L'esprit du Mellah

 

Sous prétexte de construction d'une nouvelle mosquée, il contraignit le pacha de Tétouan en 1807 a déloger ses sujets juifs de la Médina et à leur attribuer un quartier séparé. Le même scénario se répéta un an plus tard à Rabat et à Salé.

 Puis ce fut le tour de Mogador, El Ksar, Larache et toute autre localité comptant une population juive conséquente. Exception fut toutefois faite pour Tanger,  le grand port cosmopolite, en raison de la présence des ambassades chrétiennes.

Désormais dans les faits et dans le langage Mellah devint synonyme de quartier juif. C'est ainsi que quand le bon roi Moulay Hassan voulut édifier une nouvelle ville dans le Sud, il demanda à ses architectes de prévoir l’emplacement d'un Mellah! Le même souverain ne trouva d'autre solution, pour assurer la sécurité des 2000 Juifs de Demnat, qui se plaignaient de persécutions de la part du Caïd et de la population, après des siècles de parfaite entente, que de leur construire en 1894, un Mellah, le dernier de l'histoire du Maroc, et cela malgré leurs plus vives protestations.

Considérés au départ comme des modèles d'urbanisme, comme les beaux quartiers où les Sultans logeaient comme par exemple à Marrakech puis à Meknès, les ambassades chrétiennes de passage, leur image de marque se détériora avec l'étiolement de la vie économique, la montée de l'insécurité et l'impossibilité pour ces quartiers entourés de murailles de grandir au rythme de l'augmentation de la population. 

A partir du 19ème siècle le mot changea définitivement de conotation devenant un mot presque grossier, une injure, synonyme de saleté, misère et promiscuité. Et c'est dans ce spectacle que l'on commença à chercher l'origine-même du mot Mellah!

MELLAH ET LITERATURE

Le péché disait André Gide est dans le regard et non dans l'objet qu'on regarde. Et quand il est dans les deux on a cette anthologie littéraire sur le Mellah. On sent bien que les auteurs se complaisent dans l'abject, ajoutant encore plus de noir à un tableau qui ne manquait déjà pas d'ombres, le grand maître, le pionnier c'est Charles de Foucault qui fut au 19ème s. le premier Européen à parcourir le Maroc.

 Déguisé en rabbin. Son sens de la charité chrétienne, se confesse־t־il, l’empêche ;"écrire des Juifs du Maroc tout le mal qu'il en pense. N’empêche qu'il les trouve "sans qualités et sans vertu, paresseux et efféminés, ils ont tous les vices et toutes les faiblesses de la civilisation, sans en avoir aucune des délicatesses." Quant à leur quartier:

Dans le Mellah le Juif est chez lui, en rentrant il remet ses chaussures et le voilà qui s'enfonce dans une dédale de ruelles sombres et sales, il trotte au milieu des immondices, il trébuche contre des legumes pourris, il se heurte à un âne malade qui lui barre le chemin, toutes les mauvaises odeurs lui montent au nez . . s'il est pauvre, il se glisse dans une chambrette ou grouillent, assis par-terre, des femmes et des enfants; un réchaud, une marmite forment tout le mobilier . . 

Quel contraste entre ce pauvre chanteur musulman et les Juifs qui l'entourent! Lui, beau, la figure éveillée, spirituelle, grands yeux expressifs, dents superbes, cheveux bien plantés et rasés, barbe courte, bien fait, souple, mains et pieds charmants, et quoique misérable, brillant de propreté.

 Eux, laids. à l'air endormi, presque tous louchant, boiteux ou borgnes, crevant de graisse ou maigres comme des squelettes, chauves, la barbe longue et crasseuse, mains énormes et velues, jambes grêles et arcuees pis de [anti-both]dents, et même les riches d'une saleté révoltante!"

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