Le mariage trad. chez les juifs marocains
LE MARIAGE TRADITIONNEL CHEZ LES JUIFS MAROCAINS – ISSACHAR BEN-AMI
A Marrakech, le dimanche est consacre aux preparatifs du mariage. Chez le fiance, les jeunes gens prennent un repas ensemble, alors que les jeunes filles son recues le lendemain pour un repas par la fiancee.
Lundi, "nhar qiman ossora", deux notaires, des leur arrivee a la maison de la jeune fille, verifient sa dot selon la liste inscrite sur le carnet que sa famille avait remis lors des premieres negotiations. Une grande assistance est presente. Le juge tend aux fiances un mouchoir, qu'ils tiennent aux extremites. Les notaires redigent sur place la Ketouba. Ce meme jour ou le lendemain a lieu l'abattage. On couvre la bete d'un drap blanc et d'un foulard vert ou rouge, et on orne ses cornes de bijoux. Les femmes organisent le I'ab et les assistants leur offrent une grama. On sert aux invites des pastel, de la viande et de la mahia.
Mardi soir, on celebre le "hgnna alkbira" (le grand henne). Des le debut de l'apres-midi, les islan et les invites arrivent chez la fiancee. Les musiciens sont la et jouent des airs gais. Les jeunes filles presentes portent leurs plus beaux habits. Le soir, on installe les fiances sur le talamon. La fiance est habillee de la "kaswa slkbira" et porte une couronne d'argent. Son visage est entierement recouvert. Sa mere ou une tamzwara enduit de henne ses mains, pendant que le jeune homme, habille d'un cafetan blanc, place un cadeau dans le creux de sa main. Elle prend soin de ne pas teindre le bout des doigts, afin de lui permettre au besoin de se gratter.Une tamzwara lui couvre alors la main d'un mouchoir. Le lendemain matin, en presence des musiciens, les parents du fiance denouent ce mouchoir et lui remettent un cadeau et du sucre; les parents de la jeune fille font de meme au fiance.
A Beni-Mellal, de nombreuses tamzwarut se reunissent dimanche matin chez la jeune fille, en presence des families et d'autres invites, pour moudre le henne. Pendant la duree de cette operation, les femmes poussent des zgarit, font le I'ab et repetent "Mbark Mss'ud, Mbark Mas'ud" (heureuse destinee, heureuse destinee). On sert de la mahia et des fruits secs. Vers onze heures, apparait la marie, a qui on applique du henne sur les cheveux. La mere du jeunne homme lui offre a cette occasion une robe et du sucre. On teint de henne les mains de toutes les jeunes filles presentes. Chaque femme, en partant, recevra une part du henne prepare.
Lundi matin, 1'abattage comprendra au moins deux betes. Une vache, a laquelle on met du henne et du sucre sur la tete, sera d'abord sacrifice. La deuxieme, "tor di islan", Le boeuf des jeunes gens- est decoree par le cheik, qui lui place un hzam autour des cornes, en disant:
elhdya, lila, : "Le cadeau, pour le soir,
el hdya dal seh" : le cadeau du cheik".
Lundi soir est le "lilt alhanna alzgira" ou la nuit du petit henne. La famille du fiance presente a la jeune fille un mouton, vingt-cinq oeufs, quatre kilos de pois chiches et du henne. Les jeunes gens, portant le fiance, sont accompagnes des femmes qui poussent des zgarit. A la tete du convoi marchent deux islan avec des bougies allumees et une femme qui fait des fumigations d'encens. Les islan chantent des Piyoutim. A leur arrivee, ils installent les fiances sur une table. C'est la mere du jeune homme qui leur appliquera le henne sur les deux mains, qu'elle lie a l'aide d'un mouchoir.Les invites offrent de l'argent aux maries, que la mere de la jeune fille garde pour elle. On sert a boire et a manger, pendant que les femmes s'adonnent aux danses.
L'informatrice ajoute qu'on attache ensemble les deux mains du fiance, comme a un poulet, afin qu'il ne batte jamais sa femme,
Mardi est le "nhar alhanna alkbira" ou jour du grand henne. Une grande fete a lieu chez la jeune fille, qui dure jusqu'au matin. Il n'est pas permis de dormir cette nuit־la.