Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Qseda- d-es- chelhat Qasida des filles chleuhs
Qseda- d-es- chelhat Qasida des filles chleuhs
Hde rasek/ la ifozo bik s-selhat y a flan .
S-selhat homa mzebbdat / el-ketra fi-hom zofriat
Homa t-tayhin del- bladat/ reddo roshom Parizyanat.
Redd balek mleh men-chelhat
Ilatba‘tihom ‘abbak er-reh.
Hada klam -t-tesheh.
Men bladha / s-selha zat ‘aryana.
Dkhelt tekhdem b-s-semana.
Deghya wertet l-patrona.
‘abbat-lha razelha b-el khwana.
S-selha b-razelha u-oladha
Deghya ‘arratrash
L-polbo u t-tahmera f-wozeh ha
U-l manikür f-dfarha
Deghya nsat izarha
Llah iktter kher America
Di ksat Itto u Solika /
B-hwaiz d-l -bala / hiyya msiyyka
El hedra dyalha b-t-telwika
F-lotelat ka-tseyyed l-amirican
Tghemzo b-‘ineha u-tqo-llo “ kaman ! ”
U-t-tawa m ‘ah et-taman
S-selha deghya t-teksat
Ullau ‘andha ‘ser keswat
B-et-telq rfetthom m-el-l-hwant
Ka tkhalleshom b-et- ta ‘niqat u-l-bosat
U-dzid Ihom hetta l-embatat
F-es- sebt u-lhadd trahom farhanin
F-‘in Diab tsebhom sekranin
F-wost er-rzal ‘aryanin
Teht -s -szer metgergbin
Auteur : Moché Der‘i (Casablanca)
Méfie-toi des filles Chleus !
Si tu n’y prends garde elles pourraient te rouler
Elles, la lie du peuple, pour Parisiennes elles se font passer.
De son bled, la chleuh a débarqué pieds nus, à la semaine elle s’est placée.
Vite, patronne elle est devenue, et du mari elle s’est aussitôt emparée. Sa tête, elle l’a découverte, son visage elle l’a poudré Ses doigts, elle les a manucurés.
De ses origines, elle n’a pourtant cure .
Longue vie aux Américains qui ont vêtu Ito et Sulika !
De friperie elle se nippa et avec un accent, elle parla.
Dans les hôtels, l’Américain elle raccola, d’un clin d’œil discrètement “ Corne on !”, lui dit-elle, et le prix, elle négocie calmement Une garde-robe elle s’est montée, à crédit elle a tout acheté.
En baisers, embrassades et passades elle a tout payé.
Le samedi et le dimanche on peut les voir à Ain Diab
Nues et ivres sous les arbres, avec des hommes bourrés en diable.
L’arrivée des Américains au Maroc en 1942 a eu pour conséquence de libérer quelque peu les mœurs avec de nouvelles modes vestimentaires, l’usage du chewingum et l’imitation de quelques expressions américaines courantes aussi bien au mellah qu’en médina. A ce propos on se souvient peut-être de ces fameuses petites chansons populaires qu’on y fredonnait à l’époque :
Au mellah :
Ma twela ma qsera
T-ta Ion di ‘allaha (bis)
' El polbo u t-tahmera
L-Amirican m-n-noraha
Viens, viens dans mes bras
Elle est ni grande ni petite
Ce sont ses talons qui la grandissent
Poudrée et maquillée
L’Américain est derrière elle
Viens, viens
Viens viens dans mes bras
Ana nhabbekya ‘dra ( bis)
Ana nhabbek ana n ‘azzek
Ma tehlali hetta mra
Viens viens dans mes bras
Viens viens dans mes bras
Je t’aimerai ô fille vierge
Je t’aimerai, je te chérirai
Aucune autre femme
Ne pourra me charmer
En médina :
Ay yay ‘la had z-zman
U chno kan ?dakhlet-l-marican
N-nas tqewwat u n-nsa ‘lina jaru
Hetta men la ‘gaizat n-ngab daru
U ‘la chwingom saru
Aïe Aïe Aïe ! Quel temps !
Qu’est-il arrivé ?
Depuis que les Américains sont entrés
Les hommes se sentent plus assurés
Les femmes, leur nigab, ont enlevé
Même les vieilles, le chewingum, ont adopté
Z-zin u-l'in z-zerga
Jana kull kheir
El-yom imchiu la-bnat
‘lina nafkhin
Hetta men hiyya ma ,mucha
Daru lha cha’n l-amirican
Ma te s ma’ger OK,OK
BYBYu KAMAN
La beauté et les yeux bleus
Nous les avons eus grâce à Dieu !
Aujourd’hui les filles sont pleines d’arrogance
Même celles aux yeux chassieux
Ont gagné de l’importance
Aux yeux des Américains
Tu n’entends que OK, OK B Y, B Y et KAMAN
Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Qseda- d-es- chelhat Qasida des filles chleuhs