Histoire des juifs de Safi

On installait sur les côtes des gardiens qui, dès qu'ils apercevaient une barque sur la mer, allumaient leurs flambeaux au-dessus des phares, annonçant une attaque et s'y préparant. Avec ces torches, ils guidaient également les embarcations, de nuit, vers le port et le salut. 

La disposition des feux et des phares était un fait historique sur ce littoral et l'une des caractéris­tiques de la ville de Safi. Ce qui justifie l'attribution du mot « assafou » et de ses dérivés à la ville et donne une crédibilité et une justification scientifique à cette version.

2.- De même, en ce qui concerne le mot « assif» et ses dérivés : il se justifie par la construction de cette ville en aval du cours de Oued Chaâba, venant de l'est, en un lieu proche de son embouchure pour ne pas dire dans son embouchure même.

Cette « rivière » par ses crues inattendues qui emportaient tout sur leur passage est restée, à travers les âges, objet de terreur et d'inquiétude pour les habitants.      

 Mohamed Majdoub, « Hasilat Ettaharryat al Atarya bi Mantaqat Abda al Koubra » (« Histoire de la Province de Safi, des temps anciens au temps moderne »), Cahiers des Doukkala-Abda, Premier cahier, Casablanca, 2000, p. 34.

    La raison de l'appellation de Djorf Elyahoudi vient du fait qu'un juif qui se promenait en cet endroit est tombé du haut de la falaise et en est mort. Depuis, le site porte ce nom.

            Ahmed Mohamed Sbihi, « Bakourat ezzebda fi tarikh Asafi wa Abda », revu et présenté par Abderrahim EL Attaoui et Mohamed Drif, Imprimerie Al Anbaa, Rabat, 1994, p. 33.

S'il est difficile de considérer les crues des siècles passés, nous en connaissons les catastrophes des trois derniers, qui montrent combien elles étaient fortes dans l'histoire de la ville, et leur fréquence en tout temps.

Le fquih Al Kanouni a relaté plusieurs cas de ces cataclysmes durant les époques passées, dont nous aimerions citer quelques-uns, à titre d'exemples :

« Au cours d'une nuit du mois de Dhoul Hijja de l'an 1057 de l'hégire (correspondant à l'année 1647), après la dernière prière de îcha, une crue, entrant par Bab Chaâba, a inondé la ville, terrorisant la population. Des cris et des pleurs se sont élevés.

Les gens se mirent à déplacer leurs biens vers des lieux plus élevés. La crue s'est intensifiée, submergeant les maisons comme des vagues de l'océan. Elle détruisit la muraille du côté de la mer et dévasta les boutiques des petits commerçants, des marchands d'épices, des cordonniers, le pressoir, les minoteries, les maisons proches du souk, emportant tout sur son parcours.

 Elle creusa un ravin allant de Bab Chaâba à la mer. Ce ravin est resté jusqu'en 1060 de l'hégire (1650) ; les gens le traversaient sur un pont. »

« Au cours d'une nuit de Rabiî Ennabaoui de l'an 1205 de l'hégire (1791) à minuit, il y eut un vent très fort et une pluie abondante occasionnant une énorme inonda­tion de la ville, au moment où les habitants donnaient.

 Le courant fractura la porte de Bab Chaâba, détruisit des boutiques emportant leurs portes et abîmant les marchan­dises qu'elles contenaient… Il y eut plus de cent morts hommes et femmes. Les pertes matérielles furent très importantes. »

« En 1272 de l'hégire (1855), une pluie abondante tomba, provoquant l'inondation de la ville, dévastant les boutiques des potiers, des armuriers, des cordonniers et des épiciers, et détruisant la totalité des marchandises et des céréales, et abîmant tout, valeurs et meubles.

 L'eau de la pluie s'est ajoutée à l'eau de la mer, obligeant les gens à emprunter des barques pour traverser. Lorsque l'eau s'est arrêtée, elle a laissé dans le sol un ravin. Cette inondation est connue sous le nom de Àisout, du nom de la seule victime humaine, qui était un juif. »

« En 1346 de l'hégire (1927), un fort courant traver­sa la ville, venant par Bab Chaâba, emporta les portes des boutiques et envahit les maisons alentour, détruisant les marchandises et les meubles.

 Il pénétra dansla Grande Mosquée, dansla Medersalui faisant face et dansla Zaouia Naciria…Des gens étrangers à la ville moururent. La catastrophe fut terrible et la désolation totale. »

Devant ces témoignages, nous ne pouvons que confirmer que l'Oued Chaâba, par ses catastrophes récurrentes à travers les siècles, a toujours été la sour­ce de dangers, et par ses crues perfides et ses dégâts, est devenu, sans nul doute, l'objet des discussions de toute la population résidante et de passage, et parmi elle, les habitants originels, les amazigh qui utilisaient le mot « assif ».

 Que l'attribution de ce nom à la ville soit fondée ou non, il n'en demeure pas moins que le souvenir de « assif» et de ses malheurs a toujours été constamment présent dans la mémoire des habitants de Safi comme une réalité et une histoire.

Et pour ne pas nous éterniser davantage sur ce sujet, suivant notre approche de la version amazigh, nous essaierons d'expliciter la version hébraïque, d'analy­ser ses retombées historiques et sociales et de porter un jugement pour justifier son emploi ou le rejeter.

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