Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord – A Suivre
Benaroch
Nom patronymique au sens difficile à cerner, en raison du défaut de prononciations des Maghrébins qui confondent le s avec le ch. De ce fait on ne sait s'il faut prononcer Benarouss ou Ben Haroch. Dans le premier cas le nom serait d'origine arabo-berbère comme l'avance Abraham Larédo sans en trouver d'explication. Dans le second cas l'origine pourrait être hébraïque: Ben Haroch, textuellement le fils de la tête, le fils du chef. Autre hypothèse plus osée: les porteurs de ce patronyme seraient les descendants du célèbre rabbin d'Espagne, rabbi Acher Ben Yéhiel, surnommé HAROCH. Né en Allemagne, il s'était installé en Espagne et il fut le grand rabbin très vénéré de Tolède entre 1305 et 1322, l'auteur du commentaire biblique connu comme "Ba'al hatourim", reproduit dans tous les éditions de la Torah aux côtés des commentaires classiques de Rachi. Ce qui pourrait offrir un début de confirmation de cette piste espagnole est le fait que ce patronyme était surtout porté dans les communautés formées en majorité de descendants d'expulsés d'Espagne comme au Maroc, Tétouan, Tanger, Fès, Meknès, Seffou, Rabat et en Algérie Oran et Tlemcen. Aure explication possible basée sur l'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère: l'homme amer, âpre. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l’époque. Autres orthographes: Benarroch, Benarous, Benharoche, Haroch, Harus. Au XXème siècle, nom particulièrement répandu porté au Maroc (Fès, Tanger, Tétouan, El-Ksar, Larache, Meknès, Seffou, Tafilalet, Casablanca, Rabat, Salé, Oujda, Beni-Mellal) et en Algérie (Oran, Tlemcen, Alger, Tiaret, Sidi Bel Abès, Mazagran, Mascara).
YOUDA: Naguid de la communauté de Seffou, formée essentiellement d'originaires de Fès et du Tafilalet à la fin du règne de l’empereur Moulay Ismael qui à court d’argent imposa lourdement les communautés juives ( 1710-1723).
- DAVID: Rabbin et kabbaliste à Meknès au XVÏÏIème siècle, contemporain de rabbi Yaacob Abensour qui le tenait en grande estime.
DAVID: Un des trois Juifs de Meknès exécutés sur ordre du sultan Moulay Slimane en 1795 pour une raison inconnue, incident qui tranche avec le cours paisible pour les Juifs du règne de ce roi qui annula toutes les mesures discriminatoires prises par son prédécesseur de sinistre mémoire, Moulay Lyazid.
- EL1AHOU: Fils de rabbi Abraham. Un des grands rabbins de la petite ville de Sefrou au XIXème siècle. Né au Tafilalet en 1817, il passa enfant avec sa famille à Sefrou. Il fut appelé en 1866 à servir de rabbin à Elksar, mais n'y trouvant pas de centre de Torah, il préféra revenir à Sefrou. Malgré sa situation économique très précaire, il consacra sa vie à l'étude au point qu'à sa mort ses contemporains ont dit "qu'avec lui sont morts la persévérance et l’amour de l'étude pour l'étude". Poète de grand talent, Il a laissé un commentaire de la Hagada de Pessah, "Kos Eliahaou" qui fut édité pour la première fois par rabbi David Obadia, à Djerba en 1937.
MORDEKHAY (1738-1817) : Comme il y a le soldat inconnu, on pourrait lui donner le titre du rabbin inconnu. Le célèbre rabbin de Meknès, Shmouel Benwaïch, rapporte qu'un jour il fut appelé au chevet de l'un de ses voisins, ce même Mordekay Benharoch, qui s'était évanoui d'inanition n'ayant rien mangé depuis plusieurs jours. Ce qui le frappa dans cette modeste chambre qui lui servait de demeure à lui et à sa nombreuse famille, ce fut le manque total de meubles et l'abondance de livres. Quand le malade reprit connaissance, il lui posa la question et ce dernier lui expliqua qu'il n'avait d'amour que pour l'étude et que d'ailleurs il venait, à force de recherches, de trouver une solution au grave problème qui préoccupait la communauté: le sort des '"agounot", les femmes dont les maris ont disparu et qui ne peuvent se remarier tant que la preuve absolue de leur mort n'avait pu être établie. Il lui fit lire son avis motivé et le rabbin s'émerveilla de sa profondeur et le bénit en lui disant: "De même que tu as atteint la richesse des connaissances, Dieu veillera à ce que tu arrives également à la richesse terrestre". Les juges examinèrent la solution proposée, la trouvèrent excellente et libérèrent des liens du mariage les malheureuses épouses. A Mordekhay, ils proposèrent une aide mais il la refusa, confiant dans la réalisation de la bénédiction de rabbi Shmouel. Quand il fut de nouveau sur pied, il sortit du Mellah à la recherche de quelque affaire. Mais il fut vite saisi par deux moghzanis, qui sans lui demander son avis, le réquisitionnèrent pour déplacer la "zeballa". A l'époque, rappelons-le, il n'y avait pas au Mellah de services de voierie et les habitants déversaient leurs ordures ménagères à la porte du quartier. Quand le tas avait atteint une certaine hauteur et que son odeur deveanit insupportable, le pacha réquisitionnait quelques Juifs pour le déplacer de quelques dizaines de mètres plus loin. Ce n'est d’ailleurs qu'en 1873 quand le bon roi Moulay Hassan visita Meknès que cette désagréable corvée devait y être supprimée. Mais on n'en n'était pas encore là. Mordekhay se mit au travail avec ardeur et en creusant, il trouva un paquet de vieux vêtements qu'il prit chez lui. En l'ouvrant, il eut la surprise d'y découvrir un trésor de pièces d'or et une pierre précieuse. Pour ne pas éveiller des soupçons, il reprit le lendemain sa place sur le chantier – avec un zèle redoublé et une chance multipliée: il tomba cette fois sur un collier de pierres précieuses. Il se précipita alors chez rabbi Shmoeul pour lui annoncer que sa bénédiction avait été exaucée et celui-ci lui conseilla aussitôt de partir sans tarder pour Tibériade. Et c'est ainsi qu'il y termina ses jours dans l'étude et l'aisance comme ont dit nos Sages "Celui qui ne renonce pas à l'étude de la Torah malgré sa misère -sa fin sera d'étudier dans la richesse." (Repris de "Nahalat Abot" de rabbi Yossef Messas). SALOMON: Chef de la communauté de Tiaret en Algérie, première partie du XIXème siècle. Il figure parmi ceux qui ont contribué à la publication du livre de rabbi Abraham Ankawa sur l'abattage rituel, "Zebahim Shélémim" (Livourne, 1837)
SHELOMO: Un des grands notables de la communauté de Meknès au XIXème siècle (mort vers 1880 ). Il était considéré en son temps comme le Juif le plus riche de sa ville. Propriétaire terrien, éleveur, il était un des protégés du sultan Hassan II qui lui délivra un sauf-conduit conservé à ce jour par ses descendants. Il racheta à la famille Bahloul leur synagogue familiale avant leur montée en Terre Sainte en 1840.
- ABRAHAM HAROCH: Fils de Itshak. Rabbin originaire de Rabat qui monta en Terre Sainte avec rabbi David Bensim'on. Il fut envoyé comme émissaire de la communauté maghrébine de Jérusalem au Maroc en 1862. Il fit partie en 1866 du premier Comité établi par Tsouf Dvash pour l'aider à gérer les affaires de la communauté qui s'était séparée après une longue lutte, de la communauté sépaharde.
YAMIN (1882-1949): Grand négociant international né à Tétouan. Philanthrope très pieux et d'une vaste culture hébraïque et occidentale, il vécut de nombreuses années à Mélilia où il devint Président de la communauté de ce présidés espagnol. Il y fonda un quartier pour accueillir ses coreligionnaires du Maroc septentrional, ainsi qu'un Talmud Tora et une synagogue, "Or Zaruah", dédiée à la mémoire de son père, Akiba. En 1926, il fonda également une synagogue à Jérusalem à la mémoire de son père, et une Yéchiva à Tibériade.
DAVID (1869-1961): Commerçant en céréales et notable de la communauté de Meknès. Il fut en 1930 le premier président moderne, formé à l'école de l’Alliance, du Comité de la Communauté et le premier Juif de la ville à entrer à la Chambre de Commerce et d'Agriculture de la ville. Il vécut quelques années à Tanger où son père s'était installé vers 1910 alors que les mauvaises nouvelles parvenues des membres de sa famille montés en Terre Sainte l'avaient découragé de mettre à éxécution son projet de Alya. Il conserva des relations étroites avec sa communauté d'adoption et quand par exemple il fut chargé de l’accueil dans sa communauté du Président de la République Française, il fit venir les Eclaireurs juifs de Tanger qui saluèrent l’hôte officiel aux sons de la … Hatikva ! C'est sous magistère que fut inauguré le bâtiment moderne de l'Ecole de l'Alliance qui passa ainsi du Vieux au Nouveau Mellah. Pour les services rendus à la communauté il fut décoré comme Officier de la Ouissam Alaouite.
RAPHAËL (1921-1994): Fils de David. Avocat né à Rabat, mort à Nice en 1994. Après avoir exercé longtemps à Casablanca, où il publia notamment une étude sur le droit successoral hébraïque au Maroc et fut président de l'O.S.E., il s'était installé à Nice en 1964, où il fut le délégué régional puis le vice-président de la Section Française du Congrès Juif Mondial. Vice-président du Consistoire de Nice de 1979 à 1994. Il fut en France un des fondateurs de l'Union Mondiale des Originaires d'Afrique du Nord.
Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord – A Suivre- page 157-159
Le Mossad et les secrets du reseau juif au Maroc 1955-1964 – Michel Knafo
Trois périodes du travail de la Misguéret
Après la fermeture des bureaux de Kadima par les autorités marocaines, le travail de la Misguéret a connu trois périodes:
Les années 1956-1957
Ce furent les années de transition entre l'émigration légale et l'émigration clandestine. En 1956, il y avait encore des milliers d'émigrants bloqués dans le camp de l'Agence juive près de Casablanca (Appelé par les juifs du Maroc le Camp de Mazagan étant situé à 26 kms de Casablanca, sur la route de Mazagan), et des négociations se poursuivirent avec les autorités pour permettre leur sortie. A ces négociations participèrent diverses organisations, dont le Congrès Juif Mondial. Le gouvernement marocain céda aux pressions, et autorisa de temps à autre, le départ de groupes d'immigrants. Mais le camp se remplissait de nouveau, car d'autres y étaient introduits en secret par les hommes de Gonen. Mais en fin de compte le camp fut définitivement fermé au mois d'octobre 1956.
Les années 1957-1961
Ces années furent celles de l'Alyah Beth (Immigration illégale) – la deuxième étape de l'opération – durant lesquelles le flot d'émigrants diminua de beaucoup. La police surveillait de plus en plus les voies de sortie, et il fallait constamment en chercher de nouvelles.
La sortie se pratiquait par des voies illégales à travers les présides de Ceuta e: Mélilla, enclaves restées espagnoles après l'Indépendance, où ils arrivaient par voie de terre ou par mer. D'autres ont fait une route plus longue par mer, jusqu'.: Gibraltar. Des émigrants solitaires ou en longues caravanes furent arrêtés par le; garde-frontières, mis en prison et même quelquefois torturés. L'émigration ava:־ ralenti, mais elle ne cessa pas. Le naufrage de l'Egoz provoqua une très grand; émotion à tous ceux qui s'occupaient de l'Alyah, et au sort des Juifs. On peut dire que cette tragédie fut l'occasion d'un tournant, bien qu'il fallût attendre encore six mois pour voir la reprise de l'émigration et l'accord officieux des autorités marocaines.
Le naufrage de l'Egoz a servi d'indicateur dans les chemins tortueux de l'émigration du Maroc. Les faits qui étaient gardés sous silence jusque là devinrent publics. Il est évident que ce fut une terrible tragédie pour les Juifs marocains, dont beaucoup avaient des parents parmi les disparus, et ils se rendirent compte des dangers de !'émigration clandestine. Dans le monde aussi, la tragédie des Juifs de ce pays qui venait d'obtenir l'indépendance causa une forte impression. Les militants de la Misguéret furent très bouleversés, eux aussi, et il a fallu beaucoup de temps pour se remettre de ce coup terrible. Même les autorités marocaines comprirent la terrible signification du naufrage de l'Egoz.
Les cinq ou six années de travail clandestin qui avaient précédé le naufrage n'avaient pas été vaines. Le judaïsme marocain avait changé, et le prestige de l'Etat d'Israël et de ses émissaires s'était grandement accru. Les militants impliqués dans l'autodéfense et l'émigration étaient relativement peu nombreux mais l'écho de leur action avait été sans proportion et avait contribué à renforcer le sentiment de sécurité et de fierté des Juifs du Maroc. On voyait ça et là des personnalités juives réclamant la même liberté de circulation que pour les autres citoyens du pays.
Des tracts furent diffusés au cours de l'opération Bazak, naturellement organisée et supervisée par la Misguéret. Deux des diffuseurs furent arrêtés, et à leur suite. 18 autres militants de la Misguéret qui subirent dignement la détention et les interrogatoires de la police, il y avait donc une autre atmosphère au sein de la communauté juive. En fait, le naufrage non seulement n'avait pas dissuadé des Juifs qui voulaient fuir par mer, mais leur avait fait comprendre qu'il n'y avait aucun espoir de vie en diaspora. Beaucoup de Juifs simples et candides continuèrent à emprunter des voies difficiles vers l'inconnu, ils acceptèrent toutes les souffrances avec amour et allèrent vers la mer récitant des versets des Psaumes.
- Les années 1961-1964
Ce fut une période d'émigration légale avec l'accord des autorités marocaines, qui eut le nom d'opération Yakhine. Il aura fallu, bien entendu, un certain temps pour s'adapter à une situation qui n'était plus secrète – elle était admise sans être tout à fait officielle. L'opération Yakhine dura de novembre 1961 jusqu'à fin 1964, durant laquelle environ quatre-vingt dix mille Juifs quittèrent le Maroc. On peut dire que la majorité des Juifs du Maroc se sont installés en Israël. En un laps de temps relativement bref, le judaïsme marocain a donc cessé d'être une diaspora susceptible de préoccuper l'Etat d'Israël sur le plan de sécurité.
Pendant toutes les années de la Alyah clandestine, des négociations se sont poursuivies avec les autorités marocaines afin d'assurer le droit des Juifs de quitter librement le pays, ainsi que le stipule la constitution, et ainsi que l'affirme publiquement le gouvernement. Avec les milieux de l'opposition, les contacts n'ont jamais été interrompus. Les leaders du judaïsme marocain, eux aussi, ont compris que l'Alyah était devenue inévitable. Soit qu'ils affirmaient leur <volonté à haute voix, ou qu'ils la réservaient seulement à des cercles intérieurs, il n'y avait plus aucune raison de l'ignorer. Si certains milieux juifs avaient autrefois cherché l'intégration au peuple marocain, cette option ne correspondait absolument plus à la réalité. Le mouvement de rapprochement judéo-musulman le "Wifaq", affilié au parti de l"Istiqlal", avait cessé d'attirer les intellectuels juifs dans ses rangs.
Après le naufrage de l'Egoz et la visite de Abdul Nasser à Casablanca, la distribution de tracts de protestation au cours de "l'opération Bazak", et l'arrestation d'une vingtaine de militants de la Misguéret, il était devenu évident que l'Alyah était la seule issue possible, au point de devenir la principale, sinon l'unique revendication de la rue juive.
Lorsque les différentes branches de la Misguéret, Gonen, la Makéla et le service de renseignements ont pris de l'essor, ce débat n'est pas resté stérile car les faits ont décidé de son sort: la pression croissante sur les portes de sortie qui se faisait de plus en plus forte, l'infiltration d'émigrants cherchant à atteindre les frontières, les vieillards, les groupes de femmes et d'enfants qui affrontaient les difficultés des chemins, étaient arrêtés et déférés devant les tribunaux – tout cela était en quelque sorte une preuve qu'il n'y avait pas d'autre issue. Les négociations se déroulèrent aussi sur un autre plan.
Les représentants du Congrès juif mondial ont aussi tenté, à plusieurs reprises, d'y prendre part, d'avoir des contacts avec des membres du gouvernement, avec le roi et ses proches. Il y a eu des promesses, des tergiversations: "Le roi est en déplacement… Le gouvernement est en crise… Nous sommes à la veille des élections…" Toutes ces réponses sont connues d'autres régions, d'autres époques de l'histoire juive, et il n'était pas possible d'arriver à un accord sérieux. Et si les Juifs avaient attendu la fin des ces débats (qui étaient menés en accord avec l'Agence juive et le ministère des Affaires étrangères d'Israël) on en serait encore aujourd'hui à attendre. Ce qui vient d'être décrit correspond à la période qui a duré jusqu'à fin 1961. Année où a débuté l'opération Yakhine, appelée aussi Alyah Guimel. Au cours de l'été de cette même année, des négociations difficiles ont été menées avec des Hautes personnalités du Maroc afin d'obtenir l'autorisation rour les Juifs d'émigrer, et il était question d'un nombre important de candidats au départ. Il y a eu à cette époque des périodes d'espoir et d'autres où l'on doutait de la réussite. Ceux qui étaient de l'autre côté de la table des délibérations n'ont jamais éveillé chez nous à cette époque une confiance totale, et bien que la promesse ait été faite de permettre à des dizaines de milliers de Juifs d'émigrer en l'espace de quelques mois, le doute ne nous a jamais quittés. Les nombreux télégrammes envoyés du Maroc à Paris et en Israël et vice-versa témoignent d'une grande anxiété aussi bien que de l'enthousiasme à la suite d'un engagement obtenu. Telles ont été les voies sinueuses des négociations qui ont précédé l'époque de l'Alyah Guimel. Etant donné qu'on considérait que des dizaines de milliers de juifs quitteraient le territoire marocain en l'espace de quelques mois, fallait-il taire la grave question de la confiance qu'avaient les responsables des négociations, et ceux qui représentaient les intérêts juifs au Maroc quant à ce nombre de partants?
Ces milliers de juifs étaient vraiment désireux d'émigrer? N'allait-on pas découvrir au dernier moment qu'on avait travaillé en vain? Pendant toutes les années de l'émigration, les militants avaient l'impression de marcher sur une corde mince et raide, et la justification de leur action était la "volonté générale" de la population juive d'aller vivre en Israël.
Le Mossad et les secrets du reseau juif au Maroc 1955-1964 – Michel —page82-85 Knafo