Le mariage trad. chez les juifs marocains

LE MARIAGE TRADITIONNEL CHEZ LES JUIFS MAROCAINS – ISSACHAR BEN-AMI

לעילוי הנשמות הטהורות אסתר וגלאוסיה וייזר ז״ל

A Ntifa, mercredi, au coucher du soleil, la mariee est conduite a la source, ou elle est lavee, coiffee et habillee d'un tsamir neuf. On lui met du henne sur sa tete. On jette dans la source le peigne et une petite cuvette de 'ker. Le marie, monte sur une mule et accompagne de ses amis, retourne chez lui. Au seuil de la maison, cinq tamzwarat le battent avec une branche trempee dans du henne, en disant: '"ban, 'ban, 'la seh islan" (voile, voile, sur le cheik des islan). On envoie la mule pour chercher la mariee. Son petit frere ou un autre petit enfant monte avec elle. Tous les enfants de la ville, portant des bougies et des lanternes, la suivent. Au seuil de la maison, sa belle-mere l'acueille avec un oeuf, qu'elle brise au mur en y appliquant sa main, du lait et de l'eau, qu'elle goute. Son pere ou un proche parent la souleve et la depose sur la table. Apres la benediction, les maries entrent dans leur alcove, separes du public seulement par un rideau. Le mari decouvre le visage de sa femme et lui donne de l'argent. Apres l'acte sexuel, il lui remet encore une somme d'argent et du sucre.

A Amizmiz, mercredi soir, les islan emportent le marie au wad ou ruisseau et le lavent. "

A Amizmiz, les islan coiffent aussi le marie. Partout dans l'Atlas, quand les islan emmenent le jeune homme au ruisseau pour le laver, ils elevent une petite tente oil ils le coiffent. et souvent aussi, ils lui rasent les poils des aisselles ainsi que ceux du pubis, pratique qui est interdite par la religion juive. Je dois a la bien- veillance du Dr. W., Marseille, qui a observe cette coutume chez les Juifs turcs, de faire des recherches sur ce point. A ma grande surprise, le resultat de 1'enquete a montree que cette pratique est assez repanduc chez les Juifs du Sous et de l'Atlas, bien qu'elle est loin d'etre generale.

Ils vont ensuite chercher la jeune fille et 1’emnenent au mikve. Cinq tamzwarat s'occupent d'elle. Elles jettent dans le bassin, en offrande aux genies, des petites cuvettes contenant du 'kar, un miroir et un peigne. Chacune lui fait l'azellum, pendant qu'on chante:

 "Une telle a fait l'azellum,

Quel bonheur pour elle! "

La mariee est habillee d'un drap soutenu par des hlalat ou chaines et des foulards. Quand elle sort du mikve, sa mere, qui l'attendait dehors, sert a l'assistance de la mahia et des fruits secs. Les islan la soulevent et la portent en chantant jusqu'au lieu ou sera celebree la ceremonie nuptiale. A l'heure de la ceremonie, le couple est couvert d'un sisit ou chale. La mariee sort seulement la main pour recevoir la piece que son mari lui tend apres la benediction. Elle joindra plus tard cette piece a un bijou appele tiskirit. Les islan apportent le manger du couple dans leur chambre et mangent avec eux. Ce sont eux aussi qui se chargent de l'education sexuelle du marie, alors qu'une tamzwara conseillera la jeune fille.

A Imintanout, mercredi soir, la mariee est emmenee au mikve. Pendant que les femmes la peignent, elle s'observe dans un miroir et le jette ensuite, pour ne jamais divorcer. En sortant du bain, une vieille femme, generalement l'accoucheuse du village, marche a ses cotes, tout en soutenant sur sa tete un bouquet de menthe ou de fleurs. Durant toute la ceremonie nuptiale, celebree chez la mariee, ainsi qu'au long de la route qui la conduira chez le marie, la vieille femme continuera a tenir le bouquet au dessus de la tete de la jeune fille. C'est seulement en arrivant chez le marie que les islan prendront le bouquet et feront une grama a la vieille. Au seuil de la maison, la mariee trempe sa main dans du lait, afin qu'elle ne manque de rien dans le menage

A Ait-Hkim, les maries sont conduits au wad mercredi. Au retour, chargee sur le dos d'une tamzwara, la fiancee est menee chez le marie. A 1'entree, elle est acueillie par sa belle-mere avec du lait et du henne. Elle asperge le seuil avec le henne et trempe son pied dans le lait. Apres que le rabbin benit le vin, la mariee laisse tomber le verre. S'il se brise, les gens crient: '"ba albas, mbark mos'ud" (il a pris le mal, heureuse destinee). Au moment de la benediction, le marie ecrase le pied de la jeune fille

  • Dans I'Anti-Atlas. A Tamezera, mercredi est le "jour du jeune". La fiancee est accompagnee au ruisseau par des tamzwarat, et' le fiance, coiffe d'une sasiya rouge et chevauchant une mule, par les islan. Au retour, a 1'entree de la maison, une tamzwara montre a la jeune fille un bol plein de lait, qu'elle doit seulement regarder. La ceremonie des sept benedictions a lieu ici non dans la maison, mais dans la cour, a ciel ouvert, comme chez les Juifs d'Europe Centrale et Orientale. Le rabbin brise le verre entre les maries, afin, dit-on, d'annuler toute magie faite contre eux et de les rendre moins timides. Une tamzwara fait manger aux maries dans leur chambre de la cervelle et du poulet farci: elle met cinq bouchees dans la bouche de la jeune fille, ainsi que dans celle du marie, et reste pres d'eux jusqu'a qu'ils tefminent leur repas. C'est la meme tamzwara qui les assiste jusqu'a 1'accomplissement de Facte sexuel
  • Coutume identique cgez les tribus berberes des Igliwa

Vallee du Dades. A Skoura, mercredi matin, on celebre Yabraz. La ou cette ceremonie se deroule doit avoir lieu le mariage. Apres le bain rituel au ruisseau, la mariee est habillee et coiffee. Une tamzwara met sur sa tete un qdndll, du sel et une nbala, et ainsi elle est conduite chez le marie. Au seuil de la maison, les invites lui lancent des amandes, des noix et des dattes et l'aspergent de lait

Valle du Draa : A Mhamid, le vizir, portant le marie sur ses epaules, se rend accompagné du rabbin et d'autres invités au ruisseau, où il lave le jeune homme. La fiancée est ensuite emmenée par les tamzwaràt. Quand elle est prête, son père ou quelqu'un de sa famille la soulève et la transporte chez le marié. Si ce dernier habite en dehors du village un grand convoi se forme. Les femmes chantent et les hommes tirent des coups de fusil; on boit et on mange en route. Tous les habitants des villages qu'on traverse, Juifs et Musulmans, sortent à leur rencontre. Quand la jeune fille arrive chez le marié, la maison doit être complètement vide. Elle entre seule, avec une grenade en main, qu'elle projette contre le mur. La mariée ne goûtera à rien chez le marié jusqu'au lendemain matin. Avant de quitter sa maison, elle aura déjà pris un repas

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