Structures et organisation de fa communauté juive de Mogador-Brit Mila

ברית-brit

 

Brit Mila

La naissance d’un enfant male, donnait 1’occasion de faire plus de fetes et rejouissances qu'a celle d’une fille.

Cela se comprend, car pour le garcon, il y a trois Mitsva : la circoncision, le Pidione Haben et la Bar Mitsva.

Pour la fille, il n’y a que le Tssmia – L'acte de donner le nom a une petite fille, cette ceremonie se nomme en hebreu Zeved habat et elle n'est pas consideree comme une Mitsva.

D'autant plus que le garçon perpétue le nom de famille du père ; quant à la fille, elle prend le nom de son mari. Il y a des familles qui donnent des grandes fêtes aussi bien, pour la fille que pour les garçons, mais ce n’est pas habituel surtout s'il s'agit d'une fille qui n'est pas l'aînée.

Donc, à la naissance d’un enfant, avant de savoir si c’est un garçon ou une fille, à l’approche de la délivrance et surtout pour le premier enfant, la mère de la future maman, prépare le petit trousseau. La préparation du trousseau est l’occasion d'une fête familiale.

La famille la plus proche, surtout les dames, est conviée à prendre part à la petite cérémonie qui consiste à découper les tissus et les langes. On offre du thé et des gâteaux, et parfois on convoque la sage femme de la famille.

Si c’est un garçon qui naît, il est tout de suite annoncé par le youyou de la sâge femme. La joie éclate dans la maison et chez les membres de la famille qui s’y trouvent. On court donner la bonne nouvelle au mari s’il n’est pas rrésent. Alors, il donne une récompense au porteur de la bonne nouvelle et dès qu’il rentre chez lui, à la sage femme.

Sans attendre, il va au marché et achète tout ce qu’il faut pour les fêtes et ־rejouissances que l’on va décrire :

Le soir on reçoit la famille et les amis intimes qui ont entendu la bonne ouvelle. On sort le thé, les gâteaux, les apéritifs. Mais la fête ne dure pas rngtemps. Tous rentrent chez eux hormis la famille qui veille toute la nuit pour garder l’enfant contre Lilit[Du mot 'nuit', l'ange du mal de la nuit.] et les mauvais esprits qui l’accompagnent.

On dit que le premier soir, le bébé est comme un hôte de passage. Mais à partir du deuxième soir, on procède à une fête tout à fait spéciale. Cette fête, qui à compter de la deuxième nuit dure cinq nuits, s’appelle : Ettehdid du mot Hdid ou Hdada qui veut dire fer ou frontière. Car le mot fer, Hdid . comme en français signifie la guerre, les armes, mettre aux arrêts, mettre fin a quelque maladie, calamité ou autre fléau.

La croyance de nos anciens, voyait dans le garçon qui vient de naître, tant qu'il n’a pas été circoncis et n'a pas reçu de nom, une proie facile pour les mauvais esprits. Aussi pour les éloigner, il faut dresser une frontière entre les mauvais esprits et l’accouchée et son enfant.

Les esprits ne régnent qu’à partir de la tombée de la nuit jusqu’à minuit. Tout d’abord, on prenait une précaution élémentaire contre le mauvais oeil, en marquant l’entrée de la chambre par une main de Fatma, avec ses cinq doigts écartés. (Cette marque était répandue chez les plus arriérés seulement). Puis, on collait sur le mur, des deux côtés du lit ou on épinglait sur la moustiquaire des feuilles de papiers, où étaient inscrits certains versets, certaines prières, et quelques noms des anges les plus puissants. Un  avertissement aux esprits et à Lilit d’avoir à s’écarter de ce lit, autrement on – r pelierait tous les saints, dont ils ont une grande peur.

Quand tous les invités étaient présents, le dirigeant de la cérémonie, (cela peut être n’importe qui, mais plutôt la personne qui a l’esprit entreprenant et qui sait lire et chanter ou qui a une influence sur les présents), entame un verset de la Thora, où il est dit qu’après l’entrée de tous les êtres et couples de la création dans l'Arche de Noé, Dieu ferma sur lui la porte de l’arche.

Et, en effet, on ferme les portes de la chambre de l’accouchée et de l'enfant. Le dirigeant et une partie des invités se mettent à chanter quelques Piyoutim, chants religieux où sont évoqués la création du monde, l’alliance de Dieu avec Abraham Avinou et l’espoir de voir l’enfant circoncis et florissant dans sa vie.

Après, tout en reprenant un verset de Tehilim – Les Psaumes, pour la sauvegarde de nos âmes contre les mauvais esprits, il fait le tour de la chambre et trace avec une arme, un sabre ou un coutelas, sur les murs et autour des têtes de la mère et son enfant, une ligne imaginaire. En faisant cela, il a tracé une frontière que les mauvais esprits n’ont pas le droit de franchir.

Il entreprend alors un dialogue chanté avec les personnes restées en dehors de la chambre et fait toutes sortes de vœux et bons souhaits pour l’accouchée, le fils, les parents, les voisins et les amis. Après cela, on ouvre les portes de la chambre et s’il y a un orchestre indigène, il joue, éventuellement en arabe, des morceaux choisis en rapport avec la circonstance. La fête comporte alors l'apéritif, les gâteaux, voire même des repas froids ou chauds, le tout selon l'état des finances du père. Même les plus pauvres offrent du thé ou de la limonade et un gâteau qu’on appelle Palébé, une espèce de cake dont mon père, qui aimait rechercher les origines des mots qui n’ont pas d’explication en arabe, disait que son nom devait provenir du français “pain levé”, car on y mettait de la farine, des œufs et du sucre, le tout bien mélangé et bien battu.

La plus grande de ces soirées que l’on appelle Khams El Kbir – le grand cinquième, se passe l'avant-veille de la circoncision. La fête y atteint son point culminant.

La veille de la circoncision, on fait venir de la synagogue, un grand siège, que l’on appelle le siège d'Eliahou, Kissé Eliahou, c’est là que le Sandac, le parrain, qui tiendra l’enfant, s'assoit. On décore ce siège de belles couvertures, tapis et foulards de soie.

Derrière le siège, on a eu soin de fixer au mur la Parokhét, le rideau en velours brodé d’or qui est devant l'Armoire de la Thora à la synagogue, et on a ajouté de chaque côté les "Robes de la Thora", brodées d’or aussi, qui recouvrent les rouleaux de la Thora. On attachait tellement d’importance à ces ornements, que chaque personne de l’assistance, devait accrocher un de ces objets ou clouer un clou au mur sans oublier d'offrir une obole qui allait à la caisse de Hevrat Eliahou [. La compagnie d'Eliahou qui avait pour but d'aider les parents à mener à bien la circoncision des garçons-nouveaux nés de la ville].

Le lendemain matin, jour de circoncision, le père allait obligatoirement à la synagogue ; le Hazan et le Chamach de la synagogue ainsi que les parents l’accompagnaient, un des garçons de la famille tenait un coussin brodé, sur lequel le nouveau-né sera circoncis.

Une petite procession va ainsi au son des violons et tambourins jusqu’à la synagogue. Après la prière, c'est le retour à la maison de la même manière. Accueilli par les youyous des femmes, le père s’occupait de ses invités qui sont arrivés entre temps. A l’heure dite, (rarement respectée,) les gens de la Hevrat Eliaou commençaient à chanter pendant que le Mohel préparait ses instruments et que l’on vendait aux enchères la Mitsva du Sandac. Le produit de la vente revenait au Hazan de la synagogue, et si le papa voulait honorer son père ou quelque personnage respectable, il devait indemniser le Hazan car il arrivait des fois que cette vente rapportait une petite fortune. Comme par exemple, si une circoncision tombait un jour de Kippour, quand il y avait dans l’assistance des personnes aisées, en mesure d'acheter aux enchères à un prix élevé cette belle Mitsva.

L’acheteur, ou l’heureux élu à qui le père a offert ce beau cadeau, s'assoit sur le Kissé Eliahou et reçoit l’enfant des mains du papa. Ce dernier avait lui-même reçu l'enfant des mains de la sage-femme, ou d’une femme qui a été gâtée par le sort toute sa vie et qui porte- bonheur à tout ce qu’elle touche. Après la prière spéciale, le Mohel procède à la Brit, acte qui ne dure généralement que quelques secondes. Si l'acte se passe très rapidement, c'est le signe que tout est dans l'ordre. Si cela dure plus, c’est qu’il y a eu quelque difficulté et l’on n'est tranquille que quand l’enfant sort des mains du Sandac, bien bandé et bien portant.

En général, le Mohel est accompagné par un disciple qui veut apprendre le métier. Pour le moment, il ne s’occupe que du bébé et des soins qu’il viendra lui donner bénévolement pendant la semaine qui suit l’opération. Le Mohel et son assistant œuvrent uniquement pour la Mitsva et non pour recevoir un salaire. Même si le père offre une petite somme, elle allait à la Hevrat Eliaou ou aux pauvres.

Chaque fois que le Mohel arrivait à sa centième circoncision il offrait aux Rabbins et aux pauvres une Séouda – Repas de remerciements à Dieu.

On n’a jamais vu un Mohel se faire payer, sauf quand il allait en Espagne, où il y avait une petite communauté juive qui n'avait pas de Mohel, et qui invitait le Mohel quand il y avait plusieurs enfants à circoncire. Ainsi, parmi ces enfants, il y en avait qui étaient âgés d'un an, deux ans ou plus. Quand le Mohel revenait d'Espagne, il était nanti d’une belle somme et de nombreux cadeaux.

La fête dure toute la journée, car on déjeune et on assiste au dîner fait avec tout le faste dont on est capable.

Les amis et les parents apportent de nombreux cadeaux car c’est une honte de venir à une circoncision sans cadeaux.

Comme il était d’usage, la maison ne désemplissait pas de parents, d’amis, d’assistants bénévoles, de cuisinières et pâtissières professionnelles payées pour toute la semaine. Tout ce monde là, mange, dort, travaille, cause un dérangement considérable. La maison étant petite par rapport aux gens présents, on répète les uns aux autres en guise d’excuse que, la place est dans le cœur.

Le Shabbat d'avant la circoncision se passe dans l'allégresse.

Le papa va à la synagogue, on l'assied à la place d’honneur. Un grand nombre d'amis et de parents abandonnent leur synagogue pour venir prier avec lui.

D’autres personnes viennent vers la fin de la prière et restent là jusqu’au moment où ils quittent la synagogue, et tout ce monde l’accompagne à la maison, avec le Hazan et le chanteur, car dans toute cérémonie, on a recours aux chanteurs à qui on fait des dons au même titre qu'au Hazan et aux œuvres de bienveillance.

A la maison, on sert l'apéritif au grand public, eau de vie, vins, bières, cognac, whisky et même champagne chez les moins religieux, poisson, saucissons, œufs, petits pains, etc. Les plus intimes sont retenus pour déjeuner.

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