Structures et organisation de fa communauté juive de Mogador-Rapports avec les Musulmans-Redacteur:Asher Knafo

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En dernier lieu, avec le protectorat français, des compagnies allemandes achetaient des terrains à n’importe quel prix et sans la moindre garantie d’authenticité de documents.

Quand quelqu'un leur proposait un terrain, il suffisait qu'il produise douze témoins, (moyennant quelque menue monnaie), qui déclaraient connaître l’endroit proposé. L'affaire était faite tout de suite et il recevait sur l’heure le montant de la vente.

Toutes les familles juives, possédaient des tableaux de la famille impériale allemande, et certaines familles seulement des tableaux des souverains anglais.

Il y eut le bombardement de Tanger, et surtout de Mogador, en 1844, par le bateau de guerre français commandé par le Prince de Joinville, qui a laissé un mauvais souvenir dans l’esprit des Juifs et surtout des Arabes. Ce bombardement a donné lieu au saccage de la ville par les tribus avoisinantes ; le quartier juif a été pillé et les Juifs l'ont évacué. Ce fut la ruine de plusieurs grandes familles. Ce qui signifie que la population n’a connu la France que par cet aspect brutal, et elle a gardé son amour à l'Allemagne et à l'Angleterre.

Les valeurs traditionnelles

Les traditions chez nous se confondent avec les coutumes, qui sont surtout basées sur la religion.

La croyance en Dieu, et en son assistance est demeurée intacte depuis les premiers siècles après la destruction du Temple jusqu’à nos jours.

Sans cette conviction, les Juifs se seraient assimilés aux Musulmans qui n’avaient d’autre ambition que de faire d'un Juif, un croyant en leur prophète. Quand un Juif, embrassait la religion islamique, on lui faisait une vie honorable pourvu, qu’il se montrât fidèle à sa nouvelle religion. On lui accordait, travail, argent, femme, et parfois il devenait Hadj (ce titre s’applique à celui qui a fait le pèlerinage à la Mecque et en Terre Sainte, et cela lui était facilité).

Quand c’était une femme, elle avait le droit de respecter sa religion, car en général, la femme qui épouse un Musulman n’a pas besoin d’adopter la religion musulmane.

Néanmoins, on ne voyait pas beaucoup de Juifs devenir Musulmans. Un ou deux cas dans chaque génération peut être, et encore, la majorité de ces cas n’étaient pas spontanés, mais sous la pression d’un puissant, ou à la suite d’un faux témoignage. Il suffisait de dire, par exemple, publiquement : "La Illaha lia Allah, O Mohamed Rassoul Allah", pour que l’on devienne Musulman ou bien, lorsque quelqu’un pris de panique s’enfuyait et trouvait refuge dans une mosquée : il en ressortait Musulman, bon gré, mal gré.

Donc, si les Juifs ne devenaient pas fréquemment Musulmans malgré toutes ces facilités et pressions, c’est que vraiment, ils étaient attachés au judaïsme.

Les Rabbins, étaient très respectés et craints, parce qu’on leur attribuait Le pouvoir d'influencer les décisions célestes. Quand un grand Rabbin passait dans la rue, tous se précipitaient pour lui baiser la main. Le Rabbin était servi le premier, souvent bénévolement, et les premières places étaient toujours pour lui. Mais il n’abusait pas de cette situation, et n’allait pas jusqu’à se faire vénérer comme chez certaines communautés juives de l‘Europe.

Un Rabbin qui se respecte ne tire pas profit de son savoir de la Thora.

Grands Rabbins

Il y avait un grand nombre de grands Rabbins dont les livres faisaient autorité, et étaient reconnus dans le judaïsme mondial. Par contre, il y en avait d’autres, qui n’ont rien laissé de leur science qui cependant était étendue. Il y eut également des publications qui sont malheureusement épuisées et n'ont pas été rééditées

A Mogador par exemple, il y eut un fait qui a appauvrit la ville de livres très importants. Une des grandes familles dont l’aïeul n’était autre que le célèbre Rabbin, Rabbi Yossef Elmaleh, auteur d’un livre très estimé, "Tokfo Ckel Yossef', cette grande famille dis-je, entretenait jadis une grande Yéchiva, où l’on étudiait le Talmud et les hautes études hébraïques.

Rabbi Yossef Elmaleh. (Site Mogador – Haïm Melca) Fils de Rabbi Aharon Elmaleh et petit fils de Rabbi Yossef Elmaleh auteur de "Tokpo Chel Yossef". Né à Rabat en 1809 il fut Grand Rabbin de Mogador à partir de 1840. Décédé en 1886 à Londres.

Cela veut dire, que cette famille payait les Rabbins et les élèves ainsi que toutes les dépenses qui s’ensuivent. Il y avait dans cette Yéchivah, une bibliothèque très riche en livres anciens, des recueils de lois talmudiques et des manuscrits etc.

Malheureusement, la chance a déserté cette famille et elle a été d’abord obligée de fermer la Yéchivah puis, de vendre pour une bouchée de pain ce puits de science qu'était la bibliothèque. La personne qui l’a achetée est devenue riche en la revendant en Amérique.

Nos synagogues

Nos synagogues ne sont ni belles ni grandes. Cela vient du fait que comme je l’ai dit, chaque famille en avait une, par conséquent on n’avait besoin ni Le grandeur ni de richesse. C'est seulement quand des Juifs venus d'Europe "en mêlèrent que nous eûmes quelques synagogues de beau style.

A Mogador, il existe une jolie petite synagogue dont le plan ainsi que tous les ornements ont été exécutés à Londres. On peut dire sans crainte d’être démenti que c’est la plus jolie synagogue du Maroc si ce n’est de l’Afrique du Nord. Les bancs et la Téva, le Hekhal, sont en palissandre massif sculpté à la main. Les candélabres en argent, terminés en verre demi-cristal en forme de tulipes qui étaient prévus pour y installer l’électricité. Des lustres qui descendent et montent vers le plafond très haut par un système facile et discret. Une jolie galerie pour les dames (qui venaient assister à l’office du matin et à qui on servait une légère collation).

"Les Rabbins de la ville viennent saluer le Sultan" (Mogador 1933) De gauche à droite : Rabbi Chlomo Benbenisti, Rabbi Abraham Ben Shoshan, Rabbi David Knafo, Rabbi Hdane Ben Abbo,

Rabbi Moché Ben Simhon

 

L’office s’y passait d’une façon très ordonnée, chose inconnue à l’époque au Maroc. Les chants, les parties chantées, étaient exécutés par une chorale de jeunes garçons choisis pour leur belle voix.

Quoique sans musique instrumentale, sans chef d’orchestre, cela donnait l’impression qu’il y en avait. Les non Juifs, s’arrêtaient fréquemment pour écouter. Tous les mouvements étaient réglés et fixés d’avance, l’ouverture du Tabernacle, la sortie du Sefer Thora, la Hagbaha, ceux qui lisaient la Thora ; tout cela se passait cérémonieusement et tout paraissait important et imposant sans donner le sentiment d'une mise en scène. Chacun de ces acteurs, se sentait vraiment honoré d’avoir été choisi pour l’acte qu’on lui demandait d’exécuter.

La question de l’argent y était secondaire car le propriétaire du Temple réglait toutes les dépenses. Par la suite, cette synagogue a servi d’exemple pour de nouvelles synagogues, mais aucune n’a atteint son élégance et sa noblesse.

Une autre synagogue a été commencée par un Juif d'Europe, mais pendant l'exécution des travaux, il est devenu fou. Aussi, elle a été terminée par d'autres entrepreneurs, ce qui l'a rendue moitié européenne, moitié marocaine. Elle aussi était belle mais sa beauté s’arrêtait au bâtiment. Les fidèles s’y comportaient comme dans les synagogues ordinaires.

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