Joseph Toledano- Benchimol

BENCHIMOL

Nom patronymique de formation hébraïco-berbère, formé de l'indice de filiation Ben et de Chimol, diminutif berbère du prénom biblique Shémouel qui a pour sens textuel "Dieu est son nom". Dans la Bible son étymologie est proche mais quelque peu différente, dérivé de Shama' El, avec le sens de "Dieu a entendu ma requête", comme il est conté dans le premier livre de Samuel: "Au terme de la période, Hanna, qui avait conçu, enfanta un fils et lui donna le nom de Samuel "parce que, dit-elle, j'ai demandé cet enfant à Dieu" ( I Samuel, 1, 20). Le nom est attesté au Maroc depuis le XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à l'époque. Autres orthographes: Chimol, Guimol. Cette famille originaire de Fès s'est particulièrement illustrée dans les affaires et la diplomatie à Tanger au siècle dernier. José Abecassis rapporte qu'une branche de la famille à Tanger et Gibraltar a changé de nom pour adopter celui de Beriro, patronyme dont le sens en portugais est clameur, cri, au figuré, homme bruyant. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté surtout au Maroc (Fès, Tanger, Tétouan, Larache, Meknès, Casablanca) et par émigration à Gibraltar et au Portugal; et en Algérie (Oran, Alger) sous cette forme et des formes proches: Chemoul, Benchemoul, Chemouli.

ABRAHAM: Le premier personnage illustre de la famille. Naguid de la communauté de Fès à la fin du XVIIème sous le règne de l’empereur Moulay Ismael.

MOSES: Négociant originaire de Fès, fondateur à la fin du XVIIème siècle de la branche de la famille qui allait s'illustrer dans la vie de la capitale diplomatique tout au long du XIXème siècle. Il fut le premier membre de la famille à entrer au service de la France, comme interprète au Consulat Général, de 1803 à 1813.

ABRAHAM: Fils de Moses. Grand négociant à Tanger. Parralèlement à ses occupations commerciales, il succéda à son père comme traducteur au consulat de France. Il organisa en 1832 la visite au Maroc du Comte de Momay et en 1836 celle du Baron Frey de la Rue qu'il accompagna à l'audience que lui accorda le sultan à Meknès. Il participa activement à la conclusion du nouveau traité de commerce entre les deux pays en 1855. En récompense, le sultan Moulay Abelra- haman lui accorda un Dahir de protection et le nomma administrateur de la douane à Tanger. Après sa mort, c'est son fils aîné, Moses, qui lui succéda comme interprète du consulat général de France.

HAIM: Fils de Abraham. L'une des personnalités les plus marquantes de la communauté de Tanger et du judaïsme marocain en général au siècle dernier. Dans la tradition familiale, il mena parrallèlement à ses occupations commerciales et financières le poste de traducteur de la Légation de France, succédant à son frère Moses. Il rendit d'éminents services à la France en lui assurant notamment l'approvisionnement en laines achetées par ses agents à l'intérieur du pays. Lorsque la conférence de Madrid réforma en 1880 le système des protections et décida que le titre ne serait plus transmissible par héré­dité, la France exigea et obtint dans l'article VI de la Convention de Madrid, une seule exception en faveur de la famille Benchimol en récompense des services rendus. Mais cette clause ne devait pas recevor d'application, Haïm n'ayant pas laissé de successeur direct. Après la mort du fondateur du premier journal de langue française à Tanger et dans tout le Maroc, "Le Réveil du Maroc", Lévy Cohen, il le racheta continuant, comme directeur et comme journaliste, son combat pour la défense des intérêts de la France au Maroc et la défense des droits de l'homme en général, et de ses coreligionnaires en particulier. C'est ainsi qu'il mena une grande controverse avec le fondateur du premier mouvement politique antisémite, Edourad Drumont, député d'Alger. Dans son livre "La France Juive", paru en 1886, Drumont le présentait comme véritable meneur de jeu occulte de la politique aventureuse de la Légation de France à Tanger, se préoccupant avant tout de la défenses des intérêts de ses coreligion­naires du Maroc. Quand il quitta son poste de traducteur en 1884, il fut nommé vice-consul honoraire et décoré de la Légion d'Honneur. Très attaché à la vie juive, il fut président du Comité de l'Alliance Israéüte Universelle du Maroc et encouragea l'extension de son réseau scolaire à travers le pays. Il fut, au prix d'un long combat qui l'opposa aux conservateurs menés par le Grand rabbin Moredekhay Bengio, et après l'intervention du pacha, le véritable réformateur de la communauté de Tanger et l'acteur de sa modernisation qui devait en faire la communauté-phare du Maroc. Contre l'avis des conservateurs, il organisa en 1891 les premières élections au suffrage universel de l'histoire du pays d'où sortit une Junta de 12 membres dont il fut élu président. Le Grand Rabbin refusa de reconnaître le comité des Jeunes Turcs et le conflit faillit dégénérer en combats de mes, sans l'intervention du pacha qui rétablit la paix entre les deux camps. Ce comité fut reconduit par les électeurs trois fois de suite. Il lança un emprunt pour la cons­truction d'édifices pubücs dont il fut le premier souscripteur dont deux fours publics et un asile-hôpital. Il édifia une synagogue qu'il légua à la communauté, n'ayant pas eu d'héritier, ainsi qu'un fonds qui permit la construction de l'hôpital juif, le premier du pays, qui devait porter son nom. Après sa mort les héritiers et la communauté menèrent de nombreux procès sur l'interprétation de son testament. Dans son activité philanthropique, il fut aidé par son épouse Donna Tolédano de Benchimol. Mort à Marseille en 1907, son nom fut donné à une des rues prinicipales de Tanger.

MOYSES: Commerçant de Tanger qui s'installa aux Açores au milieu du XIXème siècle avant de passer vers 1869 à Lisbonne où il fonda une nouvellle branche de la famille.

HILLEL: Fils de Yéhouda, né à Tétouan en 1829. Arrivé très jeune et très pauvre à Fès, il ne tarda pas à acquérir une grande fortune dans le commerce du charbon. Agent consulaire des Etats-Unis à Fès, il devint un des notables de la communauté. Après sa mort en 1875, il fut enterré dans le nouveau cimetière auprès de son grand ami rabbi Abner Sarfati et de la sainte Lala Solika Hatchwel.

  1. YEHOUDA: Il succéda en 1917 à rabbi Mordekhay Bengio comme Grand Rabbin et président du tribunal Rabbinique de Tanger. Il fut confirmé à son poste après l'adoption du Statut international de Tanger en 1924 et y resta jusqu'à sa mort, en 1937. Il montra un soin particulier au développement de l’enseignement en général et religieux en particulier.

JOSUE (1864-1945): Educateur, journa­liste et philanthrope de la communauté de Tanger. Il fut en 1881 le premier directeur de l'école de l'Alliance Israélite Universelle dans ce qui était alors le petit village de pêcheurs de Casablanca. Il revint en 1884 à Tanger où il collabora au seul journal de langue française du pays "Le Réveil du Maroc". En 1889 il revint dans l'enseignement pour ouvrir la première école de l'Alliance à Larache. En 1891 il abandonnna définitivement l'enseignement pour les affaires où il fit une grande fortune. Il acquit en 1907 la nationalité espagnole et devint en 1914 l'attaché commercial du Consulat Général d'Espagne et représenta l'Espagne à l'Assemblée Législative de la ville devenue internationale par le traité de Paris de 1924. Il fonda et dirigea jusqu’à sa mort l'oeuvre de bienfaisance " Hakhnassat Orhim " pour l'accueill et l'hébergement des indigents de passage dans la ville.

 SAMUEL: Fils de Josué, il succéda à son père comme trésorier de l'oeuvre de bienfaisance "Haknassat Orhim", poste qu'il remplit avec dévouement jusqu'à sa mort en 1966.

YONAH: Administrateur et notable de la communauté juive de Tanger. Après l'abolition du statut international de Tanger, il fut nommé en 1966 directeur de la zone franche du port.

DAVID: Fils d'Abraham. Céréaliste et notable de la communauté juive de Meknès. Né à Fes en 1888 dans une famille originaire de Tétouan, il quitta sa ville natale immédiatement après le terrible tritel de 1912 pour s'installer à Meknès comme diricteur de l'agence locale de la Banque du Maroc. Deux ans plus tard, il se lança dans les affaires pour devenir un des plus grands négociants en céréales de la région. Membre actif du Comité de la Communauté et de plusieurs oeuvres philanthropiques. Monté en Israël en 1965, il devait mourir à Holon en 1968. CLAUDE DAVID: Fils de Robert. Petit- fils de David. Ingénieur électronique, né à Meknès en 1950. Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure de Télécommuni­cations de Paris et Docteur de l'Université de Los Angles en Californie (UCLA). Entré à la Compagnie Générale de Radiologie, il devint en 1981 responsable des Etudes et Recherches avancées. Après le rachat de la compagnie par le géant américain General Electric, il fut muté aux Etats-Unis, au Milwaukee, où il est depuis 1993 directeur général des Etudes et Développement d'équipements radiolo­giques et responsable à ce titre d'une équipe de 500 ingénieurs à tracers les Etats-Unis, la France et la Belgique.

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