Haddaji Ibtissam-Les révélations du Zohar sur : la mort, l’Âme et le corps-Brit 41-Redacteur Asher Knafo.Fin de l'article.

 

Les révélations du Zohar

Il n’est pas question de discuter les péchés majeurs, mais les œuvres qu’on a citées parlent elles-mêmes d’une démarche qui reflète la valeur de la philosophie qui donne le moral au monde qui fonctionne, parfois contre les valeurs justes. D’autres Ames séjournent entre le Paradis et la Géhenne parce qu’elles n’ont pas pu se convertir à la vraie foi ou pareilles, appartenant à des justes et des sages d’une autre religion.

Et si on essaie d’examiner ce que dit le Zohar sur la Géhenne :

"…le Saint, béni soit-il, a créé un jardin d'Eden sur terre, Il a créé une Géhenne. … La Géhenne d'en bas est destinée à ces méchants qui ont dédaigné l'alliance de la circoncision et qui n 'ont pas mis leur confiance dans le Saint, béni soit-il et dans Sa loi, ce sont eux les idolâtres qui sont châtiés par le feu. La Géhenne d'en-haut est réservée aux criminels d'Israël qui ont transgressé les commandements de la Torah et ne se sont pas repenti, on les repousse au-dehors jusqu'à ce qu'ils subissent leur peine… »

Ainsi l’homme juif tant qu’il a contrarié les lois de la Torah, le Zohar le place pendant une année dans Géhenne. Donc la rétribution est réelle mais pas finale. C’est une ancienne tradition qui se réfère à la Michna du traité Sanhédrin. Ce dernier parle du peuple d’Israël qui est composé d'hommes justes qui hériteront de la terre. Dans cette définition, le traité parle du monde futur est non de la vie sur terre comme concept. Ainsi le Zohar se focalise sur le rachat de l’Âme et non sur le châtiment, les méchants qui ont fait beaucoup de mal sont punis par la chaleur du feu qui les purifie.

Le monde supérieur est désigné par le monde de la Mércaba19 ou le Char divin qui représente les anges et le monde séfirotique. Il parcourt les 7 palais de la Kédoucha (sainteté) ou résident les Âmes et où ils peuvent voir un aperçu du jardin d'Eden en bas et du jardin d'Éden en haut, selon la Kabbale, il y a beaucoup de ressemblance entre les systèmes de ces mondes. Sans schématiser le contenu, une sorte de reproduction est opérée, ce qui laisse voir les mondes supérieurs que le Zohar cite et si complexes à décrire puisque les éléments les constituant sont tantôt matériels et tantôt abstraits à tel point qu'il est impossible de différencier la manière d’agir entre ces deux cas, sauf pour un vrai plan et un fait important dans la tradition juive qui désigne Davar (mot ou objet) où on voit les anges, les Âmes, les lumières s’unissant, se séparent, en forment où se dégradent : "Ce souffle remonte le courant de l'attachement produit par l'unification de la prière, qui unifie toutes choses atteignent le troisième Palais, emboîtées comme au début :feu dans l'eau et l'eau dans le feu, souffle dans la poussière et poussière dans le souffle…. ».

Ceci dit, les lieux ont une valeur à travers les êtres qui les abritent, le Zohar leur donnent une structure bien définie à travers les créatures physiques, les lumières, le feu, les arbres, l’eau…ainsi l’abstrait et le concret se joignent.

La clé du Zohar parait dans son analyse à approcher les mondes séparés ce qui nous laisse faire deux remarques :

1/ Tout résultat physique ou spirituel constitue un composant de communication et de langage que nous sommes obligés d’appréhender pour mieux comprendre son contenu.

2/ Le contenu de ce langage nécessite un support pour être compris et cerner ce support peux être transformable comme l’indique le Zohar par sa définition au corps.

À ce niveau plus exactement, on arrive au stade de l’Âme/corps au niveau du Zohar, le corps qui sert d’arbitre pour que les entités spirituelles se manifestent à tous les niveaux d’existence, même pour le mal qui détient son origine de la divinité mais s’est égaré de son chemin, où Dieu a donné son nom au monde des séphirot et celui des palais des séjours de l’Âme (les Hékhalot).

Alors suivant ce raisonnement, toute Âme peut accomplir sa mission et sa fonction à travers un corps. La raison de sa création est donc d'habiter un ou plusieurs corps : « …l'Ame de l'homme, nul ne peut la connaître, si ce n'est grâce aux organes du corps… »

Les séphirot sont désignées par le corps. Adam, la première image crée par Dieu pour l’homme, reste inaccessible et supérieur à toute réflexion humaine. Cette approche n’est pas de nature physique dans le Zohar, mais une montée par échelle et degré vers la divinité et le divin «… les degrés, c'est à travers eux qu'est connue la gloire du Saint, béni soit-il »

Conclusion

Comme nous l’avons vu, les notions sont liées à la mort et l’Au-delà, le corps et l’Âme. Un grand Maître, Rabbi Moshé Bar Na’hman, dans son Chaar Haguemoul disait : « …nous croyons tous à la résurrection des morts et à l’existence de cet évènement avec ses moindres détails et grandes lignes… » Zacharie nous apprend que le jour qui va venir, "!’Étemel sera Roi sur toute la Terre et sera Un. " Zacharie (i4,9), d’autre part, le dernier maillon de la chaîne des 3 degrés de l’Âme que nous avons vus, c’est le corps physique qui peut être restitué pour qu’il rejoigne l’Âme dans un niveau très élevé. Lorsque les morts se réincarnent, le centre de notre pensée sur la mort est l’unification que nous avons essayé d’aborder, et nous pensons y avoir réussi, loin de la pensée de Maimonide et ses 13 articles de foi dont il dit : « je crois d’une foi parfaite que les morts ressusciteront selon la volonté du Créateur, béni soit son Nom » ou encore son code Hilkhot Téchouva « …dans le monde à venir il n'y aura pas de corps, il n'y aura que les Ames des justes sans corps…

Le Zohar, à l’inverse, les justes créent un corps nouveau grâce aux actions et à la connaissance, ce qui se trouve en paradoxe en haut c’est la liaison entre l’arbre de la connaissance du bien et du mal avec l’arbre de la vie et du Nom Divin. La prise de conscience de la faute vient du haut, par contre la faute est en bas. A partir de ce constat, le Zohar trouve son succès et sa victoire sur la Mort.

HADDAJI IBTISSAM Doctorante-chercheuse

Laboratoire de recherches LIMPACT : Langues, Identités, Médias, Patrimoine, Culture et Tourisme

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Marrakech Ibtissam.haddaji@ced.uca.ma

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