ארכיון יומי: 31 באוגוסט 2022


Joseph Dadia-Le chaudron de cuivre-le pain et le sel-Deuxieme partie




Taourirt occupa « une cuvette hérissée de blocs de lave et de gara, où le vent galope en rond », écrit François Bonjean. Le grand historien du Maroc, Henri Terrasse, note : « Ouarzazate, au point de vue architectural, forme transition entre le Dra des ksours et le Dadès des tirhemt. Pas d’enceinte proprement dite, les hautes façades servant  de rempart.

Le site de l’Ouarzazate est à la fois l’oued et la montagne. J’ajouterai, surtout, la superbe palmeraie, dans la vallée, enserrée  entre l’oued et la montagne. Le lit de l’oued Ouarzazate est large de plus  d’un kilomètre. Il ne se remplit que tous les six à sept ans. Il n’est jamais tout à fait à sec. Ce qui est une bénédiction du Ciel pour se laver et se purifier. La présence de l’oued permet les mariages entre Juifs et la rédaction de l’acte de mariage, la Kétouba.

L’oued Ouarzazate est appelé encore oued Idermi, en raison de la réunion à Tikirt du cours d’eau nommé Mellah et du cours d’eau nommé Imini, descendus de l’Atlas, et de l’Irhiri, lequel vient de l’énorme massif volcanique du Siroua. Son confluent avec le Dadès, à vingt kilomètres d’ici, forme le Drâ.

L’oasis Ouarzazate s’étend sur cinq kilomètres et elle est partagée entre onze douars, dont le principal est la Casbah de Taourirt, dont les dattes produisent des variétés dites feggous, khelt, et quelques rares bousekri.

Henri Bordeaux de l’Académie française a visité Taourirt et évoque dans « Un printemps au Maroc » que la vue de l’Ouarzazate, une vue panoramique qui lui rappelle celle de Turin d’où l’on distingue toute la chaîne des Alpes : « L’Atlas, de loin, reprend sa beauté et ses neiges étincelant au soleil revenu ».

     L’oasis suit  le cours de l’Oued avec ses hauts palmiers, ses thuyas, ses tamaris. Les oliviers sont rares. L’amandier, non greffé, donne de petits fruits. Quelques bovins et moutons sont confiés par les ksouriens à des bergers dont la rétribution est le plus souvent en nature.

Là s’arrête mes notes sur 17 pages de mon cahier de notes.

     Une page d’histoire : « Une famille Perez, qui se fixe au Maroc vers le 15ème siècle, se réclame d’une lointaine ascendance jérusalémite ; elle répugne à vivre au milieu des coreligionnaires indigènes. Aussi son chef achète-t-il au mérinide de Marrakech une place de Dadès, où se forme un centre exclusivement juif, qui demeure autonome jusqu’à la fin du 17ème siècle. En ce qui concerne l’attitude des sultans à l’égard de la société juive, Abou Saïd interdit à ses membres, vers 1470, de circuler en ville avec des chaussures ou sur une monture ; l’obligation de porter la lévite et la calotte noires doit également remonter  à cette époque. Cf. Louis Voinot : Pèlerinages Judéo-Musulmans au Maroc, Editions Larose, 1948, page 116 et page 117.

Rabbi Yehudah ben Yossef Pérets et son livre d’homélies

Perah’ Levanon « Fleur du Liban ». C’est un recueil d’homélies publié à Berlin, en 1712. Professeur Haïm Zafrani  nous explique que cet ouvrage raconte « Le périple de Yéhudah Peres, rabbin des vallées du Todgha (Haut-Atlas marocain, au 17ème siècle ». Je résume en me basant sur le texte du Professeur. C’est un texte autobiographique où l’auteur raconte l’expulsion d’Espagne de ses ancêtres venus s’établir dans le Dadès et dans les riantes vallées du Haut-Atlas, dont le territoire a été acheté par la famille. Ils  acquirent aussi  au roi à un prix très élevé le domaine de Tillit, devenu  leur Capitale, (à ne pas confondre avec Tiillit dans le Sud du Maroc). Ils ont fait sortir d’Espagne de grandes richesses. Cf. Professeur Haïm Zafrani : Le monde de la légende – Littérature de prédication juive en occident musulman, Les éditions du Nadir, de l’Alliance Israélite universelle et Maisonneuve & Larose, Paris, 2003, page 49 à page 53.

    Professeur Haïm Zafrani a écrit sur Taourirt. Je ne citerai qu’un autre texte de lui : « Le Todgha est situé au-delà des montagnes de l’Atlas. Les Juifs  de cette région, dont le nombre atteignait à peine mille deux-cents aux environs de 1920, étaient établis dans trois localités : Asfalo comptait alors six-cents âmes, Tinhir quatre cents, Taourirt 200. A la fin de 1920, Taourirt fut détruite par la guerre et ses habitants juifs allèrent habiter dans les deux autres localités ». Cf. Professeur Haïm Zafrani : Pédagogie juive en terre d’Islam, Librairie d’Amérique et d’Orient  – Adrien Maisonneuve, Paris, 1969, page 34 et note 42 : Il s’agit d’une incursion des tribus filaliennes au cours de laquelle furent ravagés les mellahs juifs de cette région. Cette contrée n’a été pacifiée par les troupes françaises que bien plus tard (vers 1930) ».

     Je ferme cette parenthèse historique, très intéressante, et je poursuis mon récit.

     La famille de Shawil Dadia arriva à un croisement : aller à Marrakech ou aller à Casablanca. Shawil connaissait bien Casablanca, alors en cours de construction. Il y est allé plusieurs fois sur son âne pour gagner sa vie et nourrir les siens. Il a préféré Marrakech où il existait une communauté organisée et plusieurs synagogues. A Marrakech, Shawil  a retrouvé des connaissances, des amis, et  des membres proches de sa famille. Shawil et son épouse ont été adoptés par la famille Ellouk, qui habitait Derb Scouella, qu’une traboule séparait de Derb Tajer : Joseph Ellouk et son épouse Messody Meloul, et leurs enfants : Jean (Yéhuda), Edmond, Jacob dit Coco, Maurice, Albert dit Bébert, et David.

    Je dois  ces précieux renseignements à mon cher et estimé ami Maurice, ancien footballeur au Mellah de Marrakech dans l’équipe ASDM (Alliance Sports de Marrakech), sur laquelle je consacre deux textes. Le premier texte est terminé et le second est en cours d’écriture pour l’essentiel.

     Maurice m’a parlé de ma grand’mère paternelle Esther Bar Hanine que nous appelions par affection Mama Sti. Il se rappelle qu’il a été blessé à son œil et qu’elle l’avait soigné.

    Les frères Ellouk avaient un frère par leur mère, Jacques Zafrany, un homme d’une grande valeur, ancien de la première promotion de la Section Agricole. J’ai eu l’occasion de le rencontrer chez lui à Montréal en octobre 1985. Il m’a dit, et cela m’avait grandement ému, que son meilleur souvenir de Marrakech est ma grand’mère paternelle.

    L’important est ceci, et cela m’émeut : J’ai toujours considéré mes amis Ellouk comme mes propres frères et réciproquement.

     Je considère ce soir, 18 novembre 2021, que mon texte est terminé, alors qu’il a été écrit depuis plusieurs mois.

Joseph Dadia-Le chaudron de cuivre-le pain et le sel-Deuxieme partie

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