Alliance Israelite Universelle- Revue Brit – 30

ALLIANCEEn dépit du bouillonnement populaire, suite à l'assassinat du docteur Emile Mauchamp à Marrakech le 19 mars 1907, les maîtres restent à leur poste malgré les dangers auxquels, en ces temps troubles, un Français peut se trouver exposé, M. Falcon est français par naturalisation, sa femme par la naissance, et une hostilité incoercible aux chrétiens qui menacent l'islam. Mais les événements vont s'accélérer, et Casablanca va être occupée par les troupes françaises en représailles de l'assassinat le 30 juillet 1907 de 9 ouvriers européens dont 6 français, massacrés par le peuple de la ville et les tribus voisines. Un navire de guerre est envoyé à Casablanca suivi de deux autres croiseurs et le « quartier arabe » est bombardé le 5 août suivant. Sur le plan politique interne, c'est la confusion totale au Maroc : le sultan Moulay Abd-el-Aziz (1894-1908) est à Fès, son règne est contesté ־ son frère Moulay Hafid est son khalifat à Marrakech, il entend le détrôner : des agitateurs insurrectionnels se dressent contre le pouvoir en place appuyés par de nombreuses tribus : le rogui Bou Hamara au Nord-Est, le théologien bandit Ahmed el- Raissouni terrorise Tanger et Tétouan, et le marabout Ma el-Aïnin en Mauritanie. Les écoles de l'Alliance fermer, provisoirement. M. Falcon quitte Marrakech et s'en va ouvrir une école a Safi pour ne pas rester inactif. Le 16 août, Moulay Hafid est proclamé sultan à Marrakech.

La beï'a lui est accordée le 4 janvier 1908. En août 1909,il devient sultan du Maroc, reconnu à Fès. « Si Madani el Glaoui, écrit Jose Bénech, seigneur de Telouet, devient premier Ministre [Grand Vizir de Sa Majesté Chérifienne]. Au cours d'un séjour de ce dernier à Marrakech (Janvier 1908), l'Alliance, à l'instigation de M. Falcon, lui dépêche émissaire. Si Madani accueille favorablement la demande de l'Alliance envoie à Safi une escorte chargée de ramener à Marrakech M. Falcon, qui parvient après un voyage mouvementé. Toutefois ce fut seulement apres plusieurs entrevues que le Glaoui consentit à l'ouverture des écoles en les prenant sous sa protection efficace. »

 José Bénech, op. cit. , p. 295-296. Alfred Goldenberg in Trait d'Union – Bulle d'informations et de liaison du Judaïsme de Marrakech, mai 1989, intitulé Les draps bla p 45, cite deux lettres adressées par M. Falcon à Paris : l'une est datée du 27 novem 1908, dans laquelle il déclare être à Marrakech depuis le 23 : « Mon arrivée au Mellah saluée avec enthousiasme par nos coreligionnaires qui ont considéré ma présence comme un gage de sécurité durable»; l'autre lettre est datée du 5 décembre 1908 « Extraordinairement, Si Madani (Grand Vizir) manda chez lui toutes les autorités de ville et des environs. Il leur dit ; « Les écoles que l'Alliance a dans toutes les villes Maroc ont pour but de rendre les jeunes moins ignorants et moins malheureux. Je vous recommande spécialement les maîtres qui viendront accomplir cette tâche et les enfants fréquenteront ces écoles ».

Monsieur Moïse Lévy a quitté Marrakech en 1904, après les désordres au mellah (une cinquantaine de blessés) engendrés par une crise monétaire; il en est de même de Monsieur Nessim Falcon en 1908, suite à l'agitation arabe, spécialement dans la tribu des Rehamna qui terrorisent le mellah (mai et août 1907) et les événements politiques de 1908.

  1. Falcon est nommé directeur de l'école de Safi. Il est remplacé en 1909 à Marrakech par M. Raphaël Danon qui vient de Larache. « M. Danon, écrit Alfred Goldenberg, est d'origine roumaine. Il est marié avec une demoiselle Rosenbaum… Beaucoup d'enfants refusent de venir à l'école ; M. Danon emploie des moyens énergiques : le gardien de l'école, un « moghazni », va les chercher, portant un sac vide de toile de jute. Quand il réussit à trouver un écolier récalcitrant, soit dans la rue, soit à son domicile, il le fourre dans le sac, met le sac sur son dos et l'apporte à l'école. »'

De son côté, M. Danon écrit : « Quant aux fillettes, les parents ne les envoient à l'école que peu de temps. Aussitôt qu'elles peuvent apporter une aide à la famille, on les retire de l'école et elles s’emploient comme bonnes, ou deviennent apprenties brodeuses de babouches à 10 centimes par jour. Tous nos efforts : lettres lues dans les synagogues, gratuité de l'instruction, nourriture, vêtements, pour les ramener à l'école ont donné peu de résultats… Il faudrait instituer un atelier de couture. »

En 1911, aux côtés de M. Danon, il y avait M. Benoudiz son adjoint, 3 professeurs d'hébreu, 2 professeurs d'arabe, 2 moniteurs, 2 domestiques. Le nombre des élèves est 289, 71 payants et 218 gratuits, sur une population de 17 500 âmes.

D'autres observateurs ont dit beaucoup de bien d'Y. Corcos, et sa popularité en milieu juif était immense : il a su pratiquer le charité envers les pauvres ; il a bâti une grande synagogue et entretenu quatre yéchoiboths. C'est un débat qu'il faudra ouvrir un jour, et étudier en profondeur ca qu'ont été véritablement les relations entre les institutions juives de Marrakech et la population ; ce débat se fera en suivant la méthodologie dans le domaine de la recherche universitaire.

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