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Pages de l'histoire des Juifs de Safi-Brahim Kredya-Septembre 2009

  En la memoire de Felix Abenhaim. Paix a son Ame

ברוך דיין האמת, תנוח על משכבך בשלום, תחסר לנו הרבה..כי קשה לשכוח אותך

Mes sincères condoléances à sa famille et tous les safiots et safiotes

           Le caïd croyait fermement à la loyauté des juifs et à leurs compétences dans l'administration des finances. Il confia à plusieurs d'entre eux la gestion de ses affaires financières" dont l'un, appelé « Albakiri », s'était illustré dans son conseil. Chargé par Aïssa Ben Omar de comptabiliser les sommes recueillies dans les tribus sous son autorité, il est probable qu'il était également le régisseur des dépenses normales et exceptionnelles de la Casbah.

Le caïd trouvait dans les richesses accumulées par ses connaissances et par les juifs fortunés, une solution pour ses crises financières pour répondre à la demande du Makhzen qui, de temps en temps, exigeait de l'argent ou des services. Comme les autres caïds de son époque, il recourait aux juifs, en cas de nécessité, pour contracter des emprunts, le plus souvent à des taux d'usure très élevés.

Le caïd ne refusait jamais d'intervenir pour des personnalités juives auprès du Makhzen, pour la réalisation des affaires ardues et des demandes difficiles. Ainsi, il intercéda pour le compte de l'un des riches juifs de Safi, le rabbin Abraham Siboni. À ce sujet, il avait adressé une correspondance au sultan Moulay Hassan Ier, multipliant les louanges des vertus de ce juif de Safi et de ses mérites, disant notamment « qu’il avait une affection totale pour sa majesté, élevée par la Grâce de Dieu, et un penchant sincère pour la foi musulmane », et chaque fois qu'il demandait son intervention, c'était pour solutionner des « problèmes relatifs aux chrétiens et qu'il avait résolu de grands problèmes avec peu de chose ». À la fin de sa lettre, le caïd sollicitait du sultan de bien vouloir « donner une suite favorable à sa demande ». La corres­pondance caïdale ne donnait aucune indication sur l'objet précis de cette demande.

Il est certain que le caïd tira une compensation substantielle de cette intervention, ce qui, alors, était admis et courant. Peut-être aussi Aïssa Ben Omar avait-il conclu avec le rabbin Siboni une affaire commerciale bénéficiaire, d'autant plus qu'il était considéré à l'époque comme l'un des plus grands et des plus riches commerçants. Son commerce constituait l'une des sources de son trésor.

  1. L'aspect qui troublait le caïd Aïssa Ben Omar chez les juifs apparaît ainsi :

Dans une attestation adoulaire datée de 1289 de l'hégire (1880), on apprend que la « doumia [la protégée] Laôuli, fille du Balia… des juifs de Safi parcourait la tribu pendant les périodes de famine en compagnie de sa grand-mère nommée Rachel, quémandant des vivres,… tout comme les autres, musulmans et juifs… Un nègre inconnu l'attaqua, la viola et la déflora. Elle porta plainte devant le khalifa du caïd Aïssa Ben Omar qui ouvrit une enquête à ce sujet, en vain. Il ne put trouver l'identité du nègre auteur du viol. La jeune fille juive rentra à Safi et y resta un certain temps. Quelqu'un, à force de l'entretenir et de la fréquenter, la convainquit de calomnier et d'accuser injustement Ahmed, le fils du caïd Mohamed ben Haj Omar [son neveu et son khalifa], dans le but de nuire à son oncle le caïd Aïssa Ben Omar… et de déshonorer sa réputation ».

Deux adouls déclarèrent être arrivés à cette conclusion et attestèrent de sa véracité. Ce complot était manifestement l'œuvre de personnes qui vouaient au caïd haine et rancune et cherchaient à lui nuire, profitant de toutes les occasions « possibles pour l’atteindre, le diffamer et noircir sa réputation ». Elles trouvèrent l'occasion favorable dans cette juive pauvre et traumatisée et la poussèrent à détruire la réputation du caïd et son honneur. On n'exagérera point en affirmant que l'auteur principal de ce complot était un juif important dont les affaires avaient souffert et dont les projets n'avaient pas abouti – en conséquence de ce que l'on connaissait du caid dans le traitement réservé à ceux qui étaient « protégés » et à ceux qui s'associaient avec eux, tant juifs que musulmans, et aux étrangers qui les aidaient sur son territoire et à ceux qui s'y rendaient, venant de Safi. On n'écartera pas non plus l'hypothè­se que l'instigateur mystérieux serait le gouverneur de Safi, Hamza Benhima, qui éprouvait pour le caïd une aversion évidente et qui entretenait des relations et des accords commerciaux avec les grands commer­çants de Safi et avec les résidents étrangers.

            L'intendant du Lycée Fkih Kanouni, M. Abderrahim Koundi, m'a raconté que, quand il était enfant, une juive nommée Laôuli habitait dans le village de Sidi Abdelkrim (actuellement le quar­tier de Sidi Abdelkrim, l'un des quartiers de la ville de Safi), qu'elle élevait des bovins et qu'elle assistait toutes les femmes musulmanes dans leurs couches et leur fournissait le lait et ses dérivés après l'accouchement jusqu'à ce qu'elles récupèrent leurs forces.

Le caïd Aïssa Ben Omar avait la main dure pour les usuriers juifs qui prenaient l'argent des gens illicitement, appuyés en cela par les étrangers dont certains, honnêtes, constataient effarés les taux d'usure scandaleux appliqués et les malheurs qu'ils entraînaient, en ruinant les gens pauvres et endettés. L'ambassadeur de France consigna dans un rapport : « Combien de musulmans furent jetés dans les prisons pour de longues périodes pour des dettes importantes, grossies par une usure accablante! »

La sévérité du caïd vis-à-vis de ces usuriers abusifs transparaît dans la plainte d'un juif de Safi nommé Lyaho, portée devant le Makhzen central et rapportée par le Ministre des Affaires étrangères du Maroc dans une lettre adressée au caïd Aïssa Ben Omar, dans laquelle il écrivait : « L'ambassadeur d'Italie a écrit que le commerçant Lyaho Ben David Ohayon, interprète de son Consulat, a des créances chez des gens de ton territoire et il n'a cessé de réclamer leur remboursement, mais en vain. »

Le caïd resserrait l'étau sur les juifs « proté­gés ». Dans une lettre du sultan Moulay Abdelaziz à Aïssa Ben Omar, on peut lire : « Le représentant de l'Allemagne nous a communiqué que tu traites les associés de leurs commerçants qui sont sur ton territoire de façon inconvenante… et chaque fois que leur Consul à Safi t'écrit, tu ne lui réponds pas et tu ne montres aucun inté­rêt à ses affaires. » Plus encore, le caïd les terrorisait et portait préjudice à leurs intérêts économiques, faisant échouer leurs plans et leurs projets afin de fortifier son autorité et d'imposer son respect et sa crainte, et pour écarter tout désordre susceptible de nuire à la stabilité de sa région.

À ce propos, dans une lettre au caïd Aïssa Ben Omar, Torrès écrit que le juif Zellay, « protégé » italien, s'est rendu à Tanger pour se plaindre, « accusant tes fils de lui avoir pris le bétail confié à son associé… qui habite Abda. Ces biens confisqués s'élèvent à six cents têtes d'ovins, vingt-quatre têtes de bovins et quarante têtes de veaux ».

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