Benichou-Benisso

BENICHOU

Nom patronymique d'origine hébraïco-berbère, francisation de Ben Isso qui est le diminutif berbère du prénom biblique Yossef, Joseph, prénom votif donné par Jacob à son premier fils avec Rachei afin Dieu lui "en ajoute" d'autres. "Le Seigneur se souvint de Rachel: il l'exauça et donna la fécondité à son sein. Elle conçut et enfanta un fils; et elle dit: "Dieu a effacé ma honte. Elle énonça son nom Joseph, en disant que Dieu veuille encore me donner un second fils". ( La Genèse, 30: 23-24). Ichou ou Isso est aussi le diminutif berbère de Yéhoshua, Josué, prénom biblique qui a pour sens délivrance de Dieu. Le nom est attesté au Maroc et en Algérie dès le XVIème siècle. Le nom de cette famille s'est particulièrement illustré au XlXème siècle à Oran. Autres formes: Benissou,

 

Benisso Au XXème siècle, nom particulièrement répandu, porté en Algérie (Oran, Alger, Mascara, Constantine, Sidr Bel-Abès, Tlemcen, Alger, S aida, Mostaganem, Sahara), beaucoup moins en Tunisie (Tunis) et au Maroc (Midelt, Tafilalet, Agadir).

  1. DAVID BEN ISSO: Rabbin enterré dans le vieux cimetière d'Oufran dans le Sous, au sud du Maroc ayant vécu sans doute au XVIème siècle.
  2. YEHOUDA: Rabbin né au Maroc qui exerça à Tlemcen puis à Oran au début du XIXème siècle, héros d'une aventure incro­yable qui aurait pu tourner au tragique, rapportée par rabbi Yossef Messas. Après plusieurs années à Oran, il décida de monter en Terre Sainte. Toute sa famille périt au cours du tremblement de terre de 1837 qui détruisit la capitale de la Galilé, la ville de Safed. Il fut le seul survivant avec sa petite fille. Il décida alors de retourner en Algérie et obtint un passeport du consul français à Jaffa. Mais le capi­taine du bâteau grec au lieu de le mener à bon port, l'enleva dans l'intention avouée de se venger de ce "Judah qui a vendu le Christ". Il fixa l'exécution pour le jour anniversaire de la crucification. En atten­dant, il l'affama et le tortura chaque jour, le tenant enfermé dans son grenier, tandis que que sa petite fille lui servait de bonne. Un jour, un voisin vit la petite fille pleurer et lui en demanda la raison. Elle lui raconta les tortures dont ils étaient victimes elle et son père. Le voisin se rendit alors chez le tortionnaire, mais au lieu de délivrer le malheureux, exigea de le lui vendre en expliquant que son rêve avait toujours été de se venger sur un rabbin portant le nom maudit de Judah. De crainte d'être dénoncé, le tortionnaire accepta le marché. Le prisonnier changea de mains – mais pas de mauvais traitements. Un jour que son nouveau maître, l'avait envoyé vider les ordures dans la rue, il fut reconnu par un habitant d'Oran de passage dans le port grec, qui alerta aussitôt le consul français.

Ce dernier envoya ses hommes le libérer. Le géôlier fut puni comme il le méritait et rabbi Yéhouda put continuer sa route et retrouver son poste de rabbin à Oran. MOSES: Commerçant né à Tétouan qui s'installa à Gibraltar en 1788.

ABRAHAM : Président du consistoire d’Oran, il fut à la fin du siècle dernier, un des combattants contre la "colonisation" de l'Algérie par les rabbins de France et un opposant déterminé au magistère de rabbi Lazare Cohen d'Alsace, entre 1848 et 1851.

SADONI: Poète et conteur à Oran à la fin du siècle dernier. On lui doit une qsida en arabe dialectal sur l’affaire du crime passionnel qui défraya la chronique, l'affaire Bensoussan, qsida di ben shoushan (voir Soussan).

  1. MESSAOUD: Rabbin à Tlemcen milieu du XIXème siècle. Auteur de commenatires talmudiques publiés par ses descendants sous le titre de "Avi Shar Shalom".

HAYIM: Le chef incontesté de la communauté juive d'Oran au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Il fut le premier Juif élu au Conseil Municipal de la ville, maire-adjoint et sénateur. Il s’engagea avec fougue dans la vie politique locale et sa vie passionnée a inspiré à la baronne de Voisins un roman qu'elle a intitulé "L'innamovible" et qu'elle a signé Pierre Coeur. Grand ami du sénateur Crémieux qui descendait chez lui quand il visitait la ville, il fut le premier juif conseiller-général d’Oran. Au sein de la communauté, il était considéré comme le chef du clan des progressistes favorables à l'assimilation plus rapide à la France et dans ce but à la venue de rabbins de France en Algérie pour relever le niveau moral et spirituel des masses. C'est ainsi qu'il fut un des plus enthousiastes soutien du rabbin Charleville et qu'il s'opposa au Président du Consistoire Simon Kanoui. Contre ce dernier et la majorité de la communauté encore très conservatrice craignant que l'éloignement du milieu familial ne porte atteinte à la pratique religieuse, il fut en 1876 le plus ardent partisan de l'enrôlement des jeunes Israélites dans l'armée française. Simon Kanoui se présenta contre lui en 1870 aux élections départementales et lui ravit son poste de conseiller général. Le clan des Bénichou conserva de cette défaite une amère rancune et plusieurs de ses membres s’engagèrent dans la lutte anticonsistoriale qui caractérisa les années 1880-1890 à Oran.

MARDOCHEE: Fils de Haïm. Il hérita de son père le goût de la vie publique et fut à la fin du siècle dernier conseiller municipal et conseiller général. Unanimement apprécié à Oran, non seulement parmi les Juifs mais également parmi les Français et les Musulmans pour ses qualités humaines. C'est ainsi qu'après l'échec de leur révolte, les indigènes du Sud Oranais lui demandèrent d'être leur médiateur auprès des autorités françaises. Au cours de la grande vague d'antisémitisme qui déferla sur Oran dans les années 1895-1898, il en attribua en partie la responsabilité au manque de maturité des électeurs juifs subjugués par Simon Kanoui et votant en bloc selon ses consignes, faussant ainsi le jeu démocratique. Soucieux de ramener la paix civile, il alla jusqu'à proposer que les Juifs cessent de voter jusqu'à leur émancipation complète de l'influence trop exclusive du Consistoire et de son chef. Sa proposition ne fut naturellement pas retenue.

MENAHEM: Surnommé El Ghali, fils de Shalom, il succéda à son père à la tête de la communauté, poste qu'il occupa pendant 30 ans jusqu’à sa mort en 1922. il fut longtemps adjoint au maire d'Oran.

MAKHLOUF:  Président de la communauté de Sidi Bel-Abes dans les années trente.

ADELAÏDE BENICHOU-AZOUBIB:

Femme de lettres et militante sioniste à Alger. Elle publia en 1917 "En méditant les Livres Saints", accueillant avec enthou­siasme dans sa préface la Déclaration Balfour par laquelle l'Angleterre se disait favorable à l'établissement d'un Foyer National juif en Palestine.

RAYMOND (1890-1955): L'intellectuel par excellence et la conscience du judaïsme algérien au XXème siècle. Sans occuper aucune position officielle, il fut le conseiller écouté aux heures difficiles, fournissant la réponse juive aux problèmes intellectuels et spirituels de son temps. Descendant de deux des plus illustres familles du judaïsme algérien, par son père du célèbre rabbin Simon Ben Sémah Duran, et par sa mère, Adélaïde de la famille Azoubib. Né à Alger, il passa son enfance à Oran la ville natale de son père, Mordekhay. Mobilisé en 1914 il fit la Première Guerre comme officier dans l'artillerie. Après une année d'études au séminaire rabbinique, il obtint la licence es lettres, et l'agrégation de philosophie, Toutefois, il ne put jamais enseigner dans un établissement public en raison de sa santé fragile. Il publia des dizaines d'arti­cles et d'études dans les revues scienti­fiques et philosophiques. Il lutta particu­lièrement contre l'enseignement du mépris propagé par l'Eglise, comme dans son étude parue en 1952; "La nostalgie de la Genèse chez les premiers Chrétiens. Une source de l'anti-judaïsme religieux."

Défenseur passionné des droits de l’homme, il fut avec Elie Gozlan, un des animateurs les plus passionnés de l’Union des Croyants Monothéistes regroupant Juifs, Chrétiens et Musulmans luttant pour une Algérie fraternelle et égalitaire contre des forces qui devaient s'avérer en fin de compte bien plus fortes. Il mourut avant de voir son rêve d'entente des trois religions voler en éclats au moment de la guerre d’Algérie. Sur le plan communautaire, il fiit un des militants de l'association pour la diffusion du patrimoine juif et de la promotion du Sionisme, "Kol Aviv" et un des collaborateurs réguliers de "L'Infor­mation Juive" dès sa parution. Confé­rencier de talent, ses conférences attiraient toujours les foules. Ses écrits sur les questions juives ont été réunis dans un recueil publié à sa mort: "Ecrits juifs – Les Juifs algériens et la vie publique" (Alger, 1957).

BERTHE BENICHOU-ABOULKER:

Epouse de Raymond. Auteur d'une pièce de théâtre en trois actes et sept tableau en vers. "La Kahéna, reine berbère" (Alger, 1933), racontant les hauts faits de la reine juive des Aurès qui arrêta un moment l'invasion arabe, retardant la conquête de l'Algérie et du Maroc par les Arabes à la fin du VIIème siècle, et d'un recueil de poésies "Pays de flammes" (Paris, 1935).

 JULIETTE: Ecrivain française née en Algérie. Auteur d'un roman autobio­graphique "Colle la paille dans le vent" (Paris, 1997).

MARCEL: Fils de Raymond, né à Alger en 1931, président depuis 1991 du conseil d'Administration de l’Office National Français d’Etudes et de Recherches Aérospatiales. Il fit de brillantes études à l’Ecole Polytechnique et à l’Ecole Supérieure d’Aéronautique de Paris.

 FABRICE: Boxeur français d’origine algérienne, né à Madrid en 1965, dans une famille originaire d’Algérie. Deux fois champion du monde des super-coqs, championnat qu’il a disputé 7 fois. Il remporta en 1992 le titre de champion d’Europe.

JACQUES: Fils de Joseph. Ingénieur français né à Constantine en 1922. Ancien élève de l’Ecole Polytechnique de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Aéro- nautique, il a fit carrière dans l’Admins- tration qui le le conduisit au poste d’ingénieur en chef de l’Air du cadre de réserve. Président directeur général de la Société Nationale d’Etude et de Construc­tion de Moteurs d׳Aviation, la SNECMA. Président d’Honneur du groupement des Industries Françaises Aéronatiques et Spatiales.

PIERRE DANIEL: Fils d’André Benichou. Journaliste né à Oran en 1938. Ancien rédacteur à "Paris Jour", grand reporter à "Jours de France". Rédacteur en chef adjoint de la revue "Adam". Directeur adjoint de la rédaction du "Nouvel Observateur" depuis 1985.

 

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