Structures et organisation de fa communauté juive de Mogador

ברית-brit

 

Pidion Haben

Passons au Pidion Haben qui se passe comme on le sait, la veille du 31ème jour après la naissance d'un garçon aîné. On compte 30 jours révolus. Le Pidion est le rachat du garçon aîné des mains du Cohen. C'est une Mitsva de la Thora : comme les aînés auraient dû être consacrés à Dieu et qu'ils ont été remplacés par le Cohen, le père doit racheter l'enfant du Cohen. Cette cérémonie se passe dans une pompe encore plus grande que pendant la circoncision car cette fête est rare, puisqu'il faut que le garçon soit l'aîné, que sa mère n’ait pas fait de fausse couche avant sa naissance, que ni la femme ni le mari ne soient Levy ou Cohen.

Ettehfif

Vous croyez que c'est tout pour le garçon jusqu’à sa Bar Mitsva ? Non ! Il y a encore une autre cérémonie qui n’a pas de base religieuse. Quand l’enfant  a un an, on fait une autre fête, que l’on appelle : Ettehfif la coiffure.

 Le coiffeur familial vient le coiffer à la maison ou plutôt lui couper les cheveux, on fabrique pour lui un couvre-chef, qui a la forme d’un tarbouch rodé d’or. Il le portera pendant toute sa prime jeunesse. C’est une des choses que l’on n’aime pas enlever à l’enfant quand il est gâté. Le berceau en est une autre, il y a des enfants qui ne veulent pas quitter le berceau pour coucher dans un grand lit.

Instruction de l'enfant

Pour instruire les garçons, on faisait venir un rabbin à la maison, quand on en avait la possibilité, quand on n'en avait pas, on l'envoyait au Heder. les premiers temps, l'enfant allait au Heder accompagné, mais quand il prenait l’habitude, il y allait seul.

les filles ne recevaient pas d’instruction religieuse, elles étaient éduquées par leurs mamans.

les écoles comme celles de notre temps, n’existaient pas. Les écoles de l'Alliance ne sont apparues au Maroc que vers 1860/1870. On y apprenait trois langues ou plutôt deux langues vivantes, le français et l’anglais plus l'hébreu qui était considéré comme langue morte. La langue espagnole était assez répandue et on l’apprenait dans la rue au contact des nombreux Espagnols qui habitaient le Maroc, surtout à Mazagan, Safi, Mogador et bien entendu à Tanger et la zone espagnole.

Bar Mitsva

Le garçon arrive finalement à sa Bar Mitsva, on lui apprend à faire un discours – Darouch. S'il est avancé dans les études talmudiques, son Rabbin ne fait que le guider dans les idées, les sujets et leurs développements, sinon le Rabbin écrit en judéo-arabe tout sur une feuille, le sujet, l’introduction versifiée en hébreu, puis il le lui fait apprendre par coeur.

Cela se passe régulièrement un lundi ou un jeudi puisque ce sont les jours pendant lesquels on sort le Sefer Thora, où il doit lire le passage qu'il a préparé. Cette Mitsva donne lieu à une cérémonie préliminaire. Le coiffeur vient la veille lui couper les cheveux, et tous les invités pour le lendemain veulent aussi y assister. Musique, repas chauds, chanteurs, rien n’y manque. Le lendemain, synagogue. On y va en cortège accompagnés de musiciens. Deux amis portant des grands bougeoirs mènent la marche, un autre les suit en portant un coussin sur lequel sont présentés les objets du culte, Tsitsit, Tefilin, livre des prières. Après l'office, le retour à la maison se fait de la même manière sauf que maintenant le Bar Mitsva porte sur lui le Talith et les Tefilin qu'il n'enlèvera qu'à la maison. A la maison on sert le repas du matin et l’après-midi des gâteaux.

Après la Bar Mitsva, l'enfant continue ses études rabbiniques si on veut en faire un Rabbin – à l’école, si on veut en faire un "moderne". Si l’on veut qu’il devienne commerçant ou artisan on le prend avec soi pour lui apprendre le métier que l’on exerce.

Certaines familles riches envoyaient leurs fils continuer leurs études à Paris, Londres, Hambourg ou Rotterdam. On voulait tellement faire les choses en grand pour fêter une Bar Mitsva, que certains laissaient passer le temps prescrit par la Thora afin de mieux se préparer ou pour réunir les fonds nécessaires pour faire une fête à la mesure de leurs aspirations. Des fois, à force de remettre à plus tard, ils finissaient par emmener leur fils à la synagogue, lui faisaient porter les Tefilin et l'affaire était conclue.

Parfois, malgré la crainte du mauvais œil, on fêtait la Bar Mitsva de deux frères à la fois, même s’ils n'étaient pas jumeaux.

Après les réjouissances et au moment où les invités veulent sortir de la maison, ils passent à côté d’une petite table où sont déposés les Tefilin, Talit et le livre de prière, ainsi que le cahier où est écrit le discours que le Bar Mitsva a appris et qu’il venait de répéter, car il le prononce trois fois : la veille à la maison, le matin à la synagogue, et une dernière fois dans la matinée à la maison pour ceux qui n’ont assisté ni le soir ni le matin. En passant à côté de la petite table auprès de laquelle est assis le rabbin qui a préparé l'enfant à la Bar Mitsva, chacun dépose son obole. Cela constituait pour le rabbin une de ses principales recettes, et il vivait dans l'attente de ce jour.

Le jour de sa Bar Mitsva le garçon sort se promener vers le soir avec ses amis et parfois, il va rendre visite aux personnes qui n’ont pu assister à sa fête à cause d’un deuil ou pour autres raisons.

Il est chaleureusement accueilli et on lui offre des cadeaux. Il ne sort jamais d’une maison les mains vides.

A partir de ce jour, il a le droit de participer aux réjouissances des autres familles. Il est invité personnellement, car sur l’enveloppe des cartes d’invitation, il est écrit : M. et Mme Tel et famille. Or, le Bar Mitsva, est déjà un homme à part, et si l’on ne veut pas froisser la famille, il faut lui envoyer une carte individuelle.

Les réjouissances ne se limitant pas seulement à bien manger et à bien boire, il y a toujours des personnes qui forment des groupes divers suivant les goûts.

Les uns qui aiment la musique arabe, écoutent les musiciens chanter et jouer. L’orchestre se composait de cinq à six musiciens, parfois plus, mais jamais moins de quatre. Un violoniste chef, un guitariste, un tambourin et un chanteur. Le chanteur qui battait la mesure, avec ses mains ou sur le tambourin, recevait les dons des mains des invités et devait dire à haute voix, le nom du donateur et en l’honneur de qui le don était donné.

En général, les dons étaient faits en l’honneur de la famille qui donnait la fête, des fois en l’honneur d'un ami présent, souvent en l’honneur d’un être cher, éloigné de la maison pour quelque raison. Les personnes citées se sentent obligées de répondre par d’autres dons.

D’autres préfèrent se réunir dans un salon pour participer à un des nombreux jeux de société, ou pour jouer aux cartes.

D’autres enfin, les jeunes, forment un groupe qui danse au rythme de la musique du piano jouée par une ou plusieurs jeunes filles présentes.

 

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