Les grandes figures dans l'histoire des juifs du Maroc…LES LIONCEAUX DU ARI

 

LES LIONCEAUX DU ARI

L'ALYA DES KABBALISTES A SAFED

Au 13ème siècle, sous l'influence du Judaïsme espagnol,la Kabbala.la science juive du mystère, devait trouver au Maroc une terre d'élection. L'amour et la ferveur pour cette nouvelle école de la pensée juive furent tels que la légende populaire y situe l'événement majeur de son développement la découverte de ce qui devait devenir l'ouvrage de base de l'étude dela Kabbala, le livre du Zohar, le «Livre dela Splendeur», commentaire mystique en Araméen dela Torah, attribué au plus grand des Tanaïm du second siècle, rabbi Shimon Bar Yohaï.

C'est en se cachant des Romains dans une grotte de Galilée pendant trente-cinq ans, éloigné des contingences de ce monde, qu'il aurait rédigé ce livre qui ne devait être révélé au monde pour la première fois qu'au 13ème siècle, en Espagne, par le grand kabbaliste, rabbi Moshé de Léon.

 Ce dernier affirma que le livre avait été trouvé par hasard dans un puits dans un pays d'Orient, alors que tous les chercheurs sont d'avis qu'il en est en fait l'auteur. La légende marocaine rapportée par rabbi Abraham Azoulay que nous retrouverons par la suite, raconte que, lors d'un pèlerinage en Terre Sainte, un rabbin de la région du Todgha tomba sur les feuilles du manuscrit avec lesquelles des marchands musulmans empaquetaient des épices.

 Il rassembla tous ces feuillets et les ramena au Maroc. Le profond désarroi provoqué par l'expulsion d'Espagne, la plus grande catastrophe depuis la destruction du Temple, interpella au premier chef les kabbalistes appelés à sonder les mystères de l'apocalypse et de l'arrivée des temps messianiques.

 En quittant l'Espagne, un grand nombre d'entre eux choisirent dans cette perspective de se rendre en Eretz Israël, où il fondèrent à Safed, en Galilée, un nouveau centre qui allait devenir, pour des siècles, le Centre dela Kabbale par excellence.

La réputation de ce nouveau Centre attira des kabbalistes de toute la diaspora séfarade et également du Maroc dont les plus célèbres furent rabbi Messod Azoulay de Fès, rabbi Slimane Ohana de Mekhnès et rabbi Yossef Teboul du Draa. Ces trois érudits devinrent entre autres les disciples du maître qui, durant sa brève vie, révolutionna totalementla Kabbale, rabbi Itshak Louria (1534־ 1572).

 «Le Lion de Safed», dit Haari miTsfat, fut le fondateur dela Kabbaledite «pratique», et ses disciples furent nommés Gouré Haari, «Les lionceaux». D'une science ésotérique purement intellectuelle sondant les mystères dela Créationet dela Divinité, rabbi Itshak Louria transformala Kabbaleen un instrument destiné au Tikoun, la correction et la rédemption du monde.

Le fondement de sa pensée était que pour créer l'univers, Dieu s'en était retiré en se rétrécissant par le Tsimtsoum, mais qu'il en était resté des étincelles de lumière. Le rôle de l'homme pieux devait donc être, par le respect des commandements, les jeûnes, les bains purificateurs, les méditations et les exercices spirituels, celui de tendre à reconstituer cette lumière, reconstitution qui signifierait la fin de l'exil de Dieu, identifié à l'exil d'Israël.

De son vivant, le Ari n'a rien écrit, mais seulement transmis oralement sa science à ses disciples. A sa mort, son élève principal, rabbi Hayim Vital, se déclara son unique successeur et seul habilité à rédiger et à diffuser son enseignement. Dans son livre Etz haHaïm, «L'Arbre de Vie», rabbi Hayim Vital rendit hommage à rabbi Slimane Ohana pour sa contribution à restituer la pensée du Maître.

Rabbi Yossef Teboul, quant à lui, refusa de se soumettre au diktat de l'auteur de Etz haHaïm et publia lui-même un livre reproduisant les pensées du Ari, intitulé Heftsi Bah. C'est sans doute à cause de ce conflit avec rabbi Hayim Vital qu'il fut contraint de quitter Safed pour rejoindre son fils, riche négociant au Caire.

 Suite à l'assassinat de ce fils, rabbi Yossef Teboul entreprit de revenir vers sa terre natale, mais il mourut en chemin, en Tunisie où son tombeau à El Hama, près de Sfax, est devenu un lieu de pèlerinage populaire aussi connu que la sépulture de rabbi Yossef le Maghrébin.

 Ce n'est que vers 1930 que des chercheurs découvrirent son identité. La production littéraire kabbalistique marocaine n'a cessé depuis de fleurir, se distinguant par ses dimensions et sa variété. La grande originalité de cette école est que, contrairement au Judaïsme ashkénaze, on n'y trouva jamais de conflit entre mysticisme et rationalisme, et que les mêmes rabbins y ont excellé dans les deux domaines.

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