PÉDAGOGIE DU HEDER ET DE LA YESHIBAH, DU MSID ET DE LA MADRASA

חדר במרוקו

— L'étude des dinim se situait à un moment où nous n'avions qu'une connaissance imparfaite du Talmud. Dès que l'étude de la gemara nous était plus familière, l'enseignement des dinim cessait. Notre maître nous laissait le soin de les parcourir seuls. Il recommandait d'ailleurs, aux meilleurs d'entre nous, de donner la priorité à la recherche personnelle de la halakhah dans les sources de la gemara, à l'exploration de l'océan talmudique. Il disait: "celui qui sait nager dans l'océan, ne saurait-il nager dans les rivières?"

En résumé, l'enseignement de la yeshibah est mené sur deux voies distinctes, selon deux approches. La première, matérielle, pragmatique, accorde une place importance à l'explication du din en vue de l'action et de la pratique, de l'exercice des commandements positifs et négatifs. Elle est alimentée par la littéture des posqim (rabbins décisionnaires). La seconde approche est formelle, destinée à développer l'acuité intel­lectuelle de l'étudiant, l'habituer à l'exercice de la dialectique pure, au pilpul, lui donner l'occasion de révéler son aptitude à la découverte d'un hiddush, rôle assigné au Talmud.

Il ne semble pas que l'attitude en partie négative du maître de la yeshibah de Mogador à l'égard des sources de seconde main, ait été partagée par la grande majorité des rabbins marocains. Certes, l'étude du Talmud est en honneur à la yeshibah; mais c'est au Shulhan 'aruk et aux autres posqim qu'on a recours, bien souvent, à l'occasion d'une consultation juridique.

Quand il est ordonné rabbin, le talmid-hakham continue, sa vie du­rant, à approfondir son savoir en étudiant les grandes oeuvres de la pensée juive universelle, plus spécialement les écrits halakhiques, à les enseigner, s'il est maître de yeshibah, à en faire l'application dans l'exer­cice de son office rabbinique s'il est juge de tribunal (dayyan), tenant compte de la coutume, des usages locaux et, notamment, des taqqanot établies par les "anciens".

A propos de l'attribution du titre de grand rabbin ou rab d'une ville, on citera ici le témoignage de R. Yeshu'ah ben Mas'ud Hayyim 'Obadia, tiré de la préface de son livre Torah we-hayyim (Djerba, 1952): "Pen­dant l'hiver de l'année 5664 (1903/1904), les rabbins de Fès, R. Raphaël Aben Sur, R. Vidal Hassarfati et d'autres notables vinrent chez nous (à Sefrou) et se réunirent dans la synagogue "slat-el-fuqe" pour réconcilier quelques membres de la communauté. Peu après, R. Vidal murmura quelques mots dans l'oreille de R. Raphaël qui me donna alors la bénédiction devant l'assemblée des fidèles". L'auteur ajoute: "la dignité de rabbin, semikhah le-rabbanut, était alors conférée par le moyen de la bénédiction sacramentale (berakhah), avec apposition de la main sur la tête".

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