ארכיון יומי: 6 באפריל 2022


Le rocher d'origine-Haim Shiran (Shkerane)&Fabienne Bergman

Il faut dire qu’il n’était pas le seul à vouloir me nar­guer. Sa réaction était compréhensible et nous pouvions nous retrouver ensuite et rire ensemble de nos comporte­ments. Je supportais beaucoup mieux ses railleries que l'ignorance dont m’accablaient mes camarades, une fois la classe finie. En fait, je n’étais pas aussi heureux que je vou­ais le paraître. Je réussissais certes dans mes études, mais aucun de mes condisciples n’était mon ami et je n’étais même pas pour eux un camarade pour leurs sorties en bande. Combien de fois, à l’issue d’un cours, je les ai vus se concerter, se donner rendez-vous, pour aller voir une pièce ou sortir prendre un pot. Je les entendais dire « il faut pré­venir un tel » ou « demande à un tel de te chercher », mais jamais ils ne pensaient à moi. J’étais bon pour leur donner la réplique en cours, mais j’étais exclu de leur cercle social, de leurs loisirs. Je n’étais pas de leur monde. Au bout de quelque temps et malgré tous mes efforts, la chose s’imposa à moi, sans que j’en saisisse réellement la cause. Je n’étais pas français, j’étais juif, je venais du Maroc. Je n’avais avec eux aucun passé commun, aucun souvenir ou connaissance commune. Il faut croire que le présent ne suffit pas pour établir des liens volontaires. Je me suis fait une raison et travaillais d’autant plus.

Un jour, j’ai posé à mon maître la question: « Com­ment devient-on comédien professionnel ? » Il répondit sur le mode pratique : « Tout simplement si vous tenez le coup pendant dix années dans ce métier, vous serez profession­nel ». Je penserai toujours à lui en donnant cette même réponse à mes élèves de théâtre ou de cinéma, plus tard en Israël.

À la fin de la première année d’études, j’obtenais le prix du meilleur tragédien, pour le rôle d’Antiochus dans Bérénice. Le prix était remis au nom d’un Juif d’Europe centrale, grand tragédien, sociétaire de la Comédie Fran­çaise. Ce qui est curieux c’est que mes examinateurs pen­saient que je venais moi aussi de Pologne ou de Russie. Un de mes cousins – Rahamim Mrejen – qui était très proche de ma mère et que je considérais comme un oncle devait être le seul à partager ces élucubrations. Il m’a toujours dit, en effet, que nos ancêtres appartenaient à la secte hassidique de Mirjin. De là, viendrait le nom de famille de ma mère – Mréjen – CQFD !

Grâce au prix, je fus admis à la Comédie Française en tant qu’élève. J’y jouais quelques petits rôles aux côtés des plus grands comédiens de ce temps, comme Robert Hirsch, Jean Marcha et d’autres sociétaires illustres. Mon nom – Haim Shkérane – figurait sur des affiches pari­siennes et cela flattait ma vanité.

Au Français, il régnait une ambiance bizarre. Des acteurs et surtout un maître de danse me faisaient des avances et venaient parfois me harceler jusque dans ma loge après les spectacles. Un soir, je fus convoqué chez un grand artiste qui m’accueillit, complètement nu. Je ne savais plus quoi faire, j’ai dû m’excuser avant de m’enfuir. Il se peut que ces harcèlements m’aient, dans une certaine mesure, éloigné de la carrière de comédien.

Mais pour lors, je continuais avec passion mes études. Marie Bell qui m’avait vu jouer Antiochus à l’examen, voulait à nouveau monter Bérénice dans son théâtre, au Gymnase. Elle cherchait justement un acteur pour le rôle d’Antiochus, pour remplacer son mari malade. Elle me fit venir pour une audition avec sa troupe. Satisfaite de ma prestation, elle était prête à m’engager sur le champ. Mais le metteur en scène, André Barsacq, était, lui, très gêné par la différence d’âge entre elle et moi. Elle avait passé la soixantaine et j’avais vingt-cinq ans à peine. Devant cette incompatibilité, Barsacq me demanda gentiment d’aban­donner l’idée de lui donner la réplique. L’écart d’âge, quant à moi, m’était totalement indifférent. Je voulais être l’amant de Bérénice parce que Marie Bell était une grande actrice et jouer à ses côtés, avec Dacqmine que j’admirais et qui pour moi était « le » Titus par excellence, me valori­sait. Ma déconvenue fut d’autant plus amère que certains membres du jury, quand j’avais obtenu ce prix du meilleur tragédien, m’avaient affirmé être un nouveau Dacqmine. Jouer avec lui aurait été pour moi la plus belle consécra­tion. Je ne voyais que la grandeur du rôle et l’âge – le sien, le mien – m’importait peu. Je me sentais des ailes, et voilà que ce metteur en scène, avec ses considérations réalistes, me les coupait. J’ai ainsi raté la plus grande chance de ma vie et j’étais amèrement déçu.

La reconnaissance me vint peu après, de manière inat­tendue. On me rappelait officiellement au Maroc. Le Ministre marocain de la Culture, sur la demande de l’Alliance Française et du lycée de Meknès me sollicitait pour monter une autre pièce de Sophocle. Il s’agissait cette fois d,Electre, toujours dans une traduction de Mon­sieur Bouchut, le proviseur du lycée Poeymirau. La pièce devait être montée avec les mêmes comédiens qui avaient joué Antigone un an auparavant à Volubilis. Je devais aussi y jouer le rôle d’Oreste.

J’ai accepté avec joie. La première fut donnée à Rabat devant un parterre de ministres et de personnalités maro­caines et françaises. La pièce tourna ensuite dans tout le Maroc et à Meknès, nous avons joué au jardin El Haboul où parmi les nombreux spectateurs arabes et français, je fus heureux de revoir nombre de mes amis et parents du mellah venus m’applaudir.

Pourtant, ce retour au pays ne fut pas qu’une tournée glorieuse. Le Maroc n’était plus celui que j’avais connu. Aussi bien chez les Français que chez les Juifs et même dans ma famille, beaucoup étaient partis. Vers la France, Israël, le Canada. L’avenir semblait être ailleurs. Le pro­cessus de départ s’était amorcé, lentement mais sûrement, dès l’indépendance, quelques années plus tôt, et je le connaissais. Pourtant, ce n’est qu’en venant moi-même de France que j’en pris pleinement conscience. La ville nou­velle se vidait de ses Français, le mellah de ses Juifs. J’eus le sentiment que c’était peut-être l’ultime occasion de faire une telle tournée et cela m’attrista. J’ai même rêvé que nous jouions dans une salle qui se vidait à la faveur de l’obscurité, que le public disparaissait sans qu’on sache pourquoi ni comment. Il faut dire que moi aussi, je n’avais qu’une hâte : repartir. Je devais poursuivre mes études au conservatoire, et je sentais que ma place était là-bas. Je ne me sentais plus chez moi là où j’avais toujours vécu. Sans doute savais-je déjà que je n’y vivrai plus.

Cette même année, mon ami, Albert Botbol, qui diri­geait le théâtre national marocain depuis quelques années, me proposa de le remplacer à ce poste important. Lui- même avait été nommé à Paris au Théâtre des Nations. Albert avait suivi ma carrière depuis Melpothalie et mes premiers pas au conservatoire, où il venait de temps à autre quand il passait par Meknès. Il insista beaucoup pour que je prenne ce poste. Mais je ne me sentais pas encore prêt. J’étais encore jeune, je devais terminer mes études et j’avais d’autres projets pour l’avenir.

Le rocher d'origine-Haim Shiran (Shkerane)&Fabienne Bergman

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יהודי אלג'יריה ולוב – משה חלמיש-משה עמאר-מוריס רומני-הו' אורות המגרב תשע"ד-היצירה של רבי יוסף אלאשקר בתלמסאן

יהודי אלג'יריה ולוב

 

מספר ציטוטים מהזוהר לא מצאתי את מקורם, ונשאלת השאלה, האם אלו קטעים נוספים שלא הגיעו לידינו או שהחיפוש שלי לא היה דיו, לדוגמה רבי יוסף מזכיר בשם הזוהר שאין לברך ברכת הלבנה לפני שעברו עליה שבעה ימים: ״ומכאן רמז בוצינא קדישא ר׳ שמעון ז״ל, במדרש הזוהר, שאין ראוי לברך על הלבנה עד לאחר שבעה. והביא ראיה מזה הפסוק של וספרה לה שבעת ימים, הסתכל כמה עורר אותנו ז״ל בזה הענין, והכל ענין אחד והבין״(דף 218 ע״ב). הלכה זו אינה לפנינו בזוהר ומביאה ר׳ יוסף קארו(בית יוסף או״ח סי׳ תכו), בשם הגאון המקובל רבי יוסף ג׳יקטיליה, בעל שערי אורה, בתשובה, שעל פי הקבלה אין לברך על הלבנה עד שיעברו עליה שבעה ימים. ונשאלת השאלה האם זכרונו הטעהו, או כך היה כתוב לפניו בחלק מהזוהר שלא הגיע לידינו, או שמא הוא רואה בדברי ר״י ג׳יקטיליה חלק מהזוהר. פעמים מצטט את הזוהר מתוך מקורות משניים.

רבי יוסף שאב מלוא חופניו מתוך פירוש רבי מנחם רקנטי על התורה. הזכירו בשמו פעמים אחדות, והרבה פעמים מביא הדברים בסתם. ואולם בבדיקה מתברר שזה ציטוט מילולי או סיכום דברי הרב הרקנטי. אחד מאלה שלמדו בספר בכת״י זה, חש בכך, כי פעם אחת כתב הערה מהצד: ״אמ״ה זה מספרי הרקאנטי ז״ל״. ופעמים מציינו בשם חכמי הקבלה. את החכמים העוסקים בחכמת הנסתר, הוא מכנה בתארים שונים: ״בעלי רשומות וחכמי התלמוד״ והכוונה לבעלי רשומות לחכמי הקבלה. כמו כן השתמש הרבה בדברי רבי דוד בר יהודה החסיד בספרו אור זרוע. והוא ציין זאת במסכת זבחים (166 ע״א):

שקריאת התורה ובפרט בענין הקורבנות, היא עולה במקום כל הקורבנות. והוא סוד זאת התורה לעולה למנחה וגו׳(ויק׳ ז, לז. מג׳ קי, א), כמו שהודעתיך. ומה שקבעו ברייתא דר׳ ישמעאל, לפי שהיא כוללת יסודי התלמוד, וכמו שאבאר אותם לך בסדר טהרות ב״ה ולא באתי להאריך בפירושן שיאריך הענין, אמנם אפרש אותם בקצרה על דרך הפשט, ובסוף אביא בהם קצת פירוש ממה שפירש בהם בעל אור זרוע. ומעכשיו אני מודיעך, שהרוב ממה שאני מביא מהם מדרך הקבלה הם דבריו ז״ל.

 

וחזר על דבריו בהקדמה שביעית לסדר טהרות (205 ע״א): ״ואפרש אותם י״ג מידות שהתורה נדרשת בדרך קצור בלי שום פלפול. ואחר כך אפרש אותם על דרך הסוד, כפי מה שפירש אותם בעל ספר אור זרוע. ומעכשיו אני מודיעך, שעיקר מה שאני מפרש בהם על דרך הסוד הוא לקוח מדבריו״; ״וכבר הודעתיך שהסוד שאני מביא במדות הוא מיסודו״ (דף 221 ע״ב), או ״דע לך שסוד עזאזל הוא נשגב מאד, אמנם אביא בענינו הדברים שנאמרו בו מבלתי שאחדש בו סברא מדעתי״(דף 208 ע״ב).

רבי יוסף מציין מאמרים של הראשונים כמאמרי חז״ל, ייתכן שמשום כך התקשיתי למצוא מקור למספר מאמרים שהוא מזכיר. כמו כן מזכיר הרבה מאמרי חז״ל בנוסח הנמצא בספרי חכמי ספרד מהמאות הארבע עשרה והחמש עשרה, ומכאן הסבירות שהוא השתמש בספרים הללו אף על פי שאינו מזכירם בשמם. מתוכם יש להזכיר את פירוש התורה לרבנו בחיי; מנורת המאור לרבי ישראל אלנקאוה;דרשות ר״י אבן שועיב, ותולדות’יצחק לר״י קארו. כמו כן הוא עשה שימוש נרחב בספר ראש אמנה של ר״י אברבנאל, בלי שהזכירו. פעמים נדמה שהוא מצטט מספר, אך לא מציין את המקור.

רבי יוסף נזהר לא להעלות השערות וחידושים משלו בסוגיות קבליות, ובנושאים שלא היו בידיו ספרים שעסקו בהם, העדיף לא להרחיב הדברים, כפי שהוא כותב(202 ע״ב): ״ולפי שלא הקרה השי״ת על ידי לא ספר ולא אדם מקובל שיכוון אותם התמורות, לא רציתי לקשר אותם מצד העיון, שכל אלו הדברים צריכים קבלה מפי סופרים ומפי ספרים״.

אף על פי שאת חיבורו צפנת פענח הועיד לגלות סודות התורה וצפוניה, דומה שלפעמים הוא עשה זאת מתוך אילוץ, מאחר שהבטיח לכתוב על כל הש״ס, לכן לא יכול היה לדלג על נושאים עמוקים שהשתיקה יפה להם. הוא התנצל על העזתו מספר פעמים (דף 63 ע״ב בסופו):

או: לפי שהוא [הייבום] ענין עמוק אצל גאוני עולם עליהם השלום, כל שכן וכ״ש אנו צעירי הצאן אפרוחים שלא נתפתחו עיניהם, ומן הראוי היה לי טוב שלא אדבר בזה הענין ולסלק עצמי שלא אדבר בזאת המסכתא, אבל מה אעשה ואני מוכרח שאשלם נדרי, אם יגזור בחיים בהשלמת זה החיבור, כמו שיערתי בהקדמת סדר זרעים.

 

או: ועוד סבה אחרת יש שסוד הקרבן ענין עמוק אצל גאוני עולם, הלא תראה שכל אחד נותן טעם כפי מה שידע או כפי מה שקבל, וכ״ש וכ״ש אנחנו צעירי הצאן, ובפרט אני המחבר שאני נעור ורק מכל השלימות, שלא היה לי לדבר בטעם הקורבנות, אבל מה אעשה כמו שהתנצלתי בסדר נשים, שאני מוכרח לשלם נדרי אם יגזור השם בחיים בהשלמת כל המסכתות וטעמם, כפי אשר תשיג ידי מפי סופרים ומפי ספרים (133 ע״א).

או: והנה עוררו אותנו ז״ל בסוד הפרה יותר משאר המצות שאין ראוי להכנס ולחקור בטעם שלה כי אם מי שמלא כריסו לחם ובשר ואני הצעיר שבחבורה מה שהכנסתי עצמי לדבר בטעם הפרה כבר התנצלתי כמה פעמים שבכל אלו העניינים הנפלאים איני מביא מעצמי שום דבר אלא כמו התלמיד המעתיק דברי רבו ועל כן ראיתי להביא בתחלה דברי הרמב״ן(212 ע״א).

למרות האמור לעיל, דומה שחשש שאינשי דלא מעלי יעשו בדבריו שימוש, לכן במקרים מסוימים רמז על הדברים בלי לפרט: ״והבן אם אתה מן בעלי בינה״(דף 40 ע״א). ״ולזה רמזו ז״ל, ועשרת בני המן צריך למימרינהו בנשימה אחת (מגי׳ טז ע״ב); הנה אם אתה מהמשכילים תבין מזה המאמר מה שאמרנו, ולהורות על היפוך הדין״ (דף 53 ע״ב) או: ׳״ועוד יש לבעלי הקבלה ענין אחד בסוד אלו הנוני״ן, שהם רומזים סוד נעלם והם רמז לשער החמשים, שהוא היובל הגדול, שאז יחזרו כל הדברים לעיקרם ולשרשם, ואין לנו עסק בנסתרות״(דף 84 ע״ב).

לדעת רבי יוסף, גיל עשרים הוא הגיל המתאים לתחילת לימוד הקבלה. ועד אז יעסוק בתורה ובמדעי הטבע: ״בא להזהיר על האדם שדי לו שיתעסק מבן חמש ועד עשרים בחכמת הטבע וחכמת התכונה. אמנם חכמת האלהות שהוא מה שאחר הטבע, אין ראוי להתעסק בו האדם עד שיהיה שלם בשכלו והוא מבן עשרים ולמעלה״(דף 174 ע״ב, בסופו).

דומה כי פרשנות קבלית ליצירות העוסקות בתורת הנגלה הייתה נפוצה בספרד סמוך לגירוש. לדוגמה פירושו של ר׳ אברהם סבע,עד7ד הכסף, פירוש קבלי על ספר הטורים, כפי שניתן ללמוד מהציטוטים שהוא מצטט ממנו(ראה צרור המור, ברא׳ ב, ג; יז, ח; כח, יב; מו, ד ועוד) בגירוש המחבר קבר את חיבוריו מפחד שלטונות פורטוגל.

 

יהודי אלג'יריה ולוב – משה חלמיש-משה עמאר-מוריס רומני-הו' אורות המגרב תשע"ד-היצירה של רבי יוסף אלאשקר בתלמסאן –עמ' 67

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