shabtai-zvi


La Crise messianique

MeknesIII. LA CRISE MESSIANIQUE

Même en reconstruisant sous d'autres cieux, et sur le même modèle, de pros­pères communautés, les Mégourachim ne pouvaient se consoler de la perte de leur paradis perdu. Le traumatisme de l'expulsion d'Espagne, la plus grande catastrophe de l'histoire juive depuis la destruction du Temple, laissait sans réponse le mystère insondable du dessein divin. Comment interpréter le dé­racinement du centre de création juive le plus fécond depuis Babylone ? Que se cache derrière la conversion, ne serait -elle que de façade, de dizaines de milliers de leurs frères qui avaient préféré l'apostat à l'exil ? Des malheurs d'une telle ampleur ne peuvent être sans explication et ne pourraient être que les signes annonciateurs de la prochaine Rédemption, la tradition faisant précéder l'arrivée du Messie des plus terribles tourments, de la guerre apoca­lyptique entre Gog et Magog ?

C'est à Safed où avaient afflué les maitres, que la Kabbala devait commencer à donner une réponse à ces questions. La Kabbale classique, méditative, spiri­tuelle, sondant les mystères de la Création, avait été vivifiée en y greffant une dimension dite pratique. Son fondateur, rabbi Itshak Lourié (1534 -1572), dit le Ari de Safed, avait introduit la dimension volontariste, donnant à l'homme une place éminente dans le tikoun, la rédemption de l'univers. Dieu a besoin de l'homme pour parfaire sa création, l'homme invité à y contribuer par sa conduite, l'accomplissement des mitsbot, les commandements, la prière, les jeûnes, l'ascèse, les exercices mystiques. Par ses bonnes actions, l'homme a le pouvoir de libérer de leurs enveloppes d'impureté les débris de la lumière di­vine restés en suspens lors du tsimtsoum, le retrait de Dieu de l'Univers pour laisser place à la Création. La rédemption viendra quand toute la lumière di­vine sera reconstituée. Ce qui est valable pour l'exil de la lumière divine, l'est également valable pour l'exil spécifique du peuple juif.

Descendue de son inaccessible piédestal de science du mystère réservée à une élite de pieux lettrés, la Kabbale devint plus accessible, entrant de plain pied dans la pratique quotidienne religieuse, imprégnant la liturgie et les pratiques quotidiennes.

Terre d'élection depuis des siècles de la Kabbale méditative qui avait atteinte son apogée avec rabbi Itshak Cordobéro, le Maroc s'était enthousiasmé pour la nouvelle Kabbale. Parmi les plus éminents disciples du Ari se trouvaient trois rabbins qui avaient quitté le Maroc pour rejoindre le centre de la Kabale à Safed : rabbi Slimane Ohana, originaire de Meknès; rabbi Messod Azoulay, dit l'Aveugle de Fès, et rabbi Yossef Teboul. Ils devaient jouer un grand rôle dans la transmission de la doctrine de rabbi Itshak Lourié, qui n'avait lais­sé aucun écrit; en apportant leur témoignage à son plus célèbre disciple, rabbi Haïm Vital qui consigna par écrit sa doctrine.

C'est en détournant cet optimisme de la kabbale pratique, le pouvoir pour l'homme juif d'accélérer la venue du Messie, et en le poussant à l'extrême, que le mouvement messianique allait conquérir les élites rabbiniques et soulever l'enthousiasme des masses accablées par les tourments sans fin de la galout, l'exil.

LE FEU VENU D'ORIENT

Le jour de Ticha Béab 1622, qui tombait cette année un shabbat, naissait à Izmir dans la famille de Mordekhay Zvi un second fils qui reçut de ce fait le prénom prédestiné de Shabataï – né le jour du shabbat. Garçon d'une pré­cocité et d'une intelligence exceptionnelles, son destin paraissait tout tracé. A 20 ans, il fut intronisé rabbin et débarrassé de tout souci financier par la fortune de son père, il se destinait aux études sacrées. Après le cursus talmudique classique, il s'enfonça de plus en dans les arcanes de la Kabbale dans sa nouvelle version pratique poussée à l'extrême. Des journées entières, il s'iso­lait dans un état d'extrême extase, dans la prière et la méditation, proche de la psychose maniaco -dépressive, caractérisée par l'alternance de périodes de créativité intense et de profonde dépression. Dans ses périodes d'euphorie, il se laisse aller à des extravagances, des actes d'enfantillage qui lui vaudront chez ses futurs opposants des accusations de folie pure et simple. Après une grande lutte contre lui -même, il franchit à 22 ans, en 1648, le premier pas en annonçant à ses proches que Dieu lui était apparu pour lui annoncer qu'il était destiné à être le Messie fils de David, chargé de délivrer le peuple juif et de le ramener sur sa terre. Le second pas irréversible fut franchi en 1654 avec la proclamation publique de sa mission. Pour preuve, il osa en plein office a la synagogue prononcer le nom ineffable de l'Eternel, YAHAVE. Le scandale était cette fois trop grand et il fut contraint de quitter sa ville natale. Commence alors une errance de plus de dix ans dans les grands centres juifs de l'Orient qui lui permettra de répandre ses idées et de recruter partout des adeptes enthousiastes. En 1664, en route pour Jérusalem, Shabtaï Zvi fit une rencontre capitale avec celui qui deviendra le prophète et l'organisateur de génie du mouvement messianique, Nathan Ashkénazi. Avec un messie sé­farade et son prophète ashkénaze, le mouvement pouvait commencer à se répandre à travers tout le monde juif.

Première implication inattendue -indirecte – du Maroc dans l'aventure shabtaïste : le jeune Nathan devait son érudition et sa formation intellectuelle au grand maître venu de Fès, rabbi Yaacob Haguiz. En effet avant de partir comme émissaire de Jérusalem en Europe et au Maroc, son père, rabbi Elisha Ashkénazi, le lui avait confié pour étudier dans sa yéchiba à Jérusalem. A la fin des études, vers vingt ans, il avait proclamé voir reçu du ciel confirmation de la mission messianique de Shabtaï Zvi et de sa propre mission comme le pro­phète annonçant sa venue. A l'opposé de l'instabilité de Shabtaï Zvi, capable de passer de l'extase à la dépression la plus profonde, il était tout d'une pièce. Organisateur hors -pair, il va être en même temps le théologien qui donne­ra quelque cohérence aux visions de son messie. Voyageur infatigable, son génie sera de rendre le message messianique ésotérique limité aux érudits accessible aux masses. Il traduisit l'idéologie en actes : maintenant que l'arri­vée du Messie est imminente, il fallait adapter la Halakha aux temps messia­niques, changer le calendrier, adopter de nouvelles fêtes, en abolir d'autres. Qu'importe, répond -il aux sceptiques, si les signes annonciateurs de l'arri­vée du Messie prévus par la tradition n'étaient pas au rendez -vous de l'His­toire : " Vous n'aurez que plus de mérite à y croire. Dieu a voulu éprouver le peuple juif pour voir jusqu'où irait sa fidélité. " Et cette arrivée, elle était annoncée pour l'an de grâce 1666. Dans toutes les communautés, d'Eretz Israël à la Russie, l'enthousiasme est à son comble, ce sont des heures d'attente exaltante, de fierté retrouvée. Ceux qui avaient raison gardé face à cette défer­lante, étaient contraints au silence. "Nous étions dans la frayeur, nous nous levions quand ils se levaient, n'osant pas les bra­ver au milieu de la synagogue. Nous étions comme un grain de sable emporté par la mer."

Un denouement tragique : La conversion du Messie

Si la conversion devait en fin de compte ouvrir les yeux de la majorité et fournir l'argument le plus irréfutable aux opposants au mouvement, les " croyants " les plus fanatiques, le premier traumatisme passé, ne devaient pas tarder à lui trouver des excuses et des significations cachées. Toutefois au Maroc, contrairement à ce qui devait arriver en Turquie, même les plus fana­tiques des croyants ne devaient pousser leur logique jusqu'à l'extrême et aller jusqu'à imiter leur messie, comme il le leur demandait, par une conversion de masse à l'islam, comprenant que ce qui était permis au Messie ne l'était pas au commun des mortels. A aucun moment ce danger ne devait planer au Maghreb et dans ses diatribes rabbi Yaacob Sasportas ne fait jamais allusion à un tel danger si imminent et massif en Orient. Ceci dit, pour les plus fervents des adeptes, à bien y réfléchir ce tournant de la conversion n'avait rien d'inat­tendu – tant dans nombre d'épisodes de l'histoire juive le salut n'étant appa­ru qu'après une éclipse. Ainsi Moïse a grandi comme égyptien dans le palais du Pharaon avant de le conduire le combat pour sortie d'Egypte des enfants d'Israël. Esther, avait épousé le roi Assuérus et caché son identité avant de sauver les Juifs de l'Empire perse des mains de Haman. La conversion fut ainsi présentée par les kabbalistes comme une étape né­cessaire pour délivrer les étincelles de la lumière divine de leurs enveloppes d'impureté. Shabtaï Zvi a accepté de prendre sur lui de descendre dans le monde de l'impureté pour la vaincre sur son terrain, avant de revenir, puri­fié, sauver son peuple.

Des preuves, des allusions sont recherchées dans les textes sacrés pour prou­ver que la conversion loin d'être une déviation, était prévue, inévitable. Ainsi rabbi Yaacob Bensadoun, le plus farouche partisan du faux messie au Maroc, prétendit avoir trouvé dans les archives de rabbi Shaul Sérero de Fès (1566 -1655) un document sur la prophétie de Zéroubabel établissant la preuve absolue de la mission messianique de Shabtaï Zvi: " L'homme dont la réputation aura fait le tour de la terre et sera plus tard traité d'apostat et accusé des pires défauts haïs de Dieu, sera le vrai sauveur et par la faute des rabbins et érudits qui auront médit de lui, il restera empri­sonné pendant huit ans pour faire pardonner nos péchés …" Dans sa réplique, rabbi Yaacob Sasportas contesta l'authenticité d'un tel do­cument; un faux forgé de toutes pièces en se prévalant du nom d'un grand disparu. L'amour et l'estime qu'il portait aux communautés du Maroc et à leurs rabbins, lui firent interpréter la persistance de la croyance dans le faux messie même après la conversion, comme un échec personnel douloureux. Dans sa Lettre aux communautés du Maghreb, rabbi Yaacob s'insurgeait contre le " fait que Shabtaï Zvi soit encore vénéré au Maroc  : " Et comment mes oreilles ne seraient pas épouvantées, et comment pour­rais -je les protéger avec mes doigts pour ne point entendre la rumeur qui propage que dans les contrées du Maghreb d'où sort la Torah, on continue à croire dans la nouvelle foi et à suive les paroles du messie du mensonge ? Si le feu de l'erreur a pris dans les cèdres, que reste -t -il alors aux buissons ? Qui a plus vibré depuis les temps anciens aux doctrines de la Kabbale et donné son âme pour elle, surtout depuis l'arrivée de nos ancêtres et de nos illustres maîtres les Mégourachim de Castille et Aragon, si fidèles à la Torah écrite et si respectueux des commandements de la Loi Orale ? Et que dire s'il y a encore parmi eux certains qui ont abandonné cet héritage pour adopter de nouvelles lois que leurs ancêtres n'auraient jamais admises ? Mais même quand la majorité est dans l'erreur, Israël ne pourrait être orphelin et man­quer de maîtres attachés à la Torah de notre Dieu. Marrakech, grande ville de sages et de lettrés, manquerait -elle de maîtres de justice ? L'illustre ville de Fès, si pleine de savoir et de sagesse, se serait -elle entièrement vidée ? Tétouan, le refuge des lions, serait -elle devenue le repaire des loups qui y feraient la loi ? Et dans la ville de Salé, les plus hardis de ses érudits, parfaits dans la croyance, ne seraient -ils plus que des coquilles vides ? Leurs compa­gnons, les rabbins de Meknès auraient -ils oublié la jalousie de leurs pères et de leurs maîtres venus d'Espagne pour laisser pénétrer dans leurs cœurs des paroles qui mènent au péché ? Les communautés du Tadla n'auraient -elles plus de maîtres pour leur montrer le chemin de la vérité ? Les rescapés de laZaouia ont -ils mis de côté la Torah en raison de leur détresse en oubliant les mises en garde de leurs ancêtres ? "

Il le regrettait d'autant plus que les excès des adeptes de la nouvelle foi pro­voquaient parfois le courroux des autorités – quand cette agitation passait les bornes, allant jusqu'à la fermeture des synagogues et l'interdiction du culte. Dans l'imagerie populaire les temps messianiques devaient sonner la revanche du peuple juif sur ses persécuteurs. Plus précisément dans le folk­lore juif marocain en ce temps -là les Gentils deviendront des ânes et les Juifs leur monteront dessus. On peut imaginer que les plus frustes ne devaient pas s'abstenir de le rappeler ouvertement à leurs voisins, oubliant leur habituelle conduite de soumission.

Trois ans après la conversion de Shabtaï Zvi, le reflux général du mouvement messianique avait certes ramené le calme dans la majorité des communau­tés, mais n'avait pas encore atteint les communautés du Sud : Souss, Tadla et Marrakech toujours en attente bruyante du Messie et où les jeûneurs du 9 ab étaient proclamés mécréants et pourchassés.

A Fès, le jeûne de ticha Béab fut imposé à tous, même aux plus récalcitrants parmi les réfugiés de la Zaouia qui s'étaient toujours distingues par la ferveur de leur zèle messianique. De même à Meknès, El Ksar et Tétouan le jeûne et le deuil furent strictement observés. Par contre à Salé, ce fut pour la dernière année consécutive, la plus grande confusion, comme le rapporte dans sa mis­sive à rabbi Yaacob Sasportas son plus fidèle correspondant au Maroc, rabbi Aharon Siboni. La communauté éclatée s'était divisée pour la célébration de ticha Béab en quatre clans.

Le premier, autour de rabbi Aharon Siboni et de rabbi Daniel Tolédano de Meknès qui se trouvait dans la ville avec sa famille, commémora la destruc­tion du Temple comme l'a toujours prescrit la tradition par le jeûne, le deuil et les prières.

Le second, autour de rabbi Yaacob Bensadoun, renforcé par un autre trans­fuge de Meknès, le Naguid Mimoun Maimran, organisa par contre des ré­jouissances publiques et un grand banquet agrémenté par un orchestre de musiciens non -juifs, mettant en garde les jeûneurs qu'ils n'auront pas droit au salut.

Le troisième groupe, choisit de jeûner, mais clandestinement, pour ne pas s'attirer les foudres des croyants.

Dans le quatrième, certains avaient commencé par jeûner, mais au son de la musique avaient fini par se joindre aux festoyeurs. Alors que dans les années suivantes, le reflux était devenu total, le prochain retour " du Messie, annon­cé par Shabtaï Zvi lui -même sorti de sa retraite après dix ans de silence, allait trouver à Meknès où un écho inattendu; plus fort encore qu'à la première apparition à en croire les témoignages des contemporains.

UN PROPHÈTE À MEKNÈS- Meknes-J.Toledano

UN PROPHÈTE À MEKNÈS

Si tous les héros du drame jusqu'à présent avaient été des rabbins ou de grands érudits, le nouveau prophète autoproclamé est un simple croyant sans culture – et qui au lieu de s'en cacher, en fit au contraire sa meilleure arme. Sans être analphabète – inconcevable dans une communauté aussi religieuse – le célibataire attardé d'une trentaine d'années qu'était Yossef Abensour, ne pouvait revendiquer que l'assistance assidue aux offices et aux sermons, en particulier ceux de rabbi Elicha Askénazi, dont la mort et l'en­terrement, en cette année 1673, avait fortement marqué les esprits à Meknès. Et c'est alors, raconta -t -il à ses auditeurs émerveillés, qu'un ange du ciel lui est apparu et l'a baptisé avec des flots d'eau si abondants qu'il a dû au réveil changer d'habits. Le messager divin lui a montré au ciel " Notre Seigneur et notre Roi Shabtaï Zvi en me disant : Voilà le vrai Sauveur et son prophète Nathan est un prophète de vérité et toi Yossef Abensour, tu es le prophète fils de Yosssef ".

 L'énigme de l'échec de la première apparition de Shabtaï Zvi était ainsi résolue. Il y avait eu maldonne. Car selon la tradition; l'arrivée du vrai Messie, fils de David, doit être précédée de l'apparition d'un pro­phète annonciateur, fils de Yossef. Cette omission qui avait intrigué même les plus croyants, était maintenant corrigée. L'explication plus précise qu'il en donnait ne manquait pas d'originalité. A un sceptique qui lui demandait comment concilier cette contradiction avec la tradition de nos Sages qui veut que le Messie fils de Yossef doit apparaître en premier, combattre et mourir et ce n'est qu'après que viendra le Messie fils de David, il répliqua que la vérité était inverse que le fils de David devait être l'annonciateur du fils de Yos­sef, puis ensuite provisoirement disparaître – ce qui a été justement le des­tin de Shabtaï Zvi – pour réapparaître définitivement après la mort du Mes­sie ben Yossef – ce qui laissait entendre qu'il prévoyait prochaine sa propre mort – ce que devait effectivement arriver. Mais n'anticipons pas.

Une autre fois, il raconta que l'archange Raphaël lui -même lui était apparu pour lui révéler l'ordre correct des lettres de l'alphabet hébraïque – qui n'est pas celui que nous connaissons commençant par la lettre alef et se terminant par la lettre taf L'ordre originel au moment du don de la Torah au Sinaï, com­mençant par alef et se terminant par pé, avait été bouleversé suite au péché de l'adoration du Veau d'Or qui avait amené Moïse à briser les Tables de la Loi. Il affirmait que c'est cette connaissance de l'ordre originel de l'alphabet sur la base duquel l'univers a été fondé, qui lui avait ouvert d'un seul coup les voies de la connaissance et d'ignorant qu'il était, il avait appris toute la Torah et les secrets supérieurs du Zohar au point de pouvoir se confronter avec les plus grands kabbalistes du Maroc, le pays par excellence de la Kabbale. De cette connaissance de l'ordre originel des lettres de l'alphabet hébraïque découlait la possibilité de prédire la date exacte de la Délivrance, à savoir l'an 1675. C'est son porte -parole, la tête pensante derrière lui, le grand rabbin Daniel Bahloul (dont le patronyme berbère indique l'appartenance à la com­munauté des tochabim) que nous connaissons déjà, qui expliquait comment il était arrivé à décrypter le calcul de cette date, à la portée des seuls lettrés versés dans les dédales de la guématria. Sa grande érudition est un indicateur du haut niveau intellectuel des lettrés de la communauté auxquels il s'adres­sait, comme il le rapportait dans son livre resté manuscrit Pirouché kabbala lé Yossef Abensour.

L'alphabet originel ne comptait que 17 lettres contre 27 dans l'alphabet post -Veau d'Or – soit 12 pour le nombre des Tribus d'Israël et 5 pour les cinq lettres composant le mot chékhina, la présence divine immanente; soit en addtionnant leur valeur numérique, le chiffre de 1607. A savoir que la délivrance messianique surviendra 1607 après la destruction du second Temple, surve­nue en 68, soit donc effectivement en 1675 !

En fait le patriarche Abraham lui avait révélé que la date de l'arrivée du Mes­sie avait été effectivement primitivement fixée pour l'an de grâce 1666, mais elle avait été repoussée à la demande même de Shabtaï Zvi, pour éviter les tourments qui selon la tradition doivent frapper le peuple d'Israël avant l'ar­rivée du Messie. " Sur cette année nos Sages ont dit dans le Zohar " malheur à celui qui sera présent quand le grand lion réclamera sa pitance, et l'Eternel béni soit -il, dans sa clémence nous a ajouté six ans et six mois pour que soient annulés ces tourments. " Ainsi Shabtaï Zvi se serait sacrifié en prenant sur lui tous ces tourments en acceptant de se convertir de façade. La conversion n'était donc pas un accident imprévisible, mais une étape nécessaire. Il était impérieux qu'il plonge dans l'impureté pour délivrer de leurs enveloppes les étincelles de lumière divine contenues dans le monde islamique et qu'ainsi purifiées – la pureté attirant la pureté – elles remontent avec lui quand il re­viendra. De même que le nouveau né en Israël n'entre dans l'Alliance d'Abra­ham qu'au huitième jour, après la circoncision, l'ablation du prépuce, de même Shabtaï Zvi devait rester caché sept ans dans l'impureté avant l'abla­tion de son enveloppe de converti au huitième jour. Et pourquoi, explique rabbi Daniel Bahloul, s'était -il converti à l'islam et non au christianisme ? Parce qu'il y a chez le Turc, dans l'islam, toutes les étincelles de lumière ca­chées également dans le christianisme. Alors que notre Torah est la Torah de la Vérité, émet, de la sagesse, le Coran est celui de la compassion, Torat héssed. En lisant le Coran, Shabtaï Zvi réalisait l'idéal de la femme vaillante chanté dans les Proverbes : Elle ouvre la bouche avec sagesse et des leçons em­preintes de bonté (hessed) sont sur ses lèvres " (31;26) ". De même, il est écrit dans les Psaumes : " L'amour (hessed) et la vérité se donnent la main, la justice et la paix s’embrassent (5,11). Ainsi avec sa conversion provisoire, Shabtaï Zvi a réalisé la fusion entre la vérité et compassion, comme doit le faire le Messie.

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