Presence juive au Tafilalet-Revue Brit 31-Amnon Elkabets Tafilalet – Sijilmassa

Amnon Elkabets

Tafilalet – Sijilmassa

La minorite juive habitait dans des centaines de villages musulmans ou ils recherchaient la proximite d'autres Juifs. Dans certains villages musulmans vivaient seulement quelques families juives, dans des cours mitoyennes dont la taille ne depassait pas quelques dizaines de metres carres. Ce voisinage ne plaisait pas toujours aux musulmans qui pretendaient que l'islam puise sa force dans le jihad, la lutte jusqu'a la mort pour la gloire du Prophete. C'est pourquoi la presence etrangere est interdite en terre musulmane.

 Mais les Juifs ont survecu malgre l'inimitie musulmane causee par la rivalite entre les deux religions quant a l'appartenance a la famille d'Abraham et le droit d'ainesse. La prosperite commerciale et economique qu'apportaient les Juifs permettait l'existence commune autour du meme puits, des memes fours et dans les memes villages. D'une part, il y avait parmi les musulmans un nombre negligeable de musulmans qui haissaient les Juifs d'autre part, on leur faisait confiance, on avait foi en eux et reciproquement.

Un temoignage des rapports ambivalents qui regnaient entre les deux groupes ethniques peut etre trouve dans les expressions de l'Arabe maghrebin que les Juifs ont adopte et dont ils se servaient dans leurs relations avec leurs voisins musulmans. Elles etaient differentes des expressions dont ils se servaient entre eux. L’emploi de locutions particulieres demontre clairement que le contact entre les deux cultures etait limite. Cela provenait du manque de connaissance de l'Arabe litteraire par les Juifs c'etait un obstacle pour eux dans la comprehension profonde de la religion et la culture de leurs voisins musulmans.

C'etait une des raisons de la mefiance du Juif envers son entourage etranger. Malgre tout, les Juifs ont continue a mener un commerce prospere avec les musulmans tout en prenant garde a ne pas defier l'islam car l'exil les obligeait a etre prudents. Les Juifs du Tafilalet souffraient parfois d'agressions de la part de leurs voisins musulmans.

 La famille Abehssera etait dans le meme cas et a eprouve quelques tragedies qui l'ont touchee des le debut du XXe siecle et meme pendant de nombreuses annees plus tard. La premiere tragedie concerne le sort de Rabbi Ytshak Abehssera, le plus jeune fils de Rabbi Yaacov, assassine par un musulman, bandit de grands chemins, pres du village de Toulal, non loin de Gourama ou vivait une grande communaute juive. Le deuxieme cas est l'assassinat de Rabbi David Abehssera, fils aine de rabbi Massoud (mort en 1908)  et petit-fils de Rabbi Yaacov.

Il etait surnomme Ateret Rochenou. Rabbi David etait le frere de Baba Sale, petit-fils de Rabbi Makhlouf, le fondateur de la dynastie rabbinique. Pendant une des guerres civiles qui devastaient la region du Tafilalet, un musulman fondamentaliste a conquis la region et s'est proclame descendant du Prophete Mohamed. Ce souverain a decide de convertir a l'islam par la force tous les Juifs de la region sous peine de mort.

 Dans ce but, il s'est adresse au chef de la communaute Rabbi David, grand kabbaliste repute, pour le convaincre d’embrasser l'islam. Lorsque celui- ci a refuse, il a ete mis a mort ainsi que deux de ses aides. La mort de Rabbi David a frappe de stupeur la communaute et son frere Baba Sale a pris son deuil pendant longtemps. Les femmes juives de la region, egalement, ont ete victimes d'attaques et d'atteintes a leur honneur et meme de meurtres nombreux. Ces actes ont envenime les relations entre la communaute juive et ses voisins. Cependant, la sagesse et la personnalite des rabbins de la famille ont arrete le declin des relations entre les deux populations de la region.

Malgre le grand malheur, les Juifs de la region ont continue a jouir d'une liberte totale en matiere de religion, les circoncisions, les Bar-mitsva, les mariages et les naissances ainsi que les fetes religieuses, l'observance de la cacherout et tout ce qui concerne la religion juive. Ils jouirent aussi d'une autonomie qui s'exprimait par l'attribution d'un large pouvoir judiciaire au Beit-din local et le droit de nommer des rabbins et des juges aux postes vacants. C'etaient en principe les membres de la famille qui s'occupaient d'obtenir les permis necessaires a la nomination et l'investiture des rabbins au Grand Tribunal rabbinique qui se tenait dans la capitale, Rabat. Ils ont continue a maintenir la direction de la communaute jusqu'au terme de la presence des Juifs dans le Sud du Maroc.

[anti-both]

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