Racines-Judaism-Tradition et folklore des juifs du Maroc-Moche Gabbay
LE KABALISTE
Un kabaliste revêtu du talit et portant deux phylactères (Rabénou Tam et Rachi) tenant en mains le livre “Hok Leisraer, il rêve à Eretz-lsrael: en arrière-fond le Mur Occidental, le tombeau de Rahel, la Grotte des Patriarches à Hébron. La synagogue de Tolède symbolise son origine espagnole. A droite — le ghetto à gauche: le retour à Sion, l’installation d’un mochav.
LA KABALA. La science du mystère, du sens caché qui cherche à découvrir le secret de la Création, du retrait de Dieu de la Création, des rayons de lumière divine cachée dans les “enveloppes". Ces spéculations sur la Création ont reçu à partir du 13ème_siècle le nom de Kabala qui s'est développée sur le sol espagnol en une science supérieure à toutes les autres, une connaissance basée sur les sentiments et l'imagination et qui rejette la dictature exclusive de l'intelligence cérébrale. C'est la Kabale idéologique qui a trouvé les secrets de la Création en se basant sur l'interprétation mystique des textes et de la tradition acceptée (kabala) pendant les générations.
Au 16ème siècle s'est développée à Safed la Kabala pratique. Les rabbins de Safed de l'époque, en grande majorité descendants des Expulsés d'Espagne, anxieux de rapprocher la Guéoula et de mettre fin aux persécutions et aux conversions forcées, ont développé le caractère dit "pratique" de la Kabala, à savoir influencer le monde d'En Haut par la prière, le repentir et les mortifications pour rapprocher l'heure de la Délivrance, alors que la Kabala théorique ne cherchait qu'à percer les secrets du monde d'En Haut et son Influence sur le monde d'En Bas. Les rabbins qui s'occupent de Kabala dite pratique sont appelés "Ba'al Chem״ ou ״Ba'al Mofet" (l'homme au nom ou l'homme aux miracles) ou Sadik(saint) chez les Hassldim.
La majorité des Juifs du Maroc sont originaires d'Espagne et ont apporté avec eux une très riche tradition en Halakhaet en Kabala. La Kabale, pratique a eu une grande influence au Maroc et on sait la grande extension qu'y a connu au 17ème siècle le mouvement messianique de Shabtaï Zvi. Le Maroc a donné de grands kabalistes comme Rabbi Haylm Ben-Attar, l'auteur de l'immortel commentaire de la Torah "Or Haylm", Rabbi Ishak Sagul Naor, l'auteur de "Sefer Habahir"et de "Kabala pratique" qui vécut dans le Drâ au sud du Maroc. Jusqu'à nos jours nombreux sont les rabbins marocains qui s'adonnent à la Kabala pratique: rédaction d'actes, amulettes, talismans etc…
TEFILIN. C'est une des mitsvot obligatoires de la Torah "Il sera un signe sur ton bras et entre tes yeux". On pose donc les tefllin sur le bras gauche et sur le front.
Le téfilin du bras contient un petit parchemin enroulé comme un méguila de bas en haut contenant les passages suivants du Pentateuque:
- Consacre-moi tout premier-né (Exode 13:1-10)
- Lorsque !'Eternel t'aura introduit dans le pays (Exode 13:11-2-16).
- Ecoute Israël (Le Deutéronome 6:4-9)
- Or si vous êtes dociles aux lois (Le Deutéronome 11:13-21)
Dans le téfilin du front l'ordre est le suivant: 2-1-4-3
La paracha "si vous êtes dociles" qui est dans la Bible la dernière des 4 parachot sus-mentionnées, est la première dans les téfilin, la paracha "Kadech"(Consacre-moi tout premier-né) qui est la première dans le Bible est la dernière dans les Téfilin. Ainsi en ont statué Rachi et Maimonide et leur avis a prévalu dans toutes les communautés juives.
Mais le petit-fils de Rachi (le fils de sa fille), Rabénou Ya'acob Tarn est d'un avis contraire et estime que l'ordre doit être le suivant: Chéma (Ecoute Israël), Véhaya (or si vous êtes dociles), véhaya kl yabiékha (Lorsque !'Eternel t'aura) et Kadech (consacre-moi tout premier-né). La preuve: la lettre shin qui se trouve à gauche et à droite du téfilin du front montre bien que l'on doit commencer par le passage qui commence par shin (Chéma') et terminer par le pasage qui se termine par cette même lettre (kadech). Cet avis a eu peu d'adeptes, mais les plus pieux, par respect pour Rabénou Tarn, mettent un second téfilin au bras et au front de cette manière: après la prière des 18 (chmoné-ésré) on ôte le téfilin de Rachi et on met sans bénédiction le téfilin de Rabénou Tarn, on récite une seconde fois le Chéma et on termine l'office avec ce second téfilin. Les kabalistes sépharades mettent les deux téfilin en même temps sur le front en se basant sur le passage du Talmud "qu'il y a de la place sur le front pour deux téfilin" ('Irouvin 85:2). Ainsi faisaient les kabalistes du Maroc.
(Le professeur Igal Yadin a retrouvé dans ses fouilles des téfilin datant du temps de Bar-Khova qui confirment l'ordre proposé par Rachi).
HOK LEiSRAEL — Livre d'études divisé selon les jours de la semaine et contenant des passages de la Michna, de la Guémara, du Zohar, de la Agada recueillis par un des disciples du Ari de Safed, Rabbi Hayim Vital.
Le livre a été imprimé pour la première fois en Egypte en 1740. Dans les éditions suivantes on y a jouté des passages de la Kabala et des contes moralisateurs.
Ce livre est devenu très populaire dans toutes les communautés. Dans sa valise 'homme pieux emporte le talit, les phylactères, le livre de prières et le Hok Leisrael.
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