ארכיון יומי: 2 בינואר 2023


Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano Chriqui- Chemla

une-histoire-fe-familles

CHEMLA

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile a preciser. David Corcos rapporte que dans 1’arabe dialectal des Musulmans de Sfax et du sud tunisien, le mot signifie ceinture, mais ajoute que les "Juifs de ces regions ne l’emploient jamais et appellent une ceinture "Hissaya". Ce ne fut donc au depart qu'un sobriquet moqueur designant les porteurs de ceinture, c'est-a-dire les Juifs: "voila venir les Bou Chemla !". Dans l'ancien temps en effet, les Juifs en terre d'Islam etaient tenus de se distinguer des fideles par des signes exterieurs qui ont varie avec les epoques. Un de ces signes a ete le port d'une ceinture distinctive appelee en arabe classique "Zounnar". Le Pacte d’Omar qui definit la condition des dhimmis en terre d'Islam stipule en effet: "Vous ceindrez le zounnar au־dessus de vos vetements, de votre manteau et de tout le reste, de maniere a ce qu’il soit bien visible". Devenu prenom masculin a Sfax et dans le sud tunisien, Chemla a ete ensuite adopte comme nom patronymique dans toute la Tunisie et en Algerie jusque dans l'Oranais. A rapprocher de l'autre patronyme qui a la meme origine: Bouskila, originellement Boushkila, le mot Shkila designant le signe distinctif impose aux Juifs du Maghreb par le souverain Almohade Al-Mansour en 1198. Toutefois le nom est egalement porte sous une forme tres proche par les musulmans, Shamla, mais avec un sens tout different: petite quantite, les dattes qui restent a glaner sur 1'arbre apres la cueillette. Demiere hypothese enfin, simla, robe, tunique en hebreu, le porteur de tunique. Au XXeme, siecle nom moyennment, repandu porte en Tunisie (Sfax, Sousse. Tunis, La Goulette, Mateur) et en Algerie (Constantine, Ain-Beida, Batna, Biskra, Bone, Guelma, Khenchela, Setif, Oran, Alger).

ABRAHAM: Erudit, partisan du mouvement de la Haskala. Joournaliste et publiciste a Timis, il fut le correspondant du journal hebraique de Varsovie "Hameguid" dans les axmees de 1862 a 1879, envoyant periodiquement des articles sur la vie juive a Tunis.

JOSEPH: Joumaliste et militant sioniste a Tunis, il fut un des redacteurs, avec Messaoud Maarek de l'hebdomadaire politique et litteraire en judeo-arabe "Al- hakika", la Verite qui parut de 1895 a 1896 et puis le redacteur de I'hebdomadaire sioniste d'informations generates en judeo- arabe "A1 Boustan" (le Jardin) qui parut de 1888 a 1906.

JACOB: Industriel ne a Tunis en 1858, il fut decore par le gouvemement tunisien pour sa contribution a lessor de l'industrie du carrelage qui avait ete negligee depuis des siecles malgre la richesse du pays en argile et son passe florissant dans ce domaine sous les Romains. Tres pieux malgre son ouverture au monde modeme, il proposa en vain aux rabbins d'adapter les tribunaux rabbiniques a l'epoque sans porter atteinte a l'essentiel. Polemiste et publiciste, il collabora a tous les joumaux en judeo-arabe de l'epoque. il fut avec Isaac Temam et Jacob Haik un des fondateurs et redacteur du bi-mensuel en judeo-arabe "Moucharrah el-Asadr" qui parut en 1886. Il fut nomme par Mordekhay Smadja redacteur de son journal Horya, la Liberte. Il traduisit en arabe dialectal le celebre roman d’Alexandre Dumas, "Le Comte de Monte Cristo", en sept vohunes parus en 1889. Sa mort en 1938 fut ressentie comme une grande perte par toute la communaute et c'est son grand ami Daniel Hagege qui fit son eloge funebre.

DAVID: Militant sioniste a Tunis dans les annees trente, il collabora avec Moi'se Madar à l'édition de l'hebdomadaire sioniste "La Nouvelle Aurore." qui parut entre 1936 et 1938.

SAUL: Publiciste, auteur d'un livre mettant en garde contre la désaffection de la pratique religieuse conséquence de la modernisation, paru à Tunis en 1938; "Le judaïsme tunisien se meurt. Un cri d'alarme".

GILBERT: Militant socialiste célèbre à Tunis entre les deux guerres. Surpris par la guerre à Paris, il fut dénoncé à la Guestapo et déporté à Dachau où il mourut.

 MARIUS: Fils de Victor, artisan bijoutier. Universitaire français né à la Goulette en Tunisie en 1927. Ingénieur chimiste et docteur es sciences physiques de l'Univer­sité de Paris. Professeur à l'Université de Paris VI. Auteur d'un grand ouvrage et de travaux sur la séparation des isotopes. Grand Prix de la Société Française de Chimie.

YVAN: Fils de Gaston, commerçant. Journaliste né en 1934 à Tunis. Licencié en grammaire de la Faculté d'Aix-en- Provence. Reporter à "La Presse" de Tunis jusqu’en 1957, date à laquelle il rejoignait l'agence de presse AFP, qu'il représenta à Genève, New York, Rio de Janeiro, Buenos Aires, Montevideo, Ascencion et Moscou. Directeur régional pour l'Asie et le Pacifique. Depuis 1990 au siège central de l'Agence à Paris.

CLAUDE: Fils d'Alfred. Ingénieur né à Tunis en 1937. Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure d’Aéronautique de Paris. Spécialisé dans l'informatique, il fut tour à tour responsable du développement du logiciel de base à Bul puis à la Compagnie Internationale pour l'informa­tique et en 1988 directeur général d’Eurosoft Systems. Sur le plan des publications, il a collaboré à la rédaction du dictionnaire de l'Informatique.

ISABELLE: Journaliste française origi­naire de Tunisie, rédactrice de l'hebdomadaire parisien "Le Nouvel Observateur".

GAD GEORGES CHAHAR: Un des pionniers des mouvements de jeunesse sionistes en Tunisie. Entré dans la Hagana après la libération de Tunis en mai 1943, il fit partie du premier groupe de Haloutsim du mouvement des "Tséiré Sion" qui monta de Tunisie en 1945 et devait fonder le premier kiboutz nord-africain, Régavim, où il vit à ce jour. Après la fermeture des bureaux de l'immigration de l'Agence Juive au Maroc, après l'indépendance, il fut envoyé par le Mossad en 1957 pour organiser la alya clandestine par terre, par air et par mer. Il était le commandant de l'organisation Tizmoret au moment du naufrage du "Pisces" au large des côtes marocaines la nuit du 10 au 11 janvier 1961 avec ses 44 passagers clandestins. En hommage à sa contribution à la alya, il fut choisi en 1983 pour allumer un des douze flambeaux symboliques pour la fête de l'Indépendance sur le Mont Herzl à Jérusalem.

CHEMOUILLI

Nom patronymique d'origine hébraïque dérivé du prénom biblique théophore Chémouel qui a pour sens Dieu est son nom, illustré par le prophète qui assura le passage entre la période des Juges et celle de la royauté, oignant le permier roi Shaul. Ce prénom qui a toujours été popuplaire dans toutes les communautés juives y est devenu patronymique sous diverses formes: Samuel, Samueli, Shémouéli, Chemoul. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté sous cette forme essentiellement en Algérie.

HENRY (1914-1981): Une des personnalités les plus remarquables de la communauté juive d'Algérie au XXème -siècle. Orphelin de guerre, pupille de la nation, il fut fait prisonnier au cours de la déroute de l'armée française en juin 1940. Détenu en Allemagne, il réussit à s'évader après trois ans de détention et à rejoindre les Forces Françaises Libres à Alger. Après avoir dirigé le lycée Maimonide créé à la période de Vichy, il enseigna la philoso­phie. Sur le plan communautaire, il fonda la revue Aleph qui ne connut pas la longévité et fut actif au Comité Juif Algérien d'Etudes Sociales, Il collabora à l'Information Juive de Jacques Lazarus dès sa fondation, collaborant épisodiquement aux revues juives "L'Arche", "Evidences", "Les Nouveaux Cahiers". Il publia en 1957 un opuscule "Journal d'un faux exode". Après l'indépendance de l'Algérie, il s'installa à Paris où il publia en 1976 son livre de souvenirs, devenu indispensable pour l'histoire contemporaine du judaïsme algérien "Une diaspora méconnue: les Juifs d'Algérie"

CHEMOUNI

Nom patronymique d'origine hébraïque, dérivé du prénom biblique Shimon qui signifie écouter donné par Léa au second fils qu'elle donna au patriarche Jacob pour remercier Dieu d’avoir écouté sa requête. Voir les deux autres patronymes dérivés du même prénom biblique: Benchimon et Bensamoun. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté en Algérie et en Tunisie.

CHERQUI

Nom patronymique arabe, indicatif d'une origine, celui qui vient de l'Orient, c'est-à-dire du Moyen-Orient, le Maghreb étant dans la géographie de l'Islam, l'Occident, l’oriental. Son équivalent en hébreu, Mizrahi, était fort répandu dans les communautés orientales de Syrie, Liban, Iraq. Son équivalent espagnol Delevante était porté en Espagne, mais il indiquait celui qui venait de l’est de la péninsule ibérique. Le nom est attesté au Maroc dès le XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des noms usuels à l’époque. Autres formes: Chriqui, Acherqui, Chouraqui, Cheraiki, Cherki. Au XXème siècle, nom moyennement répandu porté au Maroc (Marrakech, Mogador, Safi, Tanger, Fès, Sefrou, Meknès, Casablanca); en Algérie (Alger, Qran, Médéa, Mostaganem, Sétif) et en Tunisie(Tunis)

JOSEPH CHRIQUI DELEVANTE

Fils de Addi. Il avait été choisi en 1766 par le conseiller du sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah, Samuel Sumbal parmi les dix premiers titulaires de la fonction de tajar- es-sultan, négociants du roi, chargés de donner vie au nouveau port construit à Mogador. Sumbal avait proposé de solliciter les grandes familles juives des différentes communautés qui avaient fait leurs preuves dans le négoce, de déléguer chacune un représentant à Mogador.

MORDEKHAY CHRIQUI: Surnommé Hazan Baka, rabbi Baka (Baka étant le dimuntif berbère de Mordekhay et non un titre de dérision – Beka, la punaise) comme l'ont cru certains chroniqueurs européens). Grand commerçant né à Safi et installé à Meknes.Proche du souverain Sidi Mohamed Ben Abdallah, il mena un train de vie somptueux, ignorant la réserve habituelle du dhimmi, montant à cheval, s'habillant d'habits écarlates, fumant le cigare. Il resta toutefois très proche de la communauté qu'il couvrit de sa protection et qui en a conservé un pieux souvenir. Lorsque le fils préféré du vieux souverain, le prince Moulay Lyazid, impatient de régner, monta quelques complots pour destituer son père, Mordekhay conseilla à Sidi Mohamed de l'éloigner et il l'envoya effectivement en exil, en pèlerinage à la Mecque. Malgré cela quand Moulay Lyazid monta sur le trône et qu'il adopta une politique de spoliation systématique des Juifs de son royaume, il lui offrit la vie sauve et de grands honneurs s'il acceptait de se convertir à l'islam. Avec un grand courage, il rejeta avec mérpris la propo­sition, prédisant publiquement au sultan une fin digne de ses méfaits. Condamné à être brûlé vif dans le four à chaux, il alla au martyr, dit la chronique, "la joie au coeur et en récitant des poèmes à la gloire de l’Etemel". Avertis à temps, sa femme et ses enfants avaient réussi à fuir et à cacher son trésor. Moulay Lyazid accusa les notables de Fès de l'avoir aidée et exigea d'eux de lui verser une somme égale au montant présumé du trésor qu'il comptait leur extorquer. Le grand poète de Meknès, rabbi David Hassine, pleura sa mort tragique et chanta ses vertus dans un de ses poèmes paru dans le recueil "Téhila ledavid": En lui cohabitaient la force, le courage et la sagesse, Devant lui tous les grands de la terre pliaient, Ses conseils dans les oreilles comme des clous s'enfonçaient, Béni soit l'Eternel qui un tel chef nous a envoyé, Un tel soutien à notre heure de détresse.

ADDI CHRIQUI-DELE VANTE : Grand commerçant international dans le port de Safi, seconde moitié du XVIIIème siècle. Le port qui desservait la capitale Marrakech fut supplanté à partir de 1766 par le nouveau port de Mogador consrtuit justement pour lui faire concurrence par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah. Mais en 1817, son successeur, le sultan Moulay Slimane devait décider de relancer ses activités et en donna l'usage exclusif à ce négociant.

ABRAHAM: Négociant né à Mogador en 1815. Il fut parmi les pionniers de l'émi­gration marocaine vers les Etats-Unis. Il mourut à Boston en 1886.

DAVID CHRIQUI DELEVANTE – Grand commerçant à Tanger au début du XIXème siècle, surnommé Souiri pour rappeler sa ville d'origine, Essaouira, Mogador, qu'il avait quittée pour la capitale diplomatique.

JOSEPH CHRIQUI: Fils de David. Il succéda à son père dans les affaires. Il fut parallèlement interprète à la Légation de Suède puis à la Légation de France. Très impliqué dans les affaires de la commu­nauté, il joua un grand rôle dans la publicité donnée à l'affaire de Safi (voir détails sur l'affaire dans Allouche et Weizman) et offrit en vain au Consul général d'Espagne de donner en gage toute sa fortune pour retarder l'exécution de l'un des faux coupables jusqu'à l'arrivée de Sir Moses Montefiori qui était déjà en route pour le Maroc. Il devait mourir quelque temps plus tard avant l'arrivée à Tanger du grand philanthrope juif anglais en décembre 1863. Son fils Moses, consacra à sa mémoire une synagogue "Shéerit Yossef' qui fut inaugurée en grande pompe par Sir Moses Montefiori le 12 décembre 1863. Les revenus de la syna­gogue furent consacrés au financement de l’entretien de l'hôpital juif fondé dans la ville avec le soutien de Sir Moses Montefiori.

HAYIM: Un des grands commerçants de Mogador à la fin du siècle dernier. Il mit à profit ses bonnes relations avec les autorités pour soulager le sort de ses coreligionnaires qui lui vouaient une grande affection. En 1864, il décida de liquider ses affaires pour monter en Terre Sainte et il fut un des pionniers de la communauté juive de Jaffa, mais il mourut prématurément un an seulement après sa alya.

  1. SHIMON (1859-1930): Fils de Hayim, il n'avait que six ans à la mort de son illustre père. Sa mère le confia pour son éducation à rabbi Shélomo Bohbot de Rabat qui était un enseignant émérite à Jaffa. Quand sa mère se remaria quelques années plus tard avec le Richon-le-Sion, rabbi Abraham Achkénazi, ce dernier l'adopta comme son fils et l'aida à poursuivre ses études sacrées. A l'âge de 24 ans, en 1885, il fut envoyé pour la première fois comme émissaire au Maroc par la Yéchiva des Kabalistes, Bet-el. En 1896, il fut envoyé en mission une seconde fois au Maroc, cette fois par la Commu­nauté Maghrébine de Jérusalem. Quelques années plus tard, il partit en mission en Tunisie pour la communauté sépharade, puis en en Irak et en Inde. De 1922 à 1927, il dirigea la Communauté Maghrébine de Jérusalem et présida son tribunal jusqu'à sa mort en 1930. Son fils, Hayim, fut professeur d'arabe à Jérusalem puis au Caire.

DAVID CHRIQUI: Journaliste à Tanger à la fin du siècle dernier, auteur d'une histoire du présidés espagnol de Ceuta où il vécut longtemps: "Ceuta antigua y modema", Ceuta ancienne et moderne.

AIEZER CHERQUI Un des plus riches et des plus dévoués notables de la communauté d'Alger au vingtième siècle. Quand en application du Statut des Juifs, le Gouverneur Général de l'Algérie décréta l’éloignement de tous les enfants juifs des écoles françaises et que la communauté dût en catastrophe improviser un réseau scolaire juif, il fut chargé de recueillir les fonds nécessaires. Grâce aux fonds mis à leur disposition, le professeur Robert Brusnschwig et le Grand rabbin Eisenbeth réussirent en quelques mois à créer un réseau capable d'accueillir tous les enfants juifs d'âge scolaire. Il fonctionna de 1941 à 1943 selon les programmes de l'école laïque française et se saborda quand les Juifs d'Algérie furent restaurés dans leurs droits de citoyens français. En 1947, quand Alger devint la plaque tournante de l'organisation de l’immigration clandestine vers Isarel du Maroc et de Tunisie, il apporta aux émissaires de l'Agence Juive toute l'aide morale, logistique et fiancière nécessaire. Il fonda à cet effet l'Association d'Etudes, Aide et Assistance et sa maison à Alger était comme l'écrit le chef des émissaires, Ephraim Friedman-Benhaim comme "la maison du patriarche Abraham, grande ouverte à tous à tout moment". Il monta à Jérusalem en 1973 où il devait mourir en 1982.

HAIM: Fils Aiezer et militant sioniste à Alger. Pubiliciste, il collabora depuis sa création à "L'Inforrmation Juive". Installé en Israël, à Jérusalem..

CLAUDE: Fils de Aïzer, né à Alger en 1940. Ingénieur et éditeur. Ingénieur de l'Ecole Supérieure d’Electricité de Paris. Docteur es sciences physiques. Président- directeur des Editions du Seuil depuis 1989. Attaché de recherches au CNRS, il se déecouvrit un penchant pour l'édition et dès 1970 il fut directeur-adjoint de la Société d’Editions Scientifiques et de la Revue Recherche. Dès 1978, il devient directeur des revues Recherche et Histoire. Président, puis président d’honneur du Syndicat de la Presse périodique culturelle et scientifique depuis 1987. Président depuis 1979 de la Fédération Nationale de la presse d'information spécialisée.

YAACOB: Administrateur né à Casa­blanca, ancien responsable du projet conjoint au gouvernement et à l'Agence Juive, "Renouveau" pour la réhabilitation des quartiers défavorisés à Beer-Cheva. Monté en Israël au début des années soixante dans le cadre du mouvement de jeunesse pionnière Dror, il fut après plusieurs années au kliboutz délégué du mouvement à Toulouse.

CLAUDE: Un des premiers dirigeants de la communauté sépharade de Montréal et un des fondateurs de l'Ecole Maimonide dont il assura la présidence jusqu'en 1982.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano Chriqui- Chemla

Page 310

אֶל נֶטַע טוֹב רַעֲנָן-רבי דוד בן אהרן חסיון-פייטנה של מרוקו\

תהלה לדוד

51 – אל נטע טוב ורענן

 

קפח. אל נטע טיוב רענן

לנדיבי עם. שיר שבח למרדכי שריקי (ראה עליו: נר המערב, עמ׳ רלד, רלו). שיר מעין אזור כולל מדריך דו-טורי דו-צלעי ואחת עשרה מחרוזות. בכל מחרוזת ארבעה טורי ענף וטור אזור דו-צלעי. כל מחרוזת פותחת במילות קבע ׳מור דרור׳. חריזה: א/ב א/ב גגגג/ב דדדד/ב וכו׳.

משקל: שמונה הברות בטורי הענף, ובטורי האזור עשר הברות בצלע א וחמש הברות בצלע ב.

כתובת: פיוט יסדתיו לכבוד גביר חכם וקרוב למלכות ושמו מרדכי שריקי. נועם ׳אור עיני בית המקדש׳. סימן: דויד בן חסין.

 

רבי שלום די לאמאר, ורבי מרדכי די לאמאר, כנראה אב ובנו, פעולתם בין תק״ל—ק״ן בערך, האחרון ישב בעיר מאזאגן, וינהל יחד עם שני אחיו שישבו אתו שם ועם עוד אח רביעי שישב במוגאדור, מסחר גדול ובית־באנק, שבו עבדו מספר מםוים של יהודים וצרפתים. וימלא גם תפקיד של סוכן אוצר הממשלה שמה(יב), שניהם רבי שלום ורבי מרדכי די לאמאר, היו עוד נדיבים וחכמי לב, הם נחשבו מגדולי יועציו ומנהיגיו של מו׳ מחמד, ופעם כפעם לוו אותו עוד במסעו בערי המדינה, אחד הפייטנים בן־הדור ההוא בפיוט שפייט לכבוד ר׳ שלום די לאמאר, יאמר

״אחרי עצתו דברי מלכות הן נחתכות… ועל ראשו קשורים כתר תורה וכתר מלכות… לפני מלכים יתיצב ימצא סעד וסמיכות…יחזו אויביו יבלמו, בחרבו ישכלמו, וגם ידרוך על במותימו…״ (יג).

אך עוד יותר מרבי שלום ור׳ מרדכי די לאמאר, התנוססו עוד בגדולתם ובישרתם חבריהם שישבו במכנאם, מרדכי אשריקי או ״לחזן בבא״, ומסעוד בן זכרי, אלה בהיותם קרובים למלכות, בני העיר מכנאם נקודת הכובד של הממשלה אז, יכלו הרבה למלא תפקיד יותר גדול וחשוב אצל מו׳ מחמד, ושניהם שהיו גם ראשי העדה ועסקני הצבור, נחשבו עוד מראשי הממשלה ויהיו לידידיו ואנשי־סודו של מו׳ מחמד, ביהוד הצליח הראשון מרדכי אשריקי, לתפוש את לב המלך ההוא ולהטותו לכל אשר יחפוץ, ובתור יועצו הפרטי נמסרו לידו דברים השובים בהנהגת הממלכה, הוא ידע גם להכיר את עצמו ולהכבד על פני העם המושלמי־הקנאי, תמיד התראה ברחוב לעיני ההמון מעוטר בהוד שר ממלכי, רוכב על מום בגאון וגובה, ובפיו מעלה עשן, ובכ״ז היה ההמון הקנאי נאלץ להבליג על רגשי השנאה, והכל התחשבו אתו כאחד משרי הממשלה המושלמים(טו). מרדכי אשריקי בכל גדולתו לא שכח גם את אחיו ועמו, הוא דאג תמיד להטבת מצבם וישגיח עליהם בעין פקוחה, וכאשר חפץ בן המלך מולאי אליאדיז העריץ, להרים ראש ולהשתרר על העם עוד בימי אביו, ראה הוא, מרדכי אשריקי, כי בזה יבולע ליהודים, וכי העריץ ההוא יפריע את מנוחתם, ויחשוב לסכל את עצתו, ובהשפעתו גורש מולאי אליאזיד מעל פני אביו בתור ״מורד״(יו), פיטן־ הדור ההואבן עירו של מרדכי אשריקי, בפיוט אשר כתב לכבודו(יז), יתנה את שבחיו בדברים כאלה, ויאמר:

״אשר בו כה וגבורה, לעמוד לפני השררה, בחכמה ודעת וסברא ועל ראשו לא יעלה מורא(יה)… על עושק רש עין יפקח… דבריו למלכות נשמעים כמו מסמרות נטועים… לפניו גדולים רבים נכנעים … הקים נשיא בתוכנו, עומד בעת צרה לנו״.

קרוב־למלכות, אך לא במדרגות אלה, היה גם רבי שלמה די אבילא(יט), הוא חי לראשונה בתיטוואן ואח״ב גם בראבאט, בתור סוחר גדול בעל נכסים, וחכם מצוין, התודע לרשות ויהי חשוב בעיני הממשלה, אח״ב נמצאו אנשים אשר מקנאתם בו הפיחו כזבים ועלילות להבאישו בעיני המלך, וזה, שעוד מכבר לטש את עינו על הון ר״ש די אבילא, התנכר אליו וימצא תואנה לקחת מאתו אנית סחורה מלאה פשתים, ומאז חדל ר״ש די אבילא מהתקרב עוד אל קרובי המלכות ויבחר לו יותר

ובעוד שהאנשים ההם, משה בן מאמאן, רבי שלום ורבי מרדכי די לאמאר מרדכי אשריקי, ומסעוד בן זכרי, ור״ש די אבילא, כלם יחד עם קרבתם למלכות וגדולתם היו גם טובי־לב ודורשי טובת עמם, הנה היו אותם קרובי־המלכות האחרים, שזכרנו אליהו לוי, ושני האחים ממשפחת קרדוזו, יעקב עתאלי ואחיו, אנשים צרי־עין שיכלו להשתמש בהשפעתם רק לטובת עצמם, ולהצר צעדי יתר חבריהם ידידי המלך, אליהו לוי חי במכנאם ויהי בעל נכסים רבים, והוא ושני האחים קרדוזו נחשבו מגדולי ידידיו של המלך מו׳ מחמד, ויהיו ״מהיושבים ראשונה במלכות״, ביחוד הצליח אליהו לוי להתגדל בעיני המלך ויהי כמעט למשנהו ולמפקד- עליון בהנהגת הממלכה, ואך כי פעמים אחדות הסב עליו את קנאת ההמון כ״ב, ופעם הצליחו שונאיו להורידו ממשרתו, בכ״ז ידע הוא אליהו לוי איך לרכוש לו אח״כ את לב המלך, וכן עמד במשרתו זאת הגדולה עד יום מותו, ותמיד יכול להפיל את חתתו על שוטניו ומשנאיו, גם בינו ובין קרדוזו עברה אח״כ רוח מדנים, והאחד חשב להפיל את השני ממעמדו, ופוך היה כי קרדוזו השר נהרג בתגרת־יד אליהו לוי, וגם קרדוזו האח השני הושם במאמר בטאנגיר(כא), וכמו אליהו לוי ושני האחים קרדוזו, היו גם יעקב עתאלי ואחיו, הם היו ילידי תוניס, ובמארוקו התישבו ויעשו להם יד ושם בממשלה, אך הם השתמשו בזה רק לבצעם, ולהתגרות בזולתם.

Surnommé Hazan Baka, rabbi Baka (Baka étant le dimuntif berbère de Mordekhay et non un titre de dérision – Beka, la punaise) comme l'ont cru certains chroniqueurs européens). Grand commerçant né à Safi et installé à Meknes.Proche du souverain Sidi Mohamed Ben Abdallah, il mena un train de vie somptueux, ignorant la réserve habituelle du dhimmi, montant à cheval, s'habillant d'habits écarlates, fumant le cigare. Il resta toutefois très proche de la communauté qu'il couvrit de sa protection et qui en a conservé un pieux souvenir. Lorsque le fils préféré du vieux souverain, le prince Moulay Lyazid, impatient de régner, monta quelques complots pour destituer son père, Mordekhay conseilla à Sidi Mohamed de l'éloigner et il l'envoya effectivement en exil, en pèlerinage à la Mecque. Malgré cela quand Moulay Lyazid monta sur le trône et qu'il adopta une politique de spoliation systématique des Juifs de son royaume, il lui offrit la vie sauve et de grands honneurs s'il acceptait de se convertir à l'islam. Avec un grand courage, il rejeta avec mérpris la propo­sition, prédisant publiquement au sultan une fin digne de ses méfaits. Condamné à être brûlé vif dans le four à chaux, il alla au martyr, dit la chronique, "la joie au coeur et en récitant des poèmes à la gloire de l’Etemel". Avertis à temps, sa femme et ses enfants avaient réussi à fuir et à cacher son trésor. Moulay Lyazid accusa les notables de Fès de l'avoir aidée et exigea d'eux de lui verser une somme égale au montant présumé du trésor qu'il comptait leur extorquer. Le grand poète de Meknès, rabbi David Hassine, pleura sa mort tragique et chanta ses vertus dans un de ses poèmes paru dans le recueil "Téhila ledavid": En lui cohabitaient la force, le courage et la sagesse, Devant lui tous les grands de la terre pliaient, Ses conseils dans les oreilles comme des clous s'enfonçaient, Béni soit l'Eternel qui un tel chef nous a envoyé, Un tel soutien à notre heure de détresse.

 

אֶל נֶטַע טוֹב רַעֲנָן / מָר דְּרוֹר רֵישׁ בֻּסְמַיָּא

וּמְתַרְגְּמִינַן אֲנַן / מֵירָא דִַכְיֵָא

 

מָר דְּרוֹר

דִּבְרֵי שִׁיר אָשִׁיר לִכְבוֹדוֹ

שְׁבָחָיו בּוֹ יִצָּמְדוּ

5-יַפְטִירוּ שְׂפָתַי יַגִּידוּ

תִּפְאַרְתּוֹ וַהֲדָרוֹ וְהוֹדוֹ / שְׁפַר קֳדָמָי לְהַחֲוָיָא

 

מָר דְְּרוֹר

וַאֲשֶׁר בּוֹ כֹּחַ וּגְבוּרָה

לַעֲמֹד לִפְנֵי הַשְּׂרָרָה

בְּחָכְמָה דַּעַת וּסְבָרָא

10-וְעַל רֹאשׁוֹ לֹא יַעֲלֶה מוֹרָא/ בָה' נַפְשׁוֹ חָסָיָה

 

מָר דְּרוֹר

יִשְׁמַע חָכָם יוֹסִיף לֶקַח

כִּקְטֹרֶת מִרְקַחַת רֹקַח

עַל עֹשֶׁק רָשׁ עַיִן תִּפְקַח

שָׂכָר גָּדוֹל וְרַב תִּטֹּל תִּקַּח / מֵאֶל גְּדוֹל עֵצָה רַב הָעֲלִילִיָּה

 

מָר דְּרוֹר

15-דְּבָרָיו לְמַלְכוּת נִשְׁמָעִים

כְּמוֹ מַסְמְרוֹת נְטוּעִים

בְּתוֹךְ הַלֵּב תְּקוּעִים

לְפָנָיו גְּדוֹלִים רַבִּים נִכְנָעִים / כְּקִיר נָטוּי גָּדֵר בִּדְחוּיָה

 

מָר דְּרוֹר

בְּכָבוֹד לוֹמְדֵי דָּת נְקִיָּה

20-חַכִּימַיָּא וְסָפְרַיָּא

הִזָּהֵר בִּדְבַר דָּר עֲלִיָּה

דִּבֵּר בְּקָדְשׁוֹ : אִלְמָלֵא עָלַיָּא / לֹא מִתְקַיְּמֵי אֶתְכָּלַיָּא

 

מָר דְּרוֹר

נְהַלֵּל אֵל לֹא מָאַסְנוּ

הֵקִים נָשִׂיא בְּתוֹכֵנוּ

25-עוֹמֵד בְּעֵת צָרָה לָנוּ

בִּהְיוֹתֵנוּ בְּאֶרֶץ אוֹיְבֵנוּ / עִם סָרְכַיָּא וַאֲחַשְׁדַּרְפְּנַיָּא

 

מָר דְּרוֹר

חָכָם לֵבָב אִישׁ תְּבוּנָה

לִפְנֵי אֶל יָדַי אֱמוּנָה

תָּצִיץ תִּפְרַח כַּשּׁוֹשַׁנָּה

30-נָוֶה שַׁאֲנָן עֵינֶיךָ תִּרְאֶינָה / יְרוּשָׁלַיִם הַבְּנוּיָה

 

מָר דְּרוֹר

סוֹפֵר מָהִיר – יִכָּתְבוּן

מִלָּיו בַּצּוּר יֵחָצְבוּן

עֵינָיו בְּרֵכוֹת בְּחֶשְׁבּוֹן

דִּבְרֵי אֱמֶת בְּפִיו רֵיקָם לֹא יְשׁוּבוּן / לְעָלַם וּלְעַלְמֵי עָלְמַיָּא

 

35-מָר דְּרוֹר

יוֹם נוֹסְסָה בִּי אַהֲבָה

שֻׁרְיָקִי עֵינָא וְלִבָּא

בּוֹעֶרֶת כְּאֵשׁ לֶהָבָה

עַל סֵפֶר חֻקָּה הֲלֹא הִיא כְּתוּבָה / לְעֵין כֹּל מְפֻרְסֶמֶת הִיא גְּלוּיָה

 

מָר דְּרוֹר

נַפְשִׁי בַּלַּיְלָה אִוַתְךָ

40-מְאֹד כָּבֵד אֲכַבֵּדְךָ

 אֶנְהָגְךָ אֲבִיאֲךָ

אֶל בֵּית אִמִּי מֵיְן רֶקַח אַשְׁקְךָ / חַמְרָא דְּיַתֵּיב עַל דֻּרְדְּיָּא

 

מָר דְּרוֹר

יָהּ מוֹשִׁיעִ וּמָגִנִּי

אֱלֹהִים יָחְנְךָ בְּנִי

45-זְכוּת צַדִּיק הֵרִים קַרְנִי

שְׁמוֹ מָרְדְּכַי בֶּן יָאִיר אִישׁ יְמִינִי / אִישׁ יְהוּדִי בְּעִיר שׁוּשָׁן הָיָה

  1. 1. אל… רענן: ציור של חיבה למהולל. מור דרור: מבשמי הקטורת (שמ׳ ל, כג), ונדרש (חולין קלט ע״ב) על מרדכי. ריש בוטמיא: בשמים ראש(שמ׳׳ שם) ודרשו(מגילה, י ע״ב) מרדכי נקרא ראש לכל בשמים. 2. ומתרגמינן.. דכיא: ואנחנו מתרגמים (בתרגום הארמי של ׳מור דרור׳) מירא דכיא, על-פי חולין, שם. 4. בו: בשיר שאכתוב. 5. יפטירו שפתי: על-פי תה׳ כב, ח: ׳אפתח שפתי׳. 6. שפר קדמי להחויא: מוטל עליי לאמר דברי שבח, על־פי דג׳ ג, לב, והשווה ׳יה רבון עלם׳ לר״י נג׳ארה. 7. ואשר… השררה: על-פי דס א, ד: ׳ואשר כח בהם לעמוד בהיכל המלך׳. 10. ועל… מורא: משחק לשון על־פי שופ׳ יג, ה, שיוכל הוא לעמוד איתן לפני המלך. בה׳ נפשו הטיה: על-פי תה׳ נז, ב. 11. ישמע… לקחי: על-פי מש׳ א, ה. 12. כקטורת מרקחת רוקח: דימוי של שבח למהולל וראה טורים 2-1. על… תפקח: שמגן הוא על החלשים. גדול… עליליה: על-פי יר׳ לה, יט. 16-15. מור… נטועים: שמכובד הוא על המלכות והם מקבלים דבריו כדברים ראויים וקבועים. 18. לפניו… נכנעים: המקבלים את מרותו. כקיר… הדחויה: על-פי תה׳ סב, ד. 19. דת נקייה: כינוי לתורה. 20. חכימייא וטפרייא: חכמים וסופרים העוסקים בתורה. 21. דר עלייה: כינוי לקב״ה. 22. אלמלא… אתכליא: אם לא העלים, הפירות אינם מתקיימים, על-פי חולין צה ע״ב, והפירות הם תלמידי החכמים וכלל ישראל מצווים לשמור עליהם. 24. נשיא: הוא מרדכי שריקי המקורב למלכות. 26. סרכייא ואחשדפניא: דד ו, ד שרים ופקידים גבוהים, והוא עומד כנגדם לטובת ישראל. 28. ידיי אמונה: ידיי פרושות בתפילה על-פי שמי יז, יב. 30-29. תציץ… הבנויה: זו תפילתו של המשורר עבור המהולל, כי יצליח וכי יזכה לגאולה. 32-31. מור… יחצבון: משבח כתיבתו ודבריו של המהולל, על-פי איוב יט, כד. 33. עיניו בריכות בחשבון: על-פי שה״ש ז, ה. 34. לעלם ולעלמיה עלמיא: לעולמים, על־פי תפילת הקדיש. 36.שורייקי: גידים וחוטים, על-פי ברכות ז ע״א. וראה, סנהדרין קה ע״ב; עבודה זרה, ד ע״ב. שורייקי עינא ולבא: אהבתך כלולה בגופי, בלבי ובעיניי ורמז לשם משפחתו של המהולל. 38. על… גלויה: שכן כתובה היא בדברי השיר. 39. נפשי… אוותן: על-פי יש׳ כו, ט. 42-41. אנהגך… אשקן: על-פי שה״ש ח, ב. חמרא… דורדיא: יין השוקט על שמריו, והוא משובח. 44. אלהים יחנך בני: על-פי בר׳ מג, כט. 45. זכות צדיק: תצליח בזכות הצדיק ששמו כשמך. 46. שמו… היה: על-פי אס׳ ב, ה.

הירשם לבלוג באמצעות המייל

הזן את כתובת המייל שלך כדי להירשם לאתר ולקבל הודעות על פוסטים חדשים במייל.

הצטרפו ל 219 מנויים נוספים
ינואר 2023
א ב ג ד ה ו ש
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293031  

רשימת הנושאים באתר