ארכיון יומי: 15 בנובמבר 2023


Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

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COHEN-ALOCONA

Appelatif d'origine arabo-espagnole, toponyme de la ville espagnole d'Al-Ocona, donné à une des familles Cohen d'Espagne réfugiée au Maroc après l'édit d'expulsion de 1492. La prospère communauté juive d'Al-Ocona fut condamnée à verser de fortes amendes aux autorités dans le cadre des persécutions qui précédèrent l'édit d'expulsion. Cet appellatif autrefois illustre au Maroc, en particulier à Salé, semble avoir disparu au Maghreb XXème siècle.

COHEN-BOULAKIA

Appelatif d'origine arabe, ethnique de Boulakia, un des faubourgs du Caire, donné à une famille Cohen d'origine égyptienne anciennement installée en Tunisie pour la distinguer des autres Cohen indigènes.

FELIX: Avocat, publiciste et dirigeant communautaire à Tunis, première partie du XXème siècle. En 1901, il oeuvra pour l'institution d'un Comité de la Commu­nauté élu à Tunis. 11 fut, pour des raisons religieuses, un des opposants les plus résolus au projet de la municipalité de Tunis d’exproprier le vieux cimetière juif de la ville qui était désaffecté depuis 1898, projet qui souleva une très vive émotion de la communauté. Il prit l'initiative d'une pétition publique qui lut adressée au Sénat français demandant aux députés d'inter­venir auprès de la Résidence pour annuler ce projet.

CLAUDE: Homme de lettres français né en Tunisie, auteur notamment d'un roman iconoclatse "L'utérus du Christ" (Paris, 1978).

COHEN-GANOUNA

Appelatif d'origine arabe ou berbère, sans doute ethnique d'origine sans qu'il soit possible de donner plus de précisons, ajouté à une des branches de la famille Cohen de Tunisie

pour la distinguer des autres. Au XXème (Tunis, Sousse).

  1. MORDEKHAY (1831-1885): Fils de rabbi Yossef, rabbin à Tunis seconde moitié du XIXème siècle. Un des plus grands disciples de rabbi rabbi Abraham Hacohen Itshaki, l'auteur de "Michmarot Kéhouna". Connu en son temps pour sa

mémoire prodigieuse. Proche du légen­daire caïd Nessim Scemama, il fut un des postulants à une part de son fabuleux héritage et écrivit un opuscule, "Zekhout Yossef', pour justifier ses prétentions. Pour lutter contre ce qu'il considérait avec

d'autres rabbins conservateurs, comme l'oeuvre de déjudaïsation de l’Alliance, il fonda avec rabbi Eliahou Brami la société "Or Hatorah" pour l'enseignement gratuit du judaïsme qui fut ensuite prise en mains par le Comité de la Communauté comme Talmud Torah. 11 mourut au cours de la grande épidémie qui ravagea Tunis en 1885.

JOSEPH: Un des plus célébrés journa­listes de la presse juive tunisienne à la fin du siècle dernier. Il collabora avec Fellah et Hay Sitruk à la publication de l'hebdo­madaire en judéo-arabe "Alhoria", la Liberté en 1888, puis l’année suivante, il fut le rédacteur avec M. Maarek du quotidien en judéo-arabe. "Le Télégraphe". L'espérance de vie des organes en judéo- arabe étant toujours aléatoire, il fut entre 1914 et 1919 le secrétaire de la rédaction, avec Albert Attal comme rédacteur en chef, de l'hebdomadaire "Tunisia", "Le

Judaïsme africain, revue générale illustrée, de science, histoire, coutumes, biographies, édition, ethnologie", qui parut à Sousse. Mais sa contribution la plus durable fut l'édition à partir de 1912 de l'hebdomadaire politique de langue fran­çaise "L'Egalité", défenseur des thèses du judaïsme modéré, traditionaliste et conser­vateur, soucieux de mettre les Juifs de Tunisie à l'abri de l'assimilation que prônait l'hebdomadaire concurrent, "La Justice", d'Henri Smadja avec lequel il entretint de vives polémiques. Favorable au mouvement de renaissance national juif, le sionisme, le journal défendit également l'octroi sélectif de la nationalité française aux Juifs de Tunsie capables de la recevoir par leur éducation et leur évolution. Après sa mort, survenue en 1929, sa veuve pour continuer son action, reprit la rédaction du périodique qui devait disparaître dans la tourmente de 1940.

COHEN-HADDAD

Appelatif d'origine arabe, indicatif d'un métier, le forgeron ajouté à des familles Cohen pour les distinguer des autres en Tunisie en Algérie et au Maroc. Autre explication: dérivé de Hadid, le Grand prêtre du Temple dont ils seraient les descendants. Le patronyme est également porté seul sans ajout à Cohen (voir Haddad, Elhadad). Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Tunisie (Djerba, Tunis, Gabès) mais également en Algérie dans le Constantinois (Constantine, Bône) et au Maroc.

  1. ITSHAK: Rabbin né en Algérie et installé à Djerba au XVIIIème siècle, il y fonda une synagogue qui porte son nom à ce jour. Mort en 1755 en laissant une grande oeuvre publiée après sa mort, dont "Kamé Reem", commentaire sur Rachi (Livourne, 1862).
  2. MESSAUD: Rabbin né à Marrakech en 1820, il monta avec son père à Jérusalem où il s'acquit une grande réputation de kabbaliste. Il fut à partir de 1903 et jusqu'en 1927, le chef de la Yéchiba des Kabbalistes, "Bet El". En 1891, il fut envoyé comme émissaire de Jérusalem en Tunisie et en Tripolitaine. Auteur de nombreux livres de Halakha, dont: "Koah Ma'assav héguid lé'amo", récits de la vie des saints (Jérusalem, 1906, seconde édition 1992); "Ben Yékahbed ab" (Jérusalem, 1906) et "Simhat Cohen", traité mystique (Jérusalem, 1921).
  3. YAACOB: Fils de rabbi Maatouk Azizi. Pieux philanthrope à Gabès seconde moitié du XIXème siècle. 11 apporta son aide à la yéchiva de rabbi Moché Aïdan et à la publication des livres des rabbins de Djerba. Auteur d'un commentaire sur les Psaumes, "Kanaf rénanim", imprimé de son vivant, et de "Bet Yaacob", commentaire biblique, imprnné après sa mort.

COHEN-HADRIA

Appelatif d'origine arabe ajouté à une des branches de la grande famille des Cohen- Tanudji de Tunis, et qui a pour sens civilisé, de bonne compagnie. C'est ainsi par exemple que les Musulmans expulsés d'Espagne réfugiés au Maroc disaient qu'ils ne pouvaient vivre que dans des villes Hadria, civilisées, comme Fès, Salé, Rabat ou Tétouan, par opposition aux villes formées . par les campagnards comme Meknès ou Marrakech..Au XXème siècle, patronyme très peu répandu, porté seulement en Tunise, à Tunis.

VICTOR:          Célèbre avocat, militant

socialiste et dirigeant communautaire à Tunis. Au cours de la sombre période de l'occupation allemande, il fut chargé de réunir les fonds nécessaires pour financer les services de la communauté et payer les amendes imposées par les nazis. Arrêté par la Guestapo le 15 février 1943, à la requête des autorités françaises en compagnie d'une vingtaine de personalités de l'opposition, ils furent déportés par avion pour la France. Détenu plusieurs mois à Paris, il fut avec le le Dr. Benjamin Lévy, militant radical-socialiste déportés à Auschwitz d'où ils ne revinrent jamais.

  1. EL1E: Frère de Victor. Médecin et célèbre dirigeant socialiste, né à Tunis en 1898. Après des études médicales en France, il revint en Tunisie, et protégé par sa nationalité française transmise par sa mère d'originne algérienne, se lança avec

fougue dans le combat socialiste. Il fut un des principaux collaborateurs du quotidien du soir "Tunisie Socialiste". Publiciste, il écrivit de nombreux articles dans les périodiques juifs de Tunisie et de France. Il raconte sa vie de militant pour le socialisme et en faveur de l'indépendance de la Tunisie dans son livre de mémoires: "Du Protectorat français à l'indépendance tunisienne, souvenirs d'un témoin socia­liste" (Nice, 1976). Après l'indépendance de la Tunisie, il s'installa en France, à Nice où il devait mourir.

RENE: Secrétaire général des commu­nautés israélites de Tunisie dans les années cinquante et représentant de la commu­nauté à l'Exécutif Nord-Africain du Congrès Juif Mondial. Il fut en 1933-34 rédacteur de l'hebdomadaire d'information juive et d'action sioniste "L'Aurore"

COHEN-KHALLAS

Appelatif d'origine arabe donné à une des branches de la famille Cohen de Fès pour la distinguer des autres et qui a pour sens le payeur, le trésorier, par extension le financien Autrefois à Tlemcen, le nom était également porté sans l'ajout de Cohen Au XXème siècle, patronyme très peu répandu, porté au Maroc.

  1. CHELOMO: Rabbin à Tlemcen au début du XVIème siècle, en correspondance avec les rabbins de Fès.
  2. MOCHE COHEN (1683-1714): Fils de rabbi Néhémya. Rabbin célébré en son temps à Fès pour son zèle à ramener les pécheurs sur le droit chemin et surnommé pour son extrême piété, Hahassid. Fondateur d'une grande yéchiba grâce au soutien financier de son frère Shemtob qui également érudit, se livrait au commerce pour subvenir aux besoins de deux familles. Ils furent tous les deux condam­nés à mort et exécutés à Meknès, en 1714, sur ordre du sultan Moulay Ismael, à la suite de la dénonciation d’un riche et influent négociant juif de Rabat qui se livrait à la débauche et que le rabbin avait publiquement condamné et appelé au repentir. Avant d'être envoyé pour son exécution dans la capitale, Meknès, il alla se recueillir dans la synagogue de rabbi Shemouel Elbaz et la place où il fit sa dernière prière était depuis considérée comme un lieu sacré où les malades venaient, pieds-nus, implorer le saint pour leur guérison. La tradition populaire rapporte qu’il demanda à être exécuté en dernier pour éviter à son frère aîné, rabbi Shemtob le spectacle de son propre martyr. Cette double exécution le même jour causa un énorme émoi dans la ville de Meknès et donna lieu à un grand mouvement de téchouba, d'autant plus que les corps de deux suppliciés restèrent exposés 6 jours avant que les autorités n'autorisent leur enterrement – contre le versement d'une lourde rançon.
  1. SHELOMO: Fils de rabbi Yéhouda. Rabbin à Fès au XVIIIème siècle, il fut un des disciples de rabbi Haim Benattar "Or Hayim", quand ce dernier enseigna quel­ques années à la yéchiva de rabbi Shemouel Elbaz. Il a laissé de nombreux récits sur les miracles de son illustre maître. Au cours de la grande famine de 1738 pendant la guerre de succession de Moulay Ismael, il trouva refuge dans la communauté juive du Tafïlalet. Ses deux fils, Yéhouda et Aharon, furent également des rabbins connus à Fès.

COHEN-MACNIN

Appelatif d'origine arabe emprunté au règne animal, le rossignol. Prénom votif féminin donné pour souhaiter à celle qui le porte d'avoir une aussi belle voix que celle du rossignol. Ce prénom féminin était autrefois très populaire dans les communautés de Fès et Meknès avant de tomber en désuétude au XXème siècle. C'est sans doute en référence à la belle voix de leur mère que les fondateurs de cette illustre famille de Marrakech installés à Mogador reçurent cet appelatif qui avait semble-t-il disparu au XXème siècle.

ABRAHAM: Négociant originaire de Marrakech, un des premiers marchands du sultan dès l'ouverture en 1766 du port de Mogador au commerce international par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah. MESSOD: Fils d'Abraham. Le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah qui avait fait la fortune des négociants juifs qu'il avait installés comme ses agents commerciaux dans le nouveau port de Mogador qu'il avait fait construire, s'était retourné contre eux à la fin de son règne pour favoriser à leur place les marchands chrétiens. C'est ainsi qu’il priva Messod de son titre de marchand du sultan. Mais après l'interlude tragique de Moulay Yazid ( 1790-92), son successeur, Moulay Slimane, favorisa à nouveau les marchands juifs et les restaura dans leurs privilèges. C'est ainsi que Messod, devenu le favori du sultan fut chargé de l'achat à Londres de canons pour la défense des ports marocains contre les attaques des flottes européennes.

MEIR: Fils de Abraham, né à Marrakech il avait suivi son père à Mogador et lui avait succédé comme marchand du sultan. Avec son frère Messod, il s'était lié d’amitié avec le gouverneur de la ville, le futur sultan Moulay Abdelrahman (1822- 1859) et l'avait convaincu des avantages du commerce maritime avec l'Europe que son prédécesssur Moulay Slimane avait freiné pour limiter l'influence européenne sur son pays. Aussi quand en 1824 le nouveau sultan voulut relever les ruines de la ville Mazagan qui avait été reprise aux Portugais près d’un demi-siècle plus tôt, en 1769, il lui donna en concession tout le port, écrivant aux consuls regroupés à Tanger: "Sachez que nous avons, avec l'aide de Dieu, établi notre serviteur Méir Macnin à El Jadida. Il y sera indépendant et déterminera à sa guise les articles d'im­portation et d'exportation.. Il s'agit d'une place où les marchands réalisent un commerce fructueux.. Que chacun de vous écrive à sa nation pour l'informer de ce port et y envoie un agent s’il le désire." Déjà en 1823, il avait obtenir la ferme des douanes du port de Tanger. P remplit des missions diplomatiques pour le sultan à plusieurs reprises à Londres, la dernière en 1828 avec le titre d'ambassadeur de l'Empereur du Maroc auprès du roi d'Angleterre Geroges IV. Il s'établit ensuite dans la capitale anglaise où il fut le président de la Congrégation Portugaise. Grand mécène, il fut parmi ceux qui contibuèrent au fiancement de la parution du célèbre recueil de poèmes de rabbi David Hassine, "Téhila Ledavid" (Amsterdam, 1808).

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

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רפאל ישראלי-לחיות עם האסלאם-דת, תרבות, היסטוריה, אלימות וטרור-2006 -כיבושי האסלאם, הפלגים בתוכו

פרק חמישי

כיבושי האסלאם, הפלגים בתוכו

מותו של מוחמד בא במפתיע, באין לו יורש ובאין קהילה שהיתה מוכנה לעכל את היעדרו כדי לחפש דרכים לבסס את האסלאם ולהמשיך את מורשתו של נביא הדת הצעירה הזו. מיד היה ברור לכול כי בתורת חותם הנביאים לא יוכל להיות למוחמד תחליף או יורש, וכי לא יוכל עוד לעלות על הבמה שום נביא אחר בכל אתר שהוא. אבל בשאר הפונקציות הציבוריות שלו: שיפוט, ניהול דתי, אקזקוטיבה ופיקוד צבאי, כל בן־אנוש שהיה בעל הכישורים הדרושים, יכול היה, בלית ברירה, למלא אותן. עמדה גם השאלה ביחס לחקיקה. שהרי אצל מוחמד, בתקופת מדינה, החקיקה היתה בהתגלות אלוהית ותורגמה למערכת חוקים שנכתבה אחר כך בקוראן והיתה לדין האסלאמי. לאמור, פונקציית החקיקה של מוחמד כמנהל ענייני המדינה והאומה היתה קשורה קשר הדוק לתפקידו הנבואי, שלולא שליחותו הוא לא היה יכול להוריד חוקים שמיימיים לשירות האדם. במבוכה שנשתררה, ובאין הסכמה על מילוי מקום מיידי לניהול ענייני העדה, התכנסו רעיו הקרובים ומאמיניו הראשונים והמסורים ביותר של מוחמד לטכס עצה. נוצרו גם קבוצות לחץ שרצו בקידום מועמדם לתפקיד, שאיש טרם הבין את תוכנו ומשמעותו. הדבר הראשון שהוסכם עליו היה, שיהא אשר יהא היורש, הוא לא יוכל להיות יותר מאשר ח׳ליפה, כלומר ממלא מקום, משהו שאולי נשאל מן הנצרות, שבמות או בהעדרות ישוע ושליחיו, נוצרה משרת ״ממלא המקום״ (Vicar) ברומא, שנשארה בעינה עד ימינו. מכאן שבדורות הבאים, מאז מות מוחמד ועד להתפוגגותה של אחרונת האימפריות האסלאמיות לאחר מלחמת העולם הראשונה, הח׳ליפה נותר תואר לסולטאן־העל של האסלאם. מעניין שכיום תחיית הח׳ליפות הנה יסוד מוסד של האסלאם היסודני וחלק ממצעו, ללמדך על עוצמת המכשיר הזה שנוצר למחרת מות הנביא.

 

היו מועמדים ראויים רבים שראו את עצמם, ועוד יותר ראו אותם תומכיהם, כראויים למשרה החדשה והמרטיטה הזו שלא היה לה תקדים. למשל עלי, בן דודו של מוחמד, שהיה גם נשוי לבתו פאטימה, ומכאן הקשר ההדוק שנוצר בין השניים, עד כדי כך שנלחש מפה לאוזן שכאשר מוחמד היה על ערש דווי הוא הביע בפירוש את רצונו כי קרובו, חתנו ואיש אמונו יירש את תפקידו. אחרים לא ראו בעין טובה את האמביציה חסרת המעצורים של עלי, הצעיר יחסית, וחפצו במתן העדפה לאיש המוכשר ביותר בסביבתו של מוחמד – עומר אבן־אלח׳טאב, שעוד נועדו לו עלילות. גם אבו-בכר, שהיה חותנו של מוחמד – אבי אשתו הצעירה והאהובה עאישה – שהיה איש מכובד וישר דרך וגם מבוגר מן האחרים (בתרבות ההיא היתה רבותא בגיל מתקדם), הוזכר כאיש פשרה שאין קן צרעות באמתחתו. אך היתה בעיה עם כושר הנהגתו, דווקא בשעה החמורה ביותר לאסלאם, כאשר הכול היה עדיין היולי ומתהווה, והיה חשש שמא עם מות הנביא תתפרק החבילה כולה. בין כך וכך היה צורך להבטיח רצף שלטוני במדינה ובמכה, והוחלט לבחור באבו- בכר, שעורר את ההתנגדות הכי פחותה כי היה הראשון שהאמין בנביא, ושמו הועלה על-ידי עומר, והוא גם מונה כנראה על-ידי מוחמד הנוטה למות למלא את מקומו בהנהגת התפילה.

 

האתגר החמור ביותר שהוצג בפניו כח׳ליפה הראשון היתה סכנת התפרקותו, ותחילת התפוררותו ממש, של המבנה המסובך של בריתות שמוחמד הקים בימי חייו בכל רחבי חצי-האי ערב. כי לא עבר זמן וראשי שבטים שנשבעו אמונים למוחמד אישית, כמנהג השבטי הישן, לא יכלו עוד לקבל עליהם את מרות יורשיו שלא חייבה אותם. שבט אחר שבט החלו התקוממויות של שבטים ואבו-בכר היה נאלץ לשלוח צבאות נגדם ולהכניעם אחד לאחד במה שנודע אחר כך כמלחמות הרידה; (חזרת השבטים מאמונתם באסלאם). לולא הבין את גודל השעה ולולא עמד לו הכוח ליטול את ההחלטה הגורלית ההיא, שטיבעה בדם את האסלאם הקדום, ספק אם היה נותר זכר לאסלאם שלא יכול היה לשאת את המכה הזאת.

מתוך המדיה:  

מלחמות הרִדַּה (בערביתحروب الردة, מילולית: "מלחמות הכפירה") הוא השם שניתן במקורות הערביים למרידות של שבטים ערביים בחצי האי ערב לאחר מותו של מוחמד בשנת 632, את המלחמות הוביל הח'ליפה הראשון, אבו בכר, כנגד השבטים הערבים שחזרו בהם מהתאסלמותם בשנים 632–634.

היה לעניין הרידה גם הבט כלכלי, ואולי כך ראו השבטים הבדווים הפורשים את הבעיה, להבדיל מהיסטוריונים מוסלמים מאוחרים, שהאשימו אותם ברידה. עבורם מות מוחמד פטר אותם מתשלום הזכאת, שהיו כעין דמי חברות באומה. אבו-בכר הבין, ניתן לשער, שהקופה הציבורית שלא נשענה על מקור הכנסה עיקרי אחר, עלולה להידלדל אם השבטים יבטלו את תשלומיהם, ולכן היה חשוב לו להכניע אותם אחד לאחד. הוא שילח נגדם את שני גדולי המצביאים שלו, שהפכו לגיבורי-עולם במסורת האסלאמית:

 

ח׳אלד אבן אלווליד ועומר אבן אלעאץ (אותו נפגוש אחר כך ככובש מצרים). שלטונו של אבו-בכר ארך שנתיים בלבד, בטרם נאסף אל עמיו, ובמשך רוב התקופה הוא ניצח על מלחמות הרידה (=פרישה מן האסלאם) שהטביעו בדם את רוב חצי-האי ערב אך החזירו לחיק האסלאם, לפחות נומינלית אם לא מכל הלב, את כל אבדותיו. מובן, שכמו שבימי מוחמד הוסיפו להצטרף עוד ועוד שבטים למחנהו כל אימת שכוחו עלה ושמו נודע לתהילה, כן עתה זרמו שבטים לחזרה אל דרך הישר כל אימת שנודע ברבים על נצחונותיו של אבו-בכר בקרב שבטים אחרים. אבו-בכר זכה לשמוע את התואר אל-צידיק (הצדיק) נוסף לשמו, לצד עיטור הח׳ליפה, וגם היה לראשון מבין ארבעת אל-ראשידון (ישרי הדרך), הכינוי שניתן לארבעת הח׳ליפים הראשונים אשר נבחרו לתפקידם על-פי כישוריהם ותכונותיהם התרומיות: אבו-בכר (4-632), עומר (44-634), עות׳מאן(656-644) ועלי(661-656). הם היו גם אבות הכיבושים, ההתפשטות ובניית האימפריה האסלאמית וגם הח׳ליפים שהיו אהובים כמעט על כלל המוסלמים (פרט לשיעים, כפי שנראה להלן). עם מותו של אבו-בכר בקרב, הבחירה בעומר אבן אל-ח׳טאב היתה טבעית, הגם שהיו עוררים על מנהיגותו בתחילה, לפי שהיה בעל שיעור קומה מדיני ומנהלי, עד כדי כך, שמייחסים לו את בנייתה של האימפריה האסלאמית שזינקה אל העולם הגדול מן המקפצה של חצי-האי ערב. בימיו נכבשו ארץ- ישראל וסוריה, שהפכה לבסיס האומיים בצפון, ואחר כך מצרים בצפון- מערב מצד אחד והאימפריה הססאנית בצפון -מזרח מצד שני.

 

ההתרחבות המהירה והבלתי צפויה הזו נתנה ביטוי לאנרגיות האצורות בחצי-האי ערב, ושההיסטוריון המוסלמי הדגול, אבן ח׳לדון, עתיד לתת להן הסבר מדעי מחזורי. לדידו, כל כוח חדש שחי בפשטות, למשל חיי נוודות במדבר וללא נטיעת שורשים במקום אחד, ואין לו מה להפסיד, נמשך אל חיי העושר שבעיר ומסתער עליה ומכניע אותה ומנכס לעצמו את אוצרותיה. הוא לוחם בלכידות, במרץ ובמסירות, תוך השתעבדות לאידאולוגיה כלשהי ומחוייבות שבטית או כיתתית, שאבן ח׳לדון קרא לה עצבייה (רוח צוות (Esprit de corps). אולם לאחר שהוא כובש, משמין ומתיישב, הוא מאבד את כושר לחימתו ואת רצונו ללחום, הופך ל״רך״ בלשון הפוליטית של ימינו, והוא עצמו מהווה מטרה פגיעה לכוח החדש הבא העולה מן המדבר. ימי הראשידון שבהם עסקינן, וגם ימי האומיים ותחילת העבאסים, היו ימי גבורה, לחימה, התהוות, בנייה ושכרון הניצחון לאסלאם, וימי שקיעה והתרככות לאימפריה הססאנית האדירה והבאה בימים, שעברה את ימי השיא שלה, וגם ימי שפל לתרבות ההלניסטית שמשלה במצרים מאז קליאופטרה, ועתה הגיע זמנה להתכווץ ולהתנוון. הערבים גם נמשכו על-ידי ההבטחות לשלל האגדי שהמתין להם בארצות היעד וגם על-ידי הנחלות השבטיות והאישיות שהובטחו להם, ובעיניהם היו אלה פשיטות (ע׳זוות) למטרות ביזה, שהיו נהוגות במסורת הערבית מימים ימימה. הם היו מכוונים את פשיטותיהם הללו גם צפונה, מעבר לסוריה ולארץ־ישראל שנטלו מן הביזנטים, אלא שלפי שעה האימפריה הביזנטית הגדולה ניצבה כחומה בצורה והגנה על רמת אנטוליה שבשליטתה, ורוב פשיטות המוסלמים לשם עלו בתוהו. עברו עוד כ-800 שנה עד שהאסלאם העות׳מאני המנצח הסתער על קונסטנטינופול, בירת הנצרות המזרחית, כבש אותה ושינה את שמה לאיסטנבול (1453). רק ברבות הימים, כאשר היסטוריונים מוסלמים כבלאד׳ורי וטברי סיפרו את תולדות הכיבושים הללו, הם כינו אותם פותוח אלבולדאן (=פתיחה של ארצות), ואז הפך הכיבוש לאדמות קודש, כיוון שהוקדשו כווקף (=הקדש) על-ידי אללה לכל דורות המוסלמים הבאים.

 

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