ארכיון יומי: 19 בדצמבר 2022


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Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Charbit-Chaya-

Chelly-Chekoury-Chayo

une-histoire-fe-familles

CHARBIT

Nom patronymique d'origine hebrai'que qui signifie "le sceptre", attribut traditionnel de la royaute et qui indiquerait peut-etre une descendance de la famille royale de David. Le peut-etre est de rigueur car il n'existait aucune telle tradition dans la memoire familiale. Ce patronyme etait deja repandu au temps du Talmud a Babylone. L'autre hypothese rapportee par rabbi Yossef Messas en se basant sur le sens textuel en arabe dialectal maghrebin – marchand de mouchoirs ou serviettes – est peu plausible, ce patronyme n'etant pas limite au Maghreb, se retrouvant dans toutes les communautes juives orientales et sepharades. Se rencontre egalement avec l'indice de filiation: Bencharbit. Autre orthographe: Cherbit. Au XXeme siecle, nom peu repandu porte au Maroc (Fes, Sefrou, Meknes, Oujda) et en Algerie, essentiellement a Tlemcen et a Oran, mais egalement a Constantine et Sidi Bel-Abes.

  1. SLIMANE: Celebre poete, grammairien et astronome, descendant d'une famille originaire d'Espagne, a Salonique au XVIeme siecle.
  2. SHELOMO: Rabbin tres pieux et commercant prospere a Tlemcen au XVIIIeme siecle.

MOCHE: Les annales de la communaute de Tlemcen citees par rabbi Yossef Messas rapportent son election a la tete de la communaute en 1792.

  1. MESSOD: Rabbin celebre a Tlemcen au milieu du siecle dernier.
  2. SAADIA: Rabbin ne a Tlemcen, il fut entre 1930 et 1955 rabbin a Relizane et Mostagnem.

GEORGES: President du Consistoire de Sidi Bel-Abes dans les annees cinquante.

MESSOD: Fondateur de l'une des premieres imprimeries hebraiques a Fes. Entre comme apprenti a l'imprimerie municipale, la Makina, il en racheta en 1925 le materiel quand il fut decide de la fermer avec son ami le comptable Amram Hazan – le futur president de la communaute pour hebrai'que et fonda l'ecole du Talmud Torah dans la ville nouvelle en 1957. Fondateur avec son ffere de la librairie Colbo a Paris qui s'est specialisee au cours des demieres annees dans l'edition de livres de prieres.

  1. YAACOB (1885-1982): Ne a Tlemcen, il fut intronise rabbin a 19 ans par rabbi Haim Bliah. Conformement a la tradition qui recommande de ne pas vivre de la Torah en d'en faire profession, il dirigea parallelelement a ses fonctions de grand rabbin, un commerce florissant. Il fut a la tete du comite de gestion de la synagogue du Rab, portant le nom du saint local rabbi Ephraim Encaoua, jusqu'a 1'exode de 1962. Mort a Paris, enterre a Jerusalem.

ANDRE: Fils de rabbi Yaacob. President directeur general de societe, ne a Tlemcen en 1928. President de la Fratemelle des Anciens de Tlemcen, une association particulierement active qui regroupe les anciens de la "Perle du Maghreb" en France. L'association a organise des pelerinages sur la tombe du rabbin de Tlemcen rabbi Ephraim Encaoua, et a contribue a l'edition de plusieurs livres. Vice-president de la Federation Sepharade de France, membre du comite directeur du C.R.I.F.

ARMAND-AMRAM: Fils de Yaacob. Artiste, peintre et sculpteur francais ne a Fes. Apres quelques annees passees en Israel, il s'est installe en France. Medaille d'Or du Salon des artistes Frances et Medaille d'Or de l’Academie Europeenne des Beaux Arts. Trois de ses oeuvres mounmentales oment la Maison France- Israel a Paris.

YOSSEF: Fils de rabbi Michael, educateur et enseignant ne a Constantine en 1957. Installe en Israel depuis 1970. Maitre de conferences en histoire juive a 1'Universite Ben Gourion et secretaire de l'lnstitut Gan Inasse d'etudes sur le judaisme algerien a la memoire de son grand-pere matemel, rabbi Yossef Renassia a Kiriat Arba. L'institut s'est fixe pour objectif la promotion des etudes sur le judaisme algerien par la publication de livres, brochures, l'organisation de semi naires et de journees d'etudes. II a consacre sa these de doctorat aux relations entre l'elite rabbinique d'Algerie et Eretz Israel. Auteur d'une etude intitulee: "Elite rabbinique d'Algerie et modernisation ־ 1750-1914" publiee par l'institut en 1994.

  1. YOSSEF: Grand rabbin d'Achkelon et membre du Conseil du Grand Rabbinat d'Israel.

CHAYA

Nom patronymique d'origine arabe, ethnique de la tribu des Chaya dans la region de Tiaret, en Algerie. Autre explication possible: alteration de Yechaya, prenom biblique qui a pour sens Dieu delivre, Dieu sauve – auquel cas il aurait le meme sens que le patronyme suivant: Chayo. Autre orthographe a la marocaine: Bensaya. Au XXeme siecle, nom tres peu repandu, porte en Algerie (Oran, Blida, Alger) et au Maroc.

CHAYO

Nom patronymique d'origine hebraico-espagnole, sans doute abreviation hispanisee du prenom biblique Yeshaya, abreviation de Yeshayahou, qui a pour sens Dieu est delivrance. Ce prenom illustre par le premier des trois grands prophetes de la Bible etait tres peu donne au Maghreb, sans doute de crainte que son porteur n'en soit pas assez digne et n'a subsiste que comme patronyme hispanise. Au XXeme siecle, nom extremement rare, porte uniquement en Algerie, dans le Constantinois, a Setif.

CHEKOURY

Nom patronymique au sens et a l'origine difficiles a cemer en raison des difficultes de transcription en français. Il semble qu'il que ce soit une francisation de Ascouri, ethnique de la tribu berbère des Banou-Sakkour de la confrérie Haskoura des Masmuda du Grand Atlas marocain. Les Banou-Sakkour ont donné, selon David Corcos, leur nom à la région de Skoura, dans la haute vallée du Draa, au sud de la kasbah de Telwet qui abritait jusqu'au grand exode une active communauté juive. Autre hypothèse basée sur la signification textuelle du mot en judéo-arabe: l'ivrogne, skouri. Le nom est attesté en Espagne au XlIIème siècle et au Maroc au XVIème siècle, à Fès et Meknès. Au XXème siècle nom peu répandu porté au Maroc (Marrakech, Fès, Casabalanca).

  1. RAPHAËL MOCHE: Fils de rabbi Yéhouda. Un des éminents rabbins de Fès au XVIIIème siècle. Talmudiste et kabbaliste miraculeux. On raconte que lorsque son fils Eliahou eut un garçon et qu'il n'avait pas les moyens pour financer la cérémonie de brit mila, il lui avança une petite somme dans l'espoir qu'il pourrait la faire fuructifier. Sur les conseils de son père, il se rendit deux jours de suite dans la médina – sans succès. Le troisième jour, un Musulman lui proposa de lui vendre des pièces d'or à un prix dérisoire. Il lui acheta tout son stock et le revendit avec un grand bénéfice. Le lendemain, il se rendit à nouveau dans la Médina à la recherche du goy malgré l'avertissement de son père qu'il n'avait aucune chance de le retrouver. Quand il revint bredouille, son père lui expliqua alors que l'Eternel avait fait pour lui un miracle pour lui permettre de faire la cérémonie d'entrée de son fils dans l'Al­liance d'Abraham comme il se doit. Une autre fois, son fils fut accusé par la rumeur publique du mellah d'adultère. Son père qui croyait en son innoncence adressa cette prière à Dieu: si la rumeur est fondée que mon fils meurt dans la semaime. Sinon que ceux qui ont médit de lui soient punis ! Une semaine plus tard, le mellah de Fès était mis à sac.

RAYMOND: Agent d’assurances à Paris. Un des fondateurs et des animateurs de l'Association des originaires de Fès en France.

CHELLY

Nom patronymique d'origine arabe, dont le sens d'après le rabbin Eisenbeth est indicatif d'une particularité physique: le gaucher. Le nom s'est particulièrement illustré à Djerba, porté par une grande famille de rabbins. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté uniquement en Tunisie (Sousse, Djerba, Sfax, Tunis, Moknine).

  1. HOUTA (1870-1953): Célèbre notaire et copiste à Djerba, auteur de l'ouvrage "Ma'assé Hocheb", paru à Jérusalem en 1983.

DAVID Héros de la Résistance française, capitaine, né à Sfax. Il s'installa en France peu avant la guerre. Pris dans les événements, il se joignit à la Résiatance sous le nom de Marras, dans le réseau organisant les passages entre la zone libre et la zone occupée. Après l'invasion de la zone libre en novembre 1942 par les ,Allemands, il continua à organiser le passage en Espagne d'aviateurs alliés tombés en France. Trois fois arrêté, il réussit à s'évader et termina la guerre dans les Forces Françaises Libres comme capitaine.

  1. SHAUL MIKIKES (1887-1970): Fils de rabbi Emanuel, un des plus grands maîtres de Torah à Djerba. Enseignant, copiste, traducteur de l'arabe, poète et scribe. Il fit sa alya en Israël dès la création de l'Etat et s'installa à Shélomi, en Haute Galilée où il mourut. Auteur d'un ouvrage de commenatires publié à Djerba en 1946: "Midracho chel chem".

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Juifs marocains – le prix de l'exil

 

Juifs marocains – le prix de l'exil

Dans un récent article,l’historien Yigal Bin Nunrévèle les dessous de la négociation entre l’Etat d’Israël et les autorités marocaines pour l’évacuation des juifsdu Maroc.

 

Histoire

«

L’histoire des juifsdu Maroc aprèsl’Indépendance est marquée par l’évacuation presque totale d’unquart de million de juifsen direction d’Israël ».Comment une population enracinée dans une terre depuis près de 2000 ans a-t-elle été ame-née à la quitter en si peu de temps ? La question continue de préoccuper des chercheurstels que Yigal Bin Nun, convaincus que despans entiers de cette histoire restent à découvrir. Les raisons du départ massif des juifs ne sont pas simples à élucider. Seule une conjonction de facteurs – culturels, socio-économiques et historiques – permet de rendre compte del’état d’esprit qui a poussé cette population audépart.

Un avenir incertain.

Dans son dernierarticle intitulé «La négociation de l’évacuationen masse des juifs du Maroc », ce professeur del’Université Paris VIII dresse le catalogue des raisons de ce départ. Pour l’historien, « une des raisons que l’on n’évoque jamais mais qui reste primordiale est le changement démographique» :un processus qui avait débuté bien avant leXe siècle et qui avait conduit la populationjuive à migrer des campagnes vers les petitesvilles, ou des petites villes vers les grandes villes.Ces migrations intérieures expliquaient pour-quoi, à l’indépendance, Casablanca concentrait plus dela moitié de la population juive duMaroc. Tout était prêt en quelque sorte pour faciliter une émigration de masse. «

La grande majorité des juifs qui ont quitté le Maroc l’ont  fait pour améliorer leurs conditions de vie et leur situation socio-économique», explique Bin Nun.Un autre facteur de taille qui a facilité le départdes juifs est l’occidentalisation rapide de la communauté. Celle-ci fréquente, en effet, depuis1864, les écoles de l’Alliance universelle israélite où l’accès au savoir se fait par la langue française – devenue vecteur de la modernité. Imprégnés de la culture républicaine, les juifs aspirent désormais à l’assimilation avec lesFrançais. Cependant, la nationalité ne leur sera jamais accordée comme en Algérie, et les lois antisémites de Vichy pendant la guerre finiront de décevoir les espérances françaises dont certains se berçaient. Cependant, l’éducationqu’ils ont reçue n’en a pas moins contribué àcreuser un fossé entre eux et la majorité des musulmans.

Sentiment d’asphyxie.

Dès 1948, avec la création de l’Etat d’Israël, les exactions contre les juifs se multiplient au Maroc comme dansles autres pays arabes. En juin 1948, un mois seulement après la création d’Eretz Israël, ont lieu les événements sanglants de Jerada et d’Oujda qui feront 43 morts. Un autre incident, bien qu’il n’ait pas de lien direct avec leconflit israélo-arabe, est à déplorer le 3 août 1954 à Petit-Jean (Sidi Kacem) : six commerçantsjuifs sont tués. Quoi qu’il en soit, le panarabisme, en plein essor à cette époque, ajoute au malaise de la communauté. Vient alorsl’époque de l’Indépendance et son lot d’espoirs.Une certaine euphorie s’empare de la communauté. Un juif, Léon Benzaquen, est nommé ministre. Mais cet enthousiasme ne durera guère. En cause, pour l’auteur, la politique du jeune Etat indépendant marocain. Même si, d’après lui, «le Maroc est le seul pays où leschoses se sont passées différemment. Dans la plu part des pays arabes (Libye, Syrie, Liban), les juifsont été expulsés

». Cependant, certaines de ses premières décisions en tant nouvel Etat indépendant ne pouvaient pas rester sans conséquence. Plus particulièrement la promotion,dans les discours, de l’arabisation fera craindre aux juifs de perdre leurs avantages acquis grâ-ce à leur maîtrise de la langue française sous le Protectorat (la connaissance de la langue française était un atout pour travailler dansl’administration). Mais surtout, le Maroc va commettre l’erreur stratégique de bloquer l’octroi de passeports à ses citoyens juifs. Jusqu’en 1956, l’émigration vers Israël s’organisait sous l’égide de Qadima (organisation créée parle Mossad), qui avait des bureaux dans plusieurs villes importantes du Royaume. Mais la politique de blocage de l’octroi des passeports vapousser les juifs candidats au départ à entrer dans la clandestinité. Pour l’ensemble de la communauté, cette atteinte à la liberté de circulation crée un sentiment d’asphyxie, aggravé par la rupture unilatérale des relations postales avecl’Etat d’Israël à l’occasion de l’adhésion à l’union postale arabe. Finalement, ce sont des facteurs d’ordre psychologique – la crainte d’une «catas-trophe» – qui seront à l’origine de ces départs,plus que la réalité des événements eux-mêmes.

Extrait "La fin du judaïsme en terres d’islam" sous la direction de Shmuel Trigano

El Fassi et les jeunes  filles juives

 Au début des années soixante,alors que l’émigration était déjà légale bien que discrète, un phénomène nouveau vint ébranler lavie de la classe moyenne juive auMaroc. Ce furent quelques cas de conversions de jeunes filles juives àl’Islam. Ces cas seraient passes inaperçus si le nouveau ministre desaffaires islamiques, le chef du parti del’Istiqlal Allal El Fassi, fervent partisan du panarabisme et défenseur de l’Islam, n’avait décidé d’en tirer politiquement profit. Dans l’organe arabe de son parti, Al Alam , il publia quotidiennement les noms et les photographies de jeunes juives qui se convertissaient à l’Islam. Il alla même jusqu’à consacrer le stand de son ministère à la Foire internationale de Casablanca à une exposition de ces photographies, incitant par cet acte d’autres jeunes à se convertir. Les dirigeants de la communauté ne tardèrent pas à réagir durementcontre les méthodes de ce héros du Mouvement national marocain, don’t certaines opinions inquiétaient déjà la rue juive.

La Voix des communautés ,rédigé par Victor Malka, consacra trois numéros à ce problème et en fits on cheval de bataille contre leministre. David Amar ameuta l’opinion publique en publiant un supplément de l’organe descommunautés en arabe, destiné aux dirigeants politiques arabisants. Il accusa le ministre de vouloir tire rprofit sur ses adversaires politiques sur le compte de la communauté, au lieu de s’occuper des mosquées, des prêches et des pèlerinages. Ils’adressa au ministère de la Justice pour arrêter la publication de ces photographies dont quelques-unes,avec onze noms de jeunes juives,furent reproduites dans l’organe de lacommunauté.

 Opération Yakhin.

1961 marquera un tournant. L’année commence avec le naufrage du Pisces – un bateau transportant des juifs qui émigraient clandestinement – le 11 janvier et qui fait 43 morts. A cette occasion, le Mossad organise une opération de communication comprenant la distribution de tracts dénonçant la politique de blocage des passeports. Quelquesjours auparavant, la visite de Nasser, qui s’est accompagnée de nombreuses exactions commises par la police sur les juifs, a traumatisé la communauté (voir extrait). 1961, c’est aussi l’année de l’accession au trône de Moulay Hassan, plus pragmatique sur la question et assez ouvert à la possibilité d’une émigratio n«légale» dont il comprend qu’il peut tirer un bénéfice politique. Tous ces changements annoncent l’avènement d’une troisième étape dans l’histoire de l’émigration juive marocaine, celle de l’opération Yakhin (1961-1966) qui succède à celle de l’époque de Qadima (1948-1956), et celle, clandestine, de la Misgeret (1956-1961). C’est grâce à une longue série d’entretiens et de contacts entre agents israéliens et proches du Palais par l’intermédiaire de juifs marocains que tout cela a été rendu possible. Dès mai 1961, « commencèrent les premiers préparatifs pour contacter le ministre du Travail Abdelkader Benjelloun et le prince Moulay Ali Alaoui, tous deux proches du roi», écrit Bin Nun. Depuis le naufrage du Pisces, Israël est convaincu de l’intérêt de mener des négociations pour débloquer la situation. Le raisonnement de l’Etat juif est le suivant : puisque« le départ des juifs du pays porterait atteinte àson économie (…) par conséquent le Maroc devait être indemnisé ». Deux personnalités de la communauté seront chargées d’établir des contacts avec les autorités marocaines : Sam Benazeraf et Isaac Cohen Olivar. Entre la mi-juin et fin juillet, une série de pourparlers ont lieu entre les protagonistes. Un accord de compromis est trouvé. Cet accord secret – conclu oralement -prévoyait le versement d’un montant variant entre 100 et 250 dollars par émigrant juif aux autorités marocaines. L’organisation logistique de l’évacuation est assurée par la HIAS, au moyen de passeports collectifs. Ainsi, entre novembre 1961 et la fin de 1966, ce sont 97005 juifs qui sont évacués. Selon Yigal Bin Nun, les autorités marocaines auraient reçu pour les 26000 premiers migrants 100 dollars par personne puis ce montant serait passé à 200 dollars, puis 250 dollars. Plusieurs personnalité smarocaines d’envergure auraient été impliquées dans cette transaction : des ministres -dont bien évidemment Benjelloun – mais aussi le cousin du roi Moulay Ali. L’article de BinNun évoque notamment les avantages qu’ont pu en tirer certains hauts fonctionnaires don’t le directeur de cabinet d’Oufkir Abdelwahab Lahlali et des personnalités possédant des intérêts dans le secteur des transports.Au total, cette évacuation, qui a été menée en un temps record, aurait coûté à Israël entre20 et 30 millions de dollars de l’époque. Une telle précipitation était-elle vraiment nécessaire ? Pour l’auteur, « les juifs marocains ne couraient aucun danger. Tôt ou tard, ils auraient quitté le Maroc mais cela aurait pu se faire plus doucement" 

Le contexte troublé de la seconde moitié du XXesiècle explique peut-être une telle frénésie.

MAJDA FAHIM

Le test de la visitede Nasser à Casablanca

Extrait La fin du judaïsme en terres d’islam sous la direction de Shmuel Trigano

 

La visite du président égyptien à Casablanca fut un événement traumatisant pour la communauté. Il était le symbole du réveil nationaliste panarabe et del’effondrement de plusieurs régimes monarchiques. Cette tendance ne manqua pas d’inquiéter le régime marocain qui dut s’aligner, contre son gré, sur les tendances pro-nassériennes de son opinion publique. La politique anti-israélienne de Nasser rapprocha le conflit israélo-arabe du cœur des Marocains, ce qui renforça leur nationalisme arabe et suscita unecertaine hostilité envers l’Occident,imperceptible auparavant. Les juifs, deleur côté, attendaient avec angoisse l’ennemi d’Israël, pour voir comment sa visite pouvait avoir une influence surleurs relations avec les musulmans.Nasser atterrit au Maroc le 2 janvier 1961 mais, dès la veille, des témoignages avaient fait état d’exactions policières contre des passants juifs. Des policiers insultèrent des vieillards, des femmes et des enfants dans la rue parce qu’ils portaient des vêtements avec un mélange de couleurs bleue et blanche,rappelant, à leur avis, le Drapeau israélien. On leur reprocha aussi deporter des vêtements noirs, comme signe de deuil envers l’ennemi d’Israël.Des policiers insultaient le Premier ministre israélien Ben Gourion. On entendit parallèlement des policiers glorifier Nasser, le dirigeant du monde arabe. Il est nécessaire de noter à cesujet que cette atmosphère n’avait rien de spontané. Elle est la conséquence, au moins en partie, de la propaganda panarabe diffusée dans la presse en langue arabe des partis politiques, à laveille de la visite.

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