La vie et l'impact de Rabbi Refael Baroukh Toledano-Meknes- Rabbi Yaacov Toledano«L’héritage de l’âge d’or du judaïsme espagnol.

Ses maîtres

C’est de son père, Rabbi Yaacov Tolédano, que Rabbi Baroukh va recevoir les fondements de son monde spirituel. Plus tard, il absorbera la Tora de chacun des érudits de la ville.

Son principal maître en matière talmudique a été Rabbi ‘Hayim Berdugo, qui se trouvait à la tête du beth haMidrach de Meknès et qui a aussi été le maître de la plupart des futurs érudits de la génération de Rabbi Baroukh parmi lesquels Rabbi Yits’hak Sebbag, Rabbi Mordekhaï Amar et d’autres encore.

Sous la directive de Rabbi ‘Hayim, Rabbi Baroukh acquit une maîtrise approfondie de toutes les branches de la Tora : Chass et décisionnaires, Richonim et Aharonim, Premiers et Derniers. C’est auprès de Rabbi ‘Hayim qu’il a appris la méthode d’étude qui le caractérisera toute sa vie, basée sur la recherche du vrai tout en fuyant les élucubrations fragiles et les approximations. La recherche de la vérité était et restera toute sa vie son critère et son seul mobile.

Létude, dans les batei-Midrach de Meknès, ne consistait pas seulement à déchiffrer la Guemara ; c’était un véritable iyoun. Chaque souguia était l’objet d’un travail approfondi et d’une réflexion méthodique visant le fond des choses et séparant l’accessoire de l’essentiel. De ce fait, le rythme d’étude était lent, mais il dotait les étudiants d’une maîtrise claire du raisonnement et de ses assises.

y a un autre homme, un érudit qui, sans être directement son maître, a exercé sur lui, dès l’enfance, une très grande influence sur le plan de la crainte de D. authentique, de l’amour de la Tora et de la minutie dans l’observance des Commandements ; c’était le vénérable Rabbi ‘Hayim Messas. Voici, par exemple, un fait relaté plus tard par Rabbi Baroukh lui-même :

Au beth hakenesseth, Rabbi ‘Hayim m’a demandé un jour de « me mettre à son service ». Il était assis à étudier et je me tenais à ses côtés, les yeux tournés vers le sol, car je ne pouvais soutenir son regard brûlant de kedoucha et de tsidkouth. Au bout d’un moment, Rabbi ‘Hayim ma tendu ses tefilin et ma demandé de les enrouler avant de les ranger. Fier et content, je me suis mis à le faire en silence.

Rabbi ‘Hayim a tout à coup remarqué que je ne bougeais pas les lèvres.

« Sais-tu qu’on se rend coupable en restant sans prononcer des paroles de Tora, ne fût-ce qu’un seul instant ? m’a-t-il dit d’un air peiné ; profite de chaque instant pour dire un psaume, une michna ou une halakha que tu connais par cœur… mais surtout ne reste jamais sans dire une parole de Tora » !

Tout le monde savait que Rabbi ‘Hayim Messas était un homme saint et comme on dit en hébreu « pour lequel les miracles étaient chose familière ». Il vibrait d’émotion pendant ses prières et c’était un sujet d’admiration pour tous. À cette époque, Rabbi ‘Hayim était dayan à Meknès. Mais ne se contentant pas de sa fonction au beth din, il prenait sur lui l’ensemble de la responsabilité spirituelle des habitants de la ville. S’il remarquait une faille, il s’empressait d’y remédier, soit par un reproche adressé avec douceur, soit en redonnant, à l’un ou à l’autre, des forces et du courage, et il ne connaissait pas de repos tant que la situation n'était pas revenue dans le droit chemin.

Les élèves du beth hamidrach ont été très marqués par la personnalité et le niveau de Rabbi ‘Hayim Messas. Il faisait régulièrement la prière de l’après-midi au beth hamidrach avec les élèves et sa prière était en soi toute une leçon. Il livrait aussi aux élèves, chaque jour, des paroles de moussar qui, venant d’un cœur pur, leur allaient droit au coeur. Rabbi Baroukh buvait avidement chacune de ses paroles et il adopta des usages de piété qui lui étaient particuliers ainsi que sa façon intègre d'accomplir les mitsvoth. Plus tard, suivant l’exemple de son maître, il allait faire preuve d’un sens de responsabilité exceptionnel envers chacun de ses frères.

Dans sa préface à l’ouvrage de Rabbi ’Hayim Messas, édité après sa mort par son fils Rabbi Yossef, Rabbi Baroukh évoque les paroles de moussar entendues de son grand maître comme étant si puissantes que « lui et ses camarades en avaient les larmes aux yeux et que toutes les vanités de ce monde perdaient de leur attrait ».

Une des coutumes particulières que Rabbi Baroukh apprit de son grand maître était celle de se lever au milieu de la nuit pour dire le tikoun ‘hatsoth. Chaque nuit, depuis sa jeunesse et jusqu’à la fin de ses jours en Erets Israël, Rabbi Baroukh se levait et disait, assis par terre, le tikoun ‘hatsoth avec une grande ferveur. C’était un spectacle saisissant que de le voir pleurer l’exil de la Chekhina et l’exil d’Israël, face au Maître du monde. Celui qui avait la chance de se trouver à proximité, dans ces moments-là, était imprégné de sainteté et purifié, avec un regain de forces pour servir HaChem.

Notons aussi qu’il reçut, plus tard dans sa vie, une initiation à la kabbala, mais qu’il n’en faisait pas état et n’aimait pas en parler. Nous savons cependant qu’il a étudié Torath haSod auprès du Grand Rabbin, le kabbaliste Rabbi Yossef Elkouby, mais cette étude se déroulait non pas dans un lieu public, mais très discrètement dans un grenier.

 

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