ארכיון חודשי: ינואר 2023


תולדות חב"ד במרוקו..ארכיון מרוקו

חב"ד במרוקו..

מבוא

ארכיון מרוקו

מרוקו היא המדינה הראשונה אליה שלח הרבי שלוחים לאחר עלותו על כס הנשיאות. מאז בואם, במשך עשרות שנים, הרבי ניהל בשלט רחוק, אך באופן פרטני, את כל הנעשה על ידי השלוחים בקזבלנקה, מקנס, צפרו, ארפוד, וגם בכפרים הקטנים והנידחים אי שם במדבר סהרה.

מלבד מאות האגרות והמענות לשלוחי הרבי במדינה, התכתב הרבי גם עם רבני ומקובלי מרוקו ובראשם האדמו׳׳ר רבי ישראל אבוחצירא ה״בבא סאלי״ ובנו ה׳׳בבא מאיר', כמו גם עם הגאון הרב שלום משאש, הגאון רבי רפאל ברוך טולידנו, הגאון רבי דוד עובדיה ועוד רבנים חשובים רבים. במקביל שיגר הרבי מכתבים למנהיגי קהילות, מנהלי מוסדות, מורים וגם תלמידים, בנושאים רבים ומגוונים – הוראות ציבוריות והנחיות פרטיות בענייני רפואה, שלום בית וילדים. התכתבות מיוחדת התנהלה בין הרבי ומלך מרוקו, ואף מכתבי זירוז שיגר הרבי למנהלי ארגון הג׳וינט כדי שאלו יתמכו ביד רחבה בפעילות ההולכת ומתפתחת במרוקו. השלוחים מצדם עדכנו את הרבי בכל הנעשה במרוקו וקיבלו תשובות פרטניות בנושאים רבים.

דומה שאין אח ורע להתייחסות פרטנית שכזו של הרבי, בה הפגין יחס וחביבות מיוחדים למקום הראשון אליו שלח את שלוחיו. אלא שעד עתה פורסמו מתוך אוצרות אלה חלקים מזעריים בלבד, ולקראת הוצאת ספר זה לאור קובצו לפונדק אחד הוראות הרבי, אגרותיו, שיחות, "יחידויות" והוראות שהגיעו דרך המזכירות ושלוחים אחרים.

אגרות ומענות אלו נאספו אל "ארכיון מרוקו". לצדן נשמרו זיכרונות השלוחים עצמם, כפי שפורסמו בחיבורים מיוחדים שהפיקו השלוחים ובני משפחותיהם, כמו גם פרסומים רבים, תשורות משפחתיות ועוד. בנוסף לאלו, במהלך עריכת הספר נערכו ראיונות מיוחדים, והחשובים בהם עם אלו שכיהנו ומכהנים כשלוחי הרבי במרוקו וחיים עמנו כיום: הרב שלום והרבנית גיטל איידלמן, הרבנית רייזל רסקין(אשת הרב יהודה ליב רסקין ע״ה) והרב עזריאל חייקין. ראיון מיוחד נערך עם הרב יוסף יצחק מטוסוב, שליח הרבי בטולוז, צרפת, בנו בכורו של מנהל מוסדות חב״ד במרוקו הרב שלמה מטוסוב ע״ה. כמו כן נערך ראיון עם הרב ז׳אן פול (יחיא) אמויאל, שכיהן כמנהל הסמינר בקזבלנקה וכיום מנהל מוסד ״אוצר התורה" בצרפת.

החלק החשוב של ארכיון מרוקו הוא"ארכיון הרב מטוסוב". הרב שלמה מטוסוב שימר במשך שנים ארוכות את התכתבויותיו עם הרבי, עם השלוחים האחרים ואלפי מסמכים אחרים שרובם המוחלט לא פורסם עד עתה. כל אלו מהווים נדבך חשוב בהיסטוריה של חב״ד במרוקו, ושופכים אור על התייחסות הרבי למפעל השליחות והשלוחים בכלל. לצד אלו נשתמרו אצל הרב מטוסוב ובני משפחתו מאות תמונות אותנטיות המהוות תיעוד נדיר ממוסדות חב״ד במרוקו. לכך התווסף לקט נבחר של תמונות מארכיון השליח הרב שלום איידלמן. כאמור, כל החומרים הללו קובצו יחד ל״ארכיון מרוקו״ שהוא הבסיס הרחב עליו נשען ספר זה, המתאר בפרוטרוט את תולדות חב׳׳ד במרוקו.

 

Brit No 38-Joseph Dadia-Aghmat-Redacteur:Asher Knafo

Abu Ubayd Abd Allah ibn Abd al-Aziz ibn Muhammad al-Bakri ou Abu Ubayd al-Bakri, au 19eme siècle transcrit El-Bekri (Huelva 1014-Cordoue 1094), géographe, historien et botaniste de L'Hispanie musulmane (Andalousie). Fils de l’émir de la taïfa de Huelva et Saltes. Il a passé la majeure partie de sa vie à Cordoue où il est décédé. (Adapté de Wikipédia). Le passage que je cite est tiré de son livre Description de l’Afrique septentrionale, traduit par Mac Guckin De Slane, Librairie d’Amérique et d’Orient Jean Maisonneuve, Paris, 1965, pages 291-293.

Idrîsî : « La ville d’Aghmat Warika est au nord et au pied de la montagne, au milieu d’une vaste étendue de sol excellent, couvert de végétation et de plantes et sillonné par l’eau qui coule à droite et à gauche. Des sources coulent sur toute son étendue jour et nuit. Autour de la ville, il y a des jardins entourés de murs et de vergers remplis d’arbres touffus. Son site est un des plus magnifiques au monde, ses alentours sont riants et son sol fertile. L’eau y est douce et l’air salubre. Une rivière peu considérable, qui traverse la ville, y arrive du midi et en ressort au nord. Elle fait tourner des moulins dans lesquels on moud le blé. On fait entrer ses eaux dans la ville, le jeudi, le vendredi, le samedi et le dimanche ; les autres jours de la semaine, on les détourne de la ville pour arroser ses jardins et ses terres et aucune eau ne passe alors par celle-ci. Nous l’avons vu faire plus d’une fois. La ville d’Aghmat est entourée par l’Atlas comme nous l’avons dit. La fonte des neiges a lieu vers la fin de l’hiver, et la neige descend alors le long de la montagne et, fondue, coule jusque dans Aghmât. Il arrive que la rivière gèle au milieu de la ville à tel point que les enfants peuvent la traverser à pied : elle est tellement gelée qu’elle ne se rompt pas ; nous avons été plusieurs fois témoins de ce type d’hiver. Les habitants d’Aghmât sont des Hawwâra, ce sont des Berbères qui le sont devenus par suite de leur voisinage avec ceux-ci. Ils sont riches et ce sont des commerçants à l’aise. Ils se rendent dans le pays des Noirs avec un grand nombre de chameaux chargés de tonneaux de trésors de cuivre rouge et de cuivre coloré, de tissus, de vêtements de laine, de turbans, de manteaux, de différents types de chapelets en verre, en nacre et en pierre, de divers genres d’épices, de parfums et d’ustensiles en fer forgé, il n’y a pas un homme qui n’y envoie ses serviteurs et ses esclaves et qui ne dispose de caravanes de cent, quatre- vingts ou soixante-dix chameaux chargés. Durant la domination des Mulathamûn (les Almorávides), il n’était pas des gens plus riches et dans une meilleure situation que les habitants d’Aghmât. Aux portes de leurs maisons, ils plaçaient des symboles indiquant l’importance de leurs richesses. Ainsi et à titre d'exemple, celui qui possédait quatre mille dinars qu’il gardait chez lui et quatre mille qu’il investissait dans son commerce, élevait à droite et à gauche de sa porte deux colonnes qui montent jusqu’au toit. Leurs maisons étaient construites en briques cuites et en adobe et le plus souvent en argile. Lorsqu’une personne passait devant une maison et qu’il voyait des colonnes ainsi dressées autour des portes, il les comptait et évaluait, d’après leur nombre, qu’elle était la somme d’argent amassée par le propriétaire de la maison. Il pouvait, en effet, y avoir derrière la porte quatre ou six colonnes, c'est-à-dire deux ou trois pour chaque battant. A l’époque où nous rédigeons cet ouvrage, la plupart de ces trésors ont disparu, car les Masmûda ont porté atteinte à ce que ces habitants possédaient par la grâce de Dieu. Malgré cela, ils restent riches, disposent de nombreux biens et ne se départissent ni de leur fierté ni de leur arrogance. On est fort incommodé, dans cette ville, par les scorpions qui piquent souvent les habitants, les blessant et, parfois les tuant. On trouve à Aghmât diverses espèces de fruits et différents types de bêtes. Toutes les denrées alimentaires y sont vendues à bas prix. Au nord d’Aghmât, à douze milles, on trouve Marrakech fondée au début de l’an 470H (1062), par Yûsuf b. Tâshfiîn, sur une terre qu’il avait achetée cher à des habitants d’Aghmat et qu’il choisit pour être le lieu de sa résidence et celle de ses proches. Cette ville est dans une plaine et le seul relief alentour est le petit mont d’Ijalliz (Guéliz), dont on extrait des pierres pour construire le palais du prince des Musulmans, ’Alî b. Yûsuf b. Tâshfiîn, surnommé « la Demeure de pierre » (Dâr al-Hajar). Comme le site de la ville ne renferme pas de pierres si l’on exclut ce mont, les maisons sont en argile, en adobe et en pisé de terre.

Ces citations sont très intéressantes. Mais tous ces auteurs font semblant d’ignorer la présence juive très ancienne dans cet endroit. Les Juifs qui y vivaient étaient riches et habitaient de belles maisons avec un rez-de- chaussée et un étage. Ils avaient pignon sur me et vivaient très indépendants des populations d’alentour.

Il y a quelques années, j’ai été avec Martine à Aghmat. Je me suis assis sur une pierre, et je voyais de l’autre côté de l’oued la trace de deux cités dont l’une juive. Ce qui est important pour moi à signaler, c’est qu’il y avait un passage souterrain qui débouchait sur Tensift. De là, les juifs arrivaient à une sorte de port sur l’Océan Atlantique. Ce port servait de point de rencontre entre les Juifs d’Aghmat et les Juifs d’Espagne. Ils se rencontraient pour échanger des informations et des documents.

Lorsque les Almorávides ont débarqué au Maroc, ils ont atterri à Aghmat. Les Juifs ne voulaient pas de leur voisinage, et ils leur conseillent d’acheter plus loin un terrain appartenant à une Masmouda. C’est ce qu’ils ont fait. Et c’est Marrakech.

Je m’arrête là, et c’est l’essentiel.

Fait à Kervenic, pour la présente édition, Mercredi 12 mai 2021

Correspondant à Roche-‘Hôdèche Sivâne 5781.

ANNEXE

Henri Terrasse dans son ouvrage «Villes Impérialesdu Maroc» (Arthaud. 1937 – page 56) nous éclaire ce passé prestigieux :

«Ce pays démesuré, à la fois écla­tant et sombre, fut lent à trouver sa capitale, comme si sur ces vastes espa­ces, l'homme ne savait trop où s’accro­cher et se maintenir. Aux limites mêmes du désert saharien, les villes naquirent et disparurent avec une déconcertante facilité, sansjamais pouvoir étendre bien loin leur influence, ni avôir le temps de fonder des traditions. Pourtant, le Siul marocain était, lorsque l’islam s 'y éta­blit, un pays de sédentaires. Ses premiè­res métropoles : Nfis. Aghmat, se contruisirent au contact de la montagne et de la plaine : grands marchés d’échan­ges entre deux régions complémentai­res, ces centres anciens s’étaient rôtis intallés dans le Dir. Grâce aux eaux descendues des hauteurs, s'étend au pied de l ׳Atlas un long ruban de terres ferti­les qui forment un véritable bocage mé­diterranéen. Nfis a disparu ; Aghmat n’est plus qu’une bourgade. Mais des témoins plus récents nous permettent de restituer très exactement ce que furent ces premières agglomérations urbaines. Demnat au milieu de ses jardins, de ses oliviers, avec le lacis étincelant de ses seguias, offre l'image réduite de ce que ׳ furent ces capitales rurales, grands ; marchés sans murailles. Toutes ! berbères, elles rayonnaient seulement sur une partie du Haouz et quelques vallées. »

Aghmat correspond à l’Aghmat Ourika des auteurs arabes. Ourika désigne une petite tribu dont Aghmat fait  partie. Le mot Aghmat a deux sens. ; Dans le sens large, c’est un vaste espace tant en culture et/ou vergers, pour la ; plupart entourés de murailles. Dans le  sens étroit. Aghmat est le lieu où on retrouve nettement quelques      vestiges de la prosperite de l'ancienne capitale du Haouz.

Figuiers, amandiers, trembles, gre­nadiers verdissaient en bosquets dans les jardins d'Aghmat. Les ondes vives dévalant de l'Atlas murmuraient en rus.

Mon imagination me transporte souvent dans l’antique Aghmat, où vi­vaient ceux des miens dans le bonheur et l’opulence, dans un cadre féerique de vie où sc mêlaient aux chants des oiseaux les mélodies de la prière et de l’étude. Heureux temps engloutis sous les dé­combres d'une ville en ruine, auréolée de gloire légendaire, que l’Histoire fi­nira un jour par raconter.

Marrakech fut pendant de longs siècles un foyer de diffusion de la science juive pour les régions du Sous, de l,At­las et des villes de la côté méridionale de l'Atlantique.

H Joseph DADIA

Brit No 38-Joseph Dadia-Aghmat-Redacteur:Asher Knafo

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תולדות חבד במרוקו…

ההתחלה

בדרך לכפר נידח

שליח הרבי, הרב שלמה מטוסוב – מנהל מוסדות ׳׳אהלי יוסף יצחק ליובאוויטש״ במרוקו – רכוב על חמור אי שם בחולות מדבר סהרה, בדרך לעוד כפר נידח בו הוא מתעתד להקים תלמוד תורה עבור ילדי הכפר. כמורה יקח יהודי מקומי לבוש בבגדים כפריים. התלמידים, לבושים בג׳לביות, ישבו לפניו כהרגלם ברגליים שלובות על שטיחים ססגוניים, וללא מחברת ועיפרון ילמדו תורה בתשוקה. כאשר יסיים הקמת תלמוד תורה בכפר אחד יתקדם לכפר הבא בעודו שוב רכוב על חמור, ובמקרים אחרים בנסיעה ארוכה במכונית. בתום סבב כזה ישוב לקזבלנקה, אל אימפריית החינוך החב״דית והקהילה היהודית המרכזית במרוקו, שם ימשיך יחד עם חבריו השלוחים בפעילות ענפה במגוון תחומים.

בעוד החמור הולך לאיטו בתוך החול הטובעני, בוודאי הרגיש הרב שלמה כמו בחלום.

הוא וידידיו לשליחות, הרב מיכאל ליפסקר שהגיע זמן קצר לפניו והשלוחים הבאים אחריהם, חיו עד לא מכבר ברוסיה, שם למדו תורה וקיימו מצוות במסירות נפש חרף הדיכוי הקומוניסטי. בימי מלחמת העולם השנייה שהו יחד עם חסידי חב״ד רבים במחיצת יהודים ספרדים על אדמת אוזבקיסטן, ובחסדי ה׳ יתברך, יחד עם מאות משפחות חב״דיות, הצליחו למצוא סדק במסך הברזל והבריחו את הגבול במטרה להמשיך בדרכם ולבנות את חייהם על מי מנוחות, בארץ הקודש או בארצות הברית בקרבת מקום לרבי.

אך רבות מחשבות בלב איש ועצת ה’ היא תקום. בחורף שנת תש״י יזם אדמו״ר הריי״צ את השליחות בצפון אפריקה, במטרה להביא לחיזוק היהדות במדינות אלו. היוזמה טרם יצאה לפועל והנה באה השמש בצהרים בהסתלקות אדמו״ר הריי״צ, אך חתנו ממלא מקומו, הרבי מליובאוויטש, פעל בזריזות ותוך זמן קצר היה הרב מיכאל ליפסקר לשליח הראשון במרוקו.

הבא אחריו לשליחות במרוקו היה הרב שלמה מטוסוב. בעודו ברוסיה הגלוהו השלטונות הקומוניסטיים לחבל ארץ מרוחק בו סבל תלאות רבות, ואילו רעייתו מרת פעסיא התייתמה משני הוריה במצור הנאצי על לנינגרד. עם בואם למרוקו הקדישו בני הזוג את כוחותיהם ומרצם ואת חוסנם הנפשי שהלך וגדל מול התלאות עבור יהודי המדינה.

הרב מטוסוב, הרב ליפסקר והבאים אחריהם: הרב ניסן פינסון והרב לייב רסקין עליהם השלום ויבלחט״א הרב שלום איידלמן ועוד שלוחים ששהו תקופות קצרות במרוקו, ידעו כי קשיים רבים עומדים בפניהם; איש מהם לא פילל ולא חלם לרכב על חמורים בדרך לכפרים נידחים במדבר סהרה; כמו כן, בשנים הראשונות כאשר עמלו על התפתחות וביסוס המוסדות, לא היה איש שהעריך כי בעקבות שינויים מדיניים רוב היהודים יעלו לארץ הקודש והקהילות יצטמצמו באופן דרמטי. מעלעול במכתבי השלוחים מהתקופה הראשונה ובמכתבים ששיגר אליהם הרבי, ניתן להבין כי באותה תקופה השלוחים פעלו כמו בשדה הקרב – פעולות רבות ומגוונות למרות הקשיים והמכשולים שצצו בכל רגע במקום אחר. ואכן, ההצלחה האירה להם פנים כאשר אלפי תלמידים למדו בעשרות מוסדות חינוך בכל רחבי מרוקו, ואילו המקובלים, הרבנים וראשי הקהילות, הפכו ברובם הגדול לידידי אמת לשלוחים ובאמצעותם התקרבו לרבי.

מסורת

כדי להבין את ההצלחה הגדולה נספר מעט על השינויים שחלו ביהדות מרוקו באותה תקופה. הקהילה היהודית המעטירה במרוקו הלכה והתפתחה במשך מאות שנים. המסורת היתה נר לרגלי מאות אלפי יהודי המדינה, שדבקו באמונת חכמים ועל פיהם ניווטו את חייהם. ברחבי מרוקו חיו רבנים חשובים, צדיקים ומקובלים ובהם שלשלת משפחת אבוחצירא, מהם שאבו יהודי מרוקו מנות גדושות של עידוד רוחני, אמונה בה׳, מה שהביא להליכה בדרך המסורת בכל עת ובכל מצב. בתי הכנסת היו גדושים מתפללים בימות החול, בשבתות ובחגים, והילדים למדו תורה במסגרות פורמליות או בבית ההורים והסבים, שלימדום תורה ויהדות על פי מסורת יהודי מרוקו.

אך בשנים המדוברות, בהן שלוחי חב״ד הגיעו למרוקו, המסורת היהודית במדינה השתנתה מעט. אף שרובם המוחלט של יהודי מרוקו המשיכו בדרך אבותיהם ובשבתות בתי הכנסת מלאו מתפללים והחגים נחוגו כסדרם, היו צעירים רבים שבחרו בדרכים מתקדמות. בערים הגדולות למדו הילדים בדרך כלל בבתי הספר של רשת ״אליאנס", בה רוב השבוע שקדו על לימודי חול ורק מספר שעות בשבוע הוקדשו ללימודי חומש ועברית. היו אמנם כאלו שלמדו במוסדות "אוצר התורה", אך גם בהם לימודי הקודש לא היו בראש סדר העדיפויות. מלבד נושא החינוך היו עוד תחומים שהיו טעונים שיפור דחוף, והרב מטוסוב מיד עם הגיעו החליט לעשות הכל, בהסכמת ראשי הקהילות ובדרכי נועם, לשפר תחומים אלו.

יחס הרבנים וראשי הקהילות אל השלוחים לא היה דומה בכל מקום. היו מהם שקיבלו את שלוחי הרבי בזרועות פתוחות, אך אחרים נטו לחשוד כי המהפכה החב׳׳דית תפריע למוסד הרבנות ולהנהגת הקהילה. הרב מטוסוב השכיל לפעול בדרכי נועם ובשיחות אישיות עם בכירי הרבנים ומנהיגי הקהילות, נהג בהם כבוד רב, ואט אט נוצרה קשר פנימי ביניהם ברוב המקומות. תוך זמן לא רב החלו ראשי הרבנים והמקובלים של מרוקו לשלוח מכתבים אל הרבי, וקיבלו מענות בענייני הלכה, קבלה והנהגה. האהבה והאחווה ששררו בין חב״ד לרבני ומנהיגי הקהילות היהודיות, תרמו רבות למהפכה האדירה שהתחוללה ברחבי המדינה על ידי הרב מטוסוב והרב ליפסקר.

למרות שבמבט ראשון נראה כי חסידי חב׳׳ד ניסו להפוך את הקהילה המרוקאית ללומדי תורת הסוד והחסידות, הרי שהדבר אינו מדויק. שלוחי הרבי באו לסייע לקהילה היהודית לשמור על המסורת שלה, וגם לפתוח להם צוהר לתורת הסוד שנלמדה במרוקו בדורות קודמים. היטיב להסביר זאת השליח למרוקו, הרב שלום איידלמן:

אנחנו עוזרים לקהילה בכל דבר ודבר. הכל היה במרוקו טרם הגענו; היו מקוואות – אבל כשבאו השלוחים שכללו אותם שיהיו מודרניים ומהודרים; היו מעט ישיבות ־ ואנחנו הקמנו בכל עיר ועיר, וכך הלאה.

הכנות להתחלה חדשה

נשוב לראשית השליחות.

פריז, שבט תש׳׳י. בקרב חסידי חב״ד המבוכה גדולה; הללו הבריחו את הגבול מרוסיה בתום תקופת תלאות שסבלו מהקומוניסטים והנאצים, וכעת ממתינים הם בצרפת עד שיתאפשר להם להמשיך למקום בו ישנה כבר קהילה חב״דית מסודרת. רוב החסידים שהגיעו לצרפת כבר עלו לארץ הקודש וחלקם נסעו לארצות הברית, אוסטרליה ומקומות אחרים, אך קבוצה מכובדת נותרה בצרפת בהמתנה ליציאה לתחנה הבאה.

החסידים, מקושרים בלב ונפש לרבי – אדמו״ר הריי״צ מליובאוויטש, אינם זזים צעד מבלי לקבל תשובה והכוונה מהרבי, ובוודאי שצעד חשוב כמו קביעת מקום המגורים נעשה רק לאחר קבלת ברכה מהרבי. והנה לפתע, בשבת י׳ שבט תש״י הסתלק הרבי למרומים ומלבד העצב והאבל הגדול הרי שהחסידים שיצאו מרוסיה נותרו נבוכים לגבי המשך דרכם.

ובאותם ימי מבוכה, בחודש שבט תש״י, הרב מיכאל ליפסקר שהתגורר באותה עת בפריז, מקבל אגרת מפתיעה ביותר מהרבי נשיא דורנו, שכיהן אז כיו״ר ”המרכז לעניני חינוך", הארגון האחראי על השלוחים, והאגרת הזו שינתה את חייו של הרב ליפסקר. מכתב זה היה יסוד למהפכה האדירה של חב״ד במרוקו.

באגרת המיוחדת הרבי חושף בפני הנמען כי אדמו״ר הריי׳׳צ הורה-לו לנסוע ל״אפריקה״:

אחד הדברים אשר הואיל כ״ק מו״ח אדמו״ר הכ״מ לדבר אתי בימים שלפני ההסתלקות היה בענין החינוך של ילדי ישראל במדינות אפריקא, ליסד שם בעזהשי׳׳ת סניף מעבודתו החינוכית אשר תפקידו יהיה גם לעזר לאחינו בני ישראל שי׳ הדרים באפריקא, ביסוד וסידור מוסדות חנוך כשרים – ולתכלית זו גם להכשיר חוג מלמדים משלהם […] ואמר לי שבקשר לזה יכתוב אליו שהוא [הרב ליפסקר] ייסע לשם – לאפריקא – לבקר את המצב על אתר לארגן את העבודה שם ולנהלה שם.

הרבי מוסיף וכותב שמכיוון שהוחלט להמשיך את העבודה של אדמו״ר הריי״צ, לכן הוא מודיעו על כך ו״אם יסכים לקבל עליו המשרה הנ׳׳ל ־ ואין ספק אצלי אשר יקבלה בשמחה רבה – יודיעני מזה״. כמו כן הרבי אומר שעליו יהיה לנהל את המשא ומתן עם הג׳וינט במרוקו, ובינתיים ״נשלח אי״ה את התקציב הדרוש מכאן״.

ביחס לכל הקשיים הצפויים כותב לו הרבי: "והיה ראשיתך מצער ואז – כך אמר כ״ק מו״ח אדמו״ר הכ”מ באחת משיחותיו, כמדומה בשם הבעש״ט – אחריתך ישגה מאד". ולסיום כותב כי דעת אדמו״ר הריי״צ היתה שבתחילה יסע הרב ליפסקר לבדו, ואחר כך יבואו גם בני ביתו, והרבי חותם בבקשת תשובה בדחיפות.

תולדות חבד במרוקו…

עמוד 19

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano Chetrit

une-histoire-fe-familles

CHETBOUN

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d’une occupation: le bûcheron. Il semble bien que l'autre patronyme également répandu en Tunisie Sitbon en découle, mais nous l'étudierons séparément. Au XXème siècle, nom très peu répandu sous cette forme, porté en Tunisie (Tunis) et en Algérie, dans le Constantinois.

CHETRIT

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère: le brave, le courageux. Au Maroc le berceau de la famille est la région du Tafïlalet, à la lisière du Sahara, pays d’émigration par excellence vers le reste du Maroc et l'Algérie depuis le milieu du siècle dernier. C’est ainsi par exemple qu'à Sefrou les membres de cette famille étaient aussi connus connus comme El Filali, l'originaire du Tafïlalet. Ce patronyme est attesté au Maroc dès le XVIème siècle figurant sur la liste Tolédano des noms usuels à l'époque. Autres formes: Chitrit, Benchétrit. Au XXème siècle, nom particulièrement répandu, en particulier au Maroc où il figurait parmi les 15 patronymes les plus usuels (Tafïlalet, Erfoud, Ksar-Souk, Midelt, Meknès, Fès, Tanger, Sefrou, Tétouan, Larache, Casablanca) et également en Algérie (Oranais, Algérois, Constantine, Guelma, Sahara).

  1. MORDEKHAY: Rabbin au Tafïlalet au XVIIIème siècle, auteur d'un traité sur les règles de l'abattage rituel, "Likout diné Tréfot", resté manuscrit.
  2.  
  3. MAKHLOUF: Saint patron du petit villiage d'Agouraï au pied du Moyen Atlas berbère, près de Meknès, qui abritait j'usqu'au début du siècle dernier une impor­tante communauté juive. Malgré sa célé­brité, on connaît peu de détails sur sa vie, si ce n'est qu'il fut un des disciples du grand maître de la Halakha en son époque a Meknès, rabbi Moché Berdugo et qu'il mourut à Agouraï en 1735. Après sa mort, la détérioration des conditions de sécurité dans cette région berbère particulièrement lostile contraignit la petite communauté à a déserter et à se replier sur Meknès. Son tombeau qui était devenu un lieu de pèlerinage pour la communauté de Meknès -sa Hiloula se déroulant au cours des mi- têtes de Soucot- resta longtemps le seul estige de l'ancienne présence juive. Mais quand les conditions de sécurité s’améliorèrent à nouveau au début du XIXème siècle, la communauté se reforma et se chosit pour rabbin son petit-fils, qui boitait son nom, Rabbi Makhlouf. Il resta à son poste jusqu'en 1825, date à laquelle la maladie le contraignit à revenir à Meknès (où il devait mourir en 1832). Le massacre, au cours de la terrible année de famine de 1826, d'une caravane de 15 Juifs du village alors qu'ils se rendaient à Meknès, avec à leur tête le rabbin qui lui avait succédé, rabbi Moché Malka, marqua le signal définitif de la disparition de la commu­nauté qui se replia sur Meknès. Mais même après cet abandon, le tombeau continua à être visité quand les conditions de sécurité le permettaient. Les Musulmans également croyaient en ses pouvoirs de guérison et de nombreuses légendes se sont formées autour de ses miracles. Ainsi rabbi Yossef Messas rapporte le récit que lui a fait un notable musulman sur le miracle survenu en 1888 au sultan Moulay Hassan. La tribu berbère des Zian étant entrée en dissidence et refusant de payer les impôts, le sultan s'était porté sur son territoire à la tête d'une forte armée. Mais avant qu'il n'ait eu le temps d'organiser sa campagne, les cava­liers de la tribu connus pour leur bravoure, attaquèrent le camp royal et le mirent en déroute. Dans sa fuite précipitée, le sultan passa devant la tombe du saint et la gardienne musulmane l’invita à y passer la nuit pour implorer son intercession.

Le saint lui serait apparu en rêve lui conseillant de reprendre sans attendre l'offensive dès le lendemain matin. Ce que fit le sultan passant outre aux conseils de prudence de ses généraux qui insistaient sur la nécessité de regrouper d'abord les troupes. Il surprit les mutins tout occupés encore à célébrer leur victoire, et les tailla en pièces. Pour remercier le saint de son conseil judicieux, le sultan voulut conformément à la coutume musulmane lui construire une coupole comme à un marabout, mais ses conseillers juifs lui firent valoir qu'il serait plus agréable aux yeux du saint homme que cette somme soit distribuée aux pauvres de sa ville natale Meknès. Moulay Hassan, couronné par les chroniqueurs juifs de l'époque du titre de "Juste des Nations" pour son exceptionnelle bienveillance envers les enfants d’Israël, écouta leur conseil et offrit aux pauvres de la communauté un taureau, des sacs de farine et des jarres d'huile.

 

  1. ABRAHAM: Célèbre rabbin à Seffou au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Auteur d'un ouvrage de Responsa "Melel Léabraham", qui ne fut imprimé pour la première fois qu’en 1962, à Fès, par l'ancien Grand Rabbin de la ville, rabbi David Obadia.
  2.  
  3. MOCHE: Rabbin et poète à Meknès, seconde moitié du XIXème siècle. On lui doit de nombreuses chroniques sur la vie de sa communauté, notamment le récit du miracle qui donna lieu en 1862 à l’institution d'un petit Pourim, "Pourim del M'gaz", du nom du rebelle contre le sultan qui pour galvaniser ses partisans berbères leur avait promis le sac du mellah de la ville, et dont les troupes se débandèrent mystérieusement avant d'atteindre la ville.
  4.  
  5. MAKLOUF: Rabbin né au Tafilalet et qui monta à Tibériade au milieu du siècle dernier dans le cadre de la grande vague de Alya du Maroc vers la Terre Sainte. La communauté de cette petite ville Galilée, composée jusque là uniquement d'originaires de l' empire ottoman, changea de physionomie judéo-arabe maghrébin supplanta les rues le judéo-espagnol des Balkans. Rabbi Makhlouf fut élu Grand Rabbin de la ville et président du Tribunal Rabbinique.
  6.  
  7. ABRAHAM HAYIM ELIAHOU:

Célèbre enseignant à Sefrou, descendant d'une famille originaire du Tafilalet, comme une grande partie de la population de cette petite ville où la population juive était toujours majoritaire par rapport à la population musulmane. Il mourut lors de la grande épidémie de malaria qui en 1901- 1902 fit des milliers de victimes dans tout le nord du Maroc.

BECHOR (1895-1967): Fils de rabbi Makhlouf. Homme politique israélien né à Tibériade dans une famille originaire du Tafilalet. Comme la majorité des descendants d'originaires du Maroc, il fit ses études primaires à l'école de l'Alliance Israélite Universelle et y commença sa carrière comme instituteur, tout en militant en faveur des idées sionistes parmi la jeunesse sépaharde du vieux Yichouv, particulièrement pour l'adoption de l'hébreu moderne comme langue de tous les jours. Parallèlement, il étudia le Droit et put ainsi intégrer les services juridiques de la Police du Mandat britannique où il fit une brillante carrière, d'abord en Galilée, puis à Jérusalem et enfin à Tel-Aviv où il fut notamment chargé de la très délicate enquête sur l'assassinat du maire de Tel- Aviv et de l'étoile montante du Mapaï, Haim Arlozoroff. Militant de la plus grande intégration des Sépharades dans l'entreprise sioniste, il fut en 1925 parmi les fondateurs à Vienne de la Fédération Mondiale des Communautés Sépharades. Aux élections à la première Knesset, en 1949, il fut un des 5 députés que réussit à faire entrer la liste dite de l'Union Séphamde, qui ne devait pas tarder pas à se scinder. Estimant que le combat sépharade devait être mené au sein des partis sionistes et non dans un parti séparé, il rejoignit le groupe parlementaire du Mapaï qui lui confia le Ministère de la Police, étant ainsi le premier sépharade à accéder à la haute fonction de ministre. Il occupera ce poste sans discontinuité dans tous les ministères jusqu'en 1965, deux ans avant sa mort à Jérusalem.

CHEMAYA: Industriel, fondateur d’une fabrique de tabac à Tanger au début du XXème siècle. Tanger, la capitale diplomatique ouverte à l'influence étran­gère fut le fournisseur exclusif de tabac pour le reste du Maroc jusqu'à la procla­mation du monopole d’Etat sur les tabacs et alcools, sur le modèle de la France, après la signature de l'Acte d'Algésiras en 1906.

  1. SHELOMO: Rabbin à Meknès début de ce siècle. Quand en 1918 le maréchal Lyautey réforma par deux dahirs la justice rabbinique par la création dans les principales villes de tribunaux de trois membres payés par l'Etat, seule la communauté de Meknès ne voulut pas s'y soumettre en raison de la concurrence entre les 5 membres de son tribunal dont aucun ne voulut se désister. Pour faire pression sur eux, les autorités du Protectorat décidèrent que le tribunal de Meknès ne serait formé que d'un seul juge, et proposa aux cinq candidats d'occuper ce poste à tour de rôle chacun un an. Par égard à son âge, rabbi Shélomo fut le premier désigné, mais après son magistère, un accord devait intervenir entre les autres rabbins et Meknès fut à son tour dotée d'un tribunal de trois membres.

SAMUEL: Journaliste et écrivain né à Tanger à la fin du siècle dernier. Il immigra au début siècle en Argentine où il collabora au journal "El Provenir" sous le pseudonyme de Samtrit jusqu'à sa mort à la fleur de l'âge en 1935.

  1. AARON (1886-1967): Médecin célèbre né à Tétouan, il immigra encore enfant avec ses parents au Vénézuela. Spécialiste de la lèpre, il fut notamment directeur de l'Institut de lutte contre la Lèpre du Vénézuéla, puis de Colombie. Parallèlement à sa carrière scientifique, il fut un militant sioniste connu, président de la Fédération Sioniste de Colombie dans les années quarante.
  2. YEHOUDA (1913-1994): Fils de rabbi Makhlouf. Rabbin né au Tafilalet, il fut un des disciples de rabbi Israël Abehséra, Baba Salé, dans sa Yéchiba à Boudenib. En 1945 il fut nommé rabbin-délégué à Agadir. Il échappa par miracle au tremblement de terre qui détruisit totalement la ville en 1960, faisant 1500 victimes dans la seule population juive. Après une brève période comme rabbin-juge à Safi, il décida en 1962 de monter en Israël. Nommé rabbi d'Afoula, il assuma cette fonction 22 ans avant de prendre sa retraite à Jérusalem où il termina la rédaction de ses deux livres de Halakha: "Minhat Yéhouda" et "Kol Yéhouda". Pour le premier anniversaire de sa disparition, en 1995 a été fondé un Comité Public, présidé Sam Ben C'hétrit, "Devar Yéhouda", pour la diffusion et l'enseignement de sa pensée et l'édition de ses livres.

PROF. SHIMON: Universitaire et homme politique israélien. Ancien ministre de l'Economie et de l'intégration sociale du gouvernement Rabin de 1992 à 1994, puis ministre des Cultes jusqu’aux élections de 1996. Il ne réussit pas à se faire élire aux primaires de son parti pour la 13ème Knesset et retrouva son poste de professeur de Droit Public à l'Université Hébraïque de Jérusalem, tout en poursuivant une activité politque au sein du parti travailliste. Elu à la Knesset pour la première fois en 1988 parmi les nouveaux espoirs du Parti Travailliste, il s'était distingué au sein du parti par ses thèses sur la nécessité d'une "discrimination positive" à l’ américaine, en faveur des sépharades pour accélérer leur promotion sociale. Il fut à la fin des années 1970 parmi les fondateurs du mouvement d'intellectuels d'origine nord-africaine, Beyahad. Né à Erfoud, dans le Tafilalet en 1945, il monta en Israël avec sa famille à l'âge de 4 ans. Brillant élève dans une école religieuse, il fut à 15 ans le plus jeune lauréat du Concours Biblique Mondial. Après des études à l’Université de Jérusalem et un doctorat aux Etats-Unis, il intégra le corps professoral de l'Université Hébaraïque comme professeur de droit public et constitutionnel. Auteur d'un ouvrage sur l'influence des juges dans la vie israélienne "Judges on trial" et éditeur d'un recueil de textes sur l'épopée et les difficultés de l'intégration de la Alya marocaine dans les années cinquante, "Haloutsim bedim'a", "Pionniers avec une larme" (Tel-Aviv, 1991).

MEIR: Administrateur et homme politique israélien, chef du groupe parlementaire du Likoud et président depuis 1996 de la coalition parlementaire qui soutient le gouvernement Nétanyahou. Député du Likoud à la Knesset depuis 1984, avec une interruption de 4 ans entre 1988 et 1992 au cours desquelles il remplit les fonctions de Trésorier de l'Agence Juive et de l'Organisation Sioniste Mondiale. Connu pour son franc-parler et ses positions modérées dans le conflit israélo-arabe, il commença sa carrière publique comme maire de la petite ville de Yavné. Sa gestion exemplaire, notamment en matière de promotion de l’éducation à ses yeux la clef du développement et de la promotion, lui ouvrit les portes de la Knesset. Né à Ksar-Souk, dans le Tafilalet, il monta encore enfant avec ses parents à la fin des années quarante et fut dirigé sur la maabara de Yavné. Un des fondateurs et des dirigeants du Rassemblement Mondial du Judaïsme Marocain.

YOSSEF: Universitaire israélien, doyen de la Faculté des Lettres de Haïfa, titulaire de la chaire d'études du judaïsme sépharade et professeur de linguistique judéo-arabe et de socio-linguistique de l'hébreu moderne à l'Université de Haïfa. Il a organisé en mars 1997 le premier séminaire international consacré à une communauté juive marocaine, la commu­nauté de Meknès. Docteur en linguistique de l'Université de Paris, il a publié un livre et de très nombreuses études sur la poésie juive marocaine. Fondateur de la seule chaire universitaire d'enseignement de l'arabe dialectal marocain en Israël et de la troupe de musique marocaine traditionelle, "Tsfon-maarav", formée d'étudiants de l'Université de Haïfa qui se produit régulièrement en Israël et à l'étranger. Né à Taroudant, dans le Sous, en 1941, ancien élève de l'Ecole Normale Hébraïque de Casablanca, il monta en Israël en 1964 dans le cadre du premier groupe du mouvement d'étudiants Oded qui avait pour vocation la Alya d'universitaires et étudiants d'origine nord-africaine.

RAPHY : Peintre et professeur de dessin à l'Ecole des Beaux arts de Montréal. Né à Meknès, il a entre autres, illustré le livre d'André Elbaz, "Contes des juifs sépahardes du Canada".

MEIR NAHORAI: Administrateur et écrivain israélien né à Gouréma, dans le Tafilalet, il a publié à Tel-Aviv en 1983 une autobiographie en hébreu "Emat Hahalom", "La peur du rêve", retraçant son enfance au Maroc, dans le petit village de Gouréma, les avatars de la politique de "sélection" pratiquée par l’Agence Juive dans la alya marocaine au début des années cinquante et le choc de l’intégration en Israël; et un recueil de poèmes "Hassadémin hamidbar" (Tel-Aviv, 1987).

 SAM: Educateur, administrateur et homme public israélien originaire du Tafilalet. Directeur de l'Association pour l'amélio­ration de l’Habitat de la région de Jérusalem. Après des études à la Yéchiba Habad à Meknès, il enseigna le Talmud et les matières juives à Marrakech avant de monter en Israël en 1961. Fondateur en 1979 du mouvement d'intellectuels d'origine nord-africaine, Beyahad, qui prône l'intégration sans complexes des sépharades dans la société israélienne et la diffusion de la culture et du patrimoine du judaïsme nord-africain. Dans ce cadre son mouvement a réussi à faire de la fête de la Mimouna au départ typique des Juifs du Maroc, une seconde fête nationale en Israël, en l'adaptant aux conditions locales. Avec une grande ténacité, il a oeuvré dans l'ombre tant auprès des autorités israé­liennes que marocaines, pendant des années pour le rapatriement des corps des naufragés du "Pisces" – cette frêle embarcation emportant des immigrants landestins, qui coula au large des côtes marocaines en janvier 1961. Ce combat evait aboutir avec l'aide du gouvernement israélien, des dirigeants du judaïsme marocain et de nombreuses autres personnalités, en décembre 1992 au raptriement des 22 orps des naufragés qui avaient été repéchés par les autorités marocaines et enterrés à Al-Huceima. Grâce au geste humanitaire du roi du Maroc Hassan II, leurs restes reposent aujourd'hui dans le panthéon national du Mont Herzl, à Jérusalem. Après sa démission de la présidence de Beyahad, il a fondé une nouvelle association pour la perpétuation de la mémoire des naufragés du "Pisces- Egoz".

MOCHE: Educateur et administrateur israélien originaire du Tafilalet, chef du service de l’emploi à la municipalité de Bat Yam. Un des fondateurs du mouvement Zehavi pour la défense des droits des familles nombreuses. Un des fondateurs du mouvement d'intellectuels Beyahad et son ancien représentant dans la région de Tel- Aviv.

SAMY CHALOM: Jeune éducateur israélien d'origine marocaine, né en 1961. Un des plus ardents défenseurs de l'insertion de la connaissance du patri­moine sépharade dans le système éducatif israélien. Son originalité est de plaider pour la séparation au nom de l’intégration. C'est au nom de cette idéologie qu’il a fondé, au milieu des annés 1990, avec le soutien du Ministère de l'Education la première école se donnant pour complé­ment de programme l'étude de la tradition sépharade, "Kedma". Une seconde école a ensuite été créée sur ces bases à Jéruslam mais le succès de cette expérience reste encore problématique faute d'un soutien suffisant des parents. 

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano Chetrit

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המרכיב העברי בערבית הכתובה של יהודי מרוקו-יעקב בהט

המרכיב-העברי

א-ב-ל: גַלְסְ רְבִּי חיים פינטו כָּא יֹבְכִּי ונתאבל עליו יותר = ישב רבי חיים פינטו בוכה, ונתאבל עליו יותר

 

אֵבֶל – ראה אביל.

 

אָבֵל] äbil (פ) – אדם השרוי באבל:'

 

 נקדרו נצברו… לאבלים läbilim דיאלנא = [בנטיעת העצים] נוכל לנחם… את האבלים שלנו / ח׳ צ123. [סידיר הבילים (־סדר אבלים)]

 

הערת המחבר: בלשון הדיבור שכיח הביטוי האד לאביל häd labil בהוראת משהו או מישהו דוחה ולעתים קרובות בלשון חיבה דווקא. מצויה גם הגייה בלי היידוע הערבי: אס האדא, abil האדא ־ מה זה, [זה] ״אביל״ זה.

 

ברוב המקומות מקובל לציין את האָבל במילה moqqar או בצירוף gals fhkam ’llah

 

אבלות äbilöt־1

 – l אֵבל: 1) יִקְדֵר יִזוְּוְזְ מְנוֹר 7 אִייָּם דְלְאַבִלוֹת = יוכל להתחתן אחרי שבעת ימי האבלות

 

כִּיף כְרְזֵת מְן לְאַבְלוֹת… = כשגמרה את ימי האבלות [מילולית: כשיצאה מהאבלות].

 

2 מנהגי אבלות:

1) נְעְמְלוֹ סוּאֵיְיְן דְלְאַבִילוֹת פְהָאד לָאיָאם = נעשה מעט [מנהגי] אבלות בימים האלה [=ימי בין המצרים]

 2) קְּבְדְת עְלִיהָא לְאַבִילוֹת = קיבלה עליה את [מנהגי] האבלות / ש״צ ב 13.

 

בלשון הדיבור: מָא עְלְיִהוּמס läbilut ־ אין עליהם אבלות, דהיינו לא חלים עליהם מנהגי

 

אבנים טובות äbänim tobot – יהלומים: 1) הָאד לְכְדְמָא דְלְאַבָנִים טוֹבוֹת… = העבודה הזאת באבנים טובות…

 

  1. 37. 2) עְמְרְלוֹ דִיק סְנְדוּקָּא באבנים טובות ומרגליות = מילא לו אותו ארגז באבנים טובות ומרגליות

 

המרכיב העברי בערבית הכתובה של יהודי מרוקו-יעקב בהט

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