore bien avant.
En plus de l’influence de ses parents, Rabbi Baroukh refletera aussi l’atmosphere du « mellah d’autrefois » celui d’avant l’arrivee des Francais : les Anciens de Meknes verront en lui comme un pur produit de ce que le mellah de jadis avait de meilleur.
Si le mellah apparaissait, sur le plan materiel, comme un endroit pauvre et peu attirant, quelle richesse il recelait en spiritualite, quelle purete et quelle grandeur s’abritaient entre ses murs ! Pour les Juifs de Meknes, aux yeux desquels ce monde ci ne representait que 1’antichambre de la vie du monde eternel, quelle importance que l’antichambre soit simple ou luxueuse ? Lessentiel n’etait-il pas le bagage que l’homme accumule au cours de son existence ? N’est-ce pas a cela qu’il doit consacrer tous ses efforts ? Si, pendant ce parcours, on parvenait a gagner quelques sous, ne devait-on pas, de toute evidence, les investir dans une mitsva ou financer .un lieu d’etude
Cette facon si authentiquement juive de ressentir les choses explique qu’en depit de la simplicite legendaire qui caracterisait Meknes, la ville attirait des collecteurs de tseddaka du monde entier – Talmud- Tora de Tiberiade, futures mariees sans le sou de Yerouchalayim, lieux d’etude de Salonique et de Bagdad… Tous beneficiaient de la main largement ouverte des Juifs de Meknes qui, sans se poser de questions, ne demandaient a personne pourquoi les necessiteux affluaient chez eux. De toute evidence, lorsqu'une main leur etait tendue pour un besoin sacre, il fallait donner ce qu’on pouvait.
Les Juifs de Meknes avaient particulierement a coeur de fonder des lieux de priere et d etude. II n’y avait pas moins de dix-neuf batei kenesseth differents dans l’enceinte du vieux mellah, comme si chaque famille aspirait a avoir son oratoire ; si elle n’en avait pas les moyens, elle s’efforgait d’en acquerir au moins une partie. II y avait aussi le tsalath Tovi et le tsalath Ab'Hakim, au non! de Rabbi Yaacov Berdugo, d’une des families d’exiles d’Espagne. II y avait le tsalath Levia, en souvenir du miracle qui s’y etait produit lorsque Rabbi Chemouel Benoua'ich en avait chasse une lionne. II y avait tant de batei kenesseth a Meknes qu’on en arriva a un point ou les rabbanim de la ville interdirent d’en batir de nouveaux sans l’accord de la communaute.
Ces synagogues etaient d’aspect exterieur simple par suite d’un decret royal interdisant aux Juifs d’avoir des lieux de cube somptueux. Mais les lampes a huile qui y brulaient jusqu’a tard dans la nuit temoignaient de l’amour de l’etude des habitants du mellah, qui demeuraient dans leurs batei kenesseth bien apres les heures de la priere.
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