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Contes populaires- Dr Dov Noy-L'enfant au nom bizarre et le Roi Salomon

contes populaires

 

L'ENFANT AU NOM BIZARRE ET LE ROI SALOMON

Il était une fois deux marchands très riches qui achetaient et vendaient de la marchandise l'un à l'autre, mais qui ne s'étaient jamais rencontrés. Un jour, l'un d'eux décida de rendre visite à l'homme avec lequel il entretenait des relations commerciales afin de faire sa connaissance. Il prit congé de sa famille et s’em­barqua sur un grand bateau.

Lorsqu'il arriva chez le marchand, il lui dit: "Depuis long­temps je fais des affaires avec toi, mais je n'ai jamais vu ton visage et tu ne me connais pas. J'ai donc décidé de venir chez toi pour faire ta connaissance".

Le deuxième marchand était très content et lui fit cette pro­position: "Pourquoi acheter de temps en temps de petites quan­tités de marchandises? Maintenant, tu as l'occasion de prendre avec toi une grande quantité de marchandises. Gela m'évitera de te faire périodiquement des expéditions selon tes commandes". Ceci dit, le marchand invita son hôte à passer quelques jours dans sa maison.

Le visiteur tomba amoureux de la fenune du marchand et se dit: "Que puis je faire pour obtenir ses faveurs?" Un jour, il proposa a l'homme qui l'avait recu dans sa maison à rentrer avec lui et à être son hote. L'autre était d'accord et les deux mar­chands .s’embarquèrent sur le même bateau. Au milieu du voyage, le marchand qui renlrait chez lui dit a son ami: "Ta dernière heure a sonné; je te jetterai à la mer pour quetu périsses". L'autre le supplia de le laisser en vie, mais en vain. Lorsqu'il se rendit compte que l'autre était décidé de le tuer, il dit: "Si je ne puis échapper à la mort, je te prie de m'accorder une faveur: Dis a ma femme qu'elle donne à l'enfant qu'elle va mettre au monde le nom de 'Serviteur de la vérité'."

Le marchand jeta son ami à la mer et retourna dans la maison de celui-ci.

"Où est mon mari?" demanda la maîtresse de la maison. "Où est-il allé et pourquoi n'est-il pas revenu?"

"Il a pris un bateau et n'est pas encore revenu".

"Peut-être s'est-il noyé en mer", dit la femme.

Pendant plusieurs semaines, elle attendait le retour de son mari, mais celui-ci ne revint pas. Un jour, le marchand se rendit chez elle et lui dit: "Ton mari n'est pas revenu. Viens avec moi. Nous vivrons ensemble et tu auras beaucoup d'argent."

La femme accepta la proposition du marchand et lorsqu'elle allait donner naissance à son enfant, l'homme lui dit: "Donne à ton enfant le nom de 'Serviteur de la Vérité'. Ton mari défunt m'a dit un jour qu'il voudrait que son fils porte ce nom". Et elle donna effectivement ce nom à l'enfant.

Lorsque l'enfant avait dix ans, ses camarades l'appelèrent de son nom pendant qu'il jouait dans la rue, et par hasard le roi Salomon vint à passer. Lorsqu'il entendit ce nom étrange, il ap­pela l'enfant et lui demanda: "Pourquoi portes-tu ce nom?"

L'enfant répondit: "Demande à ma mère, c'est elle qui me l'a donné".

Le roi Salomon prit l'enfant par la main et alla avec lui chez la mère. Il lui demanda: "Pourquoi as-tu donné à ton fils le nom de 'Serviteur de la Vérité'?"

La femme répondit: "C'est mon premier mari qui a donné ce nom à notre fils. L'homme avec lequel je vis maintenant, m'a transmis ce désir de mon premier mari. Lui et mon mari actuel étaient de bons amis".

Le roi Salomon se rendit compte que le premier mari de la femme avait fait preuve de beaucoup de sagesse et d'intelligence et que ce nom trahissait un secret et il comprit que le mari actuel de la femme avait tué son premier mari. Il fit venir l'homme dans son château et lui ordonna de lui raconter toute la vérité. Le roi lui dit: "Si tu ne racontes pas toute la vérité, je donnerai ordre de t'exécuter, mais si tu dis la vérité, je te permettrai de continuer à vivre avec ta femme".

L'homme avoua son crime et dit au roi qu'il avait tué son ami, parce qu'il était tombé amoureux de la femme de celui-ci. Le roi dit à l'homme. "Apporte ici tout l'or et tout l'argent que tu possèdes".

L'homme apporta toutes ses richesses et les remit au roi qui les donna à la femme du marchand assassin et à son fils. Après, il fit exécuter l'assassin, car il n'y a pas de pitié pour les meur­triers et pour leur donner la punition qu'ils méritent il est même permis de ne pas tenir une promesse.

La femme et son fils, 'Serviteur de la Vérité', connurent encore de nombreuses années de paix et de bonheur.

Narrateur Chlomo Allouche

Chlomo Allouche (narrateur; textes Nos 13 à 15) : Né en 1945, à Fez où il était élève d'un Héder. Sa famille s'est établie en Israël en 1955 à Kiryath Malahi. C'est là que Chlomo a fréquenté l'école primaire, puis il a continué ses études au Centre de jeunes de Kiryath Gath. Il exerce aujourd'hui la profession de conducteur de tracteur et puis­qu'il est le fils aîné, Chlomo contribue une partie de son salaire au budget familial. La famille Allouche comprend neuf âmes, dont la grand-mère de Chlomo, âgée d'environ 100 ans. C'est cette grand- mère, Sara, qui a raconté à Chlomo la grande majorité des his­toires qu'il connaît. Ses nombreux petits-enfants, viennent la visi­ter souvent pour lui demander de leur raconter les histoires qu'ils aiment tant. Grand-mère Sara ne sait ni lire, ni écrire, et c'est pendant son enfance, à Fez, qu'elle a entendu tous les contes et lé­gendes qu'elle connaît. A la maison, la famille Allouche parle l'hé­breu (et c'est en hébreu que Chlomo a raconté ses histoires à Yaacov Avitsouc), mais avec leur mère et leur grand-mère, les enfants parlent l'arabe marocain.

 

הספרייה הפרטית של אלי פילו- Contes populaires Racontes par des juifs du Maroc-Dr Dov Noy

Dispertion et unite 

Contes populaires

Racontes par des juifs du Maroc

Publie et annotes par

Dr Dov Noy

Jerusalem 1965

Il est généralement admis que seulement les oeuvres présentées sous la forme écrite peuvent être considérées comme de la litté­rature. Mais la littérature n'a pas exclusivement revêtu cette forme à toutes les époques et dans tous les pays. Dans l'antiquité, les poèmes et les contes furent transmis oralement de génération en génération et cette tradition a été maintenue, non seulement dans les sociétés qui ne possèdent pas d'alphabet, mais également dans les sociétés lettrées, où les plaisirs littéraires ne se limitent pas à la lecture de livres.

La littérature orale est préservée et transmise par des personnes, qui possèdent une mémoire exceptionnelle et qui ont le don de la narration. D'une manière générale, elles content leurs histoires (ou récitent leurs poèmes) à des temps et dans un cadre fixes durant les longues soirées d'hiver, à l'occasion de fêtes familiales et religieuses. A ces occasions, le "programme" comprend souvent des contes, des poèmes et des chants. Les oeuvres ne sont pas seulement récitées, mais également interprétées par ceux qui veil­lent sur cette tradition orale.

La littérature orale ne se limite pas, dans un pays donné, aux oeuvres appartenant au folklore national. Un interprète ou un narrateur, qui a la maîtrise de plus d'une langue, traduira vo­lontiers des contes étrangers dans la langue locale et les transmet­tra ainsi d'un peuple et d'un pays à un autre. Les agents de cet échange de littérature populaire peuvent être des voyageurs et des marins, des soldats (victorieux ou prisonniers de guerre) ou des gens qui se déplacent à la recherche d'un emploi. Par le fait d'être contés et racontés, les contes peuvent changer de con­tenu, selon l'imagination du narrateur et les idéaux de la société à laquelle ils sont présentés. Donc si parmi les contes popu­laires d'une société donnée — et même si celle-ci est par tous ses aspects, foncièrement différente de la nôtre – il s'en trouve qui nous rappellent les contes qu'on nous a racontés dans notre en­fance ou que nous avons lus dans les livres de Grimm et d'An­dersen ou dans l'ouvrage "Les sources d'Israël", nous ne devons pas en conclure qu'il s'agit là de plagiats. Les contes populaires ont une existence indépendante et leurs origines sont multiples. Un conte populaire, dont la vitalité s'exprime par le fait qu'il est conté et reconté dans différentes sphères culturelles et dans dif­férentes langues et régions, revêt de nombreuses formes parallèles les unes aux autres, et permet aux chercheurs de s'adonner à de longues études intéressantes sur son histoire et ses pérégrinations.

Des oeuvres littéraires anciennes, qui sont parvenues jusqu'à nous, prouvent amplement que le conte populaire, en tant que genre littéraire particulier, a été très répandu dans le monde de l'antiquité classique. Dans la Bible et dans la littérature biblique et, plus particulièrement, dans l'Apocryphe et le Talmud ("la Loi orale"), nous trouvons de nombreux contes populaires dont le style trahit un long processus de transmission orale. De nom­breuses générations durant, et jusqu'à l'époque contemporaine, les pasteurs et curés font, dans leurs sermons, un grand usage de fables, de légendes et de paraboles.

Dans de nombreuses communautés juives, la littérature orale constitue la forme la plus répandue de l'expression littéraire. Nous savons que les progrès de la technologie, pour autant qu'ils sont applicables au domaine culturel, ont sensiblement réduit l'im­portance de la littérature dans le sens généralement accepté du terme (nous nous contenterons, à ce sujet, de rappeler la concur­rence du cinéma et de la radio), mais il n'est pas du tout sûr, que la littérature orale ait souffert dans la même mesure de ces nouvelles inventions techniques. Dans les villages du Yémen, dans les synagogues de Tunisie, dans les montagnes du Kurdistan et dans les assemblées de Tsadikim en Europe orientale, des milliers de personnes, ignorant les nouveaux spectacles qu'offrait le pro­grès technique, ont continué jusqu'à récemment, à écouter avec intérêt et avec une satisfaction profonde, les histoires des conteurs. Souvent, ces séances constituaient la seule distraction (et pas seule­ment dans le domaine de la littérature) disponible. Dans les communautés orientales, un public composé par tous les membres de la famille et de nombreux amis et connaissances, constituait, à l'occasion de fêtes, un cadre idéal pour ces représentations folkloriques. Un narrateur exceptionnellement doué réunissait même un plus grand public à la synagogue ou ailleurs, à certaines occasions particulières.

Mais les narrateurs juifs ne furent pas les seuls à capter l'intérêt des foules. Dans les bazars et au marché, on rencontrait souvent des vieillards arabes, qui gagnaient leur vie à raconter des histoires. Ces hommes avaient l'habitude d'interrompre le flot de leurs paroles au milieu d'un épisode particulièrement passionnant, pour faire la quête.

Dans les pays islamiques, le conteur juif puisait à deux sources, l'une juive et l'autre arabe. Son répertoire d'histoires peut être divisé en deux catégories bien distinctes: celles qui avaient été tirées du Talmud et celles qui avaient un caractère universel et intéressaient tous les habitants de la région.

Qu'est-il advenu de ces histoires, de ces contes et de ces légendes, après que les conteurs se furent établis en Israël? Sont-ils déjà tombés dans l'oubli ou est-ce qu'on les raconte encore à un public intéressé? Est-ce que les nouvelles valeurs culturelles, la vie dans un Etat dynamique et des spectacles plus modernes, n'ont pas mis fin à toute cette tradition? Est-ce que cet art a disparu à jamais, ou peut-on encore espérer que le narrateur et son public ressuscitent un jour?

Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965

LA VERITE FINIT TOUJOURS PAR TRIOMPHER

Le sage Rabbin Salomon Tamsouth. que sa mémoire soit bénie, était aussi marchand de parfums. Un commerçant arabe était l’un de ses fidèles clients et ses commandes, il les payait parfois au comptant, mais la plupart du temps il achetait à crédit jus­qu’à ce que sa dette atteignît une grosse somme. Voyant que le rabbin n’avait pas beaucoup de clients, l’Arabe lui dit: “Si tu as besoin d’argent, viens dans ma maison et je te paierai tout ce que je te dois.”

Le rabbin avait vraiment besoin d’argent et il se rendit chez l’Arabe. Celui-ci l’invita à entrer dans sa maison. Quand le Rabbin Salomon eut passé le seuil de la porte, l’Arabe se jeta sur lui et le tua. Il enterra le cadavre dans un domaine près de sa maison.

La mère et la femme du sage attendent son retour mais le Rabbin ne revient pas. Le lendemain, toute la famille attend son retour, mais en vain. Finalement, la mère du Rabbin éclate en sanglots et s’écrie: “Où te trouves-tu, Salomon, mon fils? Où te trouves-tu?” et elle est inconsolable dans sa douleur.

La nuit, dans son sommeil, elle voit en rêve le sage et celui-ci lui dit: “Le marchand arabe m’a tué et m’a enterré dans son domaine. Là, tu me trouveras dans ma tombe.”

Le lendemain, la mère du Rabbin Salomon se rendit avec des policiers dans la maison du marchand arabe et lui demanda: “Où est mon fils?”

“Je ne l’ai pas vu”, répondit l’Arabe.

La mère cria alors de toutes ses forces: “Salomon, mon fils, où es-tu?”

On entendit alors un faible soupir, mais on ne savait pas d’où venait la voix. Que fit la mère? Elle se mit à crier une deuxième fois de toutes ses forces: “Fais-moi signe Salomon, pour que je sache où tu te trouves.”

Que fit le sage, bénie soit sa mémoire? Il sortit sa main de la terre et les policiers et tous ceux qui se trouvaient là virent le signal. Ils se mirent à creuser la terre et finirent par trouver le corps de l'homme saint. Ils exhumèrent le mort et l’Arabe fut jeté en prison. Le roi condamna le malfaiteur à être empri­sonné à perpétuité et ordonna par ailleurs que tout ce qui se trouvait dans sa maison, soit remis à la mère du sage.

Jusqu’à ce jour, de nombreux malades, surtout ceux qui souf­frent de paludisme, visitent la tombe du Rabbin Salomon Tamsouth. Ils se prosternent sur la tombe, récitent des prières et gué­rissent, car même après sa mort, ce juste a encore un grand pouvoir sur les hommes.

LA CHAMBRE DE LA JUIVE DE MARRAKECH

En l’an 1557, le roi du Maroc dit à son Grand Vizir: “Trouve- moi dans la ville de Marrakech un endroit convenable pour la construction d’un nouveau quartier juif.”

Le Vizir lui dit: “Votre Majesté, près de Touznan el-Afiya, non loin du château du roi, il y a un endroit qui conviendrait à ce projet.”

Ainsi fut fait: les Juifs de Marrakech changèrent de quartier et le roi qui s’efforçait toujours d’être juste fit en sorte que les Juifs ne perdent pas au change. Ceux qui voulaient échanger leur maison contre une autre étaient autorisés à le faire et ceux qui préféraient recevoir de l’argent obtinrent la contre-valeur en espèces. Chacun était libre d’arranger les choses selon ses intérêts et sa volonté.

A cette époque vivait à Marrakech une veuve, qui ne voulait à aucun prix quitter sa maison et aller habiter dans un autre Mellah. “Jamais, dit-elle, je ne quitterai l’endroit où ont habité mes pères;

Le roi donna ordre d’amener la femme rebelle devant lui et il lui dit: “Femme, quitte l’endroit où tu habites et va t’installer dans le nouveau quartier.”

La femme répondit: “Votre Majesté, je ne quitterai jamais l’endroit où j’habite et où ont habité mes parents, mes grands-parents et mes arrières grands-parents, et si on m’évacue de force, le péché pèsera sur le roi.”

Le roi ordonna à ses soldats: “Laissez-là où elle est, mais le jour où cette femme mourra, faites-le moi savoir.”

Un jour, la vieille mourut et les Juifs l’enterrèrent au cime­tière et les Musulmans allèrent chez le roi pour lui raconter ce qui s’était passé. Le roi donna alors cet ordre: “Que la chambre de cette Juive reste fermée et qu’on ne l’ouvre jamais.”

Et ainsi fut fait: la chambre fut fermée et sur la tombe on fit construire un mur qui s’y trouve encore aujourd’hui. Et au­jourd’hui encore on appelle cet endroit: “La chambre de la Juive”.

LE HEROS EST CELUI QUI DOMINE SES INSTINCTS

Un jour, le roi convoqua chez lui les représentants des diffé­rentes religions — un Musulman, un Chrétien et un Juif. Aux dignitaires de chaque religion, il dit: “Désignez vos héros pour qu’ils participent aux compétitions et celui qui vaincra obtiendra un prix.” Le roi n’avait pas précisé de quel genre de compétition il s’agissait.

Dans les communautés musulmane et chrétienne de nombreux candidats se présentèrent, mais aucun Juif n’osa présenter sa candidature car aucun membre de la communauté ne se con­sidérait comme un héros. Mais au dernier moment, un pauvre petit Juif, qui avait à peine la force de traîner son corps misérable, se présenta. Ce fut un éclat de rire général et on se moqua du malheureux. Mais celui-ci croyait en Dieu et il se fit, à lui-même, cette réflexion: “Ou bien j’obtiendrai le prix ou bien une fin sera mise à ma vie malheureuse. Dans les deux cas je serai ré­compensé de mes efforts.”

Le roi appela le Musulman et lui dit: “Mange ce cornichon épicé, mais sans dire: ‘akh!’.”

Le Musulman se mit à manger le cornichon qui était très épicé. Au début il se tut, mais après un certain temps il ne pouvait plus se retenir car le cornichon lui brûlait la langue et le palais et il cria: “akh!” Le roi le renvoya en se moquant de lui…

Le Chrétien subit le même sort que son prédécesseur.

Arriva le tour du Juif. En mangeant le cornichon, il avait l'impression que les épices brûlaient sa bouche et ses intestins. Mais il se mit à chanter en tirant en longueur la dernière syllabe de chaque vers: “Mon nom est Zemakh, et j’habite au Mellakh. Je suis connu au Mellakh car je m’appelle Zemakh…” Le roi s’aperçut que le Juif chantait et ne criait pas “akh” comme ses prédécesseurs et il lui donna de nombreux cadeaux. Il déclara également que le Juif avait fait preuve d’héroïsme en dominant ses instincts. Dans sa générosité, le roi n’accorda aucune attention au fait que le dernier mot de chaque vers que le Juif chantait se terminait par la syllabe “akh”.

Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965-page 79-82

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