Une qasida historique sur l'expulsion des Juifs d'Oran en 1669-PAUL B. FENTON -3/4

  • Traduction
  • [Introduction fol. 134b]
  • Au mois de Nissan eut lieu l'expulsion.
  • Ce desastre survint un jour de dimanche,
  • acculant les Juifs a quitter Oran.
  • La reine donna l'ordre au nom du souverain
  • de nous embarquer dans le navire dans lequel nous fumes emportes .
  • Je supplie le Seigneur, qui nous prend en pitie,
  • [ … ] de pardonner nos peches.
  •  
  • [Refrain] En apercevant le soleil du crepuscule,
  • nous nous souvenons de nos foyers.
  • Nous nous rappelons de nos maisons et de notre pays.
  • Nous evoquons Oran,
  • en apercevant le soleil du crepuscule.
  •  
  •  Avez-vous imagine Marinal se rendre aupres du roi
  • Avec la mission d'expulser les Juifs d'Oran,
  • Pour etre promu capitaine de cavalerie et drogman ?
  • Que le Misericordieux lui inflige une mort affreuse
  • et qu'il lui arrive ce qui arriva a Haman .
  • Qu'il soil pendu a la porte de Tlemcen,
  • pour n'avoir pas implore le pardon aux Juifs
  • tandis que Chretiens et Maures rivalisaient en railleries .
  • [Refrain] En apercevant etc.
  •  
  •  Voici qu'un vaisseau genois provenant de Carthagene
  • Avec [a bord] une troupe de soldats pour nous expulser,
  • Nantie de l'edit et de l'ecrit de la reine,
  • Sans que personne ne nous en previenne.
  • Que le Seigneur notre Mai'tre accable cette derniere de malheur.
  • Ils nous placerent dans des navires pour nous emporter,
  • afin que les corsaires nous reperent,
  • alors que nous etions inconscients, et nous n'en savions rien.
  • Refrain: Quand nous apercevons, etc.
  1. Si notre lecture est correcte, l' auteur accuse les Espagnols d' avoir voulu livrer les Juifs aux corsaires. La chose n' est pas invraisemblable, compte tenu du fait que leur navire etait sans defense et sans licence d'entrer clans les ports italiens. En plus , selon le I"ecit de Sibuni (voir infra), les pirates furent punis par les autorites espagnoles pour avoir laisse echapper les Juifs.
  •  
  • [3] Combien fut terrible ce dimanche-la,
  • ou, de bon matin, tambours et clairons annoncerent notre malheur.
  • Les fantassins et le clerge vinrent jusque dans nos foyers,
  • nous assigner de quitter notre patrie, nous accordant huit jours
  • pour liquider nos affaires et nos demeures.
  • Les Chretiens y penetrerent
  • pour acheter nos possessions
  • [pour lesquelles nous avions travaille une vie entiere].
  • Levons nos regards vers notre Seigneur,
  • pour qu'il defende notre cause et celle de nos enfants.
  • [Refrain : ]En apercevant, etc.
  •  
  • [4] Ce jour-fa nous quittames nos ruelles,
  • flanques de soldats et de pretres, precedes par Jes generaux,
  • alors que le marquis et les nobles ferrnaient l' arriere-garde,
  • suivis par les etendards religieux.1
  • Les sanglots ruisselaient de nos yeux
  • jusqu'a ce que nous ayons depasse le marche et la carrera,
  • laissant derriere nous la porte de la Castelle,
  • alors que la foule nous observait avec curiosite.
  •  
  • La CarreraPrincipale artere commercante de la ville qui ouvre sur la porte de la juiverie.
  • [Refrain:] En apercevant, etc.
  •  
  • [5] Si tu avais vu ce que nous subimes
  • le jour oll le marquis nous envoya chercher a la qasba.
  • [l se mit a nous demander:
  • «Ou allez-vous? a Genes ou a Livoume?»
  • «Nous irons la oil se trouvent nos coreligionnaires
  • afin que le Seigneur [f. 135b] nous temoigne de !'indulgence».
  • Nous descendfmes de la qasba, o malheur,
  • retrouvant des quartiers impitoyables, o malheur.
  • [Refrain:] En apercevant, etc.
  •  
  • [6] Si tu avais vu comment a notre passage,
  • Les gens nous regardaient ebahis,
  • le peuple pleurait sur notre sort,
  • sur le [malheur] qui nous est arrive et nous a [frappes].
  • Comme des captifs entraines parmi les corsaires,
  • Sans compassion, ni pitie pour nous.
  • On ne peut imaginer ce que nous subimes
  • jusqu'a ce que nous parvimes a la mer,
  • portant dans nos bras nos enfants.
  • [Refrain]: Nous nous souvenons de nos foyers, etc.
  •  
  •  Le premier soir de Paque, [nous voici]
  • sans table, ni plateau, ni chandelles,
  • Assis par terre, eplores tous, hommes et femmes,
  • comme le soir du neuf Ab.
  • Sans pain azyme, ni Haggadah, ni Hallel,
  • Sans sanctification, ni bougie, ni lampes.
  • Dans le noir,. sans psaumes, ni cantiques.
  •  
  • Jour de deuil, anniversaire fatidique de la destruction du Temple de J􀅄rusalem, qui tombe dans. l'annee le meme jour de la semaine que la nuit pascale. Cette correspondance ne manqua pas de frapper les auteurs des quinot, qui contrastent les etats de la redemption et de l' exil, tout comme notre auteur. Ce point conforte l'hypothese selon laquelle cette complainte faisait partie des lamentations.» du neuf Ab.
  • [Refrain]: Nous nous souvenons d'Oran, etc.
  •  
  • Une qasida historique sur l'expulsion des Juifs d'Oran en 1669
  • PAUL B. FENTON -3/4

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