ארכיון יומי: 17 באפריל 2023


Le Pogrome des Fes ou Tritel-1912- -Paul B.Fenton- Rapport officiel sur l’emeute de Fes par le Directeur d'ecole de l’Alliance Israelite Universelle

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A4 Rapport officiel sur l’emeute de Fes par le Directeur decole de l’Alliance Israelite Universelle

דוח של מנהל בית הספר של כי״ח

עמרם אלמליח, מנהל בית ספר כי״ח בפאס, היה בן 34 שנה כשפרצו הפרעות בפאס. הוא גילה אומץ לב בעת ההתקוממות, וגם לאחר מכן בתקופת השיקום של הקהילה היהודית. בתעודה זו הוא מדווח למנהלת כי״ח בפריז על השתלשלות המאורעות שעה אחרי שעה.

 

II est peut-etre inutile de rappeler les sanglants evenements dont Fez fut le theatre le 17 Avril 1912, pourtant ce qu’il advint fut tellement terrible que tout recit sera toujours au dessous de la realite. On avait, en effet, represente les Marocains comme quelquefois sanguinaires, mais ils ont accompli ce jour un forfait tellement infame que les Israelites du Mellah en garderont a jamais le souvenir nefaste. Assassinat, viol, incendie, pillage, rien ne fut epargne a cette malheureuse communaute israelite qui ne put songer a se defendre, ayant ete completement desarmee quelques jours auparavant par les Autorites marocaines, sous un pretexte futile, pretexte qui montre combien la revolution fut organisee et non pas spontanee comme quelques-uns se sont efforces de le dire. Mais passons.

Une population entière fut victime de l’émeute et malgré tout le dédommagement qu’elles pourront recevoir, rien ne pourra effacer leur douleur morale; toujours les malheureuses victimes se rappelleront ces nuits d’horreur, ils auront sans cesse le spectacle des leurs mutilés ou souillés, tandis que leurs demeures étaient dévastées et leur avoir enlevé. La population israélite de Fez, depuis longtemps si civilisée et de mœurs simples a souffert atrocement de cette révolution et elle a accueilli avec joie les Français parce que, connaissant par l’Histoire la générosité de cette valeureuse nation, ils ont senti que désormais ils seraient à l’abri de semblables iniquités. Ainsi les Israélites ont-ils foi au Gouvernement français et connaissant les grands principes humanitaires qui guident ce beau Pays, dont ils sont heureux d’être couverts par le pavillon tricolore, ils sont persuadés qu’ils recevront un juste dédommagement de leurs si grandes pertes.

Le 17 Avril, tandis que les gens du Mellah vaquaient à leurs occupations habituelles, une horde de Marocains composée de milliers d’individus, se précipitaient sur ce quartier et lâchement, alors que nos malheureux coreligionnaires leur demandaient grâce, leur rappelant les services passés, ils assassinaient les enfants, des femmes mêmes et des vieillards, sous les yeux de leurs familles impuissantes à leur porter secours. La horde qui ne connaissait plus de frein assouvissait ainsi sa passion sur nos épouses et nos filles qui étaient violées devant leurs parents avec une sauvagerie sans nom.

Les circonstances de ces atrocités nous font encore frémir, elles dépassent tout ce qu’on peut imaginer et lorsque nous aurons dit qu’une partie des femmes et jeunes filles ainsi flétries est morte, et que l’autre, malgré les soins empressés des médecins français, porte et portera à jamais les traces de ces violences, l’on comprendra peut-être la douleur qui règne au Mellah. Mais tandis qu’une certaine partie des Marocains exerçaient leurs violences sur nos personnes, d’autres envahissaient nos demeures et après avoir enlevé tout ce que nous possédions mettaient le feu à nos demeures, ajoutant ainsi un terrible élément à l’horreur d’une pareille situation.

Quelles furent nos souffrances! Elles ne peuvent se décrire, car à ce moment-là nous avions perdu toute notion de nous-mêmes, apeurés, voués à une mort certaine, nous attendions angoissés, séparés des nôtres, le moment de notre délivrance.

Pourtant la présence des soldats français exerçait une action salutaire sur Moulay Hafid, qui se décidait à sauver une population d’environ dix mille âmes, errante de par les rues, la plupart sans vêtements. Les jardins du Sultan nous étaient désignés pour refuge et là, sans distinction de sexe, nous étions parqués dans des écuries, dans les cages d’une ménagerie, partout enfin où nous pouvions avoir un abri contre la pluie diluvienne qui tomba pendant ces jours néfastes.

Nous sommes restés dans ces lieux pendant plusieurs jours, sans pouvoir nous couvrir et presque sans pain. Les soldats français nous ont délivrés et, l’ordre étant rétabli, nous avons pu retourner vers nos demeures. Là, quelle nouvelle désolation! Tout avait été dévasté et lorsque nous dirons que le bois de nos maisons avait été arraché et enlevé, l’on se rendra peut-être compte de ce que fut le pillage.

Quelques secours nous parvenaient du Général Lyautey qui venait d’arriver à Fez et s’empressait de venir constater par lui-même le triste état de choses. Il nous réunissait, nous réconfortait de ses chaudes paroles et nous annonçait la punition des coupables. Il ajoutait aussi que le Gouvernement français saurait tenir compte des pertes immenses que nous avions subies. Et nous avons repris confiance. Nous nous sommes soutenus les uns aux autres, des secours nous sont arrivés de nos coreligionnaires, nous avons pu manger à notre faim. Nous avons rapidement énuméré nos souffrances. Croyez qu’elles sont à l’heure présente encore vivaces dans bien des familles.

Pour ceux qui ont connu le Mellah si riant, si affairé, quel changement! ! !

Dix-huit mois ont passé depuis ces événements que rien ne saurait effacer, et l’on peut constater encore ce que fut cette émeute. Il est temps que la Paix entre dans nos familles et depuis que nos agresseurs ont reçu le juste châtiment de leur forfait, il importe maintenant que nous recevions le dédommagement des pertes que nous avons subies.

Aussi venons-nous vous demander votre aide précieuse et espérons que nous ne nous serons pas adressés à vous en vain. Les sinistrés du Mellah nous ont donné la mission d’implorer votre bonté et de demander au noble Gouvernement français de bien vouloir solutionner, dès que possible, cette question si délicate. Nous savons qu’il a admis le principe de nous rembourser ce que nous avons perdu. Nous lui demandons maintenant de faire définir une situation qui empire chaque jour et qui ne peut que devenir dangereuse pour notre communauté. Des milliers d’Israélites font, par nous, appel à votre pitié et vous demandent justice, chacun d’eux rend hommage au Gouvernement français auquel ils doivent la vie.

Nous sommes persuadés que notre mission sera remplie et qu’en retournant auprès de nos coreligionnaires, nous emporterons la promesse formelle que leur douleur recevra un soulagement à bref délai. Nous vous demandons votre aide précieuse, car nous sommes persuadés qu’elle contribuera puissamment à nous faire obtenir satisfaction. Vous aurez fait une œuvre utile dont vous sera reconnaissante toute une population, si atteinte par le malheur.

Rapport officiel sur l’émeute de Fès remis par Amram Ehnaleh, directeur d’école de l’Alliance Israélite Universelle à Fès, en date du 29.10.1913 [AIU, MAROC I J 2]

 

Le Pogrome des Fes ou Tritel-1912- -Paul B.Fenton- Rapport officiel sur l’emeute de Fes par le Directeur d'ecole de l’Alliance Israelite Universelle

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