הספרייה הפרטית של אלי פילו- Evolution du Judaisme marocain-Doris Bensimon-Donath
Les communautés juives de l'Afrique du Nord, qui furent parmi les plus anciennes de la diaspora, sont aujourd'hui en voie de disparition. En 1952 encore, 220 000 Juifs, représentant 2,3 % de la population globale, vivaient au Maroc. Ils n'étaient plus que 160 000 en 1960. Depuis, l'émigration a continué et on évalue aujourd'hui à 60 000 le nombre d'Israélites restés au Maroc. Parmi les communautés juives du Maghreb, la communauté marocaine est aujourd'hui encore la communauté la plus importante.
Cette publication est la première d'une série de recherches consacrées aux problèmes d'évolution et d'adaptation des Juifs nord-africains en France et en Israël. La présente étude se propose d'analyser, pour le judaïsme marocain, le processus d'acculturation à une civilisation occidentale, en l'occurrence celle de la France. Le Protectorat français n'a duré au Maroc que quarante- quatre ans, de 1912 à 1956 : l'évolution vers l'Occident était donc extrêmement rapide, pour ainsi dire télescopée. Les vestiges et les réminiscences de la société traditionnelle qui persistaient encore à une époque récente, simultanément avec les comportements et les attentes d'une société en transition, permettent d'étudier, dans des conditions particulièrement favorables, le passage de l'une à l'autre.
Le processus de modernisation et d'acculturation qui a joué pour le judaïsme marocain est semblable à celui qu'on peut observer chez d'autres peuples d'Afrique et d'Asie au contact avec la civilisation occidentale par le truchement d'une colonisation. De ce point de vue, cette monographie peut apporter des éléments pour une étude plus générale des mécanismes d'acculturation dont elle éclaire certains aspects. Toutefois, il faudrait se méfier de généralisations hâtives : les conditions sociales et politiques dans lesquelles le judaïsme marocain a vécu en minorité dans un pays d'Islam sont à l'origine de certains comportements et réactions spécifiques.
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