Concile des Rabbins du Maroc des 15 ET 16 Decembre 1953
TÉLÉGRAMME
de félicitations provenant d'une éminente personnalité Juive Américaine Orthodoxe
« La passiveté dans l’étude de la Torah et dans l’observance de ses préceptes fait planer sur notre peuple une atmosphère d’inquiétude. Nous sommes cependant certains d’en être délivrés, car ce malheur accroîtra notre énergie et multipliera nos efforts en vue de colmater les brèches et réparer les Assures.
« Il est du devoir — et c’est là tout leur mérite — des autorités rabbiniques et des dirigeants israélites de développer, dans un esprit orthodoxe, l’enseignement religieux, soutient moral unique de notre peuple jusqu’à l’avènement du Messie où tous les êtres de la terre connaîtront l’Eternel.
« Respectueusement, avec mes vœux de succès et d’assistance divine dans la réalisation de vos bonnes décisions. »
Lecture fut donnée par le Greffier de ce message qui a produit sur l’assemblée une heureuse impression.
RECEPTION
PAR M. LE RÉSIDENT GÉNÉRAL
A l’issue de la première journée dm Concile, une délégation du rabbinat, conduite par M. COUSTAUD, Conseiller-Ad joint du Gouvernement Chérifien et M. BOTBOL, Inspecteur des Institutions Israélites, a été reçue par le Général GUILLAUME, Résident Général de la République Française.
Le Résident s’est intéressé aux travaux du Concile et a assuré le rabbinat marocain du concours de l’Administration.
DISCOURS DE CLOTURE
A la clôture du 5ème Conseil Rebby MIKAEL ENCAOUA prononce les paroles suivantes :
Il se dégage d’un passage talmudique que toute assemblée de dix personnes délibérant sur un sujet religieux prédispose à une présence divine.
II est donc indubitable que la Gloire de Dieu entoure cette réunion de plus de dix grands rabbins penchés sur l’examen — dans le cadre de la Torah — de sujets intéressant nos tribunaux.
Aussi profiterai-je de cette occasion solennelle — combien propice aux voeux — pour vous inviter à prier l'Eternel du fond de notre cœur d’accorder santé, longue vie et longue carrière à notre Maître et vénéré Président Saül ABEN DANAN pour tout l’intérêt qu’il attache à nos Conciles. C’est en effet, lui qui, en plus de ses lourdes charges quotidiennes, en prépare les travaux, en examine les sujets, et, dans des: formes plus concrètes, les soumet à notre délibération.
Je vous convie également à prier Dieu d’accorder une juste récompense à notre cher et distingué Inspecteur M. BOTBOL — puisse le mérite de la Torah le protéger lui et sa famille — à qui nous devons la réalisation de tous nos projets.
Effet de la Rupture des Fiançailles d’une durée inférieure è neuf mois
Dans sa session de juillet 1947, le Concile rabbinique a, en matière de rupture des fiançailles, adopté l’ordonnance suivante :
1-En cas de rupture dans les premiers six mois on s’en rapportera à la loi ; au delà de six mois, si le fiancé rompait sans motif valable, il paiera 2.500 à 15.000 francs, etc…
2-Il paiera, en outre, la moitié de la moins-value du trousseau préparé après la période des six mois.
Une question cependant se pose. C’est de savoir si, dans le cas où les fiancés conviennent de se marier au cours des premiers six mois, le fiancé qui rompt sans motif doit être tenu de rembourser la moins- value du trousseau préparé pendant cette période — puisque, limitée par le temps, la fiancée n’a pas pu attendre pour entreprendre ses préparatifs — ou en être déchargé selon les dispositions du Concile de 1947.
Le Concile a adopté à la majorité des voix la solution que voici :
1-L’article 2 de l’ordonnance de 1947 relative aux fiançailles ne sera applicable qu’en cas de fiançailles illimitées ou fixées au delà de neuf mois.
2-Lorsque la durée des fiançailles sera fixée en delà de neuf mois, le fiancé sera tenu de rembourser la moitié de la moins-value du trouseau préparé pendant les derniers trois mois seulement qui précèdent la date prévue.
Concile des Rabbins du Maroc des 15 ET 16 Decembre 1953